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Critique de AdamPK


Nuançant l'apparente dichotomie entre artifice et nature « Robopoïèse »,que je me suis hasardé à souhaiter critiquer dans le cadre de « la masse critique «  de Babelio m'apparait comme un exposé vivant mais exigeant ,plutôt pour universitaire ( à cause des références foisonnantes et pointues ) ou chercheur (ce que , je crois, nous sommes tous, quel que soit notre niveau d'instruction). La couleur jaune clair de la 1ere et 4eme de couverture et rouge presque rouge fluo de la 2eme et 3eme de la couverture cartonné-glacé me séduit sur un mode froid, mais il manque du vert à mon avis… . Mais l'esprit de la pensée qui s'y expose est un peu dans le vert, alors c'est plus subtil qu'il n'y paraît, donc mettons que je ne vous ai rien écrit de vraiment valide , de plus quel vert ? Hah !...Il y en a des quantité , plutôt un vert Véronèse clair ou un vert pomme, foncé ou tirant sur le jaune, peu importe, sauf si l'on veut éviter les choses trop criardes, trop acidulées...bref,… .
Alors que , à l'origine, l'objet , semble-t-il n'était pas un livre ,l'auteur : André Ourednik l'écrit avec comme partenaire (donc : dans un projet de création sonore ) Daniel Maszkowicz . Il y a même un accès sur Soundcloud à la première ,qui eu lieu en décembre 2019, à Genève. Je dois dire qu'on entend au fil des pages , un souffle de l'oral, , ce qui fait le charme de la lecture devant un auditoire, en tous cas je le perçois . Il y a une façon d'enchaîner , faits , histoires, anecdotes et aussi il y a des illustrations tant et si bien que sans avoir été présent ,j'ai l'impression très nette pourtant d' être dans l'ambiance nocturne et feutrée d'une  salle, auditorium avec projection . Cette poésie me convient c'est celle de l'art-science peut-être d'autant plus que je ne saisi pas tout de la masse grouillante des informations que l'auteur débite comme un virtuose de l'intellection m'assouplissant les neurones et me rappelant les auteurs de S.F. que j'affectionne .D'ailleurs A. Asimov est mentionné, c'est donc un comme une sorte de cours magistral mais à caractère moins soporifique que cela pourrait prêter à croire, et qui fait se creuser mes méninges.
Je dirais humblement que le thème va dans une direction qui me semble légèrement à contre-courant , ou plutôt : va nuancer cette idée très répandue ces temps-ci  je crois, qui est de nous faire prendre conscience que « l'humain fût toujours en dehors de la nature » «  que sa capacité d'en extraire des produits le prouve ». L'idée est assez répandue que l'homme fait partie de la nature ,dans le sens de la relation « nature- environnement », et qu'on doit faire très attention à préserver ici (explorée par un angle d'attaque qu'est la question de l'I.A). le texte ci ne dit pas le contraire, seulement il introduit des nuances ,met en lumière ce qui semble de l'ordre de l « 'artificiel » dans l'intelligence. Et qui nous conduit à un espoir en les possibles developpements l'intelligence artificielle, puisqu'il l'humanise en montrant qu'elle est « pour ainsi dire » naturelle par l'homme .Toutefois , il y a des réserves au sujet d'une nécessaire vigilance vis à vis de ceux qui analysent les résultats et décident des possibilités d'utilisation des productions de l'humanité .
Je remarque une tonalité précisément du début ,à la fin de cet ouvrage. Il faut être ou avoir été un peu familier des cours universitaires , ou des écoles de beaux art ,et autres lieux oû s'enseignent l'interdisciplinarité, pour accepter que s'enchainent et se mêlent les références ethnographiques, linguistiques, mythologiques, venues d'horizons disparates , d'un disparates d'oû émerge synthèse , interprétation, créativité . Il y a une possibilité dans cette expression : sorte de poésie, transe dans l'habileté à combiner matériaux historiques , des outils de communication et , terminologies de pointe . L'auteur est enseignant , écrivain et chercheur. La parole reste pédagogique. La ou les thèses présentées semblent vouloir montrer l'odyssée des inscriptions ,des existences sous diverses formes du comment-voulant-appréhender-le-monde,-l'homme-l'aura-pensé mais différemment selon les lieux, les personnalité. Il y a différents contextes d'oû les sources de connaissances surgissent et des signes qui se distinguent dans les marges sous forme d'édition de termes typographiés dans leur alphabet d'origine (sanskrit, hébreu, égyptien, chinois, grec, arabe, diagramme, imagerie de synthèse) qui sont pour mon oeil une petite ivresse .Les analyses rendent compte de l'inachevé (et leur finitude en même temps) des fruits de la pensée à travers les temps et dans leurs arbres-disciplines respectifs .Le sous-titre du livre est : « les intelligences artificielles de la nature » . J'ai ressenti un vide qui petit à petit se comblait pour réintégrer des antinomies ,se réinventer dans cette disjonction apparente nature-culture, nature-manufacture, nature-mathématique et tous les schismes brutaux qui semblent être induits par l'homme sauvagement demiurge , urgence oblige, du coup , l'I A deviendra-t-elle créative ? Déjà des chercheurs ont depuis prêt d'un siècle voulu explorer ce qui s'auto génère en chiffres avec pour conséquence dans les sciences du vivant ce qui ressemble à des règles mathématiques entre-autre : la découverte de  : l'ADN. Au fil des recoupements ,des passages d'un rhizome à l'autre on apprend d'oû vient le nom même :  « algorithme » .
le but de ce qui ressemble d'abord à un tour d'horizon de cet objectivation en «  bouquet de nerfs » d'un sujet homme-nature, mais infinies en possibilité donc et une poésie retrouvée cette fois-ci dans la nature artificielle d'un robot (objet artificiel) fait de modèles numériques qui ont la faculté de projeter la pensée au-delà du pensable , on fini par ressentir malgré tout l' équation : « I.A. » = cousin de l'homme .Dieu étant à rechercher du côté des empreintes qu'il laisse dans les règles qu'il a mise dans la création. Note pour moi-même :le modeste jardinier peut au cours de ses travaux constater qu'il est aussi embarqué au-delà de ce qu'il avait planifié quand il découvre des mauvaises herbes à arracher quand le printemps fait exploser les repères du sobre hiver. Aucun rapport avec la hauteur des points de vus quand dans une autre note l'auteur indique que Leonard de Vinci avait inventé seulement sur le papier une machine à calculer qui 5 siècles plus tard sera réalisée et démontrée efficiente .
Il y a parfois des schémas ,des illustrations un peu abscons pour moi qui ne fait pas tous les jours des incursions dans les idées dont il est question. Stupéfiant, Ourednik citant l'économiste Thomas Schelling, 1971 nous rappelle que tout un chacun se considère comme tolérant et pourtant inconsciemment des individus séparés modélisés en étapes illustrées page 68 , : trois carrés constellés d'unités de carrés minuscules blancs ,noirs et gris (qui ressemblent à 3 différents fragments d'une mosaïque de piscine ) décrivent 3 étapes de l'involontaire création de ghettos qui s'organisent dans une ville « la forme émergente de la ville correspond ainsi à une manifestation de la nature ». (...)Nous ne cessons jamais de faire partie de la nature ,il suffit de changer d'échelle d'observation »(…) Echo à « les courants de l'espace » de I. Asimov « Depuis sa naissance, la ville espère s'émanciper de la nature en se pensant à des échelles d'observation de plus en plus élevées ». Note remarquable en fin du livre qui fait reference à une étude de 2007 par Ourednik, oû il se base sur les recherches de T. Schelling pour démontrer la possibilité de paupérisation des ménages par un taux d'imposition fiscale variant selon les zones d'un territoire, Suisse ici en l'occurrence.

Un autre que moi , IANARD fait la critique de ce livre sur Babelio, et il mentionne un fait important : « neurologie et informatique s'inspirant mutuellement ».

Cet ouvrage est force d'associations d'idées, et l'on en arrive à lire des questions relative à la psychologie issue de Palo Alto dans le terme « escalade symétrique ».On y apprend ce que sont les acronymes GAFAM et BATX.

Il se peut que ce qui me manque dans tout cela soit le FAIT HUMAIN de répondre aux exigences de valeurs de ce que serait l'analyse existentialiste (telle que je la comprends) afin que cet enchainement démonstratif reste abordable et naturel . Mais en creux, après tout n'est-ce ce pas là ce que "Robopoièse" essaye d'indiquer, en décrivant ce qui n'est pas dans le mot : « nature » à enfermer dans un cadre trop strictement circonscrit dans ce qu'on y entend habituellement ? Ce qui est comme totalement en situation d'occultation lors que nous assistons à la fonte des glaces, c'est qu'effectivement : nous avons un impact d'apprenti sorcier ,malgré nous ,oui ! : en dépit de nos maitrises qui sont du savoir. Il y a Savoir et savoir. L'analyse existentielle ou bien un M. Buber dans son « je et tu » s'essayent à nous en parler . Et qu'en fin de compte ce qui , dans la mécanique d'un robot , semble figé en sa perfection protocolaire comme une sculpture de Phidias figerait la beauté dans le minéral, ne l'est pas tant que ça …La représentation de Ourednik ici nous figure en penseurs de l' impermanent (dirait un bouddhiste) ou vivant porteurs d'une vie d'une extrême complexité , psychanalyse et partie cachée de l'iceberg.
Je me permet de dire que de ce livre qu'il m'apparait comme un cousin de publications qui essayent de recadrer l'histoire de l'humanité telles que « Sapiens »que l'on ne présente plus, mais, oups, je ne l'ai pas lu, ai-je le droit de me fier à des « on-dit » ? oui , si je me réfère à cette idée très éclairante d'un travail à faire et que l'auteur a déjà exploré dans un projet de recherche sur le regard des urbanistes sur l'intelligence artificielle oû un des interlocuteurs déclara « the problem is to forget problems » =  « il faut laisser une place à l'impensé » ...quoi. Mais oui .
Il est question dans ce texte-ci d'histoire de : «celle d'une autonomie croissante des artifices de la pensée. »Alors que «  depuis des temps immémoriaux, nous cherchons les moyens de nous prouver à nous-mêmes que notre pensée n'est pas un artifice ».Et là …que fait la nature ? « Elle transforme et se transforme . La nature inaboutit . Son auto-poïèse ne possède d'autre visée qu'elle même ».L'auteur nous révèle qu'il existe le terme : réseau génératif adverse, dans un tel réseau le vrai et faux de la logique se déjouent dans une dialectique sans visée d ‘aboutissement. »Et de A. Ourednik de s'interroger avec une certaine justesse à mon humble avis , s'il y a quelque analogie dans ce genre de méthode et celle d'artistes comme Max Ernst , Francis Bacon. La question est posée illustrant par là que ce n'est pas nouveau , que c'est déjà profondément humain. Mais ici sous un jour dépersonnalisé d'activité robotisée, qui n'en est que plus spectaculaire, parce que nous avons l'habitude de marchandiser alors ce qui n'est qu'un résultat se trouve abstrait de ce qui qui pourrait ,lors que ce serait aimé , transformé, signé, collectionné : devenir un objet pour «  société du spectacle »...puisque souvent on y trouve des « procédés » à la fois recherchés s'ils font recette . heureusement ce qui est devenu: "procédé" aussi parfois aussi honi ,justement dans l'esprit de certains créateurs , enfin ,moi personnellement j'en ai rencontré un d'ailleurs c'est accessible ,dans un C.D. oû ses propos sont recueillis ,il s'agit de Charles MAUSSION qui était si sympathique.
Bon , merci ! d'avoir abordé d'une certaine manière ces questions dans des considérations au sujet des logiques à l'oeuvre au sein des projets informatiques contemporains à priori : antipathiques pour moi, qui sont traités dans l'exposé : «  Robopoïèse » Ce qui n'exclut pas que l'auteur remarque à ce propos l'importance de ce qu'il appelle « une herméneutique des couilles et de l'estomac ! » qui reste parmi les derniers bastions à pouvoir s'élever contre les menaçantes avancées créatives de l'I.A. dans le domaine des best-sellers et autres motivantes valeurs humaines faites ,  qui sont pour A. Ourednik , je le devine en le lisant :intentions, espoirs et projets »,mais j'ai envie d'ajouter de recherche de Sens.
On ne peut espérer que les robots se libèrent des obsessions de leurs créateurs sans espérer qu'en amont d'eux se trouvent un irréductible qui n'est pas à créer , mais ,...déjà là..., impensable...même pas objet de débat publique (comme doivent l'être et le rester certainement les décisions , enjeux des pouvoirs publics). André Ourednik aimerait ,je crois , en espérant que ce qu'il cherche dans l'homme puisse coller à des robots comme cela nous semble être un acquis suite à l'évolution naturelle, se puisse donner, transmettre .Quelque-part c'est un peu : Darwin contre les religions qui se construisent sur les ruines de la spiritualité .Mais existe-t-il une spiritualité indestructible ?
Qui est A.OUREDNIK ? Urednik ? qui s'est interessé à ce parcours de l'autonomisation de l'intelligence artificielle depuis la naissance du langage et des tablettes de loi d'Ur-Nammu (p.53).
Est-il comme le tao ? dont Lao-Tseu dit qu'on ne peut pas nommer le Tao véritable .Une intelligence artificielle pourra-t-elle faire un saut jusqu'à ce qu'on met en question dans les textes de bouddhisme Zen dans ce koan : "quel était ton visage originel avant la naissance de tes parents ?" ,par exemple ?





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