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EAN : 9782351184110
480 pages
Almora (19/09/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Qu'est-ce que la spiritualité ?

Qu'est-ce qui la distingue de la religion ? De la philosophie ? Que cherche-t-on en s'engageant dans une démarche spirituelle ? Dieu ? Le bonheur ? Le sens de la vie ? L'éveil ?
On trouvera ici l'essentiel de la spiritualité contemporaine, son but, ses sources, ses méthodes, et les enseignants qui comptent aujourd'hui...
L'auteur a visionné pour cet ouvrage encyclopédique des centaines d'heures de vidéos d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
UN TITRE MAL CHOISI POUR UN LIVRE QUI MANQUE A MOITIE SON BUT



Je me suis accroché à ce livre : en effet le premier tiers, qui devrait donner envie de lire la suite, est le plus mal construit, pensé, bricolé, fichu, etc. Ce n'est qu'aux environs de la moitié du bouquin que l'on « entre dans le lard »… du « sujet ». Ce n'est qu'une expression car le livre ne parle pas du sujet de la Spiritualité : celle-ci n'est qu'un prétexte. Elle n'est pas le thème central contrairement à ce qui est dit (« Un sujet bien méconnu », c'est vrai que les hommes n'y ont peu ou prou pensé depuis des millénaires, ni pratiquer…), mais elle permet à l'auteur d'exposer son propre patchwork d'idées. Il n'y a pas de réflexion de fond sur le mot même de spiritualité. le vrai sujet du livre, c'est cette dissertation d'Alexandre Pacini et de ses innombrables appels d'air (les citations par centaines !) envers « les sages » et « certains sages » qu'il invoque pour lui venir en aide. En fait, notre auteur semble avoir chapitrer ses écrits, en triant simplement toutes ces citations qu'il a rangés en dossiers, en chapitres.

Donc 480 pages quand même ! Accrochez-vous ! J'ai lu et désossé le livre, à table, pendant des jours, le crayon à la main.
Un tel sujet si ambitieux méritait une attention accrue. En effet, le thème de « la spiritualité » est vaste et fourre-tout. Mais tout de suite, on tombe de haut. Alexandre Pacini nous dit : « Cet ouvrage va aborder un sujet qu'on ne peut aborder par le langage sans le dénaturer. Ce qu'il en dit sera toujours « faux ». On peut comparer le but poursuivi par ce livre à la tâche ardue de l'interprète quand il traduit, ou du scientifique quand il vulgarise« .

Donc, les citations : je n'ai jamais lu un ouvrage avec autant de citations, il y en a à toutes les pages. C'est presque un recueil ou une anthologie de citations. Cf note 1, page 22 : « Au final, ce livre compte près de 700 extraits (presque un tiers de l'ouvrage), issues d'environ 80 sources, majoritairement des livres« .
Mais aussi : « Ce livre ne donne pas une seule explication; il se veut essentiellement descriptif. le lecteur est averti« . Et il en déduira ce qu'il veut. Car ce n'est pas tout à fait vrai.
En tous cas, ce n'est donc qu'une anthologie, et un prétexte à faire de l'anthologie. Et c'est ce travail de fourmi sur les citations qui sauvent l'honneur du livre et lui donne sa valeur ajoutée. Ce sont les citations qui amènent de l'information et de la réflexion : pas les textes intermittents d'Alexandre Pacini, bien qu'à partir du chapitre « Pourquoi quelque chose plutôt que rien », il soutienne des idées qui enfin s'avèrent intéressantes. C'est comme si Alexandre Pacini ne pouvait élaborer ses propres idées, ou ne voulait pas s'autoriser à discuter, et à cause de cela, ne pouvait que faire irrésistiblement parler/citer 700 fois « les sages ».

Voici ce que l'auteur dit lui-même page 12, dès le deuxième chapitre : « La raison est simple : cette Vérité est inexprimable, ineffable, indescriptible, tout aussi bien qu'inaudible. Finalement, l'affaire est pliée et je pourrais m'arrêter là. Tout est dit. Mais l'éditeur aurait probablement refusé de payer pour un manuscrit dans un pareil état, alors que je me suis résolu à étoffer un peu, à broder un volume acceptable… »
le lecteur pourra aussi bien s'arrêter de lire le livre dès la page 38 : « le sage n'est pas assimilable à ce corps et ce mental que je crois voir s'exprimer et agir. Dire cela, c'est avoir résumer toute la « spiritualité« .
Claudette Vidal abonde, page 242 : « Être ici et maintenant avec ce qui est, est la seule spiritualité« . La Pleine Présence est donc la seule spiritualité. Comme c'est pauvre !

Enfin : vous le verrez, son ton change soudainement les 200 pages lues (il faut déjà arriver jusque là !). C'est cocasse, car M. Pacini affirme pourtant page 103 : « Or, tous les sages insistent depuis la nuit des temps sur le fait que la « Vérité » ne saurait être le fruit d'une démarche purement intellectuelle, aussi performant soit l'intellect qui s'y livre et perfectionnés les raisonnements tenus. C'est un drôle de pied de nez, mais la quête de la « Sagesse », qui est étymologiquement le point de mire de la philosophie, ne sera jamais obtenue par le strict usage de la pensée« .

Par ailleurs…
Ce livre d'Alexandre Pacini, c'est un non-sens éditorial à mon sens, et il n'est qu'une discussion de l'auteur avec les innombrables personnages qu'il cite à foison : le dialogue se fait DANS le livre avec ses citations, et non AVEC les lecteurs. Où l'auteur pose-t-il des questions à ses lecteurs ?
Car l'auteur, pendant 100 pages, n'explique ou ne déchiffre que difficilement. C'est très étrange. Il ne fait qu'essayer, que tenter d'élaborer un propos, mais en vérité, il ne fait essentiellement que citer d'innombrables « maîtres de spiritualité » (surtout : Tony Parsons, Bernard Harmand, Éric Baret, Nisargadatta Maharaj, Jeff Foster, Arnaud Desjardins, Karl Renz, U.G. Krishnamurti, Tolle, Ramesh Balsekar, I. Padovani, etc). Cet ouvrage aurait donc pu être amputé des 100 premières pages, ou celles-ci aurait pu reformulées en bien moins de pages. Car ces 100 premières pages sont assez maladroites dirais-je, et précautionneuses à l'excès – et cela change une première fois, pages 93 puis 100. Pendant 100 pages, Alexandre Pacini nous tend une carotte, nous fait barbotter, on est dans l'attente qu'il parle ENFIN de spiritualité, et son propos ne devient stimulant qu'arrivé page 93, où l'on commence d'apprendre des choses. On observe une transformation de sa parole.
Et donc page 100, c'est enfin parti : enfin, la clé est tourné et le moteur tourne. Et c'est enfin bien écrit : certainement parce qu'avant cette centième, l'auteur bricole, à propos, sur des notions qu'il maîtrise mal, essayant de justifier là où il veut nous emmener.

Certes, l'auteur a quelques qualités – qui n'apparaissent que tardivement; cela me coûte de dire cela, c'est dur mais vrai – et il a aussi ses défauts. Mais ne voyez pas en son travail un ouvrage de référence sur « la spiritualité ». No soyez pas dupe. Ce sujet n'est pas abordé : comme je l'ai dis, Alexandre Pacini n'en fait que le tour, en parlant de notions annexes qui pourraient entrer dans le champ de la « spiritualité » [Nota bene : il lui manque un index pour que l'on s'y retrouve].
Et par ailleurs, quand il parle de spiritualité, celle-ci est restreinte fortement, c'est effarant : ce n'est que celle de la Non-dualité, et la question de l'éveil et de la devise « Liberté, Vérité, Réalité » ! Eh oui, cela passe comme une lettre à la Poste ! C'est un parti-pris totalement subjectif et partial de l'auteur.
Autre point noir : il est bien rare d'y trouver des mentions relatives aux monothéismes, comme si la spiritualité allait de soi qu'elle ne fut que Non-Duelle, n'étant reliée qu'aux philosophies asiatiques de la Non-Dualité « car c'est ce que confirment tous les sages contemporains » (page 153) et « Tout est déjà là et pour tout le monde ». Et l'auteur, il me semble, ne justifie de cette « évidence » nulle part ! On tombe donc sur beaucoup d'énormités du Néo-Advaïta Vedanta. Ce livre ne parle pas de religion, comme si la religion n'était pas spirituelle. Et la spiritualité est vite résumée pour l'auteur – on le comprend rapidement à la lecture – à l'éveil, au non-soi, à la libération. Pourquoi ? Ce n'est pas expliqué, là non plus. C'est donc maigre, atrocement. Quel manque de vue ! Quel étroitesse d'esprit ! Jamais l'auteur n'explique ses choix.

Ce n'est que page 172 que j'ai trouvé des mots d'Alexandre Pacini qui m'ont éclairé : « Voici la réponse : ce qui en nous voit, entend, prends connaissance de ce qui se présente, c'est tout simplement la Conscience !… Oui, ce qui en vous « voit » la pensée est cette étincelle divine, c'est votre nature réelle. Je l'ai dit : il n'y a rien à chercher très loin qui serait inaccessible car tout est là. Pour se voir, la Conscience a besoin d'un « miroir »; pour votre notre nature réelle, nous plongeons dans un individu. Sans cela, nous ne pourrions pas prendre de ce que nous sommes. C'est ce que les sages pointent lorsqu'ils font référence à l' « oeil qui ne peut pas se voir lui-même« .
C'est à partir de cette page 172 que l'auteur prend le parti, et le maquis, et commence à énoncer ses vérités avec autorité. Il avait pourtant dit dès le début qu'il n'assénerait rien.

Mais quand Jean Klein affirme : « Il n'y a personne pour penser, pour agir, pour souffrir, pour se réjouir. Cela n'existe pas. Il y a joie, il y a action, mais personne pour accomplir quoi que ce soit« , alors, pourquoi continuer d'appeler Jean Klein, Jean Klein ? Pourquoi ne pas l'appeler du nom de ‘Personne', bien que personne soit ce qu'il est ?
Les non-dualistes sont pris à leur propre piège. La Conscience, qui effacerait l'Ego illusoire, ne serait pas quelqu'un de singulier, mais quelque chose d'universel. Ces avocats du Non-soi – des maîtres égoïstes, des égocentriques égolâtres – ont l'illusion de croire que le soi est illusion, alors même que quelque chose ou quelqu'un vit dans leur corps, rien que pour aller travailler, chier et payer les impôts : car ce n'est pas cette Conscience Divine portée aux nues qui s'agite ainsi. Mais non voyons : « il y a des actions, mais pas d'acteurs » ! Nous sommes des pantins, mais de quoi ?
En fait, un nouveau paradigme est ici reconstruit sur de nouvelles suppositions – car un « éveillé » n'a plus ces dernières. Ce nouveau système de pensées ne peut être cerné que par des gens qui ne sont pas éveillés (selon leurs croyances !). C'est en quelque sorte, nier ce qui fait l'humain pour n'accueillir que le Divin.

Nous serions ainsi Sat-Chit-Ananda, « Être-Conscience-Béatitude ». Mais la Conscience est Reconnaissance, et non Action, n'est-ce pas…? Qu'en pensez-vous ? Car « il est tellement facile et simple » de se dire que l'on n'est rien sauf ce bel objet tripartite hindou… L'Équanimité n'est pas la bonne clé, ni la Désidentification (que j'ai vécu 30 mois continus), ou l'Humilité, ou encore dire « l'ego est nécessaire mais il faut le minimiser ou le réduire à rien« . Pages 213 et suivantes, Alexandre Pacini esquisse tout de même des réponses, mais elles sont partielles et partiales, comme s'il se reprenait sur ses affirmations précédentes.

Page 244, le livre pourrait aussi s'achever sur « l'avertissement » d'Alexandre Pacini à ses lecteurs, trop long pour être recopié.
Il argue quand même avec arrogance, page 250 :
« Il s'agira pour le lecteur de saisir ici encore que ces questionnements n'existent que parce qu'une personne les nourrit. Une fois « cela » (l'éveil, l'illumination, le réveil, la libération, etc) produit, revenez dire si ces contradictions « vous » posent toujours problème« … On postule donc qu'Alexandre Pacini est « lui-même » éveillé et délivré de son ego. Ouf !
Il ajoute page 264 : « Cet embryon de méthode semble se mordre la queue : c'est l'individu qui va s'apercevoir qu'il n'est pas un individu ? En apparence, oui, mais dans les faits, ce processus conduit à la disparition de l'individualité, et le constat de cette disparition peut être fait, mais sans « personne » pour le constater… Nous interagissons au quotidien avec notre environnement par l'intermédiaire du mental. Il n'y a rien d'autre que ce mental illusoire surdéveloppé chez l'individu « ignorant » sa véritable nature, et c'est ce mental qui va « jouer » au jeu de la redécouverte qu'il n'est fondamentalement qu'illusion. Ce mental est le reflet du Brahman [NB : une illusion est donc le reflet de LA Vérité même ?]. Nous touchons là un point fondamental qu'il faut saisir : tout est Brahman, tout est le Soi« .
La messe est dite, l'Évangile éternel proclamé.

En vérité, cet ouvrage qui sur le coup enthousiasme, porte nombre de coups dans l'eau douce, et aurait pu maigrir de 200 ou 300 pages; cette loooooooooooooooongue dissertation d'Alexandre Pacini aurait surtout du s'appeler « Anthologie de citations non-duelles », et mieux encore : « Découvrir la Non-Dualité du XXIème siècle » !
Donc, retenez-en les excellentes citations.

Mais enfin ! Ne vous étranglez pas : « L'éveil, c'est voir le vide du néant. La libération, c'est voir la plénitude du néant« , Richard Sylvester.

Bonne lecture !

ZUIHÔ
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cet embryon de méthode semble se mordre la queue : c’est l’individu qui va s’apercevoir qu’il n’est pas un individu ? En apparence, oui, mais dans les faits, ce processus conduit à la disparition de l’individualité, et le constat de cette disparition peut être fait, mais sans « personne » pour le constater… Nous interagissons au quotidien avec notre environnement par l’intermédiaire du mental. Il n’y a rien d’autre que ce mental illusoire surdéveloppé chez l’individu « ignorant » sa véritable nature, et c’est ce mental qui va « jouer » au jeu de la redécouverte qu’il n’est fondamentalement qu’illusion. Ce mental est le reflet du Brahman. Nous touchons là un point fondamental qu’il faut saisir : tout est Brahman, tout est le Soi.
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Voici la réponse : ce qui en nous voit, entend, prends connaissance de ce qui se présente, c’est tout simplement la Conscience !… Oui, ce qui en vous « voit » la pensée est cette étincelle divine, c’est votre nature réelle. Je l’ai dit : il n’y a rien à chercher très loin qui serait inaccessible car tout est là. Pour se voir, la Conscience a besoin d’un « miroir »; pour votre notre nature réelle, nous plongeons dans un individu. Sans cela, nous ne pourrions pas prendre de ce que nous sommes. C’est ce que les sages pointent lorsqu’ils font référence à l’ « oeil qui ne peut pas se voir lui-même.
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Or, tous les sages insistent depuis la nuit des temps sur le fait que la « Vérité » ne saurait être le fruit d’une démarche purement intellectuelle, aussi performant soit l’intellect qui s’y livre et perfectionnés les raisonnements tenus. C’est un drôle de pied de nez, mais la quête de la « Sagesse », qui est étymologiquement le point de mire de la philosophie, ne sera jamais obtenue par le strict usage de la pensée.
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La raison est simple : cette Vérité est inexprimable, ineffable, indescriptible, tout aussi bien qu’inaudible. Finalement, l’affaire est pliée et je pourrais m’arrêter là. Tout est dit. Mais l’éditeur aurait probablement refusé de payer pour un manuscrit dans un pareil état, alors que je me suis résolu à étoffer un peu, à broder un volume acceptable…
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Il s’agira pour le lecteur de saisir ici encore que ces questionnements n’existent que parce qu’une personne les nourrit. Une fois « cela » (l’éveil, l’illumination, le réveil, la libération, etc) produit, revenez dire si ces contradictions « vous » posent toujours problème.
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