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sur 487 notes
A 17 ans à peine, Maria Cristina Väätonen a quitté Lapérouse, village du Grand Nord canadien pour une université de Los Angeles. Elle a laissé derrière elle, un père taciturne, une mère bigote et caractérielle et une soeur diminuée mentalement après un accident. En Californie, elle a rencontré Rafael Claramunt, poète mexicain, écrivain sur le retour, menteur, dandy, héroïnomane. Il est devenu son amant et son mentor.
Vingt ans après, Maria Cristina est une écrivain reconnue qui a réglé ses comptes avec sa famille dans son premier roman autobiographique, « La Vilaine soeur ». Mais sa vie qu'elle aime tant va être bouleversée par un appel de sa mère qui la somme de revenir d'urgence à Lapérouse…


Racontée par un narrateur anonyme, la vie de Maria Cristina déroule son fil de la maison couleur « rose-cul » de la Pérouse à la résidence avec piscine de Santa Monica, des forêts humides au Pacifique, du froid au soleil, de la morale intransigeante à la libération des moeurs, de l'absence d'amour à l'éveil des sentiments. Comme un papillon sort de sa chrysalide, Maria Cristina échappe à une famille étouffante pour s'épanouir dans l'écriture. Et, même si la réalité s'éloigne de son rêve de petite fille qui ne prévoyait ni les petites trahisons entre amis, ni les tremblements de terre, sa vie aura été riche d'expériences, de joies et d'amour.
Un roman envoûtant et langoureux qui a la grâce, celle des brigands, ou celle des histoires qui savent captiver le lecteur de la première à la dernière page. Sans doute le meilleur roman de Véronique Ovaldé.
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Maria Cristina Väätonen a quitté Lapérouse et sa famille pour s'installer à Santa Monica, ville de lumière et de soleil dans les années 70. Elle s'est installée avec une amie, Joanne, dans un petit appartement. Elle écrit des romans autobiographiques, du moins c'est ce qu'elle laisse supposer et elle travaille pour Rafael Claramunt, un écrivain devenu son mentor qui l'a propulsée sous les feux des projecteurs. Mais, voilà que sa maman, dont elle n'a pas eu de nouvelles depuis des années, l'appelle. Elle la presse de venir chercher son neveu, le fils de sa soeur Meena, car elle-même n'arrive plus à s'occuper de lui. Un coup de fil qui la ramène des années en arrière... un père taciturne, la jalousie de sa soeur, la maman un brin désorientée... Devenue maintenant une femme libre et une romancière acclamée, elle décide de faire ce voyage vers Lapérouse...un voyage vers les méandres de sa mémoire...

Véronique Ovaldé nous livre ici un roman atypique sur le parcours de cette jeune femme, de son enfance malheureuse à sa conquête de l'Amérique et de ses lecteurs. Avec son charme envoûtant, son écriture prosaïque et si particulière, ses héros troublants voire inquiétants, l'auteure sait nous charmer avec ses mots, sa poésie et ses histoires fantasques et surnaturelles. On retrouve ici encore une certaine magie, un mélange salé-sucré, une saveur doux-amer. A la fois grave et léger mais profondément humain, ce roman nous transporte vers un passé tumultueux.

La grâce des brigands... élégant...
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Maria Cristina Väätonen n'est pas née avec une cuiller en argent dans la bouche. L'étoile sous laquelle elle a vu le jour n'est pas si mauvaise que ça, mais Maria Cristina devra patienter 17 ans avant de rencontrer sa « bonne fée » dans un manoir sur les hauteurs de Los Angeles, qui la propulsera dans une autre dimension spatio-culturelle.
Entretemps, Maria Cristina grandit à Lapérouse, Canada, c'est-à-dire pas exactement au centre de l'univers. Son enfance est plutôt « compliquée », entre une soeur aînée jalouse et tapageuse, vaguement complice à ses heures, un père taiseux et mélancolique, et une mère bigote et aussi timbrée qu'un colis à destination de la planète Mars. Aucune destinée autre qu'étriquée ne peut advenir dans cet endroit.
Heureusement, Maria Cristina a une passion, coupable (aux yeux de sa mère) mais salvatrice (selon son père) : les livres, et l'écriture. Maria Cristina, « docile et finaude », douée à l'école, joue profil bas. Elle sait, elle sent que son heure arrivera : « l'apparente docilité de Maria Cristina était en fait un type de résistance. Mais une résistance tranquille et adaptée au contexte. Une résistance à ce que sa mère pensait faire d'elle, une résistance à son milieu. Une sécession silencieuse, en quelque sorte ».
La bouée de secours de Maria Cristina prend la forme d'une bourse pour UCLA, qu'elle décroche à 16 ans. Elle s'envole vers la Cité des Anges pour atterrir par le plus grand des hasards (mais il fait bien les choses) dans les bras de Rafael Claramunt, brillant écrivain à succès. Jouant les Pygmalion (pas tout à fait désintéressé), celui-ci fait publier le premier roman de Maria Cristina alors qu'elle n'a que 17 ans. Amour, gloire et beauté, strass, paillettes et illusions, la jeune fille est lancée dans la « vraie » vie…
Débutant en 1989 alors que Maria Cristina a la trentaine, et s'arrêtant le 17 janvier 1994 à 4h31 du matin, le récit remonte le temps pour retracer la genèse de la famille Väätonen, la vie (et la survie) de Maria Cristina et son adaptation (tant bien que mal) de provinciale godiche en uniforme de collégienne à L.A., ville de toutes les libertés dans les années 70.

Première fois que je lis Véronique Ovaldé, et c'est une bonne surprise.
Beau portrait de femme sauvée de la chape de plomb familiale par les livres (un thème qui me parle…), ce récit raconte drames et violences avec une apparente légèreté, porteuse d'espoir et qui empêche de sombrer dans le pathos. Si les événements sont douloureux pour la plupart, l'humour est néanmoins présent à travers une galerie de personnages décalés. Fluide, le roman vaut aussi pour son écriture faite de phrases tourbillonnantes qui envoûtent, aspirent et emportent dans un monde qu'on voudrait fait uniquement de grâce et de fantaisie.
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L'écriture de Véronique Ovaldé m'envoûte. Mais c'est encore meilleur lorsque je me laisse aussi porter par l'histoire, a fortiori si elle a des allures de conte. Ce fut moins le cas ici qu'avec ses deux précédents récits ('Ce que je sais de Vera Candida' et 'Des Vies d'oiseaux'), beaucoup plus enchanteurs.
Ovaldé a l'art des jolies phrases qu'on lit et relit, pour le propos ou pour le rythme, la sonorité, la poésie : "Dès lors elle a posé chaque composante de sa vie autour d'elle comme autant de petits trésors (…)" (zut, hors contexte, je perçois un côté cucul) ou "Il y a une certaine grâce chez les perdants, les plagiaires et les brigands".

Bien que l'auteur affectionne (ou tente d'exorciser ?) certains sujets, je n'ai jamais l'impression de lire la même histoire d'un roman à l'autre. On retrouve ici : relations mère-fille conflictuelles, toxicité familiale, nécessité de s'en extraire pour ne pas sombrer, pour devenir adulte et oser ses rêves. Et quelques éléments récurrents dans ses décors : une villa froide, un vieil homme... ceci épicé d'Amérique latine.

Je déplore d'avoir rencontré de-ci de-là trop de similitudes avec quelques ouvrages lus récemment : un Jeanette Winterson (mère bigote et destructrice), le Joël Dicker (le côté Pygmalion d'un vieil écrivain, son attirance pour les jeunes filles, l'imposture littéraire), 'L'embellie' (un bout de chemin avec un enfant inconnu), et un soupçon du 'Cherche-Bonheur'.

Un (presque) beau livre, il y manque juste la magie et l'originalité auxquelles Véronique Ovaldé m'a habituée avec ses derniers romans. Lecture un peu frustrante de ce fait, mais très agréable.
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Que se passe-t-il le 17 janvier 1994 qui nécessite qu'on reprenne depuis le début l'histoire de Maria Cristina Väätonen ? Nous ne le saurons qu'à la toute fin du roman. Maria Cristina a grandi à Lapérouse, entre un père taciturne et une mère trop religieuse. Dès qu'elle a pu, elle a fui ce Grand Nord aride pour Los Angeles, après l'avoir fui si souvent dans ses lectures. « Il ne faut pas que tu restes, tu n'auras jamais rien ici, tu ne seras rien, il faut quitter Lapérouse et aller vers le Nouveau monde, n'écoute rien de ce qui te sera dit pour te retenir, file droit dans tes bottes et n'obéis jamais. » (p. 97) Grâce à son premier roman, très largement autobiographique, la jeune femme acquiert un succès qui ne se dément pas. Dans la cité angelena, elle commence enfin à vivre et rencontre Rafael Claramunt, auteur qui attend le prix Nobel et qui lui ouvre bien des portes. « La présence de Claramunt légitime Maria Cristina partout où elle va. Cela fait très longtemps qu'il n'a rien publié lui-même, mais étrangement la main qu'il a posée sur son épaule fait d'elle un écrivain. » (p. 209) Mais Claramunt est-il un menton bienveillant ou un pygmalion envahissant ? Libérée de sa famille, Maria Cristina ne s'est-elle pas trouvé une autre chaîne ?

Si j'ai retrouvé dans ce roman l'élégance du style de Ce que je sais de Vera Candida, je n'y ai pas trouvé la puissance narrative. Trop de pistes sont esquissées et trop peu aboutissent. On aimerait que Claramunt soit vraiment l'ogre que l'on pressent. On aimerait que la soeur folle de Maria Cristina soit autre chose qu'une ombre. On aimerait que le viol de Maria Cristina ne soit pas seulement une péripétie de plus dans son existence déjà bien secouée. On aimerait qu'il y ait un peu plus de sens entre chaque chose et que le patchwork, à défaut d'être harmonieux, ne se détricote pas par tous les bouts.
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Je viens de refermer "La grâce des brigands" de Véronique Ovaldé.
Que dire ?
J'ai été happé par l'écriture de cette auteur que je découvre.
On suit l'histoire de Maria Cristina, de ses rencontres, de son ouverture au monde.
On ne sait pas qui est le narrateur et on ne le saura pas !
Je qualifierai l'écriture de l'auteur d'apnéique... On commence une phrase, on retient sa respiration, on tente de garder le rythme jusqu'au point !!!
Je pense que cette écriture m'a permis d'aller au bout de ce livre.
Je ne sais pas trop qu'elle était le but de cette histoire, y en a t il un ? J'ai failli refermer ce livre avant l'heure, mais j'ai résisté et suis arrivée au terme de l'histoire de MC.
On ne peut pas dire que j'ai aimé ou pas cette lecture. Je ne suis pas mécontente d'avoir il y a quelques temps mis ce livre dans ma liste des "à lire" après la critique d'un lecteur de Babélio.
J'ai fait une découverte, et c'est déjà beaucoup...
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La vie de Maria Christina Väätonen, une jeune canadienne qui obtient une bourse d'étude pour aller étudier à Los Angeles et ainsi fuir une famille où Dieu et la mère règnent en maîtres et où tout ou presque est interdit. Elle rêve d'écrire, elle écrit. Ses fréquentations sont douteuses ; elle en oublie d'assister aux cours, n'assurant que le strict minimum pour que sa bourse ne soit pas annulée.
Un jour la chance lui sourit : un emploi de secrétaire auprès d'un écrivain célèbre qui deviendra son amant et assurera la réussite de la vilaine soeur, le premier roman de la jeune femme, à peine sortie de l'adolescence. S'en suivent des années de gloire, de richesse, de fêtes qui parfois finissent mal, d'amour fragile. Maria Christina vit dans une mélancolie permanente, une sorte de Sagan nord-américaine.
Jusqu'au jour où un appel téléphonique de sa mère, avec qui elle ne parle plus depuis des années, l'oblige à faire un retour dans son passé...

Autant le dire tout de suite, j'ai été charmé par le style ! le narrateur, qu'on devine être un proche de la jeune femme mais qui n'apparaît jamais dans le roman, sauf dans les derniers chapitres, décrit la vie de Maria Christina avec beaucoup de délicatesse et de distance. Un peu comme si la jeune femme avait écrit son journal personnel à la troisième personne. On n'en n'est d'ailleurs pas si loin...

Le personnage principal est tout à fait crédible : nous avons bien eu notre Françoise Sagan ! le début de sa vie, dans un bourg canadien, est une caricature des préjugés de nos campagnes (religion, racisme, sexisme, etc.). Ses amis sont plutôt conforme à ce qu'on imagine du Los Angeles des années 70 et 80 : drogues et alcools, mais aussi narcissisme et quête du profit. Judy Garland, le chauffeur de taxi alcoolique et sans licence, traverse toute l'histoire, et même au-delà, comme l'antithèse de Maria Christina, mais aussi sa bonne conscience.

Je comprends pourquoi ce roman a obtenu le Prix du Meilleur Roman des lecteurs de POINTS en 2014 !
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Le chemin qui mène à l'écriture peut être tortueux. L'on peut être la fille d'un lapon illettré et d'une mère bigote jusqu'à la psychose, s'échapper vraiment lorsque le journal ne suffit plus à évacuer son désespoir, suivre de loin de vagues études en Californie et accepter le boulot dont la coloc ne veut pas, bonne à tout faire d'un …écrivain et laisser trainer son manuscrit bien en vue…Est-ce que l'aventure commence à ce moment-là? Certes les anecdotes et rebondissements se succèdent au-delà, mais tout semble alors figé, et le chemin tracé jusqu'au dénouement.

C'est une farandole de portraits typés, hauts en couleur que met en scène Véronique Ovaldé. Maria Christina qui est le pivot de cette histoire est sans doute la plus falote, si ce n'est son obstination et sa capacité de résilience. Autour d'elle gravitent une kyrielle de personnages farfelus, extrêmes, qui donnent de la couleur au récit. Et qui prennent le pas sur une intrigue à tiroirs , sans linéarité temporelle. Qui sont les brigands?

C'est plaisant, mais pas aussi convaincant que Ce que je sais de Vera Candida.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Véronique Ovaldé nous raconte, un peu dans le désordre, l'histoire de Maria Cristina Väätonen. Au début, on sait d'elle qu'elle vit aux Etats-Unis près de l'océan pacifique, qu'elle est écrivain et qu'elle aime son quotidien libre et tranquille. Elle reçoit un coup de téléphone de sa mère qu'elle n'a pas vu depuis de nombreuses années et de là, démarre l'intrigue.
Maria Cristina est une héroïne qui se dépatouille comme elle peut avec une enfance austère et une adolescence marquée par la fuite. Avec sa candeur mêlée à une force de caractère, elle construit son destin entourée de personnages hauts en couleurs, qu'ils soient brigands ou pas. La solitude l'accompagnera toute sa vie mais elle saura comprendre que tout n'est pas noir ou blanc, même les brigands peuvent cacher de jolies choses.
Je suis sensible au style de Véronique Ovaldé et c'est avec un plaisir certain que j'ai lu son dernier roman. Si je n'y ai pas trouvé toute la magie « Des vies d'oiseaux » ou de « Ce que je sais de Vera Candida », j'ai à nouveau été touchée par sa manière particulière de raconter les choses avec fantaisie, sensualité et fraîcheur. Elle a une originalité de style et une petite touche personnelle entre fatalisme et optimisme qui fait d'elle, à mon sens, une écrivaine de talent.
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Alors que Maria christina pense avoir depuis longtemps enterré sa famille, voilà que sa mère l'appelle pour lui demander de venir récupérer son neveu. Auteur à succès du livre "La méchante soeur", elle se retrouve obligée de se retourner vers son passé et ce qu'elle a voulu fuir... Que va-t-elle trouver à l'issue de ce nécessaire retour en arrière?

L'écriture porte le lecteur d'un bout à l'autre du roman sans véritable pause. le monde évoqué ressemble à celui des livres sud américains. La vie fourmille dans tous ses excès et les personnages ont souvent une dimension baroque. La quête est permanente pour se détacher des stéréotypes alors même que la panoplie est dense : la mère mystique, le père absent, le mentor décadent... Les relations familiales sont au coeur du récit associées au thème de la résilience. Comment peut-on se construire sans avoir réglé ses dettes ? Un roman bien construit qui accroche !

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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