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Comment passer ses vacances dans un ascenseur ?
Comment survivre à l'ennui au boulot ?
Comment faire face au désespoir de la vie en solitaire ?
Comment faire semblant de s'intégrer à la vie sociale en privilégiant sa vie intérieure ?
Ce roman vous en montrera tous les trucs !

Le narrateur, 25 ans, rebelle à toute forme de servitude intellectuelle et sociale, mène une vie apparemment sans histoire, bien gentille, bien dans le rang... Eh bien, si on s'imaginait ce qu'il se passe dans sa tête, tout le monde tomberait des nues, à commencer par ses voisins de palier, en passant par ses collègues et ses amis (oh, le passage sur les anciens amis... !).
Il a une imagination débordante, car pour lui, seule la fiction peut le sauver de la négativité ambiante. Et nous assistons, interloqués, à ses délires à chaque minute de sa vie, y compris à ses idées de suicide, qu'il ne mettra jamais en pratique. Délires qui sont de belles métaphores d'ailleurs, comme ce requin qui a élu domicile dans son corps et qui le bouffe de l'intérieur.

C'est marrant, c'est même glaçant à certains moments, mais heureusement que c'est court. Car cet hurluberlu nous mène tellement en bateau qu'on se noierait vite dans l'océan de ses élucubrations déjantées.
A moins que...un psychiatre ne se mette à analyser le foisonnement de ses constructions imagées ou imaginaires...Là, il y aurait peut-être de belles découvertes sur le cerveau d'un être humain proche de l'implosion.
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« le radio-réveil s'allume deux minutes avant le journal du matin. C'est une vieille habitude, cela me laisse le temps de m'asseoir sur le bord de mon lit, d'ouvrir le tiroir de ma table de nuit et d'en sortir le 357 Magnum chargé que j'ai soigneusement préparé la veille avant de m'endormir. Je laisse tomber un comprimé d'aspirine effervescent dans le verre d'eau posé près de ma lampe de chevet. le comprimé se dilue dans un frétillement de bulles ; je vide la moitié du verre en une seule gorgée. Je mets le canon argenté du revolver dans ma bouche et j'appuie sur la détente. Ma tête explose ; des dizaines de petits morceaux d'os s'incrustent dans les murs du papier peint bleu sombre constellé d'étoiles que j'ai posé l'été dernier ; un bout de mon hypophyse atterrit dans le verre ; le sang nettoie ma chambre d'une propreté rouge. Quitte à perdre quelques minutes de sommeil, je préfère me tuer avant les informations. Après, ça va mieux. »

Le ton est donné, il va falloir s'y faire et…. Pas besoin de pistolet sur la tempe pour apprécier.
IL, puisqu'il n'a même pas de nom, anonyme chez les anonymes, vit seul dans un appartement aseptisé qu'il « retapisse » à sa façon ….. « J'ai toujours la même surprise en m'apercevant qu'il n'y a personne pour m'aimer et me trahir
« Il y a des anniversaires de mariage et de rencontre amoureuse : c'est charmant ces cadeaux, ce gâteau. Il y a aussi des anniversaires quotidiens de célibat : c'est charmant ces riens, ce rien. »

Son travail lambda ne lui procure aucun plaisir : « Je m'emballe dans mon costume de travail. La cravate est le ruban du paquet cadeau que j'offre chaque jour au capitalisme mondial. C'est très frustrant car je suis un cadeau que personne ne déballe »
Nous avons droit à une réflexion sur l'eugénisme industriel concernant le carrelage. Moi qui n'avais jamais envisagé la chose, je vais surveiller le carreleur lorsqu'il viendra poser la faïence dans ma nouvelle salle de bains ! Il faut ABSOLUMENT faire quelque chose !!!!
La complainte du grille-pain, la théorie sur la terre ronde, y aviez-vous pensé…… LUI, oui.

Lorsque vous allez aux toilettes, vous pouvez avoir une conversation avec vous-même tranquillement. LUI, non, les siennes sont hantées et il écoute Clinton préparant ses discours
« le pantalon baissé, j'ai bien été obligé de l'admettre le personne qui parle à l'autre bout du tuyau, c'est le président des Etats-Unis. »

Son toubib lui découvre une maladie, ou plutôt, un parasite interne. Un grand requin blanc l'habite, cause de ses vives douleurs. Pensez, lorsqu'il bouge, l'aileron, les grosses dents…. Lui touillent les intestins !
Pour la médicamentation, ça se déguste !!

Et les morceaux de bravoure publicitaire qui ponctuent certains chapitres : un régal

Ce bouquin est de la dynamite en page, de la poésie en absurdité !

Sous de belles phrases, de bons mots, Martin Page parle de la solitude du travailleur trentenaire, solitaire dans une société dirigée par l'apparence, du stress…. Mais IL a un jardin secret et quel jardin, ainsi qu'un orchestre de musiciens mexicains, quoi de plus normal !!!
J'ai vraiment adoré le ton pince-sans-rire, les bons mots, les phrases où l'absurde se dispute à la poésie.
En nous parlant de phantasmes de tentatives de suicide, Martin Page nous montre son comparse essayant, à tout prix, de vivre, de survivre dans ce monde de requins (ils ne sont pas qu'à l'intérieur de LUI). Et si le plus dangereux n'était pas de se suicider mais d'essayer de vivre en société ?
Je vais acheter d'autres ouvrages de cet auteur, j'adore cet humour sarcastique.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Si vous ne savez pas quoi faire de vos journées, et si la vie vous parait terne et sans intérêt, vous pouvez suivre l'exemple du héros (ou anti-héros, plutôt !) de ce roman et tenter de mettre fin à vos jours.

Mais attention ! Se suicider n'est pas aussi simple que l'on croit et peut même devenir une occupation très prenante : entre la mise au point de la chaise électrique, le dosage du cocktail d'anti-dépresseurs, les mines anti-personnel à cacher sous les carreaux de la salle de bain, les différentes façons de réussir une bonne noyade ou une pendaison, cela prend du temps, et même toutes les journées et une bonne partie des nuits...

Moi qui aime pourtant vraiment l'humour au second degré et les histoires un peu (beaucoup) déjantées, je n'ai pas du tout accroché à celle-ci. le début m'a certes bien amusée, mais l'accumulation m'a vite lassée... Et puis, même si on sait que c'est de l'humour noir, ce pauvre homme m'a fait pitié et la critique de la société que l'on comprend à travers ses actes m'a fait réfléchir. Car tout y est : le chômage, la solitude, le stress et l'anonymat, l'incapacité à communiquer... et c'est absolument navrant, car si vrai... Ce pauvre type a besoin d'un bon psy et vite, et après quelques pages, je n'ai plus osé rire de lui...

Voilà donc une énorme déception pour un roman dont j'attendais beaucoup de plaisir... Dommage !

De plus, je n'ai pas du tout, mais pas du tout compris ce que Clinton venait faire dans l'histoire, peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne ? L'histoire du requin qui le dévore de l'intérieur m'a, elle, fait penser au roman Et dormir comme un requin dans l'ombre, de Steven Hall, un livre étrange, totalement déjanté et dérangeant, mais que j'avais adoré...

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Envie d'un petit livre drôle et décalé pour l'été ? Je vous suggère de passer Une parfaite journée parfaite (titre inspiré de la chanson de Lou Reed, A perfect day) avec le narrateur dépressif de Martin Page. Sourires garantis !

Cet homme, dont on ne sait pas grand-chose à part qu'il a la cinquantaine et vit seul, nous décrit sa vie – d'une triste banalité – avec un humour noir décapant que j'adore. Attention, il ne se met aucune barrière et ce genre d'humour peut sans doute heurter la sensibilité de certains. Ainsi, lorsqu'il se rend chez son médecin :

“- Vous voyez là ? dit-il en pointant une énorme forme dans mon corps.
- C'est un cancer ?
Ca m'aurait embêté d'avoir un cancer : un collègue venait de nous annoncer qu'il souffrait d'un cancer des poumons. Il y a une telle compétition que tout le monde aurait pensé que je le copiais. Cela aurait été très gênant, comme de s'apercevoir au bal costumé de fin d'année que quelqu'un d'autre a aussi eu l'idée de se déguiser en Batman.” (extrait p. 26)

Et encore, un passage qui fait mon bonheur :

“J'ai décidé d'arrêter de fumer. Cela est d'autant plus facile que je n'ai jamais commencé. Mais il est bien vu d'arrêter de fumer, car c'est le signe d'une grande volonté, d'une attention à sa santé et une preuve de respect à l'égard de son entourage, j'ai déclaré que j'arrêtais de fumer. La direction a félicité mon courage.
IL vaut mieux être un fumeur repenti ou repentant qu'un non-fumeur. Un non-fumeur, personne ne remarque son exploit de n'avoir jamais commencé, et il n'arrête pas de se plaindre de la fumée, il éternue, enfin, c'est un vrai rabat-joie. le fumeur qui veut arrêter est un héros.” (extrait p. 65)

Comme l'auteur s'est fendu d'une postface, je serais bien bête de ne pas citer son auto-analyse : “Une parfaite journée parfaite est un roman sur le désespoir mais aussi sur les mécanismes compensatoires à mettre en oeuvre pour ne pas sombrer : la création, l'humour et la musique.”

L'avis de : Cathulu (qui, je m'en suis rendue compte après-coup, a aussi repris l'explication de texte de l'auteur… les grands esprits paresseux se rencontrent ! ).

Du même auteur, j'avais déjà grandement apprécié son premier roman : Comment je suis devenu stupide.
Lien : http://www.tamaculture.com/i..
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Le nom était alléchant et la quatrième de couverture aussi avec son côté déjanté et atypique, mais mon cerveau ne doit pas être assez ouvert pour apprécier ce genre de livre.
Je n'ai pas apprécié la lecture et le fait qu'il n'y ai pas vraiment de début et de fin, mais qu'en plus tout soit décousu. C'est une gymnastique qui ne m'a pas plu et que je ne renouvellerais pas. Dommage d'extérieur ce livre me plaisait beaucoup.
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Un requin blanc dans le ventre qui le fait horriblement souffrir, un orchestre de Mexicains qu'il est le seul à voir, des cabines téléphoniques musicales qui « font office de bouteilles d'oxygène sur lesquelles je peux me précipiter quand je suffoque au milieu de la foule », des vacances passées dans un ascenseur, une marmotte qui l'emmène en balade à travers la ville… on peut dire que notre narrateur a toutes les excuses du monde de vouloir se suicider à peu près dix fois par jour !

Un peu désespéré notre narrateur ? Oui, certainement, mais un désespéré optimiste ! Parce que, malgré ses suicides à répétition, il lui reste quand même encore assez d'énergie pour avoir développé dans son appartement tout un jardin : des tomates, des fraises, un pommier dans la chambre, et même tout un lot de fleurs. Et quand ce désespéré optimiste pense à développer une nouvelle bombe, c'est bien sûr une bombe musicale. Sans compter, le terrorisme littéraire qu'il a mis en place !
(lire la suite ...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/une..
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L'auteur sait parfaitement mettre en scène les manies et les mesquineries de ses semblables. Maniant habilement l'humour noir, il réalise une sorte de conte cruel drolatique qui n'est pas sans rappeler l'Ecume des jours.
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a vie est dure, et le le narrateur s'en convainc tous les jours dès le lever où qu'une seule idée lui vient en tête et ne le lâche plus de toute la journée : se suicider. Pourquoi pas une belle décharge d'un 357 Magnum dès l'aube : "Quitte à perdre quelques minutes de sommeil, je préfère me tuer avant les informations. Après, ça va mieux..."...

Suite : Cliquez sur le lien ci-dessous !!!
Lien : http://bibliotheca.skynetblo..
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Je n'ai pas su lâcher ce livre de l'après-midi. J'ai eu un début difficile (il faut dire que le surréalisme n'est pas trop mon truc à la base). Mais une fois que j'ai compris ce qui se passait, la violence de la réalité m'a tellement foudroyé que je n'ai pas su lâcher l'histoire. Les mots... mon Dieu, Martin Page manie les mots avec talents et donne à son histoire une forme bluffante, arrive à mettre des mots sur des choses si difficilement explicable. Il manie l'humour noir avec brio dans un conte à la fois terriblement cruel et attendrissant.
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Pas mal.
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