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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Météore ou uppercut ? J'hésite encore mais le moins que l'on puisse dire, c'est que la lecture de ce livre m'a chavirée. Comme dans "Ce que je sais de Vera Candida" (oui, j'ai commencé mon parcours Ovaldé avec celui-là), j'ai retrouvé avec bonheur l'improbabilité des lieux présentés avec un talent tel que cette géographie fictive devient matière littéraire et source d'émotions. J'ai aimé le côté "boule à facettes" des personnages : la Maman Rose qu'on imagine en princesse, même au bord du caniveau, scintillante avec sa perruque en nylon, inaccessible sur ses hauts talons, fascinante parce qu'insaisissable.
Sa fille, Rose, elle aussi ("Pas Rose bis, pas Deuxième Rose, pas Bouton de Rose..."), 15 ans mais ayant l'apparence et les préoccupations d'une enfant de 7, en adoration devant sa mère, passant l'essentiel de son temps sur le toit terrasse, en compagnie de ses lapins (qu'elle mange quand même !), vêtue le plus souvent d'une cape noire avec laquelle elle pense pouvoir voler (et tente de le prouver...).
Monsieur Loyal, directeur d'un cirque qui n'en est pas un, père d'adoption selon Rose, dont la bonhomie finit par être inquiétante.
Madame Isis, la voisine, chignon acrobatique, tenues chatoyantes, univers de papillons, qui devient la meilleure amie de Rose et sa confidente après la disparition de Maman Rose.
Oui, Maman Rose a disparu alors que sa fille était à l'hôpital (non sa cape n'avait pas de supers pouvoirs) et c'est parce qu'elle ne supporte pas la mollesse avec laquelle Monsieur Loyal considère cette disparition , que Rose tente de trouver une réponse dans le passé de sa mère qu'elle reconstitue et invente tout à la fois.
L'écriture d'Ovaldé est comme une clé qui nous conduit dans les pensées de cette grande petite fille fantasmant l'histoire de sa mère et la sienne par la même occasion, pour mieux repousser son désespoir. Une écriture avec un savant dosage de candeur, de poésie, de brutalité, de rêve et de préoccupations décalées. Une écriture qui fascine, déconcerte et "uppercut(e)".

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Rose (en fait elles sont deux), Monsieur Loyal, Madame Isis, Markus M., des noms bizarres, même pas des noms d'ailleurs, pour les personnages de cette histoire "décalée" mais tout à fait attachante. Rose, la narratrice, est une fille de quinze ans, qui fait l'objet de séjours à temps partiel, parfois total selon les périodes, dans ce qu'elle appelle "l'Institut" (on n'en saura pas plus). C'est par ses yeux que l'on voit se dérouler une petite saga de quartier, entre ce père qui n'est pas son père, une voisine bien au courant de tous les secrets de famille, une mère (l'autre Rose) qui décide un beau jour de prendre la poudre d'escampette, et par-dessus tout ça l'imagination de Rose qui travaille, qui travaille… On ne s'ennuie gère à lire Véronique Ovaldé, elle sait raconter, dans une langue toute de fraîcheur, ce qui fait le charme de la vie, les petits riens qui en disent long, tout ce que l'on ressent mais qu'on n'ose pas dire. Elle, elle le dit, et c'est beau !
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Le ton et le rythme du récit en font une lecture addictive. L'histoire vue à travers les yeux de l'enfant a un côté féerique, très agréable. Malheureusement, la réalité est tout autre.
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Un titre qui claque, j'aime ça. Une autrice connue, déjà lue. Déjà convaincue par son écriture âpre et percutante que j'avais aimée dans « Ce que je sais de Véra Candida » et « Personne n'a peur des gens qui sourient ».
Je chope l'animal par la peau du cou dans cette boite à livres où il est tapi. Impact immédiat dés les premières lignes. J'aime. C'est décalé et intriguant. On construit pas à pas un sens aux désordres de Rose, ceux de sa vie instable entre une mère séductrice et énigmatique au crâne brulée et un Monsieur Loyal habillé plus d'ombres que de lumière puis ceux de sa pensée : des désordres psy, une imagination débordante et envahissante, un retard intellectuel autant que physique mais un esprit foisonnant, en totale ébullition, étriqué dans ce petit corps enfantin alors qu'il aborde l'adolescence.
Rose a 15 ans et en paraît 7. Elle souffre d'un gros retard de pensée et son esprit parfois bat la campagne et laisse le corps en rade sans plus personne aux commandes. Or cet esprit folâtre est aussi un merveilleux compagnon pour Rose qui peut ainsi tout à loisir et avec presque rien se reconstruire un monde aux couleurs plus vives, réécrire ce qui ne lui plaît pas de sa vie, volontairement transformer le sordide en théâtre de marionnettes. Confronter à la disparition subite et sans explication de sa mère qu'elle adule et admire, Rose qui n'admet pas l'immobilisme de Monsieur Loyal prend les choses en mains et décide de traquer les raisons de cette disparition jusqu'à déloger la vérité tapie au fond d'une cave.
Qu'est-il préférable de croire pour une enfant pour qui le monde reste une énigme : la vérité toute crue ou un conte délicieusement trouble et juste un peu effrayant réécrit par son esprit fantasque ? Une fin abrupte et sèche que j'aurais volontiers retardée. J'aime quand un livre me happe dans son ventre et ne se donne pas si facilement. Ai-je tout compris ? Je relis cette phrase énigmatique. Que veut dire Ovaldé ? de quoi Rose est-elle faite ? de chagrins, de culpabilités, de dépression, de narcissisme, de troubles obsessionnels ? « Comment avait-elle osé partir et ne pas m'emmener ? J'ai pris la disparition de maman entre mes mains, j'en ai fait une boule toute serrée, je l'ai avalée pour que l'ennemi ne la trouve pas. » Folle ou géniale créatrice de contes, Rose me mène en bateau comme la romancière qui avance masquée derrière cette Alice dévoreuse de lapins, grandissant et rapetissant tout à la fois, flottant entre les circonvolutions de l'enfance et le monde cruellement réaliste des grands.
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Camerone (Mexique ?). de nos jours. Malgré ses quinze ans, Rose est une enfant dépendante de sa mère qu'elle vénère, une mère funambule sur un étrange fil de vie, une mère-enfant qui vend des bonbons et qui semble vivre à côté d'elle sans la voir. Une femme-enfant qui passe ses soirées entourée de musiciens.
Rose est différente et fréquente l'institut, un endroit déprimant pour elle qui aime tant vivre sur la terrasse ensoleillée et observer à longueur de journée les lapins qu'elle y élève.
Puisque sa mère ne la voit pas, Rose se jette par la fenêtre, se retrouve à l'hôpital et lorsqu'elle sort, sa mère n'est plus là. Disparue. Rose va chercher à recoudre le souvenir de sa mère et de son vrai père. Questionnant tour à tour son beau-père Monsieur Loyal, le directeur de cirque qui n'est autre qu'une boîte de nu, ou bien la vieille voisine du dessous, madame Isis avec laquelle elle aime aller déjeuner, Rose imagine la jeunesse de sa mère et de celui qu'elle imagine être son vrai père. Elle colmate les brèches de sa vie par une couche de fantaisie, une mère étouffée par une famille marginale, un père amoureux. Que leur est-il arrivé ? Est-ce que Rose pourra comprendre le fin mot de cette histoire et enfin s'épanouir ?

Mon avis
Mon premier Ovaldé. Voilà un livre comme je l'imagine, impudique, imprudent, impromptu, impitoyable. Comme un conte : une enfant qui ne fait pas son âge : comment pourrait-elle grandir normalement alors que sa mère ne la voit pas, ne lui donne pas la place de s'envoler, comment pourrait-elle grandir et sortir de sa réserve, de son monde, elle est très bien comme cela, comme dans un cocon.
Puis la mère disparaît. Un jour, elle n'est pas là, le père imagine qu'elle a pris ses cliques et ses claques, qu'elle a eu envie de reprendre sa liberté, mais Rose n'est pas d'accord. Sa mère ne l'aurait jamais, jamais abandonnée.
Alors Rose cherche ce qui est arrivé à sa mère. Qu'a-t-elle lu dans le journal qui a bien pu la mettre dans un état de torpeur si effrayant ?
Rose accumule des preuves, des bouts de vérités. Elle brode sa version des choses sur une histoire toute effilochée. Rose n'est pas bête : elle se cache dans sa peau de petite fille attardée et sujette aux crises, mais Rose est forte. Elle veut savoir. Elle saura.

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'aime tout : le style, l'originalité, les expressions, les images... tout.

J'ai noté une chose très singulière (plusieurs choses mais elles ne me viennent pas spontanément à cet instant) : il y a une étrange similitude entre la description de la chambre de Rose au début du livre (voir l'extrait) et l'endroit où sa mère est finalement retrouvée. Je n'en dis pas plus, au risque de révéler la chute.
Ceux qui ont lu le livre se souviendront.
Pour les autres, je ne peux que vous convaincre de tenter le voyage : c'est 4,80 € seulement en collection J'ai lu : n'hésitez plus !
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