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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si le titre pourrait faire croire à une histoire de filles entre sexe et copines, il n'en est rien ! Ici l'atmosphère est particulièrement noire et folle : nous croisons un père taré abreuvé de nazisme, un sauveur pervers, une jeune fille bien abîmée...
Comme pour Ce que je sais de Vera Candida, je termine le livre un peu frustrée : il me manque un pan de l'histoire (celle du petit frère de Lili). Mais comme Des vies d'oiseaux, ce livre me confirme ce que j'aime chez Véronique Ovaldé : son univers et son écriture, à la fois semblables (l'enfermement - plus ou moins violent - des jeunes filles et des femmes et leur envol possible ; une manière incroyable d'équilibrer le cru, le violent, et une certaine douceur, quelque chose de léger et positif) et renouvelés (je n'ai eu à aucun moment le sentiment de déjà-lu).
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Publié en 2003, "Les hommes en général me plaisent beaucoup" est le troisième roman de la romancière française Véronique Ovaldé, notamment auteure de "Déloger l'animal", "Et mon coeur transparent" ou encore de "Ce que je sais de Vera Candida".

Lili vit avec Samuel depuis 5 ans. Alors qu'il manifeste son envie de fonder une famille, Lili retrouve Yoïm, l'homme qu'elle a aimé à l'adolescence et qui l'a sauvée d'un père tyrannique et initiée au sexe, au vol, à la drogue pour l'abandonner en prison.
Lili se souvient de ces années folles, dures, incertaines. Est-elle prête à renoncer définitivement à Yoïm ou va-t-elle rompre cet équilibre construit avec l'homme qui l'a sortie de prison ?

Saisissant ! Rédigé à la première personne, ce court roman nous plonge dans l'univers sombre de Lili, une jeune femme ébranlée par la mort de sa mère, une femme subversive, opposée au fanatisme antisémite de son mari.
Après le décès de celle-ci, son frère devient muet et son père décide de les enfermer tous deux à double-tour afin de les préserver de toute menace extérieure.
Mais le danger rôde juste au dessus de leur tête, à l'étage où vit une gentille petite famille indienne ainsi qu'un homme, Yoïm, dont Lili tombe instantanément amoureuse.
Alors qu'elle se croyait libre et sortie du cauchemar familial, Lili se sent dépendante de Yoïm et se laisse entraîner dans une spirale infernale qui l'expédiera en prison.

J'ai eu, au départ, beaucoup de mal à comprendre cette femme et ses fantômes. Mais petit à petit, alors que son histoire est dévoilée au travers de flashbacks, j'ai mieux saisi son fantasme de libérer les animaux du zoo près de chez elle.
Véronique Ovaldé brosse le portrait d'une femme sans cesse confrontée à l'enfermement, d'abord durant l'enfance, passée auprès d'un père fan de "Dodolphe".
Ensuite à l'adolescence, période durant laquelle elle s'enlise dans une relation malsaine avec Yoïm, puis durant son séjour en prison et enfin, dans sa vie présente, alors qu'elle vit avec un homme qui prend les décisions pour le couple sans la consulter.
Les personnages masculins, Yoïm et Samuel, passent tour à tour de sauveur à bourreau. Si Lili éprouve envers eux un sentiment de reconnaissance, elle est en proie à des émotions négatives qui lui dictent la fuite.
L'ambiance dépeinte ici m'a énormément fait penser à l'univers chimérique, torturé de Joyce Carol Oates : pour ses personnages masculins qui font figure d'autorité supérieure, pour cette héroïne féminine dépendante et incapable de savoir où est son bien et pour cette écriture vive, singulière, parfois crue mais toujours juste.
A lire !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Les romans de Véronique Ovaldé en général me plaisent beaucoup. Pourquoi ? Je pourrai répondre que cet auteur a un style singulier. D'accord, mais pas suffisant. D'autres auteurs ont un style bien à eux, une patte, une touche, qu'on retrouve avec impatience à chaque nouveau livre, sur lequel on s'est en général rué et qui nous procure, une fois achevé, la satisfaction de l' attente comblée. Qu'est-ce qui, dans sa singularité, m'émeut, me touche ? Je pense que c'est parce qu'elle a une sorte de grâce, une élégance qui tient dans la contradiction entre la noirceur des thèmes abordés (ce livre-ci n'y échappe pas) et l'apparente spontanéité, fraîcheur du ton. J'ai failli employer le mot "candeur", cela tient peut être au fait que dans les trois romans que j'ai lus d'elle, l'héroïne est à chaque fois très jeune. Pourtant, les mots sont parfois très crus. le titre de cet ouvrage en est d'ailleurs comme une promesse. Puisque j'en viens en parler du titre, réglons-lui son sort une bonne fois. Bien évidemment, il interpelle, c'est sa mission, mais je pense que Véronique Ovaldé a été mieux inspirée avec des titres comme "Déloger l'animal" ou "La grâce des brigands". Cette phrase, "les hommes en général me plaisent beaucoup", prononcée une seule fois par Lili, l'héroïne, ne sert pas, à mon sens, la cause du livre. Ce n'est pas tant parce qu'elle pourrait choquer (quoi que...) mais parce qu'elle ne correspond pas à l'état de soumission dans laquelle se trouve Lili vis-à-vis du seul Yoïm. La relation d'amour et de dépendance qu'elle a avec lui est unique. Avec Samuel, si beau et si doux (mais peut-être ennuyeux), elle n'éprouve en fait que de la reconnaissance, une forme de gratitude pour l'avoir sortie de prison, prison où elle a séjourné entre 15 et 18 ans, conséquence directe de sa relation avec Yoïm qui pouvait (à grands renforts de petites pilules blanches tout de même) lui faire faire n'importe quoi.
Il faut dire que la loupiote (elle n'a alors que 14 ans) ne vivait pas inondée d'amour et de réconfort non plus, seule avec son petit frère devenu quasi muet suite au décès de leur mère, obligée d'obéir à un père nazi-fanatique, paranoïaque et hypocondriaque par substitution, transformant la maison en cache d'armes, les honorant de sa présence toute militaire, environ une fois par mois pour les ravitailler en gâteaux secs. On peut trouver plus équilibrant tout de même.
Alors, inéluctablement, lorsque ce voisin en apparence providentiel s'intéresse un peu à elle, c'est une totale carte blanche sur elle-même qu'elle offre. Bien évidemment, Prince charmant, il n'est pas et, sans scrupule, pour ses 14 ans, en fait sa maîtresse et pire sa complice.
Neuf ans plus tard, la petite Lili fait beaucoup d'efforts pour paraître réparée de cette enfance toute cassée mais très vite le verrou que Samuel et elle ont posé sur le passé, se grippe. Présage ? Les animaux du zoo tout proche se sont-ils réellement enfuis ? Est-ce le fascinant Yoïm qu'elle a aperçu ? Comment, alors qu'elle est consciente de sa dépendance, réussir à s'en affranchir ? Choisira-t-elle une résilience douce ou brutale ?

Une géographie fictive toujours aussi charmante (je l'avais évoquée pour "Ce que je sais de Vera Candida") , un onirisme animalier particulièrement original, des thèmes forts (on l'aura compris), un mélange improbable de brutalité et de fraîcheur, présenté comme un bouquet dense, des espérances certes ténues mais bien réelles, bref, un assemblage subtil que Véronique Ovaldé maîtrise à merveille et qui plait (en général...).


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Les hommes… est un roman un peu fou (du type folie douce), décalé à n'en pas douter et vaguement onirique.
Les hommes... est avant tout un conte cruel, parfois presque glauque, un peu décousu et toujours étrange. Mais l'ensemble reste gracieux grâce à l'écriture très libre de Véronique Ovaldé qui cadre si bien avec son univers où la femme tient toujours une place centrale.
Il saura vous toucher si vous adhérez au style de la romancière qui mélange le banal, le sordide et le féerique sans complexes.
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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Près du jardin zoologique, dont elle voit chaque nuit défiler les animaux dans un rêve éveillé, Lili vit une vie tranquille auprès de Samuel. Jusqu'au jour où un étrange personnage, qu'elle avait enfoui au fond de sa mémoire, refait son apparition : Yoïm. Et avec lui, c'est tout le passé qui resurgit : la prison, la prostitution, l'addiction à ces trois petites pilules bleues qui ont fait basculer sa vie d'adolescente dans un monde privé de tout repère. Véronique Ovaldé, dans une langue où les associations de mots confinent à la poésie, nous entraîne dans un monde imaginaire, bien à elle, où nous perdons, comme son héroïne, tout sens du jugement. Un monde où bien et mal se confondent dans le feu du désir. J'ai regretté la fin, ou plutôt l'absence de fin, un peu prévisible, mais c'est tout de même un sacré bon moment de lecture.
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Un « merveilleux » roman qui parle des dégâts que peuvent occasionner les parents sur leurs enfants. En effet Lili et son petit frère ont un père totalitaire d'extrême droite et suite au décès de leur mère le petit frère arrête de parler et Lili va alors connaitre les horreurs d'une vie sans amour ni protection parentale.
Bien sur les voisins indiens à l'étage au dessus sont gentils mais rencontrer leur ami Yoim chez eux va changer à jamais la vie de Lili. Elle aime passionnément Yoim, l'obèse (comme sa mère l'était) comme on aime à 15 ans mais Yoim est un adulte pervers et l'entraine dans la prostitution et la prison. Les dégâts psychologiques sont immenses et cherchant juste la protection, elle ne cesse d'être enfermée par « l'homme ».
Tout ceci magnifiquement écrit par V. Ovaldé, abordant sur un ton léger et onirique une histoire dramatique. Je suis fan de l'écriture d'Ovaldé qui dénonce également dans ce livre l'extrémisme et le racisme.
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Certainement le roman que je préfère de Véronique Ovaldé.
Relation difficile (euphémisme) au père, mère quasi absente, enfance volé, entrée dans l'âge adulte trop précoce, amour, maternité.. tels sont quelques uns des thèmes abordés dans ce livre hautement féminin. Lili est une femme blessée en reconstruction, au passé baigné de violence, qui tend à une forme d'apaisement tout en étant tiraillée par ses vieux démons.
Je m'accord avec le précédent commentaire qui évoque la légèreté et l'habileté de la plume de l'auteure pour traiter un sujet aussi lourd.
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Les romans de Véronique Ovaldé se dégustent comme des bonbons à la saveur acidulée qui par moments virent à l'aigre... à moins que ce ne soit le contraire, comme si vous mangiez un aliment aigre que l'on aurait sucré pour mieux le faire passer !
Toujours est-il que ses histoires me donnent le sentiment d'être enrobées d'une candeur poétique dont le but serait d'adoucir une abrupte et sordide réalité, mais il en émane aussi, paradoxalement, une sorte de lucidité et de spontanéité aux accents enfantins, de celles dont seuls les êtres extrêmement sincères et sensibles peuvent faire preuve.

Les événements vécus par ses personnages sont souvent tragiques et traumatisants. Dans "Les hommes en général me plaisent beaucoup", l'héroïne, Lili, a entre autres eu un père néo-nazi paranoïaque et complètement cinglé, et elle a fait de la prison, pour des raisons que le lecteur appréhendera peu à peu. Quant au drame de Rose, l'adolescente de "Déloger l'animal", c'est que sa maman a brutalement quitté le foyer conjugal pendant que sa fille se trouvait à l'hôpital après s'être jetée par la fenêtre.

L'un des points communs à ces deux protagonistes est qu'elles se retrouvent orphelines de mère, et

que cette perte va profondément bouleverser leur vie. Démunies, perturbées par la difficulté à se construire une personnalité de fille ou de femme, elles vont, chacune à sa façon, édifier toute une série de repères pour tenter de stabiliser leur existence et surtout de se trouver une identité. L'une réinventera l'histoire de la rencontre entre ses parents, puisant dans ses fantasmes romanesques une justification à l'abandon maternel et la force, peut-être, de lui pardonner. L'autre s'investira corps et âme dans une relation incongrue avec un homme au physique éléphantesque (elle-même n'étant alors âgée que de 15 ans !)

Il est facile de se laisser emporter par les récits de Véronique Ovaldé, par ses descriptions joliment imagées, cette façon de dévoiler doucement les secrets et les zones d'ombre de ses personnages, et de placer ces derniers juste sur la frontière séparant la folie de la simple marginalité. Car le moins que l'on puisse dire, c'est que ses héroïnes ne sont pas comme les autres ! Peu préoccupées des questions de morale ou de bienséance, elles sont intensément à l'écoute des aspects souterrains de la vie cachés sous le fard des apparences, vers lesquels elles s'aventurent parfois un peu trop loin... Elles sont comme des princesses un peu décalées et méconnues, à qui l'auteure aurait fait don d'un langage magique pour les aider à affronter un monde de cruauté et de désillusions.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Lu à Noël au Quebec, c est d onc un double bon souvenir. Je reste comblée par l ecriture et l univers de Véronique Ovaldé.
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