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EAN : 9782258032781
324 pages
Presses de la Cité (30/11/-1)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Traduit de l'anglais par Philippe Sabathé.
Paru en France en 1987.
Ce document unique sur la dictature de Ceaușescu fit sensation lors de sa parution aux états unis en 1987. Il demeure une pièce maîtresse du "dossier Ceaușescu".

4ème de couverture :
Voici une description de la dictature de Ceausescu qui rejoint et dépasse parfois celle qu'avait faite Alfred Jarry de la Poldavie d’Ubu.
Une précision s'impose toute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une lecture qui donne froid dans le dos. Son auteur veut démasquer les crimes (trafic de personnes et d'armes, de drogues, espionnage industriel, extorsions de fonds, corruption) du communisme et de Ceaușescu. Comme il l'écrit dans l'introduction : « J'ai choisi pour cela de reconstituer, avec la plus grande exactitude possible, le journal des dernières semaines que j'ai vécues en 1978 aux côtés de Ceaușescu, en travaillant presque constamment avec lui. Cet ouvrage raconte au jour le jour ma vie quotidienne dans l'entourage immédiat d'un dirigeant communiste qui, en plus de vingt ans de pouvoir absolu, a su imposer à son pays le régime marxiste le plus orthodoxe de toute l'Europe orientale, tout en obtenant de l'Ouest, grâce à des opérations d'intoxication menées avec une redoutable habilité, le soutien politique et les rentrées de monnaies fortes nécessaires pour prolonger la vie d'un système moribond et assurer la mise en place de la première véritable dynastie communiste de l'histoire. »
Un document unique pour une lecture édifiante.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[…] Ceaușescu évoqua ensuite le nouveau centre administratif qu’il rêvait de faire construire à Bucarest, comme un témoignage ineffaçable de son règne. Il avait décidé de le faire ériger au cœur même de la vieille ville, sans se soucier une seconde des vestiges historiques qu’il serait obligé de raser pour l’occasion. Au contraire, il se déclarait ravi de pouvoir se débarrasser une fois pour toutes des vieilles églises et des synagogues qui pullulaient au centre de la cité.
(p. 282)
La destruction du Vieux-Bucarest commença sur une large échelle en 1984. L’hôpital Brâncovenesc, le complexe Văcărești, le monastère Cotroceni, la nouvelle et l’ancienne église Spirea, trésors architecturaux d’une incalculable valeur, ne sont que quelques-uns des monuments historiques victimes des ambitions de Ceaușescu. En juin 1986, plus de 15 000 bâtiments anciens avaient été rasés pour faire place à un ensemble entièrement neuf, dominé par le nouveau palais présidentiel. Des historiens éminents, les historiens d’art ont écrit de nombreuses lettres pour protester contre ce scandale. Peu d’aspects de la vie contemporaine roumaine ont reçu autant de publicité dans la presse occidentale que la démolition du centre historique de Bucarest. Les journaux et les magazines américains, anglais, français, ouest-allemands, italiens et suisses ont défini cette action non seulement comme une preuve de l’irrespect total des communistes roumains pour leur propre héritage culturel, mais aussi comme un événement sans précédent dans les annales du vingtième siècle.
(p. 283)
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Gabriela Bokassa, agent du DIE*, épouse roumaine d’un chef d’État africain, confirma Ceaușescu dans l’idée qu’un agent d’influence habile, bien employé, pouvait pénétrer une société donnée jusqu’à son niveau le plus élevé. Grâce à elle, Bokassa accorda à la Roumanie des concessions pour des mines de diamants, sur lesquelles il ne prélevait que 10% des bénéfices, versables sur un compte bancaire suisse. Pendant deux ans, Gabriela joua son rôle à la perfection, puis elle fut si effrayée par les excès de Bokassa qu’elle s’enfuit à Paris, la valise bourrée de bijoux qu’elle avait emportée lui assurant en France une vie aisée, tranquille–et anonyme. Lorsque la nouvelle de sa fuite commença à être connue, Ceaușescu qui craignait que des journalistes français se mettent à sa recherche fit répandre par le DIE la rumeur qu’elle avait été renvoyée à Bucarest par l’empereur lui-même. L’opération de désinformation réussit pleinement puisqu’un journal français, «Le Canard enchaîné», ainsi qu’un livre paru en 1977 («Bokassa Ier», Pierre Péan, éditions Alain Moreau) confirmèrent son retour de l’autre côté du rideau de fer, mettant définitivement Gabriela à l’abri des curieux et surtout préservant le secret de son appartenance au DIE.
(p. 58)

* DIE = Departamentul de Informații Externe, service central d’espionnage roumain
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Dans Horizons rouges, j'ai essayé de peindre la vie quotidienne à la cour d'un dictateur communiste. Ceaușescu rêve d'être vénéré comme un nouveau Roi-Soleil, être reconnu par l'Histoire comme le Napoléon roumain et sa femme fait des efforts désespérés pour être considérée comme la déesse roumaine de la sagesse et de l'élégance.
(Préface à l'édition française)
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Il (Ceaușescu) parlait du prix que nous exigions pour les visas de sortie les minorités désirant fuir la Roumanie. «Le pétrole, les Juifs et les Allemands sont nos meilleurs produits d'exportation», avait-il coutume de plaisanter. (p. 59)
[...]
Le nouvel accord Marcu-Yesahanu, toujours verbal, stipulait que Bucarest devait recevoir une certaine somme en liquide à négocier au cas par cas, selon l'âge, l'éducation, la profession, la situation de famille, pour chaque Juif autorisé à émigrer. En 1978, cette somme allait de 2000 à 50 000 dollars par personne. Dans certains cas elle pouvait atteindre 250 000 dollars.
(p. 61)
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La Roumanie est en guerre avec le capitalisme, intervint Ceaușescu. (Il bégaie toujours légèrement lorsqu'il aborde un sujet important ou lorsqu'il est en colère.) N-nous ne p-pouvons pas vaincre avec les m-machines à l-laver. C-ce sont des d-dollars qui n-nous faut pour p-protéger la l-liberté de n-notre peuple. Et n-nous gagnerons plus de d-dollars en vendant des armes que des appareils m-ménagers.
(p. 40)
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