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Critique de Rylou


Le point de départ de ce roman, c'est la mort d'une femme Nadia, laissant ainsi un veuf, Albert, qui n'aura de cesse de retrouver la présence de sa femme dans un quotidien immuable ; laissant aussi un fils, Rico, qui dévasté par l'absence de sa mère part en quête de soi dans les montagnes du Tibet, abandonnant son père et sa fiancée Dita. Autour d'eux, évolue une série de personnages qui viennent se greffer à leur solitude. Car il s'agit bien de cela, la solitude!
Chaque personnage est une solitude en souffrance et démontre l'absurdité de la vie, son absence de sens et cette fin inéluctable que chacun redoute: la mort. La fin d'une vie banale, d'une âme ordinaire qui ne laisse un souvenir que dans le cœur d'un mari ou d'un fils. Cette solitude que chaque personnage tente d'effacer, les entraînant ainsi dans des relations complexes faites de désirs, d'attente, de frustrations et de souvenirs...
La trame de ce roman peut sembler banale, mais son originalité tient moins dans son histoire que dans son style. En effet, il s'agit d'un roman que je qualifierais de "transgenre": ni tout à fait roman ni tout à fait poésie. Un roman dont chaque chapitre est écrit sous forme de poème en vers libres. Cette manière d'écrire donne à l'histoire une tout autre dimension, une beauté profonde et lumineuse et sort le lecteur de ses habitudes et de son confort.
Et puis au coeur du roman, apparaissent soudain le narrateur fictif puis l'auteur lui-même, qui entrent en relation avec les personnages du roman. Un peu comme dans "Le chiendent" de Raymond Queneau, non pas pour interpeller leur créateur, mais bien pour le renvoyer à sa propre solitude.
C'est un très beau roman, original, riche de sens, poétique, lumineux. Pourtant, il est parfois un peu hermétique , trop métaphorique, truffé de références bibliques et quelques fois, le lecteur se perd, ne sait plus de quel personnage il s'agit... mais finalement, cela n'a pas d'importance puisque chacun est voué à disparaître, seule la mer est éternelle!
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