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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit détour par la littérature scandinave, finlandaise précisément et pour une découverte qui fut un coup de coeur.
Un meunier retape le moulin du village mais il a un défaut, il hurle comme un loup chaque fois que ça ne va pas, qu'il est angoissé ou contrarié. Ca ne plait pas du tout aux villageois qui veulent l'envoyer en hôpital psychiatrique, puisque c'est un marginal, donc un fou... Heureusement il sera aidé par une jeune femme qui va l'aimer malgré son défaut.
Cela pourrait être un simple roman d'amour mais on comprend vite que le personnage principal, c'est la nature finlandaise. Les descriptions sont magnifiques et on entre peu à peu dans la tête de ce personnage singulier qui essaye de survivre face aux gens normaux qui sont finalement plus fous que lui.
C'est toute une galerie de portraits, un satire de la société finlandaise d'après-guerre, teintée d'humour et un voyage dans un pays original et dans une prose de qualité.
Un film est sorti récemment et il reprend bien l'esprit onirique du roman, joué magistralement par de très bons acteurs, même s'il est transposé dans le sud.
Un roman à recommander
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A la manière de Zola ou Pagnol, Paasilinna nous emmène dans la Finlande profonde de l'après guerre. Nanar dérange?, on le fera interner.

Ces personnages m'ont touché, ses rares amis ainsi que l'amour avec la conseillère agricole, amour non consommé, d'autant plus fort qu'il reste plein de promesses!

J'ai aimé le style, chaque phrase est utile, il décrit succinctement mais si bien les hommes, la nature, les moustiques, la construction d'une cabane.

Extraordinaire, aussi, cet ermite forcé qui, reclus au fin-fond des bois, s'arrange pour recevoir le journal!

Jusqu'au bout, on espère une fin pas trop triste et on est pas déçu:-)



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J'en ai parlé dans ma critique de "la forêt des renards pendus" du même auteur, c'est probablement un des meilleurs romans de l'auteur, à mon avis.
Celui-ci ne m'a pas vraiment fait rire, même si l'humour est un ingrédient de base dans les romans de Paasilinna. Ici il sait s'effacer pour révéler une intrigue un peu plus émouvante avec des personnages toujours très attachants.
Roman original et riche, il a su m'emmener loin dans le nord de la Finlande, alors que j'étais "confortablement" assise sur un strapontin du métro parisien. Merci Arto Paasilinna!
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J'ai beaucoup aimé ce livre qui hurle contre la société actuelle : du moment que tu ne rentres pas dans le moule, tu es tout de suite mis à part !
Ce pauvre meunier ne faisait que hurler son désespoir, et parce qu'il différait sur ce point, le village l'a exclu !

Le préfet a dit une phrase qui m'a interloquée :
Non. C'est impensable. On peut amnistier un criminel, cela ne pose pas de problème, mais comment amnistier un débile mental ?

Paassilinna nous dépeint bien la place des fous dans la société d'après-guerre et il valait mieux être un assassin qu'un fou malheureusement...

Pour ce qui est de la fin :
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Brassens a chanté « Mais les brav's gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux…. »

Ce roman d'Arto Pasilinna nous illustre une fois de plus cet adage.

Gunnar Huttunen rachète un moulin dans un petit village au Nord de la Finlande.
Son arrivée est vue d'un bon oeil par la communauté, il est bon que ce moulin tourne et qu'il rende service à la communauté.
Très vite cependant, tout le monde le trouve un peu singulier, il hurle à la lune.
A de rares exceptions amicales ou amoureuses, il se met à dos tout le village qui cherche à le faire enfermer dans un asile.
S'en suit alors une longue lutte du bonhomme pour sa liberté, sa survie, c'est la lutte de l'intelligence, de l'amour, de la sensibilité contre la bêtise ordinaire qui s'avère parfois d'une férocité inhumaine.
Caustique et déjanté, ce roman est également une fable, un plaidoyer en faveur de la différence et on ne saurait trop remercier son auteur pour cette leçon d'humanité.
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Bonsoir,

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage pour plusieurs raisons.
Pour les qualités littéraires de l'auteur, son pouvoir d'évocation, les descriptions de paysages d'un pays qui m'est inconnu.
Pour l'histoire de ce personnage sympathique et solitaire, l'histoire d'amour qui le lie à la nouvelle conseillère rurale, mais qui n'aboutira pas.
Pour ce qui est dit d'une communauté rurale, où les familles se côtoient depuis des années, voire des générations ; les habitudes sont prises dans la communauté et si l'on contrarie la communauté, elle vous montre sa puissance et vous évince. J'ai beaucoup aimé les scènes à l'église et la description qui en est faite. D'ailleurs ils ne perdent pas le nord ! Faire interner Gunnar permet à la fabrique de la paroisse de disposer de ses biens comme elle l'entend ! Sa complicité avec un compagnon d'asile, leur évasion : quelle belle dénonciation du système psychiatrique de cette époque.
Finalement, c'est assez proche de la France. Dans la campagne ici, des paysans s'interpelaient à distance en sonnant du clairon, ce qui fait hurler les chiens, mais que j'aime l'écho renvoyé par les collines ; et les associations tutélaires telles l'UDAF n'ont rien à envier à la fabrique de sa paroisse : obtenir les tutelles des personnes légèrement handicapées, même envers et contre la loi ou la volonté des familles, liquider leurs biens et les interner dans le système d'encadrement des personnes handicapées, quand elles disposeraient d'alternatives se passant de leurs services.
Ce livre me serre le coeur.
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« Un petit village du nord de la Finlande, peu après la guerre, voit arriver un inconnu qui rachète et remet en marche le vieux moulin. D'abord bien accueilli, le nouveau meunier Gunnar Huttunen a malheureusement un défaut : à la moindre contrariété, il se réfugie dans les bois pour hurler à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n'ont dès lors qu'une idée, l'envoyer à l'asile. Mais Huttunen, soutenu par la conseillère rurale Sanelma Käyrämö, est bien décidé à se battre pour défendre sa liberté. »
Le décor est planté dès les premières lignes du roman : Gunnar Huttunen passe pour un insensé quand il entame les travaux de rénovation du vieux moulin qu'il vient d'acquérir. Pourquoi s'enquiquiner à retaper un moulin délabré et inutilisé depuis plus de trente ans ? Pourquoi s'installer comme meunier alors qu'i y a une coopérative, « La coopérative meunière de la Bouche » pourvoyant sa mécanique aux paysans du coin ?

Et pourquoi pas, d'abord !

Cependant, il y a un hic et non des moindres : le caractère de Gunnar est loin d'être facile. Il peut traverser de longues périodes sombres, au cours desquelles il ne fait pas bon de le titiller, avant de montrer une mine plus joyeuse. Notre héros serait-il un bipolaire qui s'ignore ? Ou simplement un original éprouvant des difficultés à maîtriser ses émotions ?

Dans cette belle comédie humaine à la finlandaise, Arto Paasilinna nous offre les tribulations d'un héros attachant et profondément humain, dénué de toute méchanceté, n'aspirant qu'à une vie tranquille de meunier.

Gunnar est un homme qui ne peut que désarçonner ses semblables englués dans le cadre rigide d'une Finlande conformiste et intolérante envers ce qui en sort.

Paasilinna brosse un tableau âpre de cette société qui condamne l'originalité sans même lui accorder des circonstances atténuantes. Est-ce un délit que d'exprimer bruyamment une émotion devant les splendeurs de la nature, devant le travail bien fait ou exprimer la joie de voir couronné de succès son savoir-faire ?

Gunnar est particulier : quand il est heureux ou en colère il part dans les bois hurler sa joie ou son irritation. Il aime aussi imiter les animaux, ce qu'il fait à la perfection. Est-ce blâmable ? Ce n'est pas certain.

Par contre, il dérange les hommes de bien car il leur renvoie une image qui leur fait peur : être trop sensible, être trop près de la nature ne peut que conduire à la respecter et à ne pas la violenter en la cultivant ou en la domptant en dépit du bon sens. Et puis, la sensibilité est une part un tantinet « sauvage » de l'âme, un espace de liberté dangereux. Etre libre, aspirer à vivre selon ses critères, est un crime de lèse société policée, tournée vers le progrès technique et scientifique gage d'une entrée dans le monde de la modernité.

Gunnar est la note discordante dans le paysage idyllique d'une Finlande qui veut en finir avec la pauvreté et la ruralité.

« le meunier hurlant » est le combat d'un homme pour se faire accepter tel qu'il est : original, indomptable, apportant la richesse de la diversité une société qui tend à uniformiser.

C'est aussi le procès d'une médecine obtuse et campée sur des certitudes erronées. Une médecine abusant de son pouvoir pour interner des gens pas plus fous que d'autres. Une médecine qui interne sans réellement songer à soigner ses malades mentaux. Les malades mentaux sont plus parqués que pris en considération, leur abandon est poignant de tristesse et la cruauté ordinaire des personnels manifeste.

Une société visant la modernité ne doit pas s'encombrer des forces qui le freinent et lui renvoient une image difficile à supporter. C'est tellement plus facile de soulever le tapis pour y glisser ce qui dérange que de prendre le problème à bras-le-corps.

Paasilinna réussit à montrer le sordide de l'asile avec un humour sans doute féroce qui provoque le rire. le rire est libérateur tout en apportant de l'eau au moulin de la réflexion sur les conditions de vie d'un pan de la société. le rire permet de parler de vérités qui dérangent et c'est dans cet art qu'excelle l'écriture de Paasilinna.

Gunnar dict le meunier hurlant est un personnage pittoresque et attachant : il a beau être poursuivi, traqué à chaque moment de sa vie, il trouve en lui les ressources pour rebondir, et par la même occasion se moquer des gens de bien, et conserver son émerveillement devant les beautés de la nature, des hommes et de l'amour.

Il y a des moments irrésistibles : la scène dans l'église devant Jésus sur sa croix et le dialogue qui s'ensuit. C'est bien beau de solliciter l'aide du Sauveur mais le mandant se rend-t-il compte de la situation douloureuse et frustrante dans laquelle il se trouve, sur sa croix ? Ou encore celle du pistage des hommes du village avec leurs chiens qui malgré avoir reniflé des vêtements de Gunnar, pensent à tout sauf à dénicher sa trace. Comme s'ils savaient que le fou sauvage n'était pas lui.

« le meunier hurlant » est le roman d'un conteur extraordinaire qui sait tricoter un récit autant édifiant, drôle qu'émouvant. On ne peut que remercier le succès en librairie du « Lièvre de Vatanen » qui inaugura la traduction en français de nombre de ses romans.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
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Le meunier hurlant a été le premier des romans d'Arto Paasilinna que j'ai découverts. Il reste le plus attachants de tous.
L'auteur y dépeint l'âme humaine par ses caractères littérairement fantasmés : c'est ainsi qu'aucun personnage ne peut paraître réel, mais tous sont profondément et essentiellement humains.
Une lecture qui marque de la même manière qu'un récit tel que Cent ans de solitude.
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Ce roman part d'un personnage un peu à part, qui vit tranquille en retapant son moulin. Il ne se comporte pas toujours comme tout le monde, mais il ne fait de mal à personne. Pourtant, les évènements, et la haine des gens pour ce qui est différent, vont conduire le reste du village à le déclarer fou, en interprétant toutes ses actions de travers!

S'en suit les aventures de Gunnar, seul contre tous (ou presque). Comme d'habitude, Arto Paasilina nous propose une histoire dynamique, drôle parfois, et offre une belle critique de la société.

Le Meunier hurlant est sans conteste l'un de mes Paasilina préféré.
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Des personnages attachants et amusants, le ton est léger malgré un sujet grave. Paasilinna aborde ici le sujet de la folie, il nous décrit un marginal au grand coeur que la société fait tout pour détruire. Comme toujours, les situations sont incroyables, les personnages haut en couleurs et la nature finlandaise dépaysante. Un livre où tous les acteurs ont un petit grain de folie... le plus raisonnable étant peut-être le meunier lui-même !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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