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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel bonheur, mes ami(e)s, quel bonheur que cette comédie de Marcel Pagnol ! Ce n'est pas facile comme partition : faire dans le burlesque, faire dans la farce, faire dans la bonne grosse caricature et en même temps, faire dans le sensible, dans le subtil, dans la nuance.

Eh bien croyez-moi si vous voulez, mais selon mes critères, Marcel Pagnol arrive à faire tout cela, et même mieux que cela. C'est probablement, la pièce que je préfère de la trilogie marseillaise, elle qui n'était au moment de sa création que le second volet d'un diptyque avec Marius et qui, plus tard, s'est enrichi d'un troisième pan avec César mais qui a, quant à lui, d'abord vu le jour au cinéma avant d'être monté sur les planches.

Oui, ici, c'est un vrai bonheur et si le début de la pièce rappelle beaucoup du burlesque qui plaisait tant dans Marius, l'auteur sait donner dans les actes II et III une épaisseur, une ampleur incroyable à ses deux personnages principaux. Ses deux personnages principaux qui sont, quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, César d'une part (ça, ça ne fait pas beaucoup discussion) mais aussi Panisse d'autre part.

En fait, tout du long de cette trilogie, on assiste aux péripéties d'un amour entre Marius et Fanny, avec ses vicissitudes mais finalement, ces deux-là ne renferment ni le comique, ni le tragique, ni vraiment le pathos, sauf à de rares instants.

Non, les deux personnages centraux, ceux qui nous font rire aux éclats ou qui nous émeuvent aux larmes, ce sont bien César et Panisse, magnifiquement campés au cinéma par Raimu et Charpin ; deux personnages touchants, bardés de défauts, bourrés de contradictions, capables d'élans de noblesse dont on ne les soupçonnerait pas et surtout, terriblement humains. Tout le talent de Pagnol est là, dans César et dans Panisse, et quel talent !

On comprend qu'il ait été tant admiré, et même tant copié, même par des auteurs eux-mêmes fort talentueux. Rien que dans Fanny, je vois au moins deux passages quasi-plagiés ultérieurement par deux monstres sacrés.

Vous voulez des exemples ? D'accord. Les Tontons Flingueurs, ça vous dit quelque chose ? Lorsque Michel Audiard fait dire à Bernard Blier : « Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. », ça ressemble énormément à la réplique De César à la scène 7 de l'acte II : « Et ensuite, je te saisis, je te secoue, je te piétine, et je te disperse aux quatre coins des Bouches-du-Rhône. »

Autre exemple, vous avez adoré Astérix en Corse et surtout le passage où René Goscinny fait dire à Carferrix et Sciencinfus : « — Je n'aime pas qu'on parle à ma soeur. — Mais… Mais elle ne m'intéresse pas votre soeur. Je voulais simplement… — Elle te plait pas ma soeur ? — Mais si, bien sûr, elle me plaît… — Ah, elle te plaît, ma soeur !!! Retenez-moi ou je le tue, lui et ses imbéciles ! », cela ressemble beaucoup à l'échange de la scène 9 du premier tableau de l'acte I entre César et Panisse : « — Il y a longtemps que ça dure, c'est une véritable conspiration ! Vous voulez tout savoir ? Vous ne saurez rien. — Je t'assure que, pour moi, je ne veux rien savoir du tout. — Tu ne veux rien savoir du tout ? — Je ne veux pas me mêler de tes affaires de famille. — C'est-à-dire qu'après une amitié de trente ans, tu te fous complètement de tout ce qui peut m'arriver ? »

(Au passage, je signale que ce passage de l'amitié de trente ans a été plagié une seconde fois par un autre duo comique, à savoir Jacques Chirac et Édouard Balladur, mais dans une mouture franchement inférieure à celle de Pagnol.)

Bref, il n'est pas nécessaire de noircir bien des pages pour vous persuader de l'influence qu'a exercé Marcel Pagnol et pour vous décrire l'étendue de l'héritage qu'il nous a légué.

Fanny commence exactement à la suite de Marius, au moment où l'on retrouve César complètement désemparé et irascible suite au départ de son fils Marius, de même que pour sa petite amie Fanny, qui se languit et se désespère de savoir son véritable amour parti pour deux ans sur les mers du sud à mesurer le fond des océans…

La bande de gais lurons que sont Panisse, Escartefigue et monsieur Brun tente bien par tous les moyens — discrets ou moins discrets — d'en savoir un peu plus sur le moral de leur acolyte César, de même que sur les états d'âme de Fanny. Tout ceci sans compter les humeurs assassines d'Honorine, la mère de Fanny, qui ressemble à une bouilloire sur le feu depuis qu'elle sait Marius disparu sachant qu'il fut quelquefois surpris au matin dans la chambre de sa fille. L'honneur, voyez-vous, l'honneur est sur la sellette…

Je vous laisse bien sûr découvrir par vous-même ce qu'il adviendra de cet honneur ou bien vous repaître du plaisir de relire cette pièce admirable dont l'adaptation cinématographique d'époque est très fidèle et peu constituer une excellente alternative.

Chapeau bas monsieur Pagnol, encore un carton plein, vous nous mettez fanny une fois de plus, mais c'est d'un tel plaisir de se prendre une fanny contre vous qu'on vous le pardonne bien volontiers. D'ailleurs, ceci n'est qu'un avis de fan, aussi profane que diaphane, qu'un simple coup d'éventail anglais suffit à disperser aux quatre coins des Bouches du Rhône, autant dire, pas grand-chose.
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Deuxième tome de la trilogie Marseillaise, indissociable de Marius et de César.

C'est (encore) un autre bijou de Marcel Pagnol, un bijou de tendresse, bienveillance et volupté.... C'est beau, c'est magnifique, c'est du Pagnol...

A lire et relire sans aucune modération...

Et comme le précise Cascasimir dans les commentaires, c'est d'une partie de cartes de ce tome qu'est issue la célèbre réplique de Cesar à Panisse : « tu me fends le coeur » ....
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A la suite de la répétition générale, Mr Franc-Nohain s'écrie, en 1931, dans l'"Écho de Paris" : "Encore ces histoires de Marseille !"
Pourtant le miracle marseillais, n'ayant pas tardé à opérer, ce dernier, tombé sous le charme, promet finalement un bel avenir au jeune auteur dramatique Marcel Pagnol.
"Fanny" est une pièce, en trois actes.
Elle a été représentée, pour la première fois, le 5 décembre 1931, sur la scène du théâtre de Paris.
Elle a été popularisée par une longue série de représentations, tant dans la capitale, qu'au cours de nombreuses tournées provinciales, mais aussi par son inoubliable adaptation au grand écran.
Elle est, aujourd'hui, aussi célèbre que "Marius", à laquelle elle fait suite, et que "César", dernier volet de la trilogie.
"Fanny", Comme "Marius", est une histoire très simple racontée avec sincérité.
Finalement abandonnée par Marius, Fanny, découvrant qu'elle est enceinte, épouse un brave homme qui accepte d'endosser la paternité d'un autre.
Sous l'apparente légèreté de la pièce se cache un véritable chef d'oeuvre.
C'est une pièce solide, admirablement construite.
Le talent de Marcel Pagnol est d'avoir su rendre cette histoire touchante tout en lui ayant conservé son pittoresque, son accent ensoleillé.
Rien n'y manque :
ni la "menterie" qui, ne trompant personne devient pure ingéniosité...
ni les "emportements", aussitôt suivis, comme le veut une antique sagesse, de revirements pacifiques...
ni l'impossibilité de se taire...
ni une certaine douceur humaine, si méridionale...
A la suite de la répétition générale, Pierre Brisson, critique dramatique, écrit dans "Le Temps" que Marcel Pagnol a du sang d'écrivain de Théâtre mêlé de jus de bouillabaisse !
Ce numéro exceptionnel de "La Petite Illustration" restitue la pièce dans sa première forme, articulée en trois actes, quatre tableaux, agrémentée de six photos, noir et blanc, d'époque et augmentée de deux pages de critiques et de commentaires.
Paru en 1934, il est aujourd'hui un des fleurons de la collection....
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Je continue à beaucoup aimer Pagnol.

Ce mélange d'humour et de tragique, de réaliste et de farfelu. Des scènes anodines deviennent des scènes de théatre, la vie quotidienne un spectacle, un drame . C'est que Marius a tranché :entre la mer et Fanny, il a choisi. Bien sûr, il a ainsi abandonné toute sa vie antérieure, et il a enlevé la raison d'être de son père. Et il y a d'autres problèmes. Fanny est l'histoire de ce petit monde mis devant le fait accompli, se débattant avec les conséquences du départ de Marius.

Ce qui me frappe le plus, ce sont les relations entre parents et enfants, même adultes. César n'arrive pas à concevoir le départ de Marius autrement que comme une trahison personnelle. Même marié, avec enfants, il serait resté habiter chez lui. Honorine, elle aussi, veut vivre dans la maison conjugale de Panisse et de Fanny. Les parents n'arrivent pas à lâcher leurs enfants ! de plus il ne s'agit pas de couples parentaux : il n'est jamais fait mention de la mère de Marius, et le père de Fanny est décedé bien avant le début de la trilogie. César est donc père et mère de Marius, Honorine est la seule parente de Fanny. Comme si ces géniteurs avaient produit leurs rejetons de façon asexuée, par bouture ou par scission. Mon enfant est un autre moi, que je dois garder près de moi.

Je me demande quel rôle l'histoire personnelle de Pagnol aura joué. Il semblait avoir une relation tout à fait fusionnelle avec sa mère, décedée quand il avait 15 ans. Au point de se brouiller avec son père quand celui-ci se remarie deux ans plus tard avec la gouvernante de ses enfants. Pagnol aura une vie amoureuse aventureuse. Cherchait il la mère dans ses amours ?

Quoi qu'il en soit, la vivacité des sentiments, le vigeur du verbe et le réalisme du cadre font de Fanny l'incontournable successeur de Marius.


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Dans ce deuxième volet de la trilogie de Pagnol, Fanny est dorénavant devenue Madame Panisse. Bien qu'elle n'en ai que 20 et lui la cinquantaine bien passée, elle a fait ici un mariage de raison et non un mariage d'amour car, à l'époque où se déroule l'histoire, à savoir dans les années '1930, il n'était pas bien vu qu'une jeune fille, de dix-huit ou vingt ans à peine, se retrouve enceinte et ce, sans père. On la considérait alors comme une "fille perdue" et elle faisait, par la même occasion, le déshonneur de toute sa famille. Certes, aujourd'hui, les choses ont bien changé et évolué (et heureusement d'ailleurs) mais là, le lecteur doit se replacer dans le contexte de l'époque et comprendre la réaction des différents personnages (en particulier la mère de Fanny, Honorine, sa tante Claudine mais surtout, Fanny elle-même qui accepte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas et qui aurait l'âge d'être son père avec le seul espoir que sa mère ne la répudie pas).

Une pièce en trois actes, remplie d'amour et d'émotion cette fois-ci, encore plus que dans le premier volet qui était plus basé sur l'humour, notamment lors des scènes au "bar de la marine" car ici, il est question d'un enfant et cela est une chose si sérieuse, un petit être si fragile qui n'a pas demandé à vivre mais qui est néanmoins, ici, et de toutes les façons imaginables, non pas un "bâtard" mais un enfant de l'amour, un sujet dont on ne peut pas prendre à la légère.

Une pièce émouvante donc, toujours aussi bien écrite, avec des passages très sérieux mais d'autres qui prêtent tout de même à sourire. A découvrir sans faute !
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J'ai fini "Marius". Avec plusieurs questions :
- pourquoi avoir attendu si tardivement pour lire cette oeuvre ?
- pourquoi n'avoir jamais vu le film avec Raimu ?
- mais surtout question fondamentale : pourquoi n'avoir emprunté que le tome 1 de cette trilogie ????
Bilan j'ai traîné hier mon mari à la bibliothèque en lui disant qu'une petite marche nous ferait du bien (8km AR quand même !). Et j'ai ramené "Fanny" et "César". Qu'il a porté (bin oui j'ai stratégiquement oublié mon sac.....)
.
J'ai enchaîné "Fanny" dans la foulée de la lecture de "Marius".
L'écriture de Pagnol est toujours aussi drôle, poignante, mais ce tome a un côté plus sombre. Plus lourd. On est moins dans la comédie.... Fanny est touchante...
J'ai hâte de m'embarquer dans le dernier tome.
Quand je l'aurai fini, hop ! visionnage des films. Avé l'assent ce sera mieux encore !
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Fanny est la suite de Marius et on y retrouve la vie de quartier du Vieux Port de Marseille. L'amoureux est parti, mais un enfant va naître et il faut gérer la situation.

"...tant que personne ne le sait, il n'y a pas de déshonneur ! Si on criait sur la place publique les fautes de tout le monde, on ne pourrait plus fréquenter personne !"

Que va-t-il advenir de Fanny et de son enfant ? Marius pourra-t-il revenir et sous quelles conditions ?

Une pièce de théâtre avec des personnages hauts en couleur, une histoire d'amour compliquée et toujours, en arrière plan, la vie marseillaise. On irait volontiers boire un verre dans le bar de César, le père de Marius, ou flâner dans le magasin de Panisse, maître-voilier du Vieux Port.

J'ai maintenant envie de visionner les adaptations cinématographiques de Marius et Fanny et de lire César, le troisième volet qui se situe vingt ans plus tard.

Avec cette lecture, on comprend aisément le succès de Marcel Pagnol et son appartenance aux "Immortels" à compter de 1946 !

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Quel plaisir de retrouver les personnages de cette saga familiale sur le port de Marseille et la plume de Marcel Pagnol.
Marius est parti courir les mers du sud et faire l'océanographe pendant que Fanny et César se morfondent. Elle a une petite mine Fanny, est-ce une grippette qui va vite lui passer ou est-ce plus lourd de conséquence ? le bébé qui va naître aura un père de substitution en la personne de Panisse et à sa plus grande joie. Mais gardez cela pour vous car cela ne doit pas se savoir, il est question de l'honneur de la famille car depuis la tante Zoé, l'honneur de la famille, il a fallu le reconstruire et cela prend bien une génération dans ces contrées et à cette époque.
Bon, je vous laisse car je n'ai pas que ça à faire, j'attaque César, le troisième volet de la trilogie.

Challenge Riquiqui 2022.
Lecture commune de février 2022 : les petits livres.
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Avec ce deuxième volet de la trilogie marseillaise de Pagnol, on sombre en pleine tragédie. le premier opus respirait la légèreté de cet amour entre Fanny et son Marius. Celui-ci ne revêt pas la même ambiance. Les choses se compliquent, outre la tristesse d'avoir perdu Marius, Fanny est confrontée à sa grossesse. Poussée par sa mère Honorine, elle accepte d'épouser Panisse, son ainé de trente ans, pour éviter le scandale et le déshonneur. La pièce est marquée par de nombreux passages forts en émotion, notamment les rapports entre César et son fils. Même si les moeurs ne sont plus les mêmes, je trouve que cette pièce entre dans la catégorie des classiques du genre, au même titre que Phèdre l'est dans la tragédie grecque. L'amour se situe au centre de l'oeuvre, thème intemporel qui se décline à travers les différentes relations qui lient les personnages.
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« Fanny », une comédie en trois actes et quatre tableaux qui fut donnée au théâtre de Paris, le 5 décembre 1931 ; puis éditée en.1932 chez Fasquelle.
Deuxième volume de « La trilogie marseillaise », un monument du patrimoine théâtral et cinématographique français : « Marius », « Fanny » « César », deux pièces de théâtre et un film, « César », plus tard adapté au théâtre…

Un mélo classique, finalement : Marius aime Fanny et Fanny aime Marius. Elle vend des coquillages sur l'étal de sa mère, lui sert au bistrot de son père, sur le port…
Très bien ! Sauf que Marius n'a pas su ( pu ?) résister à l'appel de la mer. Il est parti découvrir le monde et les océans sur La Malaisie, un navire océanographique …
Sans nouvelles de lui depuis deux mois, Fanny découvre qu'elle est enceinte de Marius. Pour sauver l'honneur, sa mère Honorine la pousse à épouser Panisse, le maître voilier veuf, riche et sans enfant . César lui-même, d'abord furieux, finit par se rendre aux arguments même de Fanny.
le bébé à peine né, Marius réapparaît, apparemment guéri de son « envie du loin » ; et qui prétend reprendre son bien : Fanny et leur fils Césariot …

Oui, je l'ai déjà signalé, un grand classique du mélo… sans grand intérêt s'il n'y avait ce ton et cette truculence. « Marius » nous avait offert la partie de cartes. Ici, on assiste à la partie de pétanque et à la remise à l'eau du Pitalugue, un bateau qui tient mieux la remise que la mer que Monsieur Brun vient d'acquérir…

Quelques bons sentiments, bien sûr. Mais j'en connaît qui sont toujours très émus quand César explique à son fils Marius qu'il doit partir et ne pas importuner Panisse, lui qui a recueilli Fanny et son fils, les sauvant ainsi du déshonneur…

Impossible de lire cette « trilogie marseillaise » sans entendre les voix de Raimu et de Pierre Fresnay… et celle d'Orane Demazis, même si le ton pleurnichard qu'elle adopte peut fatiguer.
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