AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'homme qui aimait les chiens (164)

Assis sur le sable, le dos appuyé au tronc d'un casuarina, j'allumai une cigarette et ferrmai les yeux. Dans une heure le soleil se coucherait, mais comme cela devenait habituel dans ma vie, je n'éprouvais aucune impatience et n'avais aucune expectative. Ou plutôt je n'avais presque rien : et presque sans le presque ! Tout ce qui m'intéressait à ce moment-là, c'était le plaisir de voir arriver le crépuscule, ce cadeau de l'instant fabuleux où le soleil s'approche de la mer argentée du golfe et dessine un sillage de feu à sa surface. Au mois de mars, avec la plage pratiquement déserte, la promesse de cette vision m'apportait une sorte de sérénité, un état proche de l'équilibre qui me réconfortait et me permettait de croire encore à l'existence palpable d'un petit bonheur, fait à la mesure de mes maigres ambitions.
Commenter  J’apprécie          420
Pet-être avait-il déjà à l'époque tendance à se replier sur lui-même , car ses meillers amis ne furent pas ses camarades de d'école ou ses partenaires de sport, mais les deux chiens que son grand-père maternel lui avait offerts en constatant l'attirance de l'enfant pour ces bêtes. Santiago et Cuba, les deux bêtes qui devaient leur noms à la nostalgie du grand-père enrichi en Amérique, étaient arrivés tout bébés de Cantabrie, et Ramòn les adorait. Le dimanche , après la messe, et les après-midi où il rentrait de bonne heure de l'école, l'enfant avait l'habitude de se promener au-delà des limites de la ville, en compagnie des deux labradors, avec lesquels il partageait gâteaux, longues courses et goût pour le silence.
Commenter  J’apprécie          310
C'était le temps où les morts souriaient
Heureux d'avoir enfin trouvé le repos...

Anna Akhmatova, Requiem
Commenter  J’apprécie          306
Trotski en caressant Azteka :

"Sieva lui parle en français, à la cuisine on lui parle espagnol, et moi je lui parle russe expliqua le vieillard. Et il comprend tout le monde. L'intelligence des chiens est un mystère pour les humains. Souvent, je me dis qu'ils sont intellectuellement très supérieurs à nous parce qu'ils ont la capacité de nous comprendre, même en plusieurs langues, et c'est nous qui n'avons pas l'intelligence pour capter leur langage.
- Je crois que vous avez raison ... Sieva dit que vous avez toujours eu des chiens.
- Staline m'a ôté beaucoup de choses, y compris la possibilité d'avoir des chiens. Quand j'ai été expulsé de Moscou, j'ai dû en laisser deux et quand j'ai été exilé, ils ont voulu que je parte sans ma chienne préférée, la seule que j'avais pu emmener à Alma-Ata. Mais Maya a vécu avec nous en Turquie et c'est là que nous l'avons enterrée. C'est avec elle que Sieva a appris à aimer les chiens. C'est vrai, moi j'ai toujours aimé les chiens. Ils ont une bonté et une capacité de fidélité supérieures à celles de bien des hommes.


"
Commenter  J’apprécie          290
-" Pour l'art, la liberté est sacrée, elle est son unique salut. En matière d'art, quand on dit que tout est permis, cela doit être TOUT ", conclut-il.
Commenter  J’apprécie          280
Mais il ne put éviter que l’allusion à la guerre et le départ imminent de Kotov ne ravivent en lui le sentiment encore profond qui le rattachait à sa guerre, à sa patrie, à ses amours. Seule la conscience que rien de tout cela ne lui appartenait plus et que c’était irrémédiable, et la fierté de savoir qu’il faisait à présent parti d’un petit groupe sélectionné, au cœur du combat pour l’avenir du socialisme, l’empêchèrent de vaciller. Il vivait pour la foi, l’obéissance et la haine. Rien du reste n’existait si on ne le lui en donnait pas l’ordre.
Commenter  J’apprécie          250
Je laissai éclater tout le ressentiment que j’éprouvais à l’égard de mes parents qui l’avaient si cruellement puni et, tout en parlant, je me rendis compte que j’avais été si obtus que jusqu’à cet instant précis, alors que je confiais à cet homme, presque un inconnu, des détails et des sentiments que je n’avais révélés à personne, même pas à ma femme, j’avais concentré mon amertume sur l’attitude de mes parents, parce que en réalité, je m’étais caché la véritable origine de ce qui était arrivé : la persistance d’une homophobie institutionnalisée, l’ampleur du fondamentalisme idéologique qui rejetait et réprimait toute différence et s’acharnait sur les plus vulnérables, ceux qui ne se conformaient pas aux canons de l’orthodoxie.
Commenter  J’apprécie          250
Puis il s'éloigna dans un coin, suivi de Maya (sa chienne), et s'efforça de chasser de son esprit les paroles que Piatakov lui avait dites, à la fin de cette sordide réunion du Comité central, en 1926, quand Staline, avec l'appui de Boukharine, avait obtenu son expulsion du Politburo et que Lev Davidovitch l'avait accusé devant les camarades d'être devenu le fossoyeur de la Révolution. En sortant, le rouquin Piatakov lui avait dit, en lui parlant à l'oreille selon son habitude : "Pourquoi, mais enfin pourquoi as-tu fait ça?... Il ne te pardonnera jamais cette offense! Il te la fera payer jusqu'à la troisième ou quatrième génération". Serait-ce possible que la haine politique de Staline parvienne à affecter ces jeunes gens qui représentent le meilleur, non seulement de la Révolution, mais de la vie ? se demanda-t-il. Sa bassesse atteindrait-elle Sérioja, lui qui avait appris à lire et à compter à la petite Svetlana Stalina ? Et il fut obligé de répondre que la haine était une maladie imparable tandis qu'il caressait la tête de sa chienne et contemplait pour la dernières fois - il le pressentait dans for intérieur - la ville où trente ans auparavant, il avait épousé pour toujours la Révolution.
Commenter  J’apprécie          255
Dany proposa aussi de venir me seconder auprès d'Ana, mais je refusai son offre, car parmi les rares choses qui ne font qu'augmenter si on les partage, il y a la douleur et la misère.
Commenter  J’apprécie          250
Lev Davidovitch en déduisit que s'il avait souvent eu des doutes quant à la fidélité de ses amis, il pouvait être certain de la constance de ses ennemis, de quelque bord qu'ils fussent.
Commenter  J’apprécie          220






    Lecteurs (1620) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3177 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}