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EAN : 9782234088184
250 pages
Stock (22/01/2020)
3.55/5   21 notes
Résumé :
"La vie est en soi quelque chose de si triste qu'elle n'est pas supportable sans de grands allègements", nous dit Flaubert. Ces "grands allègements", ces échappatoires, Mona Ozouf les a trouvés dans les arts, l'histoire, le rapport à l'autre. En évoquant tour à tour Henry James, George Eliot mais aussi la Révolution française, l'historienne fait l'éloge de la littérature comme accès à l'ambiguïté du réel et promeut les manières comme rempart contre la barbarie ; ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La préface de cet ouvrage , écrite par Mona Ozouf est magnifique, quelle belle plume possède cette femme historienne et philosophe , c'est limpide et prometteur d'une lecture enrichissante ...
Raison pour laquelle je lui ai attribué 3 étoiles .

Seulement je n'ai pas retrouvé dans les chapitres suivants le même plaisir et j'ai été, osons le dire , déçue car il s'agit de la transcription d'entretiens menés par Alain Finkielkraut avec pour la plupart un autre interlocuteur et je me suis sentie totalement à l'extérieur des débats , peut-être cette formule écrite est plus difficile à appréhender qu'à l'écoute ... le fait aussi de ne pas connaitre les textes débattus ou par hyperspécialisation de sujets comme les oeuvres de George Eliot ne m'ont pas permis d'apprécier la hauteur des propos . Il n'y a souvent pas de fil conducteur pour le lecteur alors que certains sujets évoqués m'intéressaient comme : Y a t'il une écriture féminine avec Geneviève Brisac ou Traité de savoir-vivre à l'usage de toutes les générations...

Cela m'aura donné envie tout de même de lire Henry James que je connais peu et d'oser me lancer dans les ouvrages de Mona Ozouf, une grande dame et dont les propos m'ont touché par leur grandeur et leur sincérité .

Je remercie NetGalley et les Éditions Stock

#Pourrendrelaviepluslégère #NetGalleyFrance
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J'ai surtout aimé ce recueil d'entretiens dans sa deuxième partie à partir du moment où Alain Finkielkraut, Mona Ozouf et Geneviève Brisac ont débattu de la question de savoir s'il y a ou non une écriture spécifiquement féminine.
Ce livre a été choisi par François Busnel pour son émission du 12 février 2020 alors qu'il venait à peine de paraître. Ils ont abordé la grande question, celle qui nous intéresse toutes : y a-t-il une écriture féminine ? Qu'est-ce qui fait la spécificité du regard féminin ? Si on développe cette idée on renvoie les femmes à un certain ghetto, celui de la féminité, de la maternité, du soin aux vieilles personnes. Les hommes sont plus volontiers du côté de la chimère, de la magie ou de l'utopie, croyant volontiers à la possibilité d'une société régénérée, d'un homme nouveau et de l'Icarie. Ils inventent un monde. Les femmes sont beaucoup plus du côté du concret, de la durée, de la filiation, de la transmission. Mona Ozouf croit à l'égalité de la raison chez les êtres humains mais il y a quelque chose de spécifique chez les femmes qui s'apparente à une appréhension du temps qui n'est pas la même que pour les hommes parce que le temps des femmes est immédiatement linéaire. Il y a une limite donnée par notre possibilité créatrice qui n'est pas illimitée. En fait, il n'y a qu'une brève saison féminine. le rapport amoureux chez les jeunes gens de ma génération était vécu dans une irresponsabilité de la part des garçons et dans la peur de la part des filles, quelque chose de totalement dissymétrique dans une relation amoureuse qui est contraire et espérée comme fusionnelle. Cette façon de vivre le temps donne à l'écriture féminine quelque chose de tout à fait particulier. On ne change pas sa nature, on l'accepte mais parfois la nature vous joue de drôles de tours. Les hommes peuvent s'engager sur des chemins ambitieux et chimériques, les femmes sont ramenées à la vie des femmes par le concret. L'écriture de Colette est la plus féminine parce qu'elle est concrète, presque myope, à ras la moquette. Il ne faut pas enfermer l'écriture féminine dans une sorte de ghetto, qui serait le genre intimiste, autobiographique, représenté essentiellement par un certain autisme en littérature en la personne de l'écrivaine Christine Angot qui nous montre un moi ressassant, hargneux, criard, très exhibitionniste. Au contraire, Mona Ozouf pense que le charme des romans tient au demi-mot, à la nuance, la possibilité du lecteur d'avoir plusieurs interprétations. Elle se méfie beaucoup de la transparence qu'elle trouve très meurtrière. Dans notre histoire contemporaine, il y a un exemple très épouvantable de savoir exactement à qui on a affaire, c'est l'étoile jaune. Henry James, George Eliot, Tchékhov sont des êtres assez féminins dans leur sensibilité. Leurs ouvrages brillent par leur côté indéterminé, inconclusif. Les livres peuvent aussi rendre la vie plus légère ! Pour finir Mona Ozouf prône aussi une certaine galanterie, aux égards réciproques. L'esprit chevaleresque et la courtoisie qui régnaient dans les cours du vert galant autrefois. Maintenant on n'évoque plus la civilité mais tout parle d'incivilités. Autres temps, autres moeurs. Dommage.
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Voilà un long temps que ce livre se balade d'une table l'autre, sans rentrer dans la bibliothèque.
C'est que cet ouvrage demande du temps , et sinon une préface superbe de Mona Ozouf, il peut parfois paraître un peu rébarbatif. En fait c'est une compilation des entretiens écoutés sur France Culture et dirigés par A Filkielkraut.
Tous sont très intéressants , mais il faut aussi avoir une bonne connaissance des divers intervenants, cela prend du temps également.
Mona Ozouf est née il y a très longtemps en Bretagne, j'ai eu la chance d'assister à une conférence donnée dans son "pays", c'est une femme qui vit et respire la littérature:
"La vie, soupire Flaubert, est en soi quelque chose de si triste qu'elle n'est supportable sans de grands allègements". Pour M.Ozouf, les livres l'ont portée depuis sa plus tendre enfance, et elle en tire ici la quintessence; sans être passéiste elle regrette la galanterie, les égards dus les uns aux autres et en train de disparaître doucement mais sûrement. Une lecture précieuse.
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Un bel aréopage de lettrés qui s'y entend en littérature et ça se sent. Rompus à se donner la réplique, se contredire tout en en étant d'accord, s'accorder tout en soulignant des divergences, diverger tout en se ralliant à son contradicteur et qui surtout vont dans le même sens avec pour évidence le même amour pour les belles lettres et les grandes pensées
Car c'est un livre très intellectuel , on est dans la pensée et l'analyse constamment,. Rien n'est simple la moindre petite phrase de trois mots est sujette à discussions et des conséquences insoupçonnées pour le lecteur béotien et béotien on se s'en l'être ce qui parfois est agaçant mais bon on ne joue pas ensemble dans la cour des grands. Petit lecteur amateur nous sommes et voulons le rester Tout la grande pensée mondiale c'est-à-dire française et anglaise est réunie là pour étayer les théories des uns et des autres

Livre irritant ,assez souvent, car il semble aux communs que les arguties des uns et des autres sont artificielles et/ou exagérément littéraires
On hésite: Est-ce de la subtilité oiseuse ? Est-ce de l'argumentation absolument indispensable? Est-ce de la finesse passée inaperçue ? et surtout en fin de compte est-ce bien ça la littérature? N'est-on pas trop éloigné de la réalité ? Pas sûr !
Toujours est-il qu'il est fascinant de voir ses échanges entre experts faire assaut de raisonnement ingénieux et de subtilités de langage pour tout et pour rien même si on pourrait ou voudrait ne pas toujours vibrer à leur unisson

La psychanalyse littéraire n'est pas infaillible : loin de là d'ailleurs

Bref la vérité n'est pas là mais c'est plaisir de voir, Ozouf, de Margerie, Habib, Manent, Brisac, Belaval, Raynaud, Gueniffey l' affirmer haut et fort avec délectation sous la férule de Finkielkraut véritable diable titilleur qui n'a de cesse de « tirer les mots du nez » de ses invités ( .e.s j'ai exclu l'écriture inclusive par respect pour les intervenants) et un tantinet laudateur et jamais à court de qualificatifs brillantissimes
Qu'aborde-t-on comme sujet ? Les livres et en particuliers les romans, les écrivains chers à Ozouf James Henry, George Eliott, des anglo-saxons exclusivement. Les femmes bien sur omniprésentes tout au long de l'ouvrage dans la littérature, dans leurs rapports avec la société : la galanterie

Les intervenants restent cloisonnés dans la littérature anglo-saxonne et française pour ce qui concerne la femme et invoquent des auteurs assez anciens (Hume) mais qui semble-t-il sont assez favorables à un mode de vie à la française.
On évoque aussi les caciques de la littérature française les incontournables et ainsi on se conforte à penser et, c'est unanime, qu'il fait bon de vivre en France alors que les modes de pensées évoluent plutôt et on le déplore, avec la différentiation en autre, vers une pensée plus brute, plus vraie, plus libre peut-être mais moins amicale, idyllique, douce et rêveuse.
Cette belle discussion donne quand même l'impression d'être une belle leçon de chauvinisme français Un entre soi de beaux parleurs littéraires qui parlent d'eux-mêmes et de notre aristocratie aux belles manière On peut déplorer, mais furtivement, que les moeurs de la quasi-totalité de la population du pays soit totalement ignorées
Bref les moeurs d'un O.S d'usine sont en effet inenvisageables

Quelque soit le raisonnement on ne peut qu'être d'accord tellement il est est juste et ne souffre pas de failles à moins, bien sur, d'ergoter vilement ce qui ne serait pas très séant

En fait je ne suis pas certain que le titre « Pour rendre la vie plus légère » soit très approprié à ce livre qui demande une certaine concentration et une connaissance de la littérature que peu possèdent hormis les professionnels de la littérature. Toutefois cela nous change des gloubi boulga de nos casimirs littéraires actuels producteurs de ragougnasses.
Un livre nécessaire qu'il faut mériter pour se recentrer sur l'essentiel. Les belles pensées ne peuvent que nous enrichir et nous amener à faire connaissance des livres mentionnés par Mona Ozouf

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Mona Ozouf, fille de Yann Sohier et de Anne le Den, tous deux instituteur et institutrice militants de la cause bretonne, agrégée de philosophie, grande historienne de la Révolution et de l'histoire de l'école, spécialiste reconnue de Henry James ou de la romancière anglaise George Eliot, nous livre avec “Pour rendre la vie plus légère” un passionnant recueil de ses interventions dans “Répliques” dirigée par Alain Finkielkraut sur France Culture.

Elle y aborde différents thèmes tels que sa conception du féminisme, la singularité de l'écriture des femmes, la galanterie française, la civilité, la Révolutions Française, Henry James et George Eliot mais surtout y déclare son amour passionnel pour les livres. 
Les livres, la littérature en général, ont été déterminants dans son enfance.   Dans le logement de fonction de sa mère, Mona Sohier disposait des livres de celle-ci et admirait avec respect de la bibliothèque de son père, militant breton prématurément disparu.   "Les livres, c'était la seule richesse de la maison, mais les livres étaient plus que ça encore, ils étaient  la ressource contre l'ennui… ”.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi comme titre à ce recueil “Pour rendre la vie plus légère” Mona OZOUF répond : “Il vient d'une phrase de la correspondance de Flaubert, que je trouve très belle: «La vie est en soi quelque chose de si triste, qu'elle n'est pas supportable sans de grands allègements.» La vie, c'est la perte, progressive, inéluctable, des gens qu'on aime, de soi-même et de ses propres capacités. J'ai donc glissé vers le souvenir de ce qui avait pu me rendre la vie plus légère. J'ai eu une enfance très austère où le chagrin a tenu une grande place. Une vie étroite aussi, confinée à la maison et à l'enceinte scolaire. le remède, le talisman contre l'ennui, le chagrin, ce fut pour moi l'école, et les livres. Je ne les ai plus quittés” 
Existe-t-il plus bel éloge de la littérature ?

Si je me suis délectée des propos raisonnés, perspicaces et percutants de l'auteur, j'ai eu un peu de difficulté à suivre la totalité des entretiens. On assiste plus ou moins à une sorte de cours magistral articulé par les questions quelquefois obsessionnelles d'AF qui selon moi, orientent les débats et finissent par nuire à la fluidité du discours.

D'une part,  les conversations qui s'enchaînent chapitre après chapitre n'ont pas de liens évidents entre elles et font appel d'autre part à des lecteurs avertis, connaissant notamment bien l'oeuvre d'Henry James et George Eliot. J'ai toutefois apprécié la finesse et l'élégance de toutes les interventions  de Mona Ozouf notamment sur la galanterie qu'elle nomme “une petite province dans le continent des égards” !


Je remercie NetGalley et les Éditions Stock de m'avoir donné l'opportunité de découvrir cette grande dame  qui nous livre ici des vérités existentielles sur des sujets très contemporains.
#Pourrendrelaviepluslégère #NetGalleyFrance
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Mais sur la toile cirée les livres n'en déposaient pas moins, semaine après semaine, leur cargaison de merveilles. (...)
c'étaient des rencontres hétéroclites, soumises au hasard des pages tournées, mais efficaces. Une foule de visages, un trésor d'histoires avaient peuplé la cuisine, la journée filait, il fallait déjà allumer la lampe. Dès lors, j'avais compris qu'il existait, mobilisable à l'envi, un talisman contre la solitude, le malaise obscur de l'enfance, l'ennui. (p; 9)
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Le problème est beaucoup plus grave. Il est en amont. Désormais on porte atteinte à la capacité d’attention, de concentration des élèves. L’attention dont disait Alain que c’était la faculté intellectuelle la plus précieuse, et qui déterminait toutes les autres.
AF – Et Simone Weil, qui fut son élève : « La formation de la faculté d’attention est le but véritable et presque l’unique intérêt des études. »
MO – On sait bien maintenant que l’essentiel de l’énergie d’un professeur ou d’un instituteur est d'obtenir un peu de silence, un peu d’attention, un peu de concentration. L’affaire des programmes, pour tout vous dire, me paraît complètement futile.
PG – Ca ne l’est pas.
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(...) ma mère, si murée pourtant dans le chagrin, piquait le matin trois capucines orange dans le petit vase bleu de son bureau (...) Les plantes, d'un bout à l'autre de la vie, ont été pour elle le coeur d'un monde sans coeur. (p.17)
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MO - (...) Pourquoi la littérature ? Parce que la littérature nous pourvoit de dons que nous n'avons pas. Elle nous pourvoit par exemple immédiatement de l'ubiquité. Grâce à la littérature, nous pouvons reculer vers des époques révolues. La pratique des livres donne une immense liberté, que nous ne trouvons pas ailleurs. De plus, la littérature nous fait vivre des émotions que nous n'avons pas, peut-être, la chance de vivre, et en tout cas beaucoup d'aventures que nous ne vivrons pas nous-mêmes. La littérature démultiplie l'existence- C'est une chance précieuse. (p. 34)
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La morale que je retiens dans Middlemarch, ce sont les dernières lignes : "La croissance du bien dans le monde dépend en partie d'actes qui n'ont rien d'historiques et si les choses vont moins mal qu'elle ne le pourraient pour vous et moi, on le doit un peu au nombre d'êtres qui mènent fidèlement une vie cachée avant de reposer en des tombes délaissées." George Eliot et la romancière des vies ordinaires. (110)
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