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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Étrange recueil de nouvelles qui mêlent le réalisme d'un village de l'espace rural israélien et le fantastique. Les nouvelles s'égrènent comme les perles d'un collier, reliées entre elles par les personnages qui, de protagonistes d'une nouvelle , passent à personnages de soutien dans la suivante. L'ensemble brosse un portrait intéressant de la vie quotidienne du village de Tel-Ilan dont l'environnement invite a priori à un bonheur paisible. Cependant, on sent aussi qu'il s'agit d'un état précaire, menacé par des intrusions —réelles ou imaginaires, on ne sait — par la force de l'habitude peut-être et sûrement l'usure du temps.
J'ai aimé l'écriture et le dépaysement; mais j'ai aussi été frustrée par les fins en « queue de poisson » peu après que je me sois attachée aux protagonistes.
Tout ça pour justifier la note moyenne de trois étoiles que j'ai attribué à ma lecture.
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Huit nouvelles majoritairement légères, parfois étonnantes et irrégulières... Irrégularité dans le contenu qui parfois, laisse plutôt insensible. Très enthousiaste au départ, je me suis lassée, petit à petit... Une préférence pour Les proches, puis pour Les étrangers. La dernière nouvelle, Ailleurs, dans un autre temps, bouscule radicalement le lecteur... Noire, terrible, déstabilisante... Très loin de l'atmosphère des sept autres, ce point final désappointe et apparaît non comme la fin du livre mais comme un commencement. le début d'une autre histoire, radicalement sombre et mystérieuse.

" - A quoi riment ces palabres ? bougonna le vieux fossoyeur. le soleil est déjà haut dans le ciel, l'homme blanc que nous avons vu, ou cru voir, a disparu derrière les marais. Parler ne sert à rien. Il va faire encore très chaud aujourd'hui. Il faut aller travailler. Que ceux qui le peuvent peinent en silence. Ceux qui n'en sont plus capables n'ont plus qu'à mourir. C'est fini."
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L'auteur nous invite à s'asseoir sur cette chaise afin de nous raconter les nouvelles de ce village, nous rentrons dans l'intimité de certains villageois avec beaucoup d'impudeur mais sans voyeurisme, chaque détail, chaque parcelle de vie nous est rapportée.
Nous rencontrons Arieh Zelnik qui est revenu habiter chez sa vieille mère, après avoir été abandonné par sa femme, il rêve de se réapproprier la maison une fois sa mère mise dans un établissement adapté, en attendant il reçoit la visite d'un avocat. Ensuite Gili Steiner, médecin, vivant seule et attendant l'arrivée de son neveu. Pessah Kedem et sa fille Rachel qui vivent sur les monts de Manassé, il a quatre-vingt six ans il déambule dans la maison, fulmine sans arrêt et entend tout comme le jeune arabe qu'ils hébergent des bruits la nuit. Ensuite nous rencontrons Yossi Sasson, agent immobilier qui aimerait bien racheter la maison de l'écrivain décédé Eldad Rubin, mais elle est toujours habitée par sa femme et sa mère, la maison tombe en ruines, Yardena la fille va lui faire visiter cette « ruine ». Ensuite c'est la rencontre avec le maire Beni Avni, Adel, l'étudiant qui vit chez Rachel lui apporte un mot de sa femme il est noté « Ne t'inquiète pas pour moi ». Un petit tour vers la poste pour rencontrer Ada Devash et le jeune adolescent amoureux éperdu. Et nous partons chez Dahlia et Abraham Levine pour une soirée de chorale
Toutes ces vies très ordinaires, apparemment banales, l'auteur nous décrit les blessures, le désarroi de tous ces villageois avec une justesse et une grande simplicité
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J'apprécie l'oeuvre d'Amos Oz et c'est toujours avec plaisir que j'aborde chacun de ses livres, avec l'impression, un peu, d'être revenue à la maison. Comme toujours les personnages de Scènes de la vie villageoise sont des blocs tantôt de colère, tantôt de chagrin, toujours de solitude. Les nouvelles se construisent en général atour d'un effet de chute ou d'ouverture. Ici Oz choisit de ne pas clore le récit, laissant planer une incertitude mais assez paradoxalement cette incertitude n'ouvre pas de possibles. Tout semble déjà joué, tout semble fichu. Malgré les changements, les touristes, les gens de la ville qui s'installent dans le village les maisons qui se rénovent. Aussi à la fin de chaque nouvelle, laissons-nous les personnages dans un inconfort proche de l'étouffement. Ce livre a un goût de fin du monde, même si rien ne s'est passé, c'est comme si la catastrophe avait eu lieu. Ces nouvelles sont les tranches de vie de personnage, appartenant à un monde qui disparaît. Les derniers colons peut-être semble suggérer la dernière nouvelle qui elle, très en décalage du reste du recueil, annonce les premiers. Une oeuvre rude, sans complaisance ni chaleur.
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Amos Oz nous plonge dans la vie ordinaire d'une bourgade israélienne et c'est superbe de simplicité, d'humanité, d'attente, d'inquiétude. le grand écrivain israélien est particulièrement convaincant dans ce format court qui lie cependant les personnages des nouvelles. Creuser, Attendre, Chanter, voilà quelques titres brefs et somme toute explicites. Les habitants vivent comme tout le monde, rien de typique de la part d'Amos Oz. Au contraire un sentiment d'universalité court au long de ces nouvelles où l'on rencontre maire, médecin, agent immobilier, bibliothécaire, étudiant arabe, jeunes et vieux. Toute cette société est ordinaire, fragile et se pose des questions sur la fidélité, l'avenir, la santé. Ma préférée serait peut-être celle où la plupart des protagonistes se retrouvent pour chanter, sûrement pour avoir moins peur.

On ne dira jamais assez la richesse du monde littéraire israélien. Dans cette promenade à Tel-Ilan, ce village qu'on pourrait croire immobile, l'urbanisation gagne comme dans tout le pays. Est-ce une gangrène touristique, une spéculation? Est-ce aussi l'évolution inéluctable? Oz ne verse pas dans la nostalgie. Il se contente de nous accompagner aux chaudes soirées de Tel-Ilan, avec un zeste de mélancolie, beaucoup de doutes, et l'envie d'en lire plus. Je n'en regrette que davantage la huitième et dernière nouvelle, qui m'a mis mal à l'aise. Il est possible que je ne l'aie pas comprise, elle s'appelle Ailleurs, dans un autre temps.
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