Tout personne qui vit sur une plaine dépend en fait des caprices d'une rivière.
Il mit pied à terre à son tour et lui tendit la main - de longs doigts bronzés, la paume ouverte. Elle hésita : toucher quelqu'un signifiait se défaire d'une partie d'elle, une partie qu'elle ne parviendrait jamais à retrouver.
A ce moment précis, le vent se leva, et des milliers et des milliers de feuilles jaune de sycomores furent arrachées à leurs branches pour traverser le ciel. Les feuilles d'automne ne tombent pas, elles volent. Elles prennent leur temps, errent un moment, car c'est leur seule chance de jamais s'élever dans les airs. Reflétant la lumière du soleil, elles tourbillonnèrent, voguèrent et voletèrent dans les courants.
Elle n'avait jamais eu d'ami, mais elle ressentait le besoin d'en avoir un. Comme un élan.
On disait de lui qu'il pouvait malaxer de la pâte à biscuit d'une main tout en levant les filets d'un poisson-chat de l'autre.
Elle ne rêvait plus désormais de s’envoler avec les aigles ; quand on doit barboter dans la boue pour trouver de quoi manger, l’imagination se tarit à mesure qu’on devient adulte.
Quelqu'un qui aimait les oiseaux ne pouvait tout simplement pas être mauvais.
Elle riait pour lui faire plaisir, ce qu'elle n'avait jamais fait pour personne. Renonçant à une partie d'elle-même rien que pour ne pas perdre sa compagnie.
Les feuilles d'automne ne tombent pas, elles volent. Elles prennent leur temps, errent un moment, car c'est leur seule chance de jamais s'élever dans les airs. Reflétant la lumière du soleil, elles tourbillonnèrent, voguèrent et voletèrent dans les courants.
Si quelqu'un devait jamais comprendre sa solitude, c'était bien la lune.