Mauvaises nouvelles du front

Je me souviens d'avoir lu des nouvelles de Hugues Pagan et d'avoir apprécié son écriture rocailleuse, à la fois lyrique et argotique, très imagée et suggestive, et ses personnages de flics cabossés, sur le fil, à la fois « border-line » et terriblement lucides.
Je viens de réécouter avec un immense plaisir quelques unes des nouvelles de Mauvaises nouvelles du front grâce à un podcast de l'excellente émission « Fictions / Samedi noir » de Blandine Masson, sur France Culture…

Je partage les liens vers les superbes adaptations radiophoniques de "Et pour finir", "Wabash blues, "Ostende" et "on ferme au noir" :
https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/mauvaises-nouvelles-du-front-de-hugues-pagan-12-et-pour-finir-et-wabash-blues

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/mauvaises-nouvelles-du-front-de-hugues-pagan-22-ostende-et-ferme-au-noir

De belles ambiances très jazzy et série noire…
Des personnages convaincants auxquels je me suis attachée…
Une écriture proche et empathique…

Un régal !

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#lesglosesdelapiratedespal

Comme son nom l'indique il s'agit d'une dizaine de nouvelles écrites sur 30 ans. Leur trait commun, outre un excellent écrivain à la baguette : une ambiance fin de vie d'un flic qui en a trop vu, pour qui les uns ou les autres ou lui-même importent peu désormais. Un peu « vivons malheureux en attendant la mort », à peine consterné par la bêtise pathétique d'un supérieur abruti ou par des bleus/CRS non moins décérébrés, bien qu'il ressente parfois une once de tendresse pour cette valetaille policière.
Il y a dans sa vie quelques attaches : un chat, une voiture aussi usée que son proprio, une belle qui s'arrête pour une nuit, intriguée par ce flic atypique, absent comme s'il était déjà mort, à survivre, avec un air de blues ou de jazz entre les oreilles, dans un appartement lilliputien qui tangue lorsque passent les trains. Et, surprise, on y trouve même du fantastique et du surréalisme, comme l'apparition d'un certain Shatan ou la disparition d'un dromadaire mort.
Pagan évoque en postface des nouvelles écrites ici et là pour boucher un trou quelque part, pour une commande, et pourtant on y trouve des phrases magnifiques. Bref, d'excellentes nouvelles du front.