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Critique de Dominique84


Mona Ozouf, fille de Yann Sohier et de Anne le Den, tous deux instituteur et institutrice militants de la cause bretonne, agrégée de philosophie, grande historienne de la Révolution et de l'histoire de l'école, spécialiste reconnue de Henry James ou de la romancière anglaise George Eliot, nous livre avec “Pour rendre la vie plus légère” un passionnant recueil de ses interventions dans “Répliques” dirigée par Alain Finkielkraut sur France Culture.

Elle y aborde différents thèmes tels que sa conception du féminisme, la singularité de l'écriture des femmes, la galanterie française, la civilité, la Révolutions Française, Henry James et George Eliot mais surtout y déclare son amour passionnel pour les livres. 
Les livres, la littérature en général, ont été déterminants dans son enfance.   Dans le logement de fonction de sa mère, Mona Sohier disposait des livres de celle-ci et admirait avec respect de la bibliothèque de son père, militant breton prématurément disparu.   "Les livres, c'était la seule richesse de la maison, mais les livres étaient plus que ça encore, ils étaient  la ressource contre l'ennui… ”.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi comme titre à ce recueil “Pour rendre la vie plus légère” Mona OZOUF répond : “Il vient d'une phrase de la correspondance de Flaubert, que je trouve très belle: «La vie est en soi quelque chose de si triste, qu'elle n'est pas supportable sans de grands allègements.» La vie, c'est la perte, progressive, inéluctable, des gens qu'on aime, de soi-même et de ses propres capacités. J'ai donc glissé vers le souvenir de ce qui avait pu me rendre la vie plus légère. J'ai eu une enfance très austère où le chagrin a tenu une grande place. Une vie étroite aussi, confinée à la maison et à l'enceinte scolaire. le remède, le talisman contre l'ennui, le chagrin, ce fut pour moi l'école, et les livres. Je ne les ai plus quittés” 
Existe-t-il plus bel éloge de la littérature ?

Si je me suis délectée des propos raisonnés, perspicaces et percutants de l'auteur, j'ai eu un peu de difficulté à suivre la totalité des entretiens. On assiste plus ou moins à une sorte de cours magistral articulé par les questions quelquefois obsessionnelles d'AF qui selon moi, orientent les débats et finissent par nuire à la fluidité du discours.

D'une part,  les conversations qui s'enchaînent chapitre après chapitre n'ont pas de liens évidents entre elles et font appel d'autre part à des lecteurs avertis, connaissant notamment bien l'oeuvre d'Henry James et George Eliot. J'ai toutefois apprécié la finesse et l'élégance de toutes les interventions  de Mona Ozouf notamment sur la galanterie qu'elle nomme “une petite province dans le continent des égards” !


Je remercie NetGalley et les Éditions Stock de m'avoir donné l'opportunité de découvrir cette grande dame  qui nous livre ici des vérités existentielles sur des sujets très contemporains.
#Pourrendrelaviepluslégère #NetGalleyFrance
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