Les peintres instruits rencontrent des obstacles, il est vrai, mais ils ont à leur disposition le moyen d'en triompher. De l'attention, de la persévérance et une haute idée de la perfection leur suffisent. Ils atteindront le but, n'en doutez pas; ils feront ce qu'ils sont capables de faire. N'en disons pas davantage sur l'excellence, sur la nécessité de la méthode en général, et parlons de celle qui est indispensable pour produire un tableau.
Chacun conçoit que la première chose à faire, c'est d'inventer et de composer : inventer, c'est-à-dire, fixer son choix sur le sujet et fixer l'idée générale du tableau; composer, c'est-à-dire, disposer de manière à mettre en évidence cette invention, ce sujet, et en même tems à l'exposer dans un certain ordre qui, conforme au caractère de l'art libéral de la peinture, produise l'harmonie ou la beauté. Or nous avons défini la peinture; nous allons définir et expliquer la beauté, puis nous traiterons de l'invention et de la disposition. Jusqu'ici la méthode n'est donc point embarrassante. Car qui s'aviserait de ne pas commencer par le commencement, de ne pas fonder avant d'élever ? Mais arrive la question de l'esquisse ; il ne s'agit pas de demander si on doit esquisser, mais comment on doit esquisser et procéder dans la représentation par esquisse.
Quelles sont les diverses conditions de la peinture ?
Quand, sans avoir égard aux livres, mais en suivant le seul bon sens, on se demande quelles sont les principales conditions de la peinture ou d'un tableau, on reconnait aisément qu'il existe quatre bien distinctes : 1- la vérité dans le choix, ce qui suppose nécessairement et comprend le possible et le vraisemblable; 2- la convenance ou le beau pour l'esprit; 3- le beau optique ou pour la vue, et 4- la justesse de représentation.
On dit avec justesse que bien définir une chose, c'était déjà la bien la connaître, en sorte qu'avec de bonne définition dans les sciences et dans les arts, en serait toujours d'accord.