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André Ourednik (Autre)
EAN : 9782889600373
64 pages
La Baconniere (04/03/2021)
3.75/5   6 notes
Résumé :
« L'intelligence artificielle » telle qu'on la comprend aujourd'hui se focalise sur l'apprentissage automatique, par lequel un programme évolue et devient capable de prendre des décisions de plus en plus « correctes » au vu d'un objectif défini à l'avance. Une telle intelligence ne crée rien : elle nous oriente dans un système de pensée établi qu'elle contribue à figer.
Cet essai propose d'en sortir par un autre récit : celui d'une intelligence artificielle q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Nuançant l'apparente dichotomie entre artifice et nature « Robopoïèse »,que je me suis hasardé à souhaiter critiquer dans le cadre de « la masse critique «  de Babelio m'apparait comme un exposé vivant mais exigeant ,plutôt pour universitaire ( à cause des références foisonnantes et pointues ) ou chercheur (ce que , je crois, nous sommes tous, quel que soit notre niveau d'instruction). La couleur jaune clair de la 1ere et 4eme de couverture et rouge presque rouge fluo de la 2eme et 3eme de la couverture cartonné-glacé me séduit sur un mode froid, mais il manque du vert à mon avis… . Mais l'esprit de la pensée qui s'y expose est un peu dans le vert, alors c'est plus subtil qu'il n'y paraît, donc mettons que je ne vous ai rien écrit de vraiment valide , de plus quel vert ? Hah !...Il y en a des quantité , plutôt un vert Véronèse clair ou un vert pomme, foncé ou tirant sur le jaune, peu importe, sauf si l'on veut éviter les choses trop criardes, trop acidulées...bref,… .
Alors que , à l'origine, l'objet , semble-t-il n'était pas un livre ,l'auteur : André Ourednik l'écrit avec comme partenaire (donc : dans un projet de création sonore ) Daniel Maszkowicz . Il y a même un accès sur Soundcloud à la première ,qui eu lieu en décembre 2019, à Genève. Je dois dire qu'on entend au fil des pages , un souffle de l'oral, , ce qui fait le charme de la lecture devant un auditoire, en tous cas je le perçois . Il y a une façon d'enchaîner , faits , histoires, anecdotes et aussi il y a des illustrations tant et si bien que sans avoir été présent ,j'ai l'impression très nette pourtant d' être dans l'ambiance nocturne et feutrée d'une  salle, auditorium avec projection . Cette poésie me convient c'est celle de l'art-science peut-être d'autant plus que je ne saisi pas tout de la masse grouillante des informations que l'auteur débite comme un virtuose de l'intellection m'assouplissant les neurones et me rappelant les auteurs de S.F. que j'affectionne .D'ailleurs A. Asimov est mentionné, c'est donc un comme une sorte de cours magistral mais à caractère moins soporifique que cela pourrait prêter à croire, et qui fait se creuser mes méninges.
Je dirais humblement que le thème va dans une direction qui me semble légèrement à contre-courant , ou plutôt : va nuancer cette idée très répandue ces temps-ci  je crois, qui est de nous faire prendre conscience que « l'humain fût toujours en dehors de la nature » «  que sa capacité d'en extraire des produits le prouve ». L'idée est assez répandue que l'homme fait partie de la nature ,dans le sens de la relation « nature- environnement », et qu'on doit faire très attention à préserver ici (explorée par un angle d'attaque qu'est la question de l'I.A). le texte ci ne dit pas le contraire, seulement il introduit des nuances ,met en lumière ce qui semble de l'ordre de l « 'artificiel » dans l'intelligence. Et qui nous conduit à un espoir en les possibles developpements l'intelligence artificielle, puisqu'il l'humanise en montrant qu'elle est « pour ainsi dire » naturelle par l'homme .Toutefois , il y a des réserves au sujet d'une nécessaire vigilance vis à vis de ceux qui analysent les résultats et décident des possibilités d'utilisation des productions de l'humanité .
Je remarque une tonalité précisément du début ,à la fin de cet ouvrage. Il faut être ou avoir été un peu familier des cours universitaires , ou des écoles de beaux art ,et autres lieux oû s'enseignent l'interdisciplinarité, pour accepter que s'enchainent et se mêlent les références ethnographiques, linguistiques, mythologiques, venues d'horizons disparates , d'un disparates d'oû émerge synthèse , interprétation, créativité . Il y a une possibilité dans cette expression : sorte de poésie, transe dans l'habileté à combiner matériaux historiques , des outils de communication et , terminologies de pointe . L'auteur est enseignant , écrivain et chercheur. La parole reste pédagogique. La ou les thèses présentées semblent vouloir montrer l'odyssée des inscriptions ,des existences sous diverses formes du comment-voulant-appréhender-le-monde,-l'homme-l'aura-pensé mais différemment selon les lieux, les personnalité. Il y a différents contextes d'oû les sources de connaissances surgissent et des signes qui se distinguent dans les marges sous forme d'édition de termes typographiés dans leur alphabet d'origine (sanskrit, hébreu, égyptien, chinois, grec, arabe, diagramme, imagerie de synthèse) qui sont pour mon oeil une petite ivresse .Les analyses rendent compte de l'inachevé (et leur finitude en même temps) des fruits de la pensée à travers les temps et dans leurs arbres-disciplines respectifs .Le sous-titre du livre est : « les intelligences artificielles de la nature » . J'ai ressenti un vide qui petit à petit se comblait pour réintégrer des antinomies ,se réinventer dans cette disjonction apparente nature-culture, nature-manufacture, nature-mathématique et tous les schismes brutaux qui semblent être induits par l'homme sauvagement demiurge , urgence oblige, du coup , l'I A deviendra-t-elle créative ? Déjà des chercheurs ont depuis prêt d'un siècle voulu explorer ce qui s'auto génère en chiffres avec pour conséquence dans les sciences du vivant ce qui ressemble à des règles mathématiques entre-autre : la découverte de  : l'ADN. Au fil des recoupements ,des passages d'un rhizome à l'autre on apprend d'oû vient le nom même :  « algorithme » .
le but de ce qui ressemble d'abord à un tour d'horizon de cet objectivation en «  bouquet de nerfs » d'un sujet homme-nature, mais infinies en possibilité donc et une poésie retrouvée cette fois-ci dans la nature artificielle d'un robot (objet artificiel) fait de modèles numériques qui ont la faculté de projeter la pensée au-delà du pensable , on fini par ressentir malgré tout l' équation : « I.A. » = cousin de l'homme .Dieu étant à rechercher du côté des empreintes qu'il laisse dans les règles qu'il a mise dans la création. Note pour moi-même :le modeste jardinier peut au cours de ses travaux constater qu'il est aussi embarqué au-delà de ce qu'il avait planifié quand il découvre des mauvaises herbes à arracher quand le printemps fait exploser les repères du sobre hiver. Aucun rapport avec la hauteur des points de vus quand dans une autre note l'auteur indique que Leonard de Vinci avait inventé seulement sur le papier une machine à calculer qui 5 siècles plus tard sera réalisée et démontrée efficiente .
Il y a parfois des schémas ,des illustrations un peu abscons pour moi qui ne fait pas tous les jours des incursions dans les idées dont il est question. Stupéfiant, Ourednik citant l'économiste Thomas Schelling, 1971 nous rappelle que tout un chacun se considère comme tolérant et pourtant inconsciemment des individus séparés modélisés en étapes illustrées page 68 , : trois carrés constellés d'unités de carrés minuscules blancs ,noirs et gris (qui ressemblent à 3 différents fragments d'une mosaïque de piscine ) décrivent 3 étapes de l'involontaire création de ghettos qui s'organisent dans une ville « la forme émergente de la ville correspond ainsi à une manifestation de la nature ». (...)Nous ne cessons jamais de faire partie de la nature ,il suffit de changer d'échelle d'observation »(…) Echo à « les courants de l'espace » de I. Asimov « Depuis sa naissance, la ville espère s'émanciper de la nature en se pensant à des échelles d'observation de plus en plus élevées ». Note remarquable en fin du livre qui fait reference à une étude de 2007 par Ourednik, oû il se base sur les recherches de T. Schelling pour démontrer la possibilité de paupérisation des ménages par un taux d'imposition fiscale variant selon les zones d'un territoire, Suisse ici en l'occurrence.

Un autre que moi , IANARD fait la critique de ce livre sur Babelio, et il mentionne un fait important : « neurologie et informatique s'inspirant mutuellement ».

Cet ouvrage est force d'associations d'idées, et l'on en arrive à lire des questions relative à la psychologie issue de Palo Alto dans le terme « escalade symétrique ».On y apprend ce que sont les acronymes GAFAM et BATX.

Il se peut que ce qui me manque dans tout cela soit le FAIT HUMAIN de répondre aux exigences de valeurs de ce que serait l'analyse existentialiste (telle que je la comprends) afin que cet enchainement démonstratif reste abordable et naturel . Mais en creux, après tout n'est-ce ce pas là ce que "Robopoièse" essaye d'indiquer, en décrivant ce qui n'est pas dans le mot : « nature » à enfermer dans un cadre trop strictement circonscrit dans ce qu'on y entend habituellement ? Ce qui est comme totalement en situation d'occultation lors que nous assistons à la fonte des glaces, c'est qu'effectivement : nous avons un impact d'apprenti sorcier ,malgré nous ,oui ! : en dépit de nos maitrises qui sont du savoir. Il y a Savoir et savoir. L'analyse existentielle ou bien un M. Buber dans son « je et tu » s'essayent à nous en parler . Et qu'en fin de compte ce qui , dans la mécanique d'un robot , semble figé en sa perfection protocolaire comme une sculpture de Phidias figerait la beauté dans le minéral, ne l'est pas tant que ça …La représentation de Ourednik ici nous figure en penseurs de l' impermanent (dirait un bouddhiste) ou vivant porteurs d'une vie d'une extrême complexité , psychanalyse et partie cachée de l'iceberg.
Je me permet de dire que de ce livre qu'il m'apparait comme un cousin de publications qui essayent de recadrer l'histoire de l'humanité telles que « Sapiens »que l'on ne présente plus, mais, oups, je ne l'ai pas lu, ai-je le droit de me fier à des « on-dit » ? oui , si je me réfère à cette idée très éclairante d'un travail à faire et que l'auteur a déjà exploré dans un projet de recherche sur le regard des urbanistes sur l'intelligence artificielle oû un des interlocuteurs déclara « the problem is to forget problems » =  « il faut laisser une place à l'impensé » ...quoi. Mais oui .
Il est question dans ce texte-ci d'histoire de : «celle d'une autonomie croissante des artifices de la pensée. »Alors que «  depuis des temps immémoriaux, nous cherchons les moyens de nous prouver à nous-mêmes que notre pensée n'est pas un artifice ».Et là …que fait la nature ? « Elle transforme et se transforme . La nature inaboutit . Son auto-poïèse ne possède d'autre visée qu'elle même ».L'auteur nous révèle qu'il existe le terme : réseau génératif adverse, dans un tel réseau le vrai et faux de la logique se déjouent dans une dialectique sans visée d ‘aboutissement. »Et de A. Ourednik de s'interroger avec une certaine justesse à mon humble avis , s'il y a quelque analogie dans ce genre de méthode et celle d'artistes comme Max Ernst , Francis Bacon. La question est posée illustrant par là que ce n'est pas nouveau , que c'est déjà profondément humain. Mais ici sous un jour dépersonnalisé d'activité robotisée, qui n'en est que plus spectaculaire, parce que nous avons l'habitude de marchandiser alors ce qui n'est qu'un résultat se trouve abstrait de ce qui qui pourrait ,lors que ce serait aimé , transformé, signé, collectionné : devenir un objet pour «  société du spectacle »...puisque souvent on y trouve des « procédés » à la fois recherchés s'ils font recette . heureusement ce qui est devenu: "procédé" aussi parfois aussi honi ,justement dans l'esprit de certains créateurs , enfin ,moi personnellement j'en ai rencontré un d'ailleurs c'est accessible ,dans un C.D. oû ses propos sont recueillis ,il s'agit de Charles MAUSSION qui était si sympathique.
Bon , merci ! d'avoir abordé d'une certaine manière ces questions dans des considérations au sujet des logiques à l'oeuvre au sein des projets informatiques contemporains à priori : antipathiques pour moi, qui sont traités dans l'exposé : «  Robopoïèse » Ce qui n'exclut pas que l'auteur remarque à ce propos l'importance de ce qu'il appelle « une herméneutique des couilles et de l'estomac ! » qui reste parmi les derniers bastions à pouvoir s'élever contre les menaçantes avancées créatives de l'I.A. dans le domaine des best-sellers et autres motivantes valeurs humaines faites ,  qui sont pour A. Ourednik , je le devine en le lisant :intentions, espoirs et projets »,mais j'ai envie d'ajouter de recherche de Sens.
On ne peut espérer que les robots se libèrent des obsessions de leurs créateurs sans espérer qu'en amont d'eux se trouvent un irréductible qui n'est pas à créer , mais ,...déjà là..., impensable...même pas objet de débat publique (comme doivent l'être et le rester certainement les décisions , enjeux des pouvoirs publics). André Ourednik aimerait ,je crois , en espérant que ce qu'il cherche dans l'homme puisse coller à des robots comme cela nous semble être un acquis suite à l'évolution naturelle, se puisse donner, transmettre .Quelque-part c'est un peu : Darwin contre les religions qui se construisent sur les ruines de la spiritualité .Mais existe-t-il une spiritualité indestructible ?
Qui est A.OUREDNIK ? Urednik ? qui s'est interessé à ce parcours de l'autonomisation de l'intelligence artificielle depuis la naissance du langage et des tablettes de loi d'Ur-Nammu (p.53).
Est-il comme le tao ? dont Lao-Tseu dit qu'on ne peut pas nommer le Tao véritable .Une intelligence artificielle pourra-t-elle faire un saut jusqu'à ce qu'on met en question dans les textes de bouddhisme Zen dans ce koan : "quel était ton visage originel avant la naissance de tes parents ?" ,par exemple ?





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Robopoïeses est un essai sur l'intelligence artificielle qui prend appui sur l'histoire de ce concept tout en essayant de le redéfinir. Cette redéfinition implique celle de la notion d'intelligence même, ainsi que de revisiter l'opposition naturel/artificiel. Définir l'intelligence nous entraîne aux marges de la phénoménologie où elle apparaît comme une conscience organisatrice du monde phénoménal (des objets du monde). Quant à la notion d'artificialité, opposée au naturel, elle nous entraîne aussi dans des débats où s'affrontent dualismes, monismes et autres holismes. le complément de titre de son livre introduit bien ce programme : les intelligences artificielles de la nature. Pluriel des IA, naturalisation de l'artifice.

André Ourednik est géographe; sa perspective est donc celle d'une discipline qui conceptualise la relation de l'homme à l'écoumène, c'est-à-dire à un espace dénué des propriétés virginales qu'une écologie naïve associe à la notion d'environnement.
Dès le début, il affirme que « la parole est la première intelligence artificielle » et que « l'écriture est sa première incarnation matérielle ». Il s'agit pour lui de « renaturer l'intelligence ». En conséquence, l'intelligence serait un projet (un surgeon) de la nature. Mais cette intelligence « ancrée dans les mots » est aussi artefact (un fait de l'art) ; comme processus intégrateur, l'intelligence, qui relie tout à elle-même et se produit elle-même.
C'est donc dans cette double perspective (relier et se reproduire) que l'auteur brosse une histoire de la mécanisation de la pensée rendue possible par la création de formes symboliques ; tout commença avec les images mentales des premiers homo-sapiens et les premiers signes écrits (les tablettes d'argile sumériennes matérialisaient des calculs ; avant de conter l'écriture comptait). Ce n'est qu'après avoir rappelé l'enracinement historique de la pensée calculatoire (ou algorithmique) dans l'histoire ancienne que l'auteur introduit l'histoire plus classique des premiers automates, des premières machines à calcul (Pascal, Leibniz) jusqu'à Deep Blue et Alphago les premiers champions non humains, respectivement au jeu d'échec (1997) et au jeu de go (2015).
Enfin, des mathématiciens sont parvenus à concevoir des machines théoriques ayant la propriété de se copier elles-mêmes : les premiers automates cellulaires imaginés par Ulam et von Neuman (ce dernier ayant calculé un automate capable de se reproduire lui-même) ont inspirés au mathématicien John Conway le « jeu de la vie » sur lequel des matrices de cellules bidimensionnelles à deux états peuvent générer des formes et des structures évolutives en vertus de règles qui déterminent l'état d'une cellule à l'instant t+1 en fonction de l'état des cellules voisines. Ces règles, très simples, se révèlent avoir un fascinant pouvoir créateur de structures dont certaines peuvent être stables (figées ou oscillantes), d'autres impermanentes et certaines même se déplacent.
Est-il envisageable d'imaginer des semblables structures ayant la propriété de se répliquer (se reproduire) ? Les automates cellulaires ne se manifestent que sur le papier ou des écrans d'ordinateurs. Il est frappant que peut après les travaux de von Neuman et Ulam, Watson et Crick mettent en évidence l'existence d'un tel automate dans la nature : la molécule d'ADN.

Mais il s'agit ici d'une histoire des « intelligences artificielles » ; certaines ne sont que des objets théoriques (les automates cellulaires, la machine de Turing) d'autres ne sont que différentes expressions matérielles de l'intelligence (automates, machines à calcul, ordinateurs). Or en 1956, lorsque le John McCarthy crée l'expression « intelligence artificielle », il la pense au singulier. Ce chercheur en sciences cognitives veut se démarquer de la cybernétique de Norbert Wiener qui analysait des systèmes d'actions et de rétroactions, dans une perspective d'aide à la décision. Maintenant il s'agit pour lui de modéliser ce qu'il se passe sous un crâne. C'est de cette perspective d'une intelligence confinée que naît le machine learning, où l'on conçoit des machines en capacité d'apprendre (à reconnaître des formes par exemple). S'inventent alors une nouvelle famille d'algorithmes qui utilisent des probabilités pour évaluer les données qui sont transmises par les capteurs via des réseaux de « neurones » (réseaux neuro-mimétiques).

Pour André Ourednik, il semble que donc que l'intelligence artificielle n'est pas entrée dans notre vie avec la même soudaineté que le mot lui-même (« Intelligence artificielle ») lorsqu'il s'est introduit dans notre vocabulaire en 1956. Quant à la chose, si elle nous fut familière sous de nombreuses autres appellations (langage, lois, règles, calculs, automates etc.), elle est en train de prendre des formes de plus en plus invasives dans l'espace social (trading haute fréquence, algorithmes de recommandation etc.). L'ambition hégémonique de ses promoteurs rend nécessaire quelques outils d'évaluations mis à la disposition de notre propre intelligence du monde. L'auteur nous en propose quelques-uns. Ce que j'appelle ici « outils » se sont quelques concepts du cru d'André Ourednik, deux néologismes issus d'une démarche phénoménologique qui lui est personnelle.
Le premier donne son titre au libre : robopoïèse. La robotique tout comme l'informatique est une technique. En philosophe, l'auteur réinscrit sa réflexion dans notre héritage intellectuel hellénique où s'opposent les concepts de technique (techne) et de poétique (poïesis) pour désigner les productions humaines. La première mobilise les rapports (ratio en latin) connus entre les choses pour obtenir des fins (l'emblème en serait le rapport entre les deux parties d'un levier de part et d'autre d'un pivot qui permet de contrôler la force de levage). La seconde, la poétique, est une action dont le résultat est d'une nouveauté radicale qui modifie à la racine de la conscience notre rapport au monde. La première, quant à elle, contrôle et commande des opérations qui transforment le monde sur la base du connu ; la seconde fait le monde, elle est créatrice et produit du nouveau.
Pour André Ourednik, l'enjeu de l'intelligence artificielle est de savoir si celle-ci sera capable un jour de passer du monde de la technique à celui de la poétique. Autrement dit d'entrer dans la robopoïèse.
Aussi prend-t-il soin d'ajouter à une approche ontologique du problème (un discours sur l'être des choses en tant qu'elles sont perçues par un sujet) ce qu'il appelle une ectologie qu'il définit comme une science des artifices tels qu'ils ont été conçus sans tenir compte des sujets qui les ont conçus. Ce néologisme d'éctologie désigne une sorte d'ontologie figée qui aurait évacué la problématique du sujet.
Cette distinction est d'importance et invite à être vigilant face à des éctologies qui voudraient passer pour des ontologies. « Toute éctologie est porteuse de croyances éthiques et morales ; d'un projet de société. A l'heure où l'intelligence artificielle simplifie le travail des décideurs en analysant des données de manière toujours plus autonome, nous devons accroître notre vigilance. Nous devons toujours savoir qui définit les variables qui nourrissent une telle intelligence et sur la base de quelle vision de la réalité. L'éctologie des entreprises de collection de donnée est-elle aussi la nôtre ? Si ce n'est pas le cas, il faut les empêcher de nourrir des machines décisionnelles ! Leur manière de découper la nature en variables pourrait, sinon, devenir notre destin. »


Si j'avais lu ce livre en dehors du cadre d'un Masse Critique de Babelio auprès duquel je ne me suis engagé à produire un compte-rendu, j'aurai probablement renoncé à en écrire un. Car il y a quelque chose d'insaisissable dans cet essai. J'ai tenté ici de rendre compte de ce que j'en avais compris. Néanmoins je ne suis pas bien certain d'avoir saisi le projet de l'auteur. Reprendre le problème de l'intelligence à sa racine phénoménologique est une bonne idée, ne serait-ce que pour rappeler que ce terme d'usage si courant est sujet à de dangereux malentendus. Cette mise en garde contre une sorte de gouvernance universelle, ubiquitaire et occulte par les algorithmes, sans contrôle démocratique ne semble pourtant pas être la visée principale de l'auteur. Celui-ci, géographe et urbaniste, est un spécialiste de la manière dont l'intelligence humaine laisse son emprunte dans son environnement : l'anthropisation de celui est constituée de tous les processus engagés par l'homme qui transforment son milieu de façon plus ou moins autonome, pour le meilleur et pour le pire.
Alors que la question écologique est devenue aujourd'hui centrale dans les débats qui animent les communautés (la communauté humaine ?), André Ourednik semble avoir succombé au charme d'une sorte d'utopie techniciste qui espère voir la technique en mesure de créer une nouvelle nature. Avec l'idée qu'une telle réussite ne serait bonne que dans la mesure où la technique se serait muée en poétique (mais je ne suis pas certain qu'il dise vraiment cela).

Malgré ses défiances, il espère en la capacité de l'homme à produire une intelligence qui lui serait supérieure et qui le ferait entrer dans une sorte d'équilibre harmonieux avec le monde. Il la croit envisageable, à condition que nous acception que cette intelligence artificielle devenue autonome redevienne « comme la nature : imprévisible, peut-être même indescriptible et innommable ; une seconde nature de notre pensée excédant notre pensée ; échappant à notre capacité de faire intelligence de l'intelligence ». C'est un peu comme s'il aspirait à la dictature éclairée d'un robot tout puissant. La Boétie qui s'interrogeait sur les motifs de la servitude volontaire, sous un tel régime ne pourrait l'expliquer que par une foi absolue en une technique devenue une sorte de nouvelle nature bienveillante par la grâce d'une vision poétique.
Dans l'ensemble des productions humaines, le sous-ensemble des objets techniques ne constitue pas un sous-ensemble distinct de celui des objets poétiques (les oeuvres d'arts etc.) ; technique et poétique sont deux manières d'analyser les productions humaines. Si vous voulez dessiner à la manière de van Gogh, vous regarderez ses oeuvres avec un regard technique. Par ailleurs, on peut regarder poétiquement une deux-chevaux Citroën. Technique et poétique sont dans le regard, non dans les choses. Si donc l'intelligence artificielle est de nos jours essentiellement analysée du point de vue technique, un regard poétique, que l'on désigne par le genre de la science-fiction lui fait contrepoint au moins depuis Carel Capek, que l'on crédite de la création du mot robot (travail en tchèque). La Robopoïese ne peut qu'être une manière poétique de regarder l'émergence du Robot Sapiens (Robo sapiens une espèce en voie d'apparition) . Et si advient un jour, une intelligence artificielle dotée d'une pouvoir créateur, c'est que l'homme a perçu en lui-même des aspects mécaniques dans sa propre capacité créatrice. Les neurosciences n'ont pas progressé autrement qu'en comparant de façon de plus en plus subtile les processus informatiques et la biologie du cerveau : neurologie et informatique s'inspirant mutuellement.
Alors si la première inscription matérielle d'une intelligence artificielle réside dans la parole, comme le soutien l'auteur dès le début de son essai, il n'existe peut-être pas vraiment d'intelligence artificielle tout simplement parce qu'il n'existe pas vraiment d'intelligence naturelle.

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Provocantes, érudites et alertes, les investigations rusées à propos d'intelligences artificielles et de nature de l'éclectique poète-philosophe et technicien tchéco-suisse.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/06/01/note-de-lecture-robopoieses-andre-ourednik/

Géographe spécialisé dans les représentations de l'habitat, chercheur et enseignant à l'EPFL de Lausanne, data scientist pour le gouvernement suisse, né à Prague voici quarante-deux ans, André Ourednik poursuit avec cet essai que l'on est tenté de qualifier d'essai poétique, publié chez La Baconnière en 2021, le chemin très personnel et fort intéressant entamé en poésie en 2002 et poursuivi en prose de plus en plus développée ces dernières années, jusqu'à son passionnant roman « Omniscience » de 2017, superbe métaphore ramifiée et productive de la notion même de data mining.

Annonçant ici d'emblée la couleur par un sous-titre en forme de vrai-faux oxymore, « Les intelligences artificielles de la nature », l'auteur confronte, avec une ferveur joliment obsessionnelle nourrie d'une vaste culture tous azimuts ou presque, la notion même, toujours plus omniprésente dans la sphère conceptuelle et médiatique contemporaine, pour le meilleur et pour le pire, d'intelligence artificielle avec les prémisses jamais dites (et rarement pensées) des affirmations la concernant, et notamment la part nécessairement construite de ses modi operandi.

André Ourednik porte son questionnement technique, philosophique et artistique en 150 pages à peine (auxquelles il faut ajouter les 50 pages de notes et de références, particulièrement précieuses, et en elles-mêmes captivantes) : mécanisation de la pensée, mathématisation de la nature microscopique avec ses limites observées (avec l'exemple des fractales et de leur caractère fallacieux lorsque l'ordre des développements augmente), modélisations précoces des premiers chercheurs en intelligence artificielle, lorsque le nom n'existait pas encore et qu'il s'agissait d'articuler divers domaines de la toute jeune science cybernétique, avec le copieur-constructeur universel de von Neumann ou le Jeu de la Vie de John Horton Conway, remontant aussi un chemin généalogique jusqu'au canard digérateur de Vaucanson, à la machine de Babbage et à la première programmation par Ada Lovelace (il faut lire par ailleurs la remarquable biographie, « Ada ou la beauté des nombres », que consacre Catherine Dufour à cette dernière), spéculations adroites sur l'imitation langagière et sur la possibilité de la création authentique en matière de textes (rejoignant par exemple les travaux fictionnels du Philippe Vasset de « Exemplaire de démonstration » ou de l'Antoine Bello de « Ada »), arts plastiques proposés, calculés et transfigurés par Robbie Barrat ou Christoph Morlinghaus (comme la photographie ci-dessus, extraite de son « Motherboards »), ébauches de poétiques des langages de programmation (comme chez le Hugues Leroy de « Sur les vertus de la concision dans certains textes que personne ne lit »), jusqu'à tester la frontière de l'irréductible avec Ian Soliane et son « Basqu.I.A.t », vertiges du machine learning et ambitions de l'OpenAI, l'intrication des angles et des approches est conduite à cent à l'heure, et nous entraîne dans le tourbillon des contradictions sémantiques, des paradoxes liés à la notion centrale d'artificiel et de naturel, des vertiges politiques qui pourraient en découler rapidement (on songera alors au superbe « Mécaniques sauvages » de Daylon). Érudit et malicieux, historique et spéculatif, technique et poétique, voici sans doute l'un des ouvrages les plus stimulants du moment autour des réalités et des fantasmes de l'intelligence artificielle, à rapprocher certainement, pour mieux s'en différencier, du Dominique Lestel de « Machines insurrectionnelles ».
Lien : https://charybde2.wordpress...
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// Réception Masse Critique //

"Robopoïèses" d'André Ourednik est un essai sur le thème de l'intelligence artificielle, mais qui s'étend beaucoup plus loin, abordant des thèmes comme l'intelligence, la nature, la société, le langage et d'autres encore. Avant de lire ce livre, je m'attendais à une dissertation sur l'intelligence artificielle, mais ayant en tête une définition très limitée de ce qu'est réellement une I.A., principalement celles que l'on retrouve dans les jeux vidéo ou autres programmes informatiques. Cela rend d'autant plus intéressant ce livre car il m'a fait remettre en question l'image que je m'étais faite de l'I.A, voire de l'intelligence et de la nature tout simplement.
J'ai particulièrement apprécié le début du livre, traitant du rapport au langage, de la nature et même des villes. Notamment comment différents peuples nomment la nature en fonction de leurs rapports avec cette dernière, et comment certains n'ont simplement pas de mot pour la définir. En plus de réflexions sur les I.A, ce livre contient beaucoup d'anecdotes et de contextes historiques intéressants, par exemple l'invention du mot « Robot », « intelligence artificielle », les premiers automates etc…
Bien que certains passages, notamment les aspects très complexes des I.A, comprenant des exemples précis très scientifiques, m'ont semblé plutôt compliqué, je pense que le livre est abordable par tous. Je suis principalement un lecteur de fantasy et de manga, occasionnellement de SF mais même là je reste surtout sur du Space Opera, je sors de l'et fait des études de langues, et pourtant j'ai pu saisir, enfin j'espère, la majeure partie du livre. Pas besoin d'avoir fait d'études scientifiques approfondies ou d'être un passionné d'informatique pour pouvoir comprendre ce livre et les réflexions qui s'y trouvent. Il suffit d'avoir un peu de volonté et de se concentrer le temps de la lecture.
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Robopoïèses (mélange savant des mots "robot", la machine servante et "poïèse" la création de quelque chose que l'on ne connaît pas encore) est un essai sur l'intelligence artificielle qui en dépasse la simple définition que l'on a l'habitude de s'en faire par le biais de la vision informatique et cybernétique.
Malgré certains passages ardus (ceux avec les formules et notions scientifiques complexes), la lecture de ce livre m'a paru globalement fluide (surtout à partir du moment où je me suis détachée des notes, qui pour moi m'ont semblé trop nombreuses même si intéressantes).
Après avoir défini les notions et en avoir fait un panorama historique, l'auteur ouvre enfin son sujet à la question principale qui nous taraude : l'intelligence artificielle peut elle créer seule ? Dans quelle mesure peut elle être autonome de son créateur voir même le surpasser ?
Je reste sur ma faim à la lecture des derniers chapitres, mais j'ai quand même trouvé cette lecture agréable bien que complexe parfois à appréhender. Armez vous de patience et d'un bon café !
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Les deux mélodies fondamentales
Si nous essayions de percevoir le siècle en cours – notre siècle – avec nos oreilles… si nous essayions d’entendre ce siècle, nous entendrions un bourdonnement assourdissant, composé du tambourinage de cent milliards de doigts sur dix milliards d’écrans tactiles ; le cliquetis de leurs ongles, la succion de leurs doigts humides qui se détachent de l’écran. Nous entendrions cette friction des rumeurs propagées à travers les réseaux sociaux, ponctués d’explosions plus ou moins éloignées, du vrombissement des forêts en feu, des eaux de rivières déchaînées et du craquement des banquises. Et dans les fréquences basses, nous entendrions les serveurs informatiques s’essayer à fredonner la syllabe sacrée om̐ dans les alvéoles des datavernes.
À la première écoute, une telle symphonie du siècle sonnerait comme une cacophonie désordonnée. Mais cela fait plus de vingt ans qu’on l’écoute, et deux thèmes musicaux majeurs, deux mélodies fondamentales commencent à s’en dégager : celle de la dégradation de l’environnement naturel, et celle de l’émergence des intelligences artificielles. Si tout va mal, ces deux processus culmineront dans un désastre stéréophonique. Cela pourrait se passer ainsi, par exemple :
L’automatisation des processus de production, de distribution et de vente des produits mènera à la suppression de plus de deux tiers des emplois, y compris dans le secteur tertiaire. La baisse des charges salariales réduira les coûts de production, sans pour autant diminuer les prix. Le capital se concentrera de manière exponentielle dans les mains de quelques individus. Lorsque les masses de consommateurs ne pourront plus payer leurs dettes, elles seront réduites en esclavage et deviendront les jouets sexuels des puissants. Nous vivrons les 120 jours de Sodome à l’échelle planétaire. La planète dévastée par l’extractivisme ne sera plus que terre-morte-eau-morte, à l’exception de quelques jardins paradisiaques habités par les gagnants du processus. Jeff Bezos et Travis Kalanick, les maîtres d’Amazon et d’Uber, entourés de leurs plus proches concepteurs de systèmes et entraîneurs de robots, allongés sur des poufs géants, au milieu d’une ménagerie de paons et d’antilopes transgéniques ; Jeff et Travis assisteront pas écran interposé à un jeu de gladiateurs avec cent mille protagonistes habillés en costard-cravate. Des drones filmeront les détails des combats pour les transmettre en direct. Les plus chanceux des esclaves, parmi nous, s’occuperont de la régie vidéo…
Nous ne sommes bien sûr pas obligés d’en arriver là.
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Renaturer l’intelligence
La loi est un programme exécuté par l’appareil judiciaire d’une société. Comme un code informatique, une loi cherche à régler un maximum de situations effectives tout en demeurant aussi concise que possible.
Mais une loi est toujours dogmatique, car limitée à imposer ses décrets sans prouver leur justesse. Le sens de la loi et sa raison d’être ne sont pas contenus dans la loi, mais proviennent d’un raisonnement mené en amont ; souvent d’une simple tradition dont on a oublié l’origine ou du caprice fiévreux d’un roi. Aucun appareil judiciaire ne contient une loi qui se fonde elle-même. Aucune loi n’est sa propre créatrice. Aucune loi ne naît d’elle-même. Aucune loi ne contient une vie propre. La loi n’est pas physis. La loi n’est pas natura. Toute loi est un artifice. Il n’y a pas de lois naturelles.
Comment, alors, réinjecter de la vie dans une pensée déclinée en préceptes ? Comment faire en sorte que nos mots continuent à porter la vie qui nous a menés à les prononcer, lorsqu’il ne restera d’eux plus que des rayures sur une surface lisse ? Quel shem trouver pour notre golem, c’est-à-dire pour notre informe, pour notre inachevée pensée ? Comment retrouver la nature dans l’artifice de la loi ?
Faut-il commencer en créant une pensée capable de démonter ses propres dogmes ?
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Contrairement aux futurs définisseurs de la notion actuelle de "l'intelligence artificielle", les cybernéticiens des Colloques de Macy ne souhaitaient pas développer des machines autonomes, mais penser des systèmes d'interaction en humains et machines d'où émergerait, pour une fois, autre chose que les apocalypses technologiques de Seconde Guerre Mondiale. Leur posture permet aussi d'envisager l'intelligence elle-même non pas comme une faculté isolée à l'intérieur d'u crâne d'un individu, mais comme un processus collectif d'auto-organisation du monde. L'intelligence cybernétique pense la nature comme un système d'interdépendances qui génère un équilibre.
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Mais il existe de nombreuses formes d’intelligence artificielle ; de nombreuses façons de matérialiser une manière de voir le monde dans la parole, dans l’écriture ou dans un système de lois. Le monde est traversé de pensées contradictoires, incarnées en autant d’agencements symboliques et machinels.
– Les machines, écrit David Dunn, ne sont pas des objets neutres, mais des vestiges de pensée auxquels la force de l’intention donne une puissance.
Nos intelligences artificielles de la nature sont plurielles. Elles s’affrontent en permanence.
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La dispute avec les cybernéticiens, notamment, détourna cette pensée d'une vision systémique dont la nature et l'humain feraient d'emblée, et inséparablement partie au même titre que les algorithmes. Nous imaginons plutôt des petits engins qui nous deviennent de plus en plus étrangers et qui formulent leurs propres objectifs, à l'instar du self-made man des phantasmes de la droite libérale.
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Vidéo de André Ourednik
Salon du livre romand 2016, table ronde du samedi 19 nov. : La loyauté
Avec Sabine Dormond, Denise Campiche, Anne Bottani, Hélène Dormond, André Ourednik
Modération : Daniel Bernard
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