Toujours très « époustouflée », inconditionnelle face au talent et à l'originalité de
Frédéric Pajak…qui allie, comme ses extraordinaires dessins noir et blanc, les mêmes contrastes dans les textes, tour à tour sous le couvert de la confidence et de la rencontre toute personnelle d'artistes, peintres et écrivains…
"Les véritables héros de mes livres sont des sentiments : la solitude,
le chagrin d'amour, la
mélancolie, le deuil." [ « Un certain
Frédéric Pajak « , p. 145 ]
Un enthousiasme certain pour les textes et le talent de ce dessinateur ; ainsi j'ai interrogé la base de ma médiathèque et j'ai réservé ce volume «
Mélancolie » que je ne connaissais pas…
«
Mélancolie » met en scène dans une première partie l'amour-détestation de l'auteur pour l'Italie, ses souvenirs personnels parallèlement à l'évocation d' artistes, d'écrivains ayant été fascinés par la péninsule dont
Ernest Renan ; de très beaux passages sur un écrivain mal connu et pas lu, à sa juste valeur,
Joseph Delteil…évocation de
Paul Léautaud et de son mauvais caractère !
Pajak parle d'autres voyages et d'autres artistes qui le captivent particulièrement: Malevitch, Jean Scheurer, etc.
« Malévitch m'a longtemps hanté- et c'est peu dire-au point que je me suis identifié, non pas à lui, mais à son Carré noir sur fond blanc, ce même carré noir que ses proches avaient accroché sur le devant de la camionnette qui portait son cercueil en mars 1935, depuis la gare de Leningrad jusqu'à Moscou. Une petite foule accompagna sa dépouille.
Si je devais me changer en tableau, je voudrais être celui-là. « (p. 157)
Désespoir, amour de la Vie, présence toujours constante du suicide…boulimie, curiosité, tous azimuts, envers la création artistique, réflexions, questionnements philosophiques ou plus exactement, existentiels ; de nombreuses évocations de la mort dont celle du père de l'artiste, c'est une oeuvre des plus singulières que celle de
Frédéric Pajak…
« Nous sommes les spectateurs muets du monde. Quelque chose nous appartient de cette espèce grandiose, qui ne nous appartient pas. le monde est à nous et il n'est pas à nous. (p. 109)”