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Jean Giono (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782877060639
248 pages
Editions de Fallois (30/09/2006)
3.82/5   197 notes
Résumé :
Depuis le départ du forgeron, le vieux Gaubert, Panturle reste le seul habitant d'Aubignane, dans les collines : s'il ne trouve pas de femme , le village va mourir.
Mais voilà qu'arrivent deux étranges voyageurs : le rémouleur Gédémus, et Arsule, qui tire son attelage. Avec Regain (1937) Pagnol revient à Giono, et donne une de ses plus mémorables réussites, le poème de la Terre, comme Manon des Sources sera le poème de l'Eau. On retrouve Fernandel dans un de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Retour en Provence entre lavande, oliviers et chants des cigales... Les noms des personnages sont toujours aussi beau : Panturle, Belline, Mamèche, Jasmin ou encore Alphonsine... on retombe instantanément dans cette France du début du XXème siècle.

Tout comme Angèle, Regain est un film de Marcel Pagnol issu de l'adaptation d'un roman de Jean Giono.

C'est une comptine à propos d'un village qui se dépeuple peu à peu tout en gardant l'espoir qu'un jour des familles puissent venir y vivre et le repeupler. Marcel Pagnol y aborde également, comme dans de nombreux de ses romans et adaptations cinématographiques, un sujet qui lui est cher à savoir la condition féminine en cette 1ère moitié du XXème siècle. Ce livre revêt en cela une réelle dimension sociale extrêmement interessante notamment à la vue des débats actuels de notre société sur la condition féminine.

Par ailleurs, il y a toujours autant d'amour et de bienveillance, éléments littéraires qui caractérisent tant Marcel Pagnol.

Regain se lit aussi vite et avec le même plaisir que celui avec lequel on mange une friandise... c'est un condensé de bonheur, c'est du Pagnol...
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Ce film de Marcel Pagnol (1937) est l'adaptation du roman éponyme de Jean Giono (1930). Alors évidemment, tout ce que nous avons dit, écrit et pensé sur les adaptations précédentes de « Jofroi de la Maussan » (« Jofroi ») » et « Un de Baumugnes » (« Angèle »), et tout ce que nous dirons, écrirons et penserons sur « La Femme du boulanger », ce sera redites et compagnie. Parce que le débat entre oeuvre littéraire et adaptation au cinéma n'est pas nouveau, et soulève toujours autant de polémiques, et puis parce qu'en plus ici, il s'agit de Jean Giono et de Marcel Pagnol : deux génies, et deux façons de voir la Provence.
Sur le thème même du roman, l'adaptation est assez fidèle. Pagnol reprend le fil de l'histoire et se contente de « fleurir » les personnages, de leur donner une vie en 3D (par opposition à l'image qui émanait du roman). Panturle, Arsule, Gédémus, la vieille Mamèche, le vieux Gobert prennent vie sous nos yeux. Non pas qu'à la lecture du roman nous ne nous en fassions pas une idée, c'est tout le talent du conteur, mais ici, c'est du vrai, du pur et, eh oui, parfois du brutal. Et au bout du compte, c'est la même histoire, mais racontée d'une autre façon, ni meilleure ni pire, mais autrement. Toute la grandeur de l'adaptation tourne autour de ce mot « autrement » : il ne s'agit pas de faire autre chose, mais la même chose autrement ; et le miracle c'est que cette même chose présentée autrement devient également autre chose, qui relève à la fois des deux auteurs. Les romans, c'est du Giono, pur jus ; les films, c'est du Giono-Pagnol, les dissocier serait idiot et même malhonnête.
L'appropriation passe par le cinéaste (plans, cadrages, découpage, montage) mais aussi par le dialoguiste, et là Pagnol est sur son terrain. Il n'a pas son pareil pour écrire des dialogues si vivants qu'on les croirait pris sur le vif, dans la rue. Quelques mots suffisent, avec quelques gestes :
« le jour se lève. Arsule dort, par terre, les bras écartés. Panturle, debout, remet sa veste. Puis il s'approche d'elle.
PANTURLE : Arsule ! Arsule ! Tu viens ?
ARSULE (les yeux fermés) : Oui.
PANTURLE : Alors, lève-toi !
De la tête sans ouvrir les yeux, Arsule dit non.
PANTURLE : Alors tu ne veux pas venir ?
Arsule de la tête dit oui.
PANTURLE : Et tu ne veux pas te lever ?
Arsule dit non. Panturle demeure perplexe, puis il sourit d'un grand sourire. Il s'agenouille auprès d'elle et, gentiment, il dit :
PANTURLE : Tu veux que je te porte ?
Elle sourit. Il la prend dans ses bras et il s'en va sur le sentier. Sans ouvrir les yeux, Arsule parle :
ARSULE : Où est-ce que nous allons ?
PANTURLE : A la maison.
Il s'en va sous les arbres, rapide et léger. Elle a mis ses bras autour de son gros cou ».
Que voulez-vous ajouter à ça ? Tout est dit et tout est montré : l'amour, la confiance, le don de soi, l'engagement… et la profonde vérité humaine qui émane de cette scène.

Ne cherchez pas, la popularité de Pagnol ne vient pas de ses talents d'écrivain ou de cinéaste, elle vient de sa proximité avec ses lecteurs et ses spectateurs : il ne les tient pas par l'intelligence, ni par la culture, il les tient (il nous tient) par le coeur.

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Au village d'Aubignane, il ne reste que 3 habitants : le vieux Gaubert, la vieille « Mamèche » et Panturle, un homme dans la force de l'âge. le jour où Gaubert part vivre chez son fils, Panturle se retrouve seul avec Mamèche et redoute la solitude. Cette dernière lui promet alors de lui ramener une femme, et disparaît. Panturle qui vit de son braconnage, n'a plus que sa chèvre à qui parler.

Jusqu'au jour où un couple passe et frappe à sa porte. Il fait le mort, mais à la nuit tombée, il va les espionner, et tombe accidentellement dans la rivière….

Cette fidèle adaptation du roman de Jean Giono traite d'un sujet qui était cher à son coeur : la désertification des villages de haute Provence, notamment au XIXème siècle et début du XXème. le village imaginaire d'Aubignane lui sert de décor, un village mort et délaissé par ses habitants qui va renaître grâce à un homme foncièrement bon et charitable à qui l'amour va donner des ailes.

Marcel Pagnol l'a adapté en scènes et dialogues aussi drôles qu'émouvants, avec le talent qu'on lui connaît. Il y est aussi question de la condition féminine de l'époque traitée avec une bienveillance qu'on ne retrouve pas toujours dans la société actuelle.

Je me suis souvenue, en le lisant, de quelques scènes du film avec Fernandel dans le rôle du rémouleur qui sauve Orane Demazis et lui fait ensuite tirer sa charrette dans les côtes et quand personne ne le voit.

Y a pas à dire, Marcel Pagnol est un auteur dont on ne se lasse jamais. Sa prose méditerranéenne chante à mes oreilles et sent bon le thym et le romarin. Que voulez vous je suis une fille du sud !
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Quelle merveilleuse ode à La Provence ! Aubagne berceau de cette terre de Mistral ! On respire thym et romain , la garrigue plein nez.. ..Les deux prénoms Panturle et Ursule chantent d'eux même comme un air de Tambourinaïre !
Sublime roman qui vous emporte dans ce parfum de vacances pour certains, et pour d'autres un village apprécié des Provençaux.
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Une belle et première découverte pour moi sur Marcel Pagnol.
Un magnifique livre sur le temps qui s'écoule, le village animé d'autrefois qui se vide peu à peu en raison de l'exode de ses habitants vers la ville, l'attachement profond à la terre et aux personnes qui sont restées et inhumées, puis la capacité à surmonter les épreuves de la vie, façe à la sauvagerie de certains humains, et avoir bon moral face aux conditions de vie précaires et difficiles. Il y a aussi et surtout au travers de ce livre, le plaisir de l'entraide et de la confiance, l'amitié et la camaraderie, la persévérance et le travail dur et acharné, de la joie, de la douceur de vivre, de l'amour et le plaisir du renouveau.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sur une route de montagne, dans un grand paysage d'hiver, la diligence monte vers Banon.
Sur le siège, le cocher a les oreilles couvertes d'un passe-montagne.
Sur l'impériale, il y a le percepteur, qui est assez jeune, à côté d'une jeune fille emmitouflée.
Comme on va attaquer la dernière montée, le cocher arrête les chevaux, il descend, il ouvre la porte.
Le cocher (jovial)
- Messieurs et dames, voulez-vous descendre un instant, à cause de la montée ? C'est pour soulager les chevaux.
Dans la voiture, sur les coussins de moleskine, il y a une bonne sœur qui descend la première. Puis on voit sortir Mlle Delphine, qui est sans doute la mercière de Banon. Puis une paysanne, puis un paysan, puis l'oncle Joseph, qui est très vieux....
(lever de rideau de l'édition parue aux éditions de Fallois d'après le roman de Jean Giono)
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Fernandel tourne "Regain" (1937), son deuxième film avec Marcel Pagnol, adapté comme "Angèle" d'une oeuvre de Jean Giono. Le regain, c'est l'herbe qui repousse après la fenaison. Giono a adopté le terme pour symboliser l'argument de son roman.
Un village de montagne qui mourait - et qui renaît.
Pour tourner "Regain", Marcel Pagnol a construit un village en ruines sur "les barres de Saint-Esprit", un éperon rocheux qui domine la Treille. A la pointe extrême du roc, à l'endroit où le Mistral souffle avec la plus grande violence, Marius Brouquier, le maçon de la Treille, son ami d'enfance, a bâti l'église.
Marguerite Moreno et Gabriel Gabrio interprètent La Mamèche et Panturle, les deux derniers habitants du village menacé de mort....
(extrait de "Album Pagnol" publié aux éditions "de Fallois" en 1993)
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Arsule (levant la tête) : Tu as entendu ?
Gédémus (qui dort) : Ramelegre meleu !
Arsule : Dis, Gédémus ! (Elle le secoue.)
Gédémus (il se lève brusquement) : C'est un rat ! Quoi ? Qu'est-ce que c'est ?
Arsule : Tu as entendu ?
Gédémus : Ça a encore fait hop ? Tu dois être hystérique Arsule, c'est ta pauvre tronche qui fait hop ! Il faudra que je te mène au rebouteux. (Il bâille et se rendort en disant :) Quand même, les femmes ; on peut dire que leremleu gremeleu.
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Gédémus : Après ce village, ça sera le plateau.
Arsule : Je sais, j'ai peur.
Gédémus : Peur de quoi ?
Arsule : J'ai peur parce qu'il n'y a rien.
Gédémus : Alors, on peut dire que tu n'as peur de rien.
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Panturle : Trois mille francs ! J'ai jamais vu ça. (Il sort la poignée de billets.) C'est pas gros et c'est jamais que du papier... On doit moins suer à faire de l'argent qu'à faire du pain...
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Vidéo de Marcel Pagnol
Extrait du livre audio « La Gloire de mon père » de Marcel Pagnol. Parution numérique le 17 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/la-gloire-de-mon-pere-souvenirs-denfance-i-9791035414238/
>Cinéma, radio, télévision>Cinéma>Scénarios, scripts, critiques (192)
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