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Une enquête de Mario Conde tome 4 sur 10

Mara Hernández (Traducteur)René Solis (Traducteur)
EAN : 9782757801475
288 pages
Points (02/11/2006)
3.87/5   122 notes
Résumé :
En cet automne 1989, le cyclone qui menace La Havane perturbe l'inspecteur Mario Conde au moins autant que la corruption qui règne parmi ses collègues du commissariat et la mise à la retraite de son chef. Il pense à démissionner mais accepte de mener une dernière enquête sur un assassinat : le meurtre horrible et quasi rituel d'un ancien responsable de l'économie cubaine exilé et de retour avec un passeport américain. Il fouille le passé et plonge dans l'époque des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Automne 1989, alors que La Havane se prépare tant bien que mal à subir un cyclone, l'inspecteur Mario Condé n'a pas le moral, il pense même que l'heure est pour lui d'aller voir ailleurs, mais un assassinat particulièrement sordide d'un ancien camarade l'oblige à laisser ces états d'âme de côté et ces projets de démission à plus tard.
Padura signe une nouvelle fois, un polar atypique, ou l'enquête sert de prétexte pour mettre en lumière un pays écrasé par la dictature ou corruption, magouilles, et violences sont monnaie courante. Dans ce pessimisme ambiant, électrisé par l'arrivée du cyclone, Condé est un flic qui ne croit plus en grand-chose, une forme de fatalisme même si Condé se persuade que cette catastrophe climatique pourrait bien emporter avec lui tous les maux qui gangrène son ile. C'est aussi pour Mario et ses amis la fin d'une période, celle des utopies car malgré la chute du communisme en Europe, Castro (et les siens) tient toujours de sa poigne de fer un pays abandonné à son dictateur.
Un roman empreint de nostalgie, de désirs déçus avec des personnages formidablement attachants à l'image de Condé bien sur mais aussi de Joséfina et de son fils paralysé El Flaco. Quand les illusions sont perdues, reste plus qu'à faire couler le rhum. A votre santé les amis.
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Mario Conde est un flic cubain désabusé. L'après "revolucion" n'offre rien à cette génération de trentenaires dans les années 1990 sinon une longue plainte ou de la résignation face aux privations, aux tickets de rationnements et à la corruption.
Le rhum coule à flot. C'est bien la seule chose qui marche à Cuba.

Ce livre n'est donc pas seulement un bon policier. Il y a un contexte bien vu. le sujet de la génération sacrifiée et désenchantée - comme dirait Mylène- ressort à chaque page.

Tout aurait pu me plaire sans le personnage principal. Son portrait a tout d'un beauf: une vision des femmes limitée à leur cul(-bas), un questionnement récurrent sur la taille et l'état de son membre, le ménage c'est pas pour lui, etc: le gros beauf!. Ma déception ne vient donc que du très peu de profondeur que Padura a donné à son personnage.

Bukowski m'a semblé plus fin!


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J'aime bien plonger avec Leonardo Padura dans "son" Cuba. Avant lui, je n'avais lu aucun témoignage de ce que pouvait être la vie des cubains restés au pays. de cette "chape de plomb" au-dessus de leurs têtes, comme une menace permanente... le Cuba de Fidel. Ils ont appris à vivre avec "le manque". Manque de quoi ? Manque de tout ! Ils se sont construit une philosophie particulière, qui leur est propre. Dans les romans de Padura, l'intrigue policière n'est qu'un prétexte, c'est bien de la vie des Cubains de la Havane dont il est question.
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L'automne, c'est la saison des cyclones dans les Caraïbes. le cyclone Félix « potentiellement catastrophique » se dirige vers Cuba. Ce n'est pas la seule menace qui plombe l'ambiance. Mario Condé lui-même, policier désabusé, a décidé de raccrocher suite au limogeage de son chef. Comble de malchance au même moment un exilé cubain, ancien haut-fonctionnaire revenu à Cuba après 11 ans d'absence, vient d'être assassiné. Et, denier point et non le moindre, les amis de Mario mettent un point d'honneur à lui fêter ses 36 ans !
Le compte à rebours est lancé. Il reste trois jours pour résoudre le meurtre, affronter les éléments déchainés de Félix le Dévastateur et changer de vie.
L'auteur s'adonne avec délectation au mélange les genres. Des diatribes politiques contre le régime cubain à une enquête digne de Sam Spade et du Faucon maltais, de bulletins météorologiques sur l'épisode cyclonique aux charmes de l'architecture passée de la Havane ou du pouvoir des plantes, bref on avance en crabe dans l'enquête.
J'ai découvert Leonardo Padura avec la lecture d « L'homme qui aimait les chiens », un excellent roman historique. Bien avant cette publication l'auteur avait gagné ses galons avec les aventures du policier Mario Condé. Les talents d'écrivain étaient déjà là. Ce Condé, ce policier qui veut se reconvertir à l'écriture, c'est aussi l'auteur que l'on retrouve, celui qui était Ivan dans son plus récent roman. Un élément qui donne une épaisseur à ce roman noir. On sent le vécu.
La verve de Padura puise sa force dans les rations de rhum absorbées par Mario Condé. Elles le soutiennent face à « des images d'échec, et de frustration et d'erreur et de douleur ». Une génération usée qui n'en peut mais. L'auteur déroule sa rancoeur sans entraves. Un regard sans concession.
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Quand un cubain vit à La Havane .. Il rêve de partir pour Miami.
Quand un cubain vit à Miami, il essaie de retrouver son pays à la calle 8 ... et il rêve de son pays.

On fume ...
Un cigare ... un cohiba ... ("Le nom a pour origine le mot utilisé par les indiens Tainos pour désigner le tabac. Les Cohibas cubains utilisent un tabac de grande qualité ayant subi un processus de triple fermentation propre à cette marque") ... un cohiba Lanceros ...("Le cigare cubain par excellence. Historiquement, ce fut le cigare que le gouvernement cubain offrait à ses invités, politiciens en gage de respect. C'est aussi le 1er module créé par la grande maison Cohiba. Doté d'une longue et fine silhouette, il est enveloppé d'une belle cape douce et soyeuse. A cru, il offre des senteurs de cèdre et de sous-bois. Les premières bouffées sont plutôt végétales, mais douces et dotées de légères touches miellées. Il faut un peu de temps pour gagner le 2e tiers, qui se montre quant à lui un peu plus animal, envahissant le palais de notes de cuir et de poivre noir. le dernier tiers se montrera plus puissant, sans être trop agressif. Il faut compter environ 2h pour déguster ce cigare mythique").

On boit ...
Du rhum Brugal .... marque emblématique de la République dominicaine ... ("Fondée par Andrés Brugal Montaner en 1888, cette distillerie doit beaucoup à Cuba dans l'apprentissage des techniques de fabrication du rhum : de l'élaboration du sucre de canne à l'assemblage jusqu'à la fermentation, tout a été appris dans cette île, immortalisée par la célèbre marque Havana Club") ... un rhum Anejo ... (le plus courant de la gamme Brugal, sa robe est d'un bel ambré, lumineux et clair, son nez est délicatement boisé, chaleureux, presque réconfortant, en bouche, c'est un rhum peu complexe, agrémenté d'un léger boisé tendant vers de subtiles notes de chocolat, beurrées et caramélisées avec une belle rondeur, sa finale présente une belle longueur, agréable).

On mange ...
Dans l'un des restaurants les plus célèbres de la ville, l'ancien restaurant Los Dos Hermanos (Les Deux Frères) où on servait des crustacés, du poisson, des ragoûts et du bon vin ... situé dans la zone du port de la Havane, un bon point de départ pour ceux qui choisissent de marcher le long de la promenade bordée d'arbres Alameda de Paula ou de découvrir l'artisanat cubain ... côté nourriture, il y a un choix de sandwichs, ainsi qu'un ragoût cubain, de la crème et du poulet malanga, des salades de thon et de crustacés, ainsi qu'une combinaison de poulet, de porc, de jambon, de crevettes, de homard, de poisson et de longe ... enfin quand il y en a ... car les cartes sont très longues mais ce qui est proposé au jour le jour dépend de l'approvisionnement aléatoire !

On apprend tout sur un cyclone ... un phénomène atmosphérique banal ... "le dieu le plus craint des premiers hommes, qui le considéraient comme le Père des Vents et lui attribuaient des capacités d'intelligence, de volonté, de puissance et de perversité." ... phénomène avec des effets dévastateurs tout comme une certaine révolution qui amena ...

Nous sommes plongés dans un drôle de pays où des bouts de manioc attendent tranquillement dans le frigo que l'huile arrive ....
Je vous rassure ... l'huile est arrivé ... le cyclone aussi ... les arbres qui devaient tomber, sont tombés ... Mario Conde a quitté la police .... Mario Conde s'est mis à écrire .... "la fin du monde était proche mais toujours pas là : il restait la mémoire."
Le bonheur de retrouver Cuba.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
[...] ma mère s'est mise dans la tête que je devais étudier la médecine, et j'ai pensé que je devais lui faire plaisir et j'ai été un type heureux quand j'ai pu choisir de faire médecine, je crois même que je suis un bon médecin, n'est-ce pas? En chemin j'ai fait un bon mariage avec une femme qui me plait toujours, j'ai eu deux enfants, je suis devenu spécialiste et tout semblait si parfait que même vous, vous avez commencé à m'envier : vous disiez que j'avais tout réussi, que j'avais un beau travail, une belle famille, et même un bel avenir... Mais il y avait des choses qui ne marchaient pas comme je le voulais, et je ne savais pas si j'avais raison ou si j'avais le droit de demander ces autres choses. Je voulais que ma vie soit différente de celle qu'elle était, c'est-à-dire me lever le matin, aider les enfants à s'habiller, partir à l'hôpital, travailler toute la journée, rentrer l'après-midi et m'asseoir regarder mes enfants faire leurs devoirs et ma femme la cuisine, ensuite me doucher, manger, regarder un peu de télé, puis me coucher pour me lever le lendemain matin et faire la même chose que la veille, et l'avant-veille, et l'avant-avant-veille... Peut-être parmi vous quelqu'un pense-t-il que la vie est exactement cela, mais si c'est ça, alors la vie est une merde.
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- Ce serait cruel que l'ouragan en finisse avec tout ça, n'est-ce pas?
- Non, vous vous trompez. La nature n'est jamais cruelle, parce qu'elle ne saurait pas l'être. La cruauté est le triste privilège des êtres humains. C'est pourquoi les cultures préhispaniques des Caraïbes ont personnifié le cyclone et lui ont attribué une figure humaine. Pour eux c'était le terrible dieu de l'Orage, et ils l'appelaient huracan, yuracan, ou yoracan, selon leurs dialectes, mais dans tous les cas le mot signifiait toujours Esprit Malin, plus ou moins comme le diable chez les chrétiens, et c'est pour le calmer qu'on lui a offert des chants et des danses... comme je le fais maintenant... Ce qui est quand même dommage, c'est que ce genre de désastre se produise : peut-être demain ne restera-t-il plus rien de ce jardin que j'ai cultivé et soigné pendant presque trente ans. Et cela donne aussi envie de pleurer.
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Quel pouvait être le destin de cette ville [La Havane], hormis cette mort violente, forgée dans l'agonie et prolongée de l'oubli? Ou peut-être mourrait-elle castrée, nouvelle Atlantide engloutie dans la mer pour un péché impardonnable bien qu'encore inconnu? Et merde! se dit-il, quand il eut atteint ce niveau de profondeur morbide dans sa réflexion : elle peut bien mourir d'une façon ou d'une autre, de toutes façons nous allons tous mourir.
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Cet enracinement de certaines oeuvres, au-delà de la vie de leurs créateurs, cette capacité à résister aux ouragans, aux tempêtes, aux cyclones, aux typhons, aux tornades et même aux tourmentes, lui sembla la seule raison valable d'exister.
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- Miguel et moi, nous avions été amis, dans la limite du possible. Vous savez peut-être que l'amitié n'est pas très fréquente quand le pouvoir est au milieu [...].
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