Dans ce tome 4 on suit la dernière phase de la Guerre des Gaules, avec la révolte des Carnutes de Cotuatos et Conconnetodumnos, la rébellion de Vercingétorix et Gobannitio, le ralliement des Eduens aux insurgés et le ralliement des Rèmes à l'impérialisme romain, et bien sûr Gergovie et Alésia… Malgré la résurgence des clichés issus du roman national des historiens de garde,
Manuel Garcia assisté aux couleurs de Facio livre des graphismes satisfaisants : la BD est assez agréable à feuilleter, et le côté militaire antique est plutôt séduisant. Sauf qu'en 48 pages le choc des civilisations entre acculturation, déculturation et contre-acculturation est survolé, le game of thrones romain est survolé, le game of thrones gaulois est survolé et qu'on ajoute le côté « Histoire secrète » avec l'alliance entre l'ennemi extérieur incarné par l'insurrection celte et l'ennemi intérieur avec la secte du Troisième Fils de Rome qui veut une fois de plus faire bascule l'Histoire… Et lui aussi est survolé tellement il est porté par des ersatz de Fantômas, à l'image du traître Spurius qui est censément être important mais qui a une bonne tête de troisième couteau ! Pour ne rien gâcher on retombe dans le manichéisme avec un César très ambitieux et très méchant, qui chouine quand les choses ne vont pas dans son sens et se la pète grave quand le choses vont dans son sens…
On ne va pas se mentir car les tomes de
Laurent Moënard se suivent sans passer un cap : ce ne sont pas de bonnes BD, mais à chaque fois il y a un truc sympa et/ou intéressant qui empêche le naufrage… Après le concept est peut-être à revoir car à chaque tome il faut trouver une voie pour que l'Histoire reprenne ses droits quitte à enterrer l'histoire…