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Jeanne Roche-Mazon (Traducteur)Alain Rastoin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782876580831
236 pages
Souffles (24/06/2010)
3.5/5   15 notes
Résumé :
En 1935, lorsqu'il entame la rédaction des Récits de la cabane abandonnée, Grey Owl est garde forestier dans le parc national canadien de Prince Albert en Saskatchewan.
Il a établi là-bas sa petite colonie de castors. Dès cette époque, il est une légende, acclamé à l'échelon international comme grand naturaliste, auteur à succès, orateur charismatique et porte-parole respecté des autochtones. Ses livres, ainsi que plusieurs films, le mettant en vedette avec s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il vous est peut-être déjà arrivé de ressentir cette impression étrange et des plus agréables, en prenant possession d'un livre, d'être sûr que l'objet entre vos mains contient la promesse d'un beau et grand moment, l'assurance d'une découverte qui laissera une trace certaine pour le lecteur que vous êtes.
Vous savez, avant de vous plonger dans les premières lignes, de vous immerger au coeur du texte, que cet écrit, et son auteur, vont faire partie de la cohorte de vos souvenirs livresques.
Il en est ainsi des Récits de la cabane abandonnée. Grey Owl, « Hibou Gris », nous conte dans les méandres de ses récits, la beauté des « Grandes Solitudes » et nous dépeint, à travers une prose où poésie, profondeur et humour se mêlent, un magnifique tableau de la beauté de la vie sauvage dans le Grand Nord.
Pendant longtemps ce livre était resté, à ma vue, sur un coin de la bibliothèque, sa lecture a satisfait toutes mes attentes, ce fut un pur petit moment de bonheur simple, car il m'a permis de me transporter dans les immensités de l'Amérique sauvage, avec le meilleur des guides : un conteur, un philosophe, un rêveur dont les pieds sont profondément enracinés au sol, bref, un Indien.
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La présentation de l'éditeur

Ouvrage
En 1935, lorsqu'il entame la rédaction des Récits de la cabane abandonnée, Grey Owl est garde forestier dans le parc national canadien de Prince Albert dans le Saskatchewan. Il a établi là-bas sa petite colonie de castors. Dès cette époque, il est une légende, acclamé à l'échelon international comme grand naturaliste, auteur à succès, orateur charismatique et porte-parole respecté des autochtones. Ses livres, ainsi que plusieurs films, le mettant en vedette avec ses castors, ont contribué non seulement à promouvoir son message sur la préservation de la nature, mais à rendre célèbres l'auteur et sa cabane de Beaver Lodge. Des centaines de personnes viennent lui rendre visite chaque été.
C'est donc avec un peu de nostalgie qu'il revient sur ses années heureuses de vie dans le Grand Nord. Dans ses Récits de la cabane abandonnée, il y évoque dans le détail, ses années passées de trappe, de chasse sur les pistes de la forêt boréale puis sa conversion à la cause animale. Mais son livre exprime surtout un véritable cri d'alarme pour un milieu naturel et des traditions qu'il pressent menacés. Son plaidoyer en faveur des animaux sauvages demeure l'un des plus touchants jamais livrés.
Dans cet ouvrage Grey Owl nous fait la démonstration que ce pionnier de la conservation était aussi un visionnaire.
« N'oubliez pas que vous faites partie de la Nature, mais qu'elle ne vous appartient pas.» Grey Owl.

Auteur
Grey Owl (1888-1938), trappeur indien au Canada pendant près de vingt ans, prend un jour conscience de la monstruosité de son activité et décide de devenir l'ami des bêtes. Pour assurer sa subsistance, il s'essaye à l'écriture. C'est très vite le succès. Articles et livres sur la nature et sur la conservation de la forêt, de la faune et de la culture autochtone se succèdent. Personnage fascinant et visionnaire, Grey Owl fut le premier à réveiller les consciences quant aux enjeux écologiques.



Ma lecture

Comme au départ Grey Owl m'était totalement inconnu, je suppose qu'il en est de même pour mes lecteurs, donc j'ai copié collé carrément la présentation de l'éditeur et proposé ci-dessous des liens utiles.

Déployant des ruses de sioux ojibways, j'ai mis la main sur un exemplaire du récit, paru chez Boivin en 1949, qui prenait la poussière dans le magasin jeunesse de ma bibliothèque.



Et je me suis régalée!



Il s'agit de courts récits où Grey Owl évoque sa vie de trappeur dans le Nord canadien, agrémentés de photos anciennnes en noir et blanc.



Ce qui frappe, c'est la fluidité et la beauté du style de Grey Owl, puis son humilité, son humour. Il sait nous décrire ses rencontres avec un mystérieux poursuivant nocturne, des indiens dans un campement, des loups, un vieux sage, Red Landreville et la folle méthode de chasse au lapin, conter l'histoire d'un arbre au cours des siècles et son expérience de la terrible "Mort blanche", philosopher avec vivacité sur confort et détresse dans ces contrées où l'imprudence peut conduire à la mort...



"A quelque distance du rivage, comme d'un même accord, nous laissâmes s'arrêter nos pirogues, saisis par la beauté sauvage de ce lieu. le soleil rougeoyant disparaissait à demi déjà derrière le rempart sombre des forêts. En rangs épais, à l'infini, se pressaient les légions noires des sapins dont les masses allaient se confondre avec l'obscurité des montagnes, envahies déjà par la nuit.

Un couple de plongeons, au poitrail d'un blanc étincelant, nageait nonchalamment au mmilieu d'une eau si calme qu'elle semblait un vide transparent où ils eussent flotté dans l'air. Avec lenteur, les minces colonnes de fumée montaient des teepees clairsemés pour s'étendre comme un voile au-dessus du village. Bientôt la lune se leva, pâle, et qui paraissait toute proche. Devant son disque lumineux, un seul pin noir se silhouettait. Un hibou jeta son cri, une fois, on ne sait où..."



"Pouvais-je me trouver à plaindre, bien que je fusse seul avec ma petite étincelle de feu au milieu de cette Solitude toute blanche, et sans bornes?"



Cette existence de trappeur chasseur cessera à la suite de son évolution personnelle, et dans Ambassadeur des bêtes (prochainement sur ce blog) on le retrouvera en protecteur de la nature non chasseur.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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À cet égard, j'ai choisi de lire Récits de la cabane abandonnée d'un homme extraordinaire, le garde forestier le plus célèbre du Canada, un Britannique, Archibald Belaney, qui a décidé de venir s'établir en sol canadien à l'âge de dix-huit ans et il est devenu une légende : Grey Owl, Hibou gris, un Amérindien. Alors, je voulais découvrir un bouquin de Grey Owl car le Grand Nord, il le connaît, il l'a arpenté, il y a chassé. Aussi, il est devenu un précurseur de la défense de la nature; il est reconnu comme étant un grand écologiste canadien. En repensant à ses années sur le terrain, Grey Owl livre un incomparable témoignage sur une époque aimée.

À travers treize récits, Grey Owl aborde, entre autres, la vie dans le Grand Nord, il relate ses histoires de trappe dans la neige, il décrit les êtres qu'il y a rencontrés comme un Sage, les fils de Kee-Way-Keno ou encore Red Landreville et ses histoires. Mais encore, dans le Grand Nord, il faut respecter des traditions pour ne pas mourir, comme celle de laisser toujours de la nourriture dans une cabane abandonnée pour son prochain. Grey Owl invite son lecteur à suivre ses pas malgré la neige, malgré le froid, malgré le chant des loups. Il devient son guide pour ne pas oublier comment on vivait dans les contrées du Grand Nord canadien (les Grandes Solitudes) au début et à la moitié du vingtième siècle. C'est un beau témoignage sur la façon de vivre des autochtones qu'aimait tant Grey Owl. Ce mode de vie, il sent qu'il est menacé et il veut surtout lui rendre hommage.

Ce que j'ai pensé de ma lecture

J'ai énormément aimé lire les Récits de la cabane abandonnée de Grey Owl. J'ai particulièrement apprécié son dernier écrit : «L'arbre». de sa naissance jusqu'à sa mort, Grey Owl décrit le cycle de vie d'un pin. L'arbre fait la rencontre d'êtres ou encore d'animaux qui vont venir se réfugier sous ses branches comme des ours, des écureuils, des loups, etc. C'est beau. Il se permet aussi dans ce récit d'aborder les rites autochtones par rapport aux arbres. Mais encore, il relate ce que les peuples autochtones ont perdu après l'arrivée des Blancs. Désormais, l'alcool, l'exil et les cabanes construites sur des réserves par des Blancs font partie de leur réalité. Adieu le mouvement du vent dans les tipis. Les animaux aussi ne sont pas épargnés comme les troupeaux de bisons qui sont décimés et l'on ne retrouve que leurs ossements éparpillés un peu partout sur la voie ferrée.

«Les montagnes assistaient à cette fin dans un calme glacé, car elles savent que les arbres doivent mourir, ainsi que les hommes; elles seules demeurent éternellement. » (p. 223)

En ce qui concerne la difficulté de survivre dans le Grand Nord, la lectrice ou le lecteur la ressent très bien sous la belle plume de Grey Owl. Par exemple, dans une expédition, il fait la rencontre de la «Mort Blanche», c'est-à-dire qu'il devient aveugle en raison du froid et de la neige le frappant durant son avancée sur un lac gelé. C'est la cécité blanche. Les autochtones lui ont parlé d'elle.

«Je sus alors que j'étais aveugle. Je connus l'atroce impuissance, l'angoisse indicible de l'homme que frappe soudainement la cécité. Je parvins en rampant à me remettre sur pieds, tandis que la tête me tournait et que la réalité sinistre rugissait, eût-on dit, sous mon front. Les démons de la nuit me tenaient, j'étais aveugle… aveugle blanc… » (p. 182)

C'est difficile le froid et la neige. Il faut les apprivoiser, les connaître.

Mais encore, Grey Owl présente de magnifiques descriptions du paysage dans le Grand Nord. C'est comme si Grey Owl partageait une philosophie de vie associée à la beauté de vivre dans un tel décor. Il traite aussi des difficultés et du courage qu'il faut déployer lors des menaces. C'est comme si l'homme se trouvait et se définissait à travers elle.

«Sous les étoiles, l'Univers tout entier, comme pétrifié dans une sorte d'attente mystérieuse, semblait écouter, espérer on ne sait quoi qui ne se produirait jamais. Cela vous surprend camarades, mais c'est ainsi que ces terres du Nord nous fascinent. Vous comprendrez ce que je veux dire si jamais vous vous trouvez seuls au bout du monde et sentez que des déserts infinis s'étendent tout autour de vous- au-dessus de vous aussi- dans une scintillation silencieuse qui pèse à l'écraser sur votre âme. » (p. 126)

Grey Owl écrit très bien, sa plume est vivante et elle traverse notre imagination. Comme j'aime les paysages nordiques, j'ai apprécié cette lecture et je me suis retrouvée dans le message de l'auteur sur le fait que la nature est plus grande que tout et que les Blancs avec leur façon de vivre, ne sont plus en accord avec cette dernière. Et, nous sommes en 1936…

https://madamelit.ca/2022/12/19/madame-lit-recits-de-la-cabane-abandonnee-de-grey-owl/
Lien : https://madamelit.ca/2022/12..
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Après avoir dévoré "La dernière frontière", j'ai été un peu déçu par cet autre ouvrage de Grey Owl, plus court que le premier et moins centré sur ses expériences de trappeur. Sa façon d'écrire est toujours aussi agréable à la lecture, et le personnage reste attachant, mais sans doute n'ai-je pas été surpris par le contenu de ce livre comme lorsque j'ai découvert l'auteur. L'animisme qu'il revendique souvent - et qu'il partage avec des Indiens d'Amérique dont il a adopté des modes de vie et de pensée - m'a en outre un peu agacé, tant il est éloigné de ma façon de concevoir le monde. Ceci ne m'a cependant pas empêché d'apprécier la beauté du dernier récit du livre, relatant la vie d'un arbre pluri-centenaire... Je lirai ses autres écrits si l'occasion s'en présente (Un homme et des bêtes déjà paru dans la même collection, et Ambassadeur des bêtes ainsi que Sajo et ses castors à paraître aussi dans la même collection).
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J'ai été déçue par ce livre car j'en attendais beaucoup : grands espaces, vie isolée et relations avec les animaux mais je n' y ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais.
Cependant, j'ai été contente de découvrir ce personnage extraordinaire de Grey Owl (Hibou gris), jeune britannique, fasciné par les amérindiens qui à l'âge de 17 ans, en 1907, décide de partir au Canada. Il devient trappeur puis garde forestier et se marie avec une amérindienne. Il deviendra un célèbre écologiste canadien.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je commençais une chasse d'automne. Comme j'habite sur le territoire du Parc National [où il est interdit de tuer des animaux] je dois en sortir chaque année, et entreprendre un voyage de vingt milles environ, quand je veux m'approvisionner de venaison pour l'hiver.

Le pays que je parcourais m'étais mal connu. A la fin d'une brève journée de décembre où le brouillard et le vent m'avaient rendu la marche difficile, je fus surpris par la nuit à quelques miles de mon but. Il me fallait camper, je me sentais las ; trompé par l'obscurité, j'avais pataugé dans un marécage et je trainais non sans peine mes raquettes alourdies de glace. Ce fut donc avec une impression de soulagement véritable que je respirai dans l'air, tout à coup, une odeur de fumée, légère, mais impossible à méconnaître.

Le souffle de brise qui l'apportait venait de l'Est, et je marchai de ce côté. Je me trouvais dans une région de futaie vierge ; autour de moi, baignée de nuit, la muraille des sapins s'élevait noire, opaque, pareille à une haute falaise d'ombre d'où ne jaillissait ni une étincelle de feu, ni le moindre reflet de fenêtres éclairée. Le parfum de la fumée n'était pas âcre ; je lui trouvais cette douceur particulière à quoi l'on reconnaît qu'un foyer s'éteint peu à peu. Mes futurs hôtes dormaient déjà sans doute et mon arrivée chez eux risquait de ne pas leur être très agréable.
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Ainsi, lecteur inconnu, mon ami, si vous avez à perdre une heure de votre temps, venez vous asseoir avec moi parmi les Esprits d'autrefois. J'essaierai de vous faire connaître un peu l'âme du Grand Nord indomptable, les souffrances, les luttes et les joies d'hommes et de bêtes qui ne sont plus.
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Il n'est pas indispensable d'être à demi mort de faim pour apprécier un bon repas, mais cela nous corrige merveilleusement de toute délicatesse excessive. Je me rappellerai toute ma vie certain voyage en compagnie d'un jeune Indien de race pure, où, après un jeune de quatre jours, nous fûmes obligés tous deux de manger la moelle rancie qui se trouvait encore dans les os d'un orignal mort depuis longtemps.
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J'ai vu nos nations dispersées,
Oublieuses de mes conseils,
Affaiblies, guerroyant entre elles.
J'ai vu les débris de nos peuples
Chassés vers l'Ouest, affolés, désolés,
Comme les nuages déchiquetés d'une tempête,
Comme les feuilles flétries de l'automne...
Longfellow.
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Il garde bien ses secrets, ce vieux sage courtois et noble d'âme, cet ancien guerrier. Il s'assied, hochant la tête, pour fumer sa pipe sous le grand sapin qui se fait trop âgé, comme lui-même. Il suit on ne sait quel rêve venu d'un temps vague et lointain et il attend patiemment son heure finale, qui ne peut plus tarder maintenant.
Il attend, à la limite de la dernière "Frontière".
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