AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Seule la mer (14)

A présent lève-toi et mets-toi en quête, lève-toi d'un pied léger et va t'en tranquillement chercher ce que tu as perdu.
Commenter  J’apprécie          110
Des olives

Car le goût fort de ces olives qui ont longuement mariné dans l'huile
avec de l'ail, du sel, du citron, du piment et du laurier,
exhale parfois des effluves du passé : des pierres fendillées, un troupeau,
l'ombre et le son d'un pipeau, un souffle mélodieux venu du fond des âges.

La fraîcheur d'une grotte, une hutte cachée au fond d'une vigne, un abri dans un champ,
une tranche de pain d'orge et de l'eau du puits. C'est de là que tu viens. Tu t'es égaré.
Ici c'est l'exil. Quand ta mort viendra, une main omnisciente se posera sur ton épaule,
viens, il est temps de rentrer à la maison.
Commenter  J’apprécie          70
Le soir. La pluie tombe sur les collines nues du désert. La craie, le silex et l'odeur de poussière mouillée après un été torride. L'envie me prend d'être ce que j'aurais été si j'avais su ce que tout le monde sait. Être avant la connaissance. Comme les collines. Comme une pierre à la surface de la lune. Posé là sans bouger, confiant en la longévité des livres.
Commenter  J’apprécie          60
« Il ne peut échapper à son odeur. Son odeur sur la serviette son odeur sur les draps qui a-t-elle appelé à qui a-t-elle parlé. Son odeur dans la cuisine où est-elle où est-elle quand va-t-elle rentrer son parfum dans le couloir son parfum dans le salon son parfum avec qui est-elle sortie et qu’y a-t-il entre eux. Son parfum dans la salle de bain où est-elle et va-t-elle encore se faire avoir. Le parfum de son shampoing. Son odeur dans le panier à linge. Où est-elle. Quand rentrera-t-elle. Elle rentrera tard. En Himalaya, c’est déjà demain. Où puis-je fuir son odeur. » (p. 75)
Commenter  J’apprécie          30
L’été quarante-six mon père et ma mère avaient loué pour les vacances une chambre

chez un tailleur à Bat-Yam. Une nuit, je fus réveillé par une quinte

de toux qui n’en était pas

une, c’était la première fois de ma vie que j’entendais un inconnu

pleurer de l’autre côté du mur. Il avait pleuré toute la nuit et moi,

éveillé, paniqué,

je n’avais pas osé bouger de crainte de réveiller mes parents

jusqu’à ce que le ciel blanchisse et que je me glisse sur le balcon ses

épaules tremblaient

un oiseau s’envola dans le silence de l’aube et l’homme le désigna en

disant n’y crois pas

petit. Cinquante ans ont passé et l’oiseau n’est plus,

ni l’homme. Ni mes parents. Seule la mer est encore là qui de bleue

est devenue grise elle aussi. N’y crois pas petit. Ou plutôt si. Crois-le. Qu’importe.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a un tel vacarme chez nous, ce ne sont plus que clameurs, incantations, amulettes, clairons, tambours et trompettes.
Ou au contraire, cinglants sarcasmes : tout le monde insulte tout le monde.
Personnellement, j'estime que la critique des affaires publiques doit comprendre, disons, vingt pour cent de persiflages et d'injures, vingt pour cent de souffrance et soixante pour cent de sérieux chirurgical. Sinon tout le monde se moque de tout le monde, on répand de faux bruits, et la malveillance règne partout.
Commenter  J’apprécie          20
Ainsi quelque part une ombre se profile aussi dans l’histoire
Commenter  J’apprécie          20
Seule la mer est encore là qui de bleue est devenue grise elle aussi. N’y crois pas petit. Ou plutôt si. Crois-le. Qu’importe...Tous les fleuves vont à la mer, et la mer est silence, silence, silence. Il est dix heures du soir. Des chiens aboient. Reprends ton stylo (…) »
Commenter  J’apprécie          10
"... il s'avérait, que quelque chose qui n'avait jamais été et ne serait jamais était en réalité tout ce que nous possédions..."
(p. 235)
Commenter  J’apprécie          10
"Les ravages du temps, de la fumée sans feu, sur le dos de ma main je vois ta tache brune qui se trouvait,
exactement au même endroit sur le dos de la main flétrie de mon père.
Ainsi mon père est revenu de dessous la terre.
Des années durant il n'y a plus pensé et voilà que soudain il se souvient de transmettre à son fils un bout de pigment en héritage. Les ravages du temps. Un brûlure sans feu. Un sceau ancestral. Un cadeau posthume sur le dos de la main."
(p. 203)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (164) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Amos Oz (1939-2018) R.I.P

    Mon père parlait 11 langues, mais il a fait mon éducation en Hébreu, j'étais alors un « petit chauvin déguisé en pacifiste». Un «nationaliste hypocrite et doucereux », un « fanatique », qui jouait à la guerre et s’enflammait contre les Anglais et les Arabes, j'étais, j'étais, comme une panthère dans la .....?......

    Nuit
    Cave
    Tourmente
    Neige

    10 questions
    40 lecteurs ont répondu
    Thème : Amos OzCréer un quiz sur ce livre

    {* *}