Amos Oz nous plonge dans la vie ordinaire d'une bourgade israélienne et c'est superbe de simplicité, d'humanité, d'attente, d'inquiétude. le grand écrivain israélien est particulièrement convaincant dans ce format court qui lie cependant les personnages des nouvelles. Creuser, Attendre, Chanter, voilà quelques titres brefs et somme toute explicites. Les habitants vivent comme tout le monde, rien de typique de la part d'
Amos Oz. Au contraire un sentiment d'universalité court au long de ces nouvelles où l'on rencontre maire, médecin, agent immobilier, bibliothécaire, étudiant arabe, jeunes et vieux. Toute cette société est ordinaire, fragile et se pose des questions sur la fidélité, l'avenir, la santé. Ma préférée serait peut-être celle où la plupart des protagonistes se retrouvent pour chanter, sûrement pour avoir moins peur.
On ne dira jamais assez la richesse du monde littéraire israélien. Dans cette promenade à Tel-Ilan, ce village qu'on pourrait croire immobile, l'urbanisation gagne comme dans tout le pays. Est-ce une gangrène touristique, une spéculation? Est-ce aussi l'évolution inéluctable? Oz ne verse pas dans la nostalgie. Il se contente de nous accompagner aux chaudes soirées de Tel-Ilan, avec un zeste de mélancolie, beaucoup de doutes, et l'envie d'en lire plus. Je n'en regrette que davantage la huitième et dernière nouvelle, qui m'a mis mal à l'aise. Il est possible que je ne l'aie pas comprise, elle s'appelle Ailleurs, dans un autre temps.