Ce livre est très court. En même temps, pour un essai, il se doit de ne pas en tartiner trop. C'est le genre de livre que ma soeur adore lire (je vous conseille aussi Faut-il manger de la viande ?, Comment les riches détruisent la planète, etc ...) et que je déteste, parce qu'après je me sens mal. En fait, il n'est que trop vrai, et le cynisme qui en ressort est malheureusement justifié. le désespoir, c'est ce qui ressort quand on a fini de le lire. Comme lire une condamnation à mort. Enfin, une mort pas rapide, et pas très glorieuse non plus.
Paccalet nous livre cette fois-ci quelque chose de plus optimiste que son précédent essai. En soi, c'est passer de « On va tous crever !! » à "On va tous crever !". Si l'auteur tente d'être moins négatif que dans son précédent livre, il n'en reste pas moins très peu joyeux. Cependant, le propos n'est pas de nous redonner le sourire. C'est écrit en toutes lettres sur la couverture : « des solutions pour sauver l'humanité ». Il n'est jamais dit qu'elles seraient applicables ou qu'elles seraient faciles. Et c'est bien ça le problème.
L'auteur est un philosophe, grand écrivain (ça se sent dans la plume, les phrases sont efficaces, les mots bien ciblés) et qui est féru d'écologie. Sauf que ce n'est pas le genre à vous bassiner pour que vous triiez vos déchets. Non, lui il en est au stade : « Mangez vos enfants, ça fera moins de personnes sur Terre ! ». Bref, il n'est pas très optimiste quant au devenir de l'humanité. Son essai est sombre, mais il a le mérite de mettre les points sur les I. Au moins nous ne pouvons pas nous défiler sous prétexte de ne pas avoir vu venir les choses.
Son essai va se centrer sur différents points, entre alternative mondiale, nouvel conception des rapports humains, et aussi écologie. Sauf qu'il vise le haut niveau, et qu'il ne compte pas vous demander de fermer le robinet, ce qui n'est que poudre aux yeux. L'intérêt, c'est qu'en un livre court, il résume pas mal de choses. L'auteur s'implique dans son récit, et c'est tout à son honneur. L'avantage de la petite taille, c'est qu'il est en plus vite lu. Si la lecture vous a enthousiasmé, la porte est grande ouverte à d'autres livres, que je ne peux que vous recommander d'aller lire. En ce sens, cet essai est une excellente introduction à la matière.
Si vous vous intéressez un peu à l'écologie et à tout ce qui se fait en termes de nouvelles conceptions, alternative économiques et nouveaux modèles de monde, cet essai est fait pour vous. Peut-être y trouverez-vous quelques réponses aux questions que vous vous posez, et trouverez-vous une aide. Si vous ne vous intéressez pas à ça, essayez de le lire, c'est suffisamment court pour que vous puissiez vous pencher dessus sans perdre trop de temps. Et il donne matière à réfléchir, je ne peux pas vous le déconseiller.
Commenter  J’apprécie         00
Sans se voir utopiste, cet ouvrage se voit plutôt être un appel à la raison, à la logique. Il est fou de croire que nous pouvons continuer de courir aveuglement dans ce système qui ne jure que par la consommation et le prestige. C'est donc en exposant le ridicule que constituent nos ambitions et nos mode de vie que l'auteur nous lance en plein visage un appel d'urgence d'agir. Mention spéciale pour l'humour et la sincérité qui se dégage de cet écrit. Sans compter les références historiques et un sarcasme charmant. Il y a tout au long de la lecture un certain sentiment de proximité envers l'auteur, en raison de l'authenticité de ses propos. La décroissance ainsi que les États-Unis du Monde sont des concepts exploités par l'auteur en tant que solutions à cette crise mondiale.
Commenter  J’apprécie         30
L'humanisme est un sport difficile. Ceux qui s'y adonnent imitent les coureurs du Tour de France. Ils prennent des produits dopants : l'optimisme béat ('On avance, on avance !') ; le mot d'ordre naïf ('Soyons meilleurs !') ; l'injonction magique ('Y a qu'à… faut qu'on...') ; la promesse fallacieuse ('La croissance rend heureux !') ; ou la litanie incantatoire ('Dieu est amour !')… Tandis que la réalité est inverse : le progrès est une chimère ; nous ne deviendrons jamais bons ; personne n'écoute les sermons ; la croissance, c'est le malheur ; et Dieu, c'est la guerre.
(p. 14-15)
Nous sommes frappés par le syndrome du mouton de Panurge. «Je consomme, donc je ne pense pas». Notre troupeau file vers le précipice, heureux de galoper aussi vite.
Telle que l'organisent nos capitaines d'économie, ou plutôt telle qu'ils la subissent et l'implorent, la croissance est une défécation collective qui transforme la Terre en un monstrueux tas de fumier. Non pas «bio», ça va de soi!
Paccalet.mov
Discours d' Yves Paccalet lors de son élection comme tête de liste Savoie sur la liste Europe Écologie Rhône-Alpes, le dimanche 13 décembre 2009 aux Assises d'Europe Écologie Rhône-Alpes à Lyon. Vidéo amateur de Daniel BRET, Aix les bains