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Elena Zayas (Traducteur)
EAN : 9782864246725
389 pages
Editions Métailié (15/01/2009)
4/5   49 notes
Résumé :

Après 18 ans d'exil, Fernando Terry revient passer un mois à La Havane, pour trouver enfin le manuscrit autobiographique du grand poète José Maria Heredia (un cousin de celui que nous connaissons), auquel il a consacré sa thèse. Il en profite pour tirer au clair les circonstances qui ont entouré son expulsion de l'université, et lui font soupçonner une trahison et une dénonciation.

Au récit de ce retour et de la recherche du manuscrit s'ajout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quelques recherches sur internet pour se souvenir d'un poète oublié par l'histoire, José Maria Heredia (1) … un bref résumé de sa vie, de ses convictions et de son oeuvre avant de se lancer dans ce roman dédié au père de l'auteur « maître maçon, grade 33 » et à tous les francs-maçons cubain (2) … le grade 33 étant le plus haut grade de la hiérarchie maçonnique.

Leonardo Padura nous plonge dans l'Histoire de Cuba …
Encore dépendante de la couronne espagnole, où règne le pouvoir de dignitaires, maîtres esclavagistes, avec José Maria Heredia, le poète qui se réclamait cubain …
Puis avec son fils Jose de Jesus Heredia, qui espérait négocier contre espèces sonnantes et trébuchantes de quoi survivre dans une société gangrenée où la fièvre du pouvoir, les désirs de gloire et la soif de transcendance ont engendré la trahison des idéaux et des causes les plus justes …
Et le Cuba d'aujourd'hui avec Fernando Terry, un étudiant poète à ces heures, écrivant une thèse sur le poète.

Leonardo Padura nous décrit la franc-maçonnerie cubaine au cours des derniers siècles …
Les trois intervenants nous permettent de côtoyer ce monde parallèle avec son cérémonial, ses rites et ses règles et ainsi de satisfaire notre curiosité sur cette institution qui cultive le mystère.

Nous faisons le tour de nos anciennes aspirations avec … le rêve des « Merles Moqueurs » qui est passé sous « le rouleau compresseur qui s'appelle la vie réelle ».
Nous n'oublions pas la fâcheuse tendance qu'a le pouvoir de transformer les meneurs de noble cause en des dictateurs attachés aux rôles qu'ils se sont attribués … et s'accrochant au piédestal sur lequel ils se sont hissés.
Nous frôlons l'histoire de la création de l'identité d'un peuple colonisé qui cherche à se construire sa propre identité.

C'est passionnant mais la lecture du roman est ardue, le mélange des trois narrations s'amuse à nous perdre dans le cours de l'Histoire, les espaces séparant les différents épisodes sont rétrécis.
C'est une vraie leçon d'Histoire mais les informations reçues nécessitent une grande concentration … on en sort un peu plus instruit … on a pris beaucoup de plaisir de traîner dans l'atmosphère de la Havane … ses odeurs, ses bruits, sa décrépitude et son éternelle joie de vivre.

(1)
José María Heredia est un poète cubain, né à Santiago de Cuba en 1803 et décédé à Toluca (Mexique) en 1839.
C'était le cousin germain de José Maria de Heredia lequel naîtra quelques années après sa mort dans une plantation de café près de Santiago...
José María Heredia y Campuzano était aussi poète, mais alors que son cousin vivant en France fut connu pour un unique recueil :"Les trophées", il ecrivit une oeuvre poetique et patriotique plus diverse..
La branche familiale des Heredia provient de Saint Domingue (Haïti actuelle), à cette époque l'île était espagnole donc tout naturellement José Maria Heredia y Campuzano l'était aussi, mais il le refusa, s'estimant Cubain et le revendiquant dans ses actes politiques jusqu'à devenir un porte drapeau de l'Indépendantisme. Ce qui lui valut l'exil.

(2)
Créée officiellement en 1859, la Grande loge cubaine a vécu une cohabitation délicate avec le colonisateur espagnol avant d'entrer dans une période faste après l'indépendance, au tournant du XXe siècle. Elle a compté jusqu'à plus de 30.000 adeptes dans les années 1950.
Mais peu après sa prise du pouvoir, le régime castriste s'est attaqué à toutes les croyances et, en 1961, a nationalisé la plupart de les propriétés de la Grande loge, dont une partie de son siège central, un bâtiment de 11 étages sis en plein centre de la Havane.
Etre franc-maçon dans les années 1960 "était un péché", se remémore Juan Antonio Velez, un métis de 90 ans, dont 55 passés au sein de la loge havanaise.
L'historien Eduardo Torres-Cuevas, directeur de la Bibliothèque nationale et auteur d'un ouvrage sur la maçonnerie cubaine, explique que contrairement à d'autres pays Cuba n'a pas interdit les pratiques des croyants, francs-maçons ou "abakuas" (confrérie secrète afro-cubaine).
Mais les francs-maçons étaient considérés comme suspects et donc exclus des arcanes de l'Etat, alors employeur quasi-exclusif des Cubains, explique-t-il.
"Beaucoup de frères ont dû abandonner la franc-maçonnerie, ils étaient angoissés car ils ne pouvaient pas travailler", confirme M. Velez en faisant pivoter sa chevalière franc-maçonnique en or sur son doigt.
Refusé de toutes parts, M. Velez raconte avoir été obligé de travailler dans une plantation de café avant de pouvoir, grâce à la médiation d'un ami franc-maçon, se reconvertir comme menuisier dans un petit hôtel au début des années 1970.
De nombreux intellectuels et membres de la hiérarchie franc-maçonne quittent alors le pays ou l'obédience, faisant passer les effectifs de la loge de 34.000 membres avant la révolution à 19.500 à la fin des années 1980.
En 1991, la tempête s'apaise finalement et l'Etat normalise sa relation avec les francs-maçons, les catholiques et les protestants, ainsi qu'avec les adeptes des rites afro-cubains, majoritaires à Cuba.
Une détente qui provoque un nouveau boom des adhésions à la Grande loge. M. Cuesta raconte même avoir assisté à l'adhésion de militaires et militants "durs" du Parti communiste cubain (PCC).
Aujourd'hui, sont recensés 27.800 "frères", généralement des hommes ayant dépassé les 40 ans, dans 321 loges à travers le pays.
Toujours tenues à l'écart, les femmes se consolent depuis 1936 avec une loge "para-maçonnique" dénommée "Les filles de l'Acacia".
Aux antipodes du culte du secret souvent constaté dans les obédiences occidentales, l'appartenance à la franc-maçonnerie s'assume au grand jour sur l'île caribéenne.
Accordée comme ailleurs par cooptation, elle confère une certaine valeur éthique et morale à ses membres, mais ne garantit aucunement la réussite sociale.
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"Le palmier et l'étoile" est un roman au charme subtil, qui vous séduit doucement, presque à votre insu. Leonardo Padura y déroule son intrigue pas à pas, en prenant tout son temps. C'est qu'il en faut, de la minutie et de la patience, pour enchevêtrer comme il le fait époques et événements, tout en gardant la maîtrise de l'intrigue.

Fernando Terry revient à Cuba après dix-huit ans d'exil en Espagne. Cet ancien professeur de littérature a dû quitter son île natale au milieu des années 70 après son renvoi de l'université, pour avoir soi-disant favorisé la tentative d'immigration d'un de ses amis. Son retour, autorisé pour une durée limitée, est motivé par l'espoir de retrouver le mystérieux manuscrit du poète José Maria de Heredia, sujet de sa thèse. A cette occasion, il reprend contact avec Les Merles moqueurs, groupe constitué par ses amis de jeunesse, liés entre autres par un amour commun de la poésie, amputé de Victor et d'Enrique, tous deux disparus dans des circonstances dramatiques.

Il renoue aussi avec la belle Delfina, veuve de Victor, dont il a toujours été épris.

Ces retrouvailles sont teintées d'amertume et de ressentiment : Fernando est persuadé que les Merles Moqueurs comptent un traître qui en le dénonçant vingt ans plus tôt aux autorités, fut à l'origine de son exil forcé.

L'aventure que constitue la quête du manuscrit perdu, et les tâtonnements mesquins et maladroits de Fernando à la recherche du supposé traître, sont entrecoupés de la transcription de l'autobiographie fictive, solidement documentée, de José Maria de Heredia. Nous découvrons ainsi l'histoire d'un autre exil, celui auquel fut condamné le poète pour avoir participé au premier mouvement indépendantiste cubain, à une époque où l'île était encore sous tutelle espagnole, et où la plupart des fortunes s'étaient bâties sur le trafic et l'exploitation d'esclaves.

Un troisième récit, enfin, vient encore enrichir la densité de ce texte aux multiples points de vue. Il y évoque le dilemme auquel doit faire face le fils de José Maria de Heredia : échapper à sa grande précarité financière en vendant le manuscrit paternel, ou le confier à la postérité en le plaçant entre de bonnes mains...

"Le palmier et l'étoile" est un roman foisonnant, au cours duquel se répondent les correspondances entre les destins respectifs de Fernando et d'Heredia, comme des échos traversant les âges, les similitudes entre les existences des deux hommes donnant le sentiment que l'histoire -et L Histoire- hoquettent. Des loges maçonniques aux maisons closes de la Havane du début du XIXème siècle, des hivers glaciaux de Boston à la torpeur caniculaire des étés à Matanzas, lieu de villégiature des riches cubains, Leonardo Padura nous entraîne au fil d'une épopée mélancolique, subtilement envoûtante. Ponctuée de trahisons et de passions, d'amitiés, d'intrigues politiques et de coups du sort, elle est aussi placée sous le signe de la poésie, maîtresse qui se révèle tour à tour capricieuse et consolatrice.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Celui-ci est le premier livre de l'auteur Padura sans l'inspecteur Mario Conde, l'ineffable Mario Conde.
C'est un roman complexe, polyphonique qui va notamment nous narrer la vie du poète cubain Jose Maria Heredia (1803-1839), le premier poète romantique américain, connu aussi comme « le chantre du Niagara ».
A ne pas confondre avec Jose Maria de Heredia (1842-1905), un autre poète cubain et cousin du premier.
Il y a 3 piliers narratifs dans ce livre : la biographie du poète mort si jeune de tuberculose aux USA, l'histoire de son fils Jose de Jesus Heredia et enfin l'histoire du poète fictif moderne, Fernando Terry.
C'est un ouvrage sans chapitres, mais des paragraphes qui vont s'espacer de façon plus marquée quand nous changeons d'époque ou de personnages. C'est assez réussi comme agencement du texte car le lecteur ne perd pas facilement le fil conducteur.
La narration démarre par l'histoire de Fernando Terry qui doit fuir Cuba. Car on l'accuse de ne pas avoir dénoncé son ami Enrique qui voulait s'enfuir.
Terry menait une vie agréable à La Havane où, après des études de lettres, il occupait une charge universitaire honorable. Pendant ses études et avec plusieurs autres camarades, ils avaient fondé un groupe très soudé autour de la littérature et de la poésie, groupe qu'ils avaient baptisé Les Sournois (« Los Socarrones » traduit dans la version française par « Les Merles Chanteurs »…?). Alors que Enrique, membre du groupe avait l'intention de fuir Cuba, Fernando Terry est accusé de ne pas avoir dénoncé cette intention de fuite à la police; du coup on lui supprime sa charge. En définitive, il est amené à fuir l'île. Il le fera à partir du port de Mariel, comme les 125 000 autres cubains partis en 1980; on les surnommait « los marielitos ».
Dix huit années après Terry demande l'autorisation de revenir pour essayer de récupérer des mémoires De Heredia et en même temps d'affronter ses anciens camarades afin de savoir qui l'avait trahi.
Jose Maria Heredia avait écrit ses mémoires pour un fils naturel qu'il n'avait pas connu, fruit de ses amours de jeunesse avec Lola Junco, une beauté de l'époque. Il avait fui l'île à cause de ses idées indépendantistes qui déplaisaient à la couronne espagnole, mais aussi à cause de ses idées anti esclavagistes et de ses aspirations de démocratie.
Après un passage mouvementé au Mexique où il s'est marié, il a terminé son exil aux USA où il est décédé. Quand il a su qu'il était malade et condamné, il a demandé une autorisation de retour à Cuba afin de dire adieu aux siens; un permis de 4 mois lui a été accordé toutefois à condition qu'il se rétracte publiquement de ses idées politiques.
J'ai trouvé qu'il y avait certaines similitudes entre Fernando Terry et Heredia : tous les deux poètes, tous les deux doivent fuir Cuba dans des conditions dramatiques, tous les deux seront trahis, les deux aimeront des femmes qui épouseront d'autres hommes et tous les deux ne pourront revenir au sol natal que très peu de temps. La grande différence entre les deux hommes tient à l'engagement politique De Heredia alors que Terry, bien que « marielito », ne proférera aucune critique contre le régime castriste (prudence ou auto-censure de l'auteur?). Seulement en toile de fond, on perçoit quelques critiques sur le contrôle exercé envers les élites intellectuelles par ce régime , mais sans diatribes sur l'orthodoxie idéologique, les abus de pouvoir, les chantages en tout genre.
Et Fernando Terry et Leonardo Padura ont aussi des points communs mais une différence fondamentale : Terry a fui l'île et Padura est resté. Lorsque Terry affronte ses anciens amis, un par un, l'écrivain Padura se positionne parmi ceux qui ont choisi de rester, même si cette position oblige à une auto censure modérée dans la critique, voire à un silence.

Il y a dans le livre plusieurs sujets de réflexion qui se prêteraient à débats.

Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Avec une belle écriture, dense, une construction captivante, le roman de Léonardo Padura nous entraîne dans 3 vies parallèles. Celle de Fernando, qui a écrit une thèse sur le poète José Maria Heredia, et est autorisé à séjourner un mois dans l'île pour retrouver un manuscrit autobiographique du poète, il espère profiter de ce séjour pour savoir qui l'a dénoncé, l'obligeant à un exil forcé depuis mai 1980. Celle du poète du 19 ème siècle, de son engagement indépendantiste, de son exil, de son amour pour sa patrie et celle de son fils, franc-maçon qui vers 1920 est en possession du manuscrit. Ce livre nous parle merveilleusement d'exil, de dictature, de l'esclavage, des racines, et de poésie.
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Ces trois voix : celle, contemporaine, de l'éternel intello havanais et de sa bande de copains "les merles moqueurs", celle du poète romantique, Jose Maria Heredia et celle de José de Jésus Heredia, qui doit transmettre les dernières volontés de son père, m'ont permis de comprendre toute une partie de l'histoire de la littérature cubaine mais aussi de la franc-maçonnerie.
Ce roman politique sur l'exil et la trahison m'a fait réfléchir au sort de bien des écrivains des Caraïbes mais aussi à la force de l'amitié.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Bien que j'aie mis des années à le découvrir, je suis maintenant sûr que l'odeur de La Havane fait toute sa magie. Qui connaît la ville doit admettre qu'elle possède une lumière qui lui est propre, dense et légère à la fois, et une couleur exubérante qui la différencient de mille autres villes du monde. Mais seule son odeur est capable de lui donner cet esprit incomparable qui rend son souvenir si vivace. Car l'odeur de La Havane n'est ni plus agréable ni pire qu'une autre, elle n'est ni parfumée ni fétide, et, surtout, elle n'est pas pure: elle s'élabore à partir du mélange fébrile suintant d'une ville chaotique et hallucinante.
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Mais la vallée du Yumuri qui offre au voyageur un prodige à l'exacte échelle humaine, dessinée avec une palette si chaude et colorée, peuplée de majestueux palmiers royaux, de rivières paisibles, de doux champs de canne à sucre, et la vue sublime sur la ville de Matanzas, privilégiée par le hasard géographique de sa vaste baie, furent un cadeau et à la fois une malédiction, car dès le premier instant, je tombai éperdument amoureux de ce paysage dont je décrétai qu'il m'appartiendrai à jamais et dont l'évocation constante me serait si douloureuse durant les années de mon exil, vécu dans le froid et la nostalgie.
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Lentement nous accostâmes dans la baie, à l'endroit même où avait levé l'ancre du navire qui avait emmené Varela si loin de Cuba. Depuis le pont, je vis la vieille Alameda de Paula où je m'étais si souvent promené avec mes amis, la Place d'Armes, le séminaire de San Carlos, le nouveau Paseo del Prado, et alors, comme une douce étreinte, pour me prévenir que j'étais arrivé chez moi, me parvint cette odeur métisse et si propre à la ville que seulement en cet instant je pus reconnaître dans sa singularité douloureuse et incomparable.
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Tandis que je me remémore mon existence, ces deux années passées à Cuba, épanoui et insouciant, fébrile et luxurieux, me semblent avoir été vécues par un étranger que je reconnais à peine. J'avais quinze ans, je comblais mon corps de plaisir et j'abreuvais mon esprit de liberté, rien ne me torturait et je crus être l'homme le plus heureux de la terre. Mais il est bien connu qu'un poète n'a jamais le droit de jouir pleinement de son sort.
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Nous aurons ce que nous serons capables d'avoir, me dit-il, et ce que nous mériterons d'avoir. Si nous parvenons à être libres, il faut que ce soit grâce à nous, pour que la liberté ait sa vraie valeur et que nous l'appréciions à cette juste valeur. Si nous continuons à être des esclaves, que ce soit par la faute de notre propre incapacité à secouer le joug de la tyrannie.
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