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Critique de Hugo


Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

La gloire de mon père…

J'avais déjà écrit un truc là-dessus, un peu bancal, un peu grossier, qui n'avait strictement rien avoir avec le bouquin, et sur un malentendu de gens bien attentionnés qui ont le premier degré bien éduqué, elle fut supprimée. du coup je me suis dit qu'il fallait que j'écrive autre chose d'encore plus décalé, d'encore plus grossier, car j'aime cette liberté que me laisse Babelio de laisser libre cours à cette bêtise bon enfant dont je profite consciencieusement.

J'ai déjà parlé de mon père, cet homme « sein » dont je dresse l'enculerie jusqu'à l'écoeurement, cet homme que j'évoque souvent au passé, ce père qui n'a jamais existé ou si peu, alors que l'homme lui survit, maladroitement et titubant… un homme bourré de qualités alcoolisées, redevenu un enfant, cet homme qui me fait honte, d'une vulgarité dérangeante, d'une faiblesse désoeuvrante… un homme victime de son enfance, une mère patronne de bar, un père tyrannique, intelligent, mais ivrogne jusqu'à plus soif écumant les bouteilles cachés au fond des placards, ce grand père dont je ne porte que le nom, cette grand-mère dont je me remémore les souvenirs, cette femme si vieille, qui fut belle pendant la guerre.

Je me souviens d'une histoire quand j'avais 4 piges, elle m'a marqué de l'empreinte d'un torchon mal lavé, ma grand-mère achetait des marshmallows dont je me régalais le soir après l'école, il était de toutes les couleurs. Bref J'avais envie d'aller pisser, je me retrouve donc assis sur les chiottes attendant patiemment que pipi arrive quand mon œil fut attiré par la litière du chat qui était selon ma grand-mère la réincarnation de mon enfoiré de grand-père. Une feuille de papier toilette était tombée dans la caisse, alors je me suis fait la réflexion que le chat n'allait pas pouvoir se torcher le cul proprement avec une seule feuille de papier, c'est pourquoi une fois ma petite affaire soulagée, je me suis empressé d'en mettre beaucoup plus dans sa litière. Ma grand-mère fut prise d'un excès d'incompréhension qui me valut quelques coups de torchons… bien évidement j'ai pleuré, et je me souviens que quelques mèches de cheveux étaient dures comme de la pierre. Bizarrement je ne me souviens plus de quel côté se trouvait la litière, alors j'essaie de me souvenir mais non rien à faire.

Une fois j'ai été dans la salle de bain, et j'ai remarqué un paquet de marshmallows accroché au miroir, ma gourmandise en matière de bonbon ne laissa place à aucune hésitation, j'en pris deux ou trois pour les mettre dans ma bouche, quelle fut ma surprise lorsque je compris qu'il s'agissait en fait de morceaux de cotons dont ma grand-mère raffolait le démaquillage venu. La correction fut il me semble à la mesure de ma bêtise.

Donc mon père n'a pas connu la gloire, cultivant la déchéance au whisky et à la bière, préférant les potes à ses gosses, l'irresponsabilité à l'éducation, un homme capable de vider le compte de sa fille de 16 ans son premier mois de paie en niant le vol de sa carte bleue, qui après un divorce d'une immaturité abyssale, se laissa dériver dans l'absurdité, qui laissera sa fille de 12 ans faire le ménage, la bouffe et la lessive, jamais violent avec ses enfants, gentil même, mais con, juste con…

J'assisterai malgré moi aux échanges de coups dans la gueule entre ma mère et lui prétextant chacun un jeu dont je me souviens pleurer l'incompréhension en les suivant de pièce en pièce, de claques en claques… je haïssais cet homme dont ma mère subissait l'ivrognerie, cette femme qui a fait comme elle a pu, sans gloire, mais avec amour, un peu trop portée sur l'égoïsme et les claques dans la tronche, mais il y avait de l'amour, mais trop peu de maturité…

Donc non pas de gloire pour cet homme qui me racontait un tas de conneries comme si j'avais 40 piges, à 7 ans je connaissais déjà les mots enculé, salope, nichons, cet homme dont j'attendais le réveil jusqu'à 13 heures le dimanche, ou le samedi soir jusqu'à pas d'heure, cet homme affalé sur le parquet incapable de se relever, cet homme à la honte bien pendue, qui ne s'intéressait pas à l'enfant que j'étais ni à l'adulte que je suis devenu…

Aujourd'hui, je fais ce que j'ai à faire pour lui, pour qu'il ne finisse pas sous un pont, je l'engueule comme un enfant qu'il est redevenu, ou comme il a toujours été, cet homme qui avait de l'or dans les mains, mais des marshmallows dans la tête…

A la gloire de mon père.

A plus les copains
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