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Marcel Pagnol - Marius - 1929 : Une des pièces les plus célèbre du répertoire français marquée à jamais par les acteurs qui l'ont incarnées à l'écran (Raimu, Pierre Fresnay, Orane Domazis). C'est une histoire banale en fait, celle d'un jeune homme partagé entre ses envies de voyages et l'amour qu'il porte à une petite vendeuse de coquillages. C'est cette dualité qui met en émoi leur quartier du vieux port de Marseille. Se joue alors un drame joyeux avec ses personnages truculents et excessifs mais en même temps tellement vrais et sensibles. On rit aux larmes en visualisant certaines scènes mais on pleure aussi car l'émotion est toujours là à fleur de lignes sous le débit des paroles et de l'accent provençal qu'on imagine très bien nous remplir l'oreille. "Marius" est un inégalable chef-d'oeuvre de la rue, évocation de l'amour pur et de l'amitié sans failles qu'on devrait avoir tous lu au moins une fois dans sa vie. Car cette pièce rend heureux, elle insuffle une énergie salutaire et débordante dans nos existences pas toujours amusantes. L'aurions-nous apprécié de la même façon si nous n'avions pas en tête la faconde de ceux qui l'ont incarné à l'écran ? Sans doute car ce texte qu'on pouvait qualifier d'une simplicité biblique renfermait en lui un bouquet d'émotions que les mots seuls pouvaient traduire avec talent. Marcel Pagnol sans faire de rimes fut un merveilleux poète de la vie, un conteur et un dialoguiste hors pair qui sut inventer des personnages immédiatement identifiables à une ville, à une région. On ne pouvait le nier, César dans l'imaginaire collectif était la représentation type du marseillais. Outre l'accent chantant tantôt moqueur, tantôt sérieux qu'on pouvait entendre dans le film, un langage imagé qui sentait bon la méditerranée, une certaine langueur pas du tout monotone et un toupet sans faille renforçaient l'image sympathique des habitants de cette belle ville française. Image bien écornée depuis que les téléréalités ont réussis à ridiculiser les marseillais aussi bien que les ch'tis d'ailleurs. Tout était délectable ici, de la fameuse partie de cartes qui érigeait la tricherie en art («tu me fends le coeur !!») aux répliques savoureuses toutes droites péchées dans les rades étouffants de la citée («Le jour où on fera danser les couillons tu ne seras pas à l'orchestre», «Il est tellement fainéant qu'il ne marche jamais au soleil pour ne pas avoir à tirer son ombre»). Pagnol avait le sens du populaire et non du populisme. Ses personnages n'étaient pas spécialement privilégiés mais ils vivaient des existences heureuses sans Netflix, sans portables et sans réseaux sociaux (Et oui c'était possible…). La gaieté était toujours là à fleur de peau même quand le désespoir et la tristesse venait saisir les protagonistes de la pièce qui vivaient alors les drames avec le masque grave des tragédiens antiques et le coeur des jeunes enfants qui ne pensent jamais que le mal peut durer. «Marius» menait au panthéon du théâtre et de l'écriture des personnages que chacun aurait pu rencontrer dans sa vie à condition d'être né soit même à l'ombre de la bonne mère. Panisse, Honorine, Monsieur Brun, le capitaine Escartefigue enrichissaient eux aussi un folklore qui entre la bouillabaisse, les santons et le pastis disposaient déjà de tous les marqueurs qui font qu'on aime en France une ville ou une région. Cette oeuvre n'est pas longue à lire mais elle dépasse en émotion bien des sagas régionales qui tentent en plusieurs volumes de nous faire rentrer de force dans une ambiance que leurs auteurs ne maitrisent pas toujours… beau à pleurer
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Marcel Pagnol en écrivant cette pièce ne se doutait peut-être pas de l'influence qu'elle aurait, ni de ce qu'elle représenterait bien des années plus tard à nos yeux nostalgiques. Elle est devenue, aussi en raison de son adaptation cinématographique, un référent culturel obligé pour qui s'intéresse un minimum à la ville de Marseille et aux Marseillais.

Bien sûr, cette ville de Marseille qu'il nous chante n'existe plus en tant que telle, bien sûr il y a de la grosse caricature, bien sûr ce n'est qu'une comédie, bien sûr le poids des années se fait sentir, bien sûr, bien sûr ; mais ça joue tellement juste, c'est tellement bien senti, c'est tellement affectueux, ça puise tellement son jus de la substance même des Marseillais, que " la trilogie marseillaise " dont c'est ici le premier opus, mérite amplement le statut de patrimoine régional (et national — et mondial même ! — dirait César qui parle sans parti pris) à préserver pour les générations futures.

La fameuse partie de carte d'anthologie en est le point d'orgue. On parle toujours de la verve de Raimu, mais la verve de Raimu, c'est la verve de Pagnol, qu'on ne l'oublie pas. Bref, un vrai petit bonheur régional comme chaque région devrait pouvoir nous en apporter, mais le problème, c'est que toutes les régions n'ont pas leur Maupassant ou leur Pagnol... Pour ceux qui aiment le régionalisme américain, et dans une période à peu près contemporaine, je crois que Marius est un peu une manière de Tortilla Flat à la française.

L'histoire : dans les années 1920, sur le vieux port de Marseille, Marius, le fils d'un cafetier, le truculent César, a des fourmis dans les jambes et rêve de s'embarquer pour un voyage autour du monde. La jeune et jolie Fanny en est amoureuse et l'on peut dire que la réciproque est vraie, aussi cherche-t-elle à le faire bisquer en lui faisant croire qu'elle acceptera les avances d'un riche commerçant qui pourrait être son père.

Les amourettes de leur progéniture respective sont sources d'émois chez César, père de Marius et Honorine, mère de Fanny. Des répliques savoureuses à gogo, tout l'esprit et la gouaille d'une époque, un vrai patrimoine français à ne surtout pas enterrer, mais, cela va sans dire, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Encore un bijou de Marcel Pagnol... Quelle poésie, quelle tendresse, quelle bienveillance.... Marius est le premier des 3 tomes de la trilogie Marseillaise... Et c'est magnifique... à lire et relire sans aucune modération...
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Les nombreuses critiques sur la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol ont réussi à me convaincre de me la procurer. J'ai donc commencé avec le premier volume qui n'est autre que Marius. Cette découverte a été une merveilleuse surprise. Nous découvrons plusieurs personnages comme Marius, Fanny, César, Panisse. Nous suivons principalement Marius qui travaille dans le café de son père, il a la folie de la mer, ce qui inquiète fortement son entourage. Il rêve de prendre un bateau et de faire le tour du monde. Fanny vend des coquillages juste en face du café, elle est amoureuse de Marius depuis toujours. Un beau jour, Panisse lui demande sa main en lui promettant une très bonne dot. Je n'avais découvert que légèrement la plume de Marcel Pagnol avec ses Pastiches et Mélanges que je n'ai toujours pas fini. Je suis ravie d'avoir pu découvrir ce premier volume où l'on retrouve de l'humour, de la poésie, de l'amour, de l'amitié et avant tout l'ambiance marseillaise. La lecture de ce livre est très agréable, les personnages et les situations sont traitées avec beaucoup de profondeur. Je n'ai pas encore lu les deux autres volumes mais je conseille celui-ci à 2000% !
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J'ai fait une pause dans la lecture de mon pavé actuel (et pourtant je me régale), me rappelant que j'avais emprunté "Marius" de Pagnol pour le challenge Solidaire, emprunt qui arrivait à terme.
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Quand j'ai vu la liste du challenge sortie, quand j'ai vu le nom de Pagnol apparaître, je me suis demandée quel livre choisir de cet auteur. Relire ? Découvrir un autre texte ?
Très vite sont apparues les critiques de Fanny1980 et de Laurent81 qui m'ont fait découvrir un point essentiel : je ne connaissais pas la "trilogie marseillaise". Pas vue, pas lue....
Arrive le commentaire de SabiSab28. Bon c'est dit ce sera "Marius".
Merci à vous 3 !
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Pourquoi diable ne connaissais-je pas cette pièce de théâtre ? Pourquoi ne l'avais-je pas étudiée en classe ? ou vue à la télé ?
Quel régal ! Cette pièce est hilarante, malgré un petit côté sombre qui se glisse progressivement dedans....
J'ai ri, souris, je me suis amusée.... et j'ai filé à la bibliothèque emprunter "Fanny" et "César".
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Cette pièce a été un bon moment, un temps de lecture comme on les aime quand on cite des extraits pour faire profiter son conjoint (marseillais qui plus est)....
J'ai aimé, j'ai aimé, j'ai aimé !!!! et j'ai lu "Fanny" dans la foulée, aujourd'hui ce sera "César" !
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Merci au challenge Solidaire pour cette belle découverte !
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Sans avoir jamais lu une pièce de Pagnol, ni vu une seule adaptation de la trilogie, je connaissais déjà Marius. Parce que le "Tu me fends le coeur" est une réplique culte. Parce que Raimu en César est une image indélébile de la culture française.

J'ai vraiment apprécié de lire pour la première fois l'oeuvre en entier, de découvrir l'histoire. Elle est belle car c'est une histoire d'hommes et de femmes que la vie n'a pas épargnés, touchés pour la plupart par le deuil et réunis dans un café du port de Marseille. Ca parle fort avec l'accent, c'est drôle la plupart du temps mais l'émotion n'est jamais loin. Les sentiments sont forts, qu'ils soient de l'amour passion ou de l'amour paternel. Pagnol a fait aimer sa Provence à la France entière car il l'a peuplée de personnages qui passent de la drôlerie à l'émotion en quelques minutes et qui restent eux-mêmes à chacun de ces moments.
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Je connaissais depuis bien longtemps la célèbre trilogie de Pagnol adaptée au cinéma avec entre autre Raimu que j'ai vu et revu et j'en avais gardé un très bon souvenir mais cependant, je n'avais jamais pris le temps de lire les textes originaux. Voilà pourquoi c'est une chose à laquelle je veux rapidement remédier. Et que j'ai bien fait...Dans ce premier tome, consacré à Marius, un jeune homme de 23 ans, fils du tenancier du "bar de la marine", César, est connu et apprécié de tous pour être un jeune homme, non seulement "le plus beau" de tout Marseille mais également serviable car il aide son père chaque jour pour le service. D'un autre côté, il y a Fanny, une jeune fille de 18 ans qui a grandi avec Marius et qui est également appréciée de tous et convoitée par bon nombre de jeunes gens du quartier mais aussi par des homme un peu moins jeunes, tel le veuf Panisse âgé de 50 ans et habitué du "bar de la marine" mais Fanny, elle, celui qu'elle veut depuis toujours, et vous l'aurez sans douté déjà deviné, c'est Marius...

Une magnifique histoire d'Amour, d'amour entre deux êtres, d'amour de l'argent mais aussi plus que tout, d'un amour plus fort que tout, celui de l'amour de la Mer et des voyages. Je crois que la Mer, cette maîtresse-là, lorsqu'elle a envoûté un homme, elle n'est pas prête de le lâcher car elle sait que ce dernier finira toujours par revenir vers elle !
Une "tragi-comédie" en quelque sorte (même si le mot est un peu fort), extrêmement bien écrite, remplie d'humour et très agréable à lire. A lire, à entendre lire et à voir !
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César est le propriétaire du "Bar de la Marine" sur le vieux port de Marseille. Il partage des joies simples avec quelques habitués, Panisse, Escartefigue et Mr Brun.
Son fils, Marius, lui est un rêveur qui regarde toujours en direction de la mer et des bateaux. Il ne rêve que de voyages et pourtant il aime Fanny, la fille d'une vendeuse de coquillages.
Crée en 1929, cette pièce de théâtre consacra le jeune auteur dramatique Marcel Pagnol dont "Topaze" , l'année précédente, avait obtenu les louanges de la presse et un énorme succès auprès du public.
Le succès de "Marius" à la scène fut tel que Marcel Pagnol, avec le concours de la firme américaine "Paramount", entreprit une adaptation pour l'écran.
Le réalisateur anglais Alexandre Korda en assuma la réalisation.
Les vedettes de la création à la scène, Pierre Fresnay, Orane Demazis, Raimu et Charpin reprirent leur rôle.
"Marius" est sûrement la plus grande réussite de cette trilogie, cela pour deux raisons : un texte admirable et une interprétation hors pair.
Cependant, cette trilogie est indissociable. Il faut l'avoir lue et relue.
Tout un univers, celui du Marseille de 1930, revit sous nos yeux et dans "Marius" en particulier, on n'oubliera pas de sitôt la célèbre partie de cartes ou la partie de pétanques entre les rails du tramway.
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En trois mots : j'ai adoré.

C'est un monde perdu - a t-il jamais existé ? Un monde ou on est soi. Alors comme tout le monde est soi-même, ca se heurte, ca se repousse et ca se campe sur ses ergots. On s'apostrophe, on se défie, on se moque, on se toise... mais toujours avec le coeur sur la main. Et on se reconcilie - en est-il même besoin ? - autour d'un verre. Les coups de coeur alternent avec les coups de sang.

L'émotion la passion, le secret ... tout cela se tait, se murmure, se colporte et finalement se clâme au grand jour dans un Hiroshima de café. Et il y a de quoi. Les histoires de bêtes à cornes, les dots et les héritages, certaines naissances, les enterrements .... tous les drames, petits et grands de la vie y passent. Tout est bon, et tous sont avides de ce qu'on ne leur a pas encore dit.

Au milieu de tout cela, un secret. Oh, pas un comme les cornes majestueuses de Panisse - tout le monde le sait, même lui, le pauvre - non, un vrai secret. Un père aimerait que son fils reste près de lui. Une fille aime ce fils, qui l'aime aussi. Mais lui, il aime surtout...."l'Ailleurs". Et la voie vers l'Ailleurs, c'est la mer, c'est le port, c'est ce magnifique trois-mâts qui s'équipe avant une croisière jusqu'au fin fond de l'Orient. le secret, c'est qu'il étouffe dans le monde où il est né, même s'il l'aime passionnément. La fièvre monte en lui ...

Lycéen, j'ai vécu quelques années, non à Marseille mais à Nice. Moi qui venais du Nord, ou tout était si calme, si gris, si plat, même froid et humide, d'octobre à avril. Je débarquais au bord de la Méditerannée, une mer, un ciel d'azur ! Les Pins Parasol, les Alpilles ! Une cuisine épicée. Des gens qui avaient l'air si excités, si bruyants, si ... vivants. J'avais l'impression de passer du noir et blanc à la couleur.

Est que c'est cette sensation que je retrouve dans Pagnol ? le souvenir - idéalisé - d'un premier "Ailleurs" vécu il y a presqu'un demi siècle ? Devient-on nostalgique quand on vieillit ? C'est bien possible. En tous cas, je ne vais pas quitter Pagnol tout de suite.
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Je n'ai que des portes ouvertes à enfoncer pour parler de Marius. Mais comme ce monument national m'a enjaillée comme jamais je me lance, un pastis frais à la main.
Passer deux petites heures dans le texte de Pagnol, c'est que du bonheur !
Pour l' immersion immédiate dans l'atmosphère du Marseille de l'entre-deux guerres, sa chaude lumière, son art de vivre lentement (et de boire vite!), son accent chantant, ses odeurs de port et ses bateaux qui font rêver ;
Pour ce petit bar du port qui concentre tout le sel de la vie ;
Pour ses personnages si vivants et attachants, César le tendre père bourru, Marius et ses rêves d'ailleurs, Fanny et son joli minois ;
Pour ses scènes d'anthologie, simples, vraies, drôles, émouvantes (la petite larme au final…)
… et pour ma culture générale, j'ai enfin comblé une belle lacune.
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