Le soi-disant

La richesse de ce roman empêche d'en parler de manière exhaustive. Il faudra s'en tenir à quelques aspects, Ceux qui marquent davantage le lecteur que je suis.
Son urgence sans à-coups, l'écriture très claire et juste ne nous fait pas croire pour autant que le narrateur est un enfant. C'est un jeu en forme de conte. Et de comptes qui se règlent. Les images de ces parents effondrés faisaient la une des journaux de l'époque. Comme d'autres images d'immeubles qui se sont effondrés depuis, elles m'ont longtemps hanté. le va-et-vient perpétuel de l'histoire vue de l'intérieur enfantin et le rappel des événements qui tournoient dans le doute, né de la narration, se joue de la réalité. C'est plutôt une vérité qu'il s'agit de raconter. On se surprend à aimer la déroute de ce petit collégien... Mythomane ?

Romain, onze ans «moins des poussières», voit sa vie bouleversée le jour où son collège s'enflamme, emprisonnant de nombreux collégiens dont sa soeur.

Un trou dans son emploi du temps et sa fugue durant les jours qui suivent le drame font qu'il est soupçonné d'avoir une responsabilité dans cet incendie. Innocent et coupable à la fois au milieu des enquêtes policière, judiciaire et psychiatrique, il raconte…

Ecrit de façon échevelée, dans une langue éblouissante, ce récit qui évoque un fait divers qui marqua les années 70, l'incendie du collège Edouard-Pailleron, plonge le lecteur dans l'histoire de Romain, ce raconteur de bobards dont le discours est toujours mis en doute, et le quotidien truculent d'un quartier populaire parisien au début des années 70.