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Critique de Parthenia


En lisant la 4ème de couverture, c'est avec un plaisir anticipé que j'ai accepté la masse critique privée de Babelio. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise en recevant le roman de constater qu'il s'agissait d'un livre édité par Milady... Non pas que la maison d'édition me dérange, hein, mais j'avais oublié qu'elle était également spécialisée dans les livres de fantasy (comme quoi, j'ai une mémoire de poisson rouge, car j'ai dans ma bibliothèque les deux tomes de la Légende de Drizzt * tousse tousse*), pour ne retenir que sa collection "Romance", et vu mes déboires avec la romance en général, j'avais peur de ne pas aimer du tout...

Eh bien, j'ai eu tort car une fois plongée dans le roman, je ne l'ai plus lâché avant la fin, et l'ai dévoré durant mon dimanche après-midi, regrettant que le livre ne compte pas plus de pages... L'histoire réunissait vraiment tous les ingrédients pour me plaire : un barbare courageux et intègre (Damen, rhâââ lovely...oops), une inspiration puisée chez les Grecs et les Romains de l'Antiquité pour décrire les pratiques sexuelles et sociologiques des deux civilisations en présence, les machinations de palais, des personnages étonnants dont le caractère fouillé leur permet d'échapper à tout manichéisme...

Nous voyons l'histoire à travers les yeux du prince Damianos, rebaptisé Damen suite à la trahison de son demi-frère Kastor qui l'a offert comme esclave sexuel à Laurent, l'héritier cruel et manipulateur du royaume ennemi, qui voue une haine profonde à tout ce qui vient d'Akielos... Par conséquent, nous ressentons intimement les émotions du prince déchu, nous tremblons avec lui de le voir démasqué, ce qui le conduirait à une mort certaine, car il a tué il y a quelques années le frère aîné de Laurent à la bataille de Marlas ! Malgré les mises en garde de son oncle, le régent, qui veut éviter une guerre avec leur nouvel allié, le prince de Vère ne cesse de rechercher l'occasion d'humilier et de maltraiter son nouvel esclave, dont il ignore l'identité réelle.

Les rapports qui s'instaurent entre Laurent et Damen sont captivants et évoluent de manière intéressante : Damen, qui est un guerrier respecté de son peuple, a du mal à se soumettre à sa nouvelle condition, et ne peut empêcher sa fierté naturelle de regimber face à l'autorité cruelle de son maître, le mettant souvent dans une situation des plus précaires. C'est un homme honorable, qui continue à obéir à son code d'honneur, sincèrement préoccupé par l'intérêt de ses sujets et l'avenir de son royaume et mu par de nobles intentions, ce qui provoque parfois la surprise de Laurent qui ne le considère que comme une brute sans cervelle.
De son côté, Laurent apparaît comme un être manipulateur et insensible, vouant une haine inextinguible aux Akieloniens, et prêt à tout pour satisfaire ses désirs de vengeance... Bien que ses réparties soient parfois spirituelles et drôles, il se montre odieux et détestable au possible. Son caractère capricieux le pousse à esquiver ses responsabilités princières au grand dam de son oncle. Au début, nous adhérons à la vision peu flatteuse qu'a Damen de lui, mais au fur et à mesure de notre lecture, nous nous rendons compte qu'il vaut peut-être mieux que sa réputation ; nous en arrivons à nous interroger sur certains de ses comportements et leur origine. En tout cas, il ne laisse personne indifférent même si sa personnalité est pour l'instant insondable, mais ce mystère ajoute à son charisme tout en attisant la curiosité du lecteur. Il est d'ailleurs décrit de telle manière que chacun de ses regards, chacune de ses attitudes parlent d'eux mêmes et marquent le lecteur !
D'autant que la destinée des deux princes est inextricablement liée, et comble de l'ironie, chacun doit protéger l'autre pour sa propre survie alors qu'ils ne rêvent que de s'entretuer !

Les autres personnages sont également travaillés, et tout aussi intrigants : le régent qui semble étonnamment pondéré dans ce royaume aux moeurs corrompues, Nicaise le mignon dont le comportement impitoyable s'accorde si peu à un physique angélique, Erasmus, l'esclave doux et dévoué...

Nous découvrons également les pratiques sexuelles de Vère en même temps que Damen, des pratiques aussi dépravées que perverses : des combats dans l'arène sont organisés, mais dans cette civilisation réputée raffinée, les esclaves ne s'affrontent pas avec une épée de fer, non, mais avec leur épée de chair... si vous voyez ce que je veux dire !!! Certaines autres scènes peuvent s'avérer très dérangeantes, vu qu'elles suggèrent des relations entre des hommes et des mignons prépubères, mais elles ne sont jamais traitées de manière racoleuse et s'intègrent finalement logiquement à cet univers vérétien où le vice est maître !

La plume et les descriptions de l'auteure nous immergent complètement dans cet univers travaillé, où rien n'est laissé au hasard, où les protagonistes évoluent tout le temps sur le fil du rasoir, se débattant dans les intrigues de cour. Complots, trahisons, faux-semblants s'entrecroisent, suggérant que les apparences peuvent se révéler mortellement trompeuses et que les enjeux ne se situent pas forcément là où on les attendait...

Bref une plongée haletante dans cet univers décadent qui nous donne furieusement envie de connaître la suite. C'est bien simple, j'ai déjà précommandé le tome 2 et me demande comment je vais bien pouvoir tenir jusqu'au 29 mai... Pour l'instant, l'identité de Damen n'a pas été percée à jour et l'on se demande comment Laurent réagira quand il apprendra la vérité !
Par contre, vu la nature de certaines relations, ce roman est à réserver à un public averti.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Milady pour cette très belle découverte !
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