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EAN : 9782130538936
183 pages
Presses Universitaires de France (02/11/2004)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Nous partons pour Milan, Rome, Otranto, dans les Pouilles, Paris occupée, Morez, modeste ville industrieuse du Haut-Jura, Nyon, sur les rives du lac Léman. Nous y croisons Stendhal, Renan, Léautaud, Delteil, Malévitch. C'est un va-et-vient entre le passé et le présent, entre les cauchemars d'hier et les rêveries d'aujourd'hui, entre les amours insouciantes et l'ombre oppressante des morts, un va-et-vient dicté par la plus trouble des affections : la mélancolie, qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Toujours très « époustouflée », inconditionnelle face au talent et à l'originalité de Frédéric Pajak…qui allie, comme ses extraordinaires dessins noir et blanc, les mêmes contrastes dans les textes, tour à tour sous le couvert de la confidence et de la rencontre toute personnelle d'artistes, peintres et écrivains…

"Les véritables héros de mes livres sont des sentiments : la solitude, le chagrin d'amour, la mélancolie, le deuil." [ « Un certain Frédéric Pajak « , p. 145 ]

Un enthousiasme certain pour les textes et le talent de ce dessinateur ; ainsi j'ai interrogé la base de ma médiathèque et j'ai réservé ce volume « Mélancolie » que je ne connaissais pas…

« Mélancolie » met en scène dans une première partie l'amour-détestation de l'auteur pour l'Italie, ses souvenirs personnels parallèlement à l'évocation d' artistes, d'écrivains ayant été fascinés par la péninsule dont Ernest Renan ; de très beaux passages sur un écrivain mal connu et pas lu, à sa juste valeur, Joseph Delteil…évocation de Paul Léautaud et de son mauvais caractère !

Pajak parle d'autres voyages et d'autres artistes qui le captivent particulièrement: Malevitch, Jean Scheurer, etc.

« Malévitch m'a longtemps hanté- et c'est peu dire-au point que je me suis identifié, non pas à lui, mais à son Carré noir sur fond blanc, ce même carré noir que ses proches avaient accroché sur le devant de la camionnette qui portait son cercueil en mars 1935, depuis la gare de Leningrad jusqu'à Moscou. Une petite foule accompagna sa dépouille.
Si je devais me changer en tableau, je voudrais être celui-là. « (p. 157)

Désespoir, amour de la Vie, présence toujours constante du suicide…boulimie, curiosité, tous azimuts, envers la création artistique, réflexions, questionnements philosophiques ou plus exactement, existentiels ; de nombreuses évocations de la mort dont celle du père de l'artiste, c'est une oeuvre des plus singulières que celle de Frédéric Pajak

« Nous sommes les spectateurs muets du monde. Quelque chose nous appartient de cette espèce grandiose, qui ne nous appartient pas. le monde est à nous et il n'est pas à nous. (p. 109)”
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Dans mon enfance, dans ma jeunesse, j'ai aimé cette Italie qui ne m'aime gère. J'ai ouvert les yeux sur elle et j'ai vu par ses yeux. J'ai écouté sa langue parler en moi sans oser lui répondre. J'ai tout aimé: son ciel, sa mer, ses collines, ses façades, ses gens. Et j'ai tout détesté.
En vérité, j'ai commencé à vivre et à respirer en Italie, ou plutôt: avec l'Italie. Entre elle et moi, ce fut et cela demeure une relation conjugale, une éternelle lune de miel alternée d'éternelles scènes de ménages. (p. 25)
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Delteil n'est pas sérieux. Ni avec la langue, ni avec lui-même. Il ne prend pas non plus au sérieux le métier de littérateur. Il démissionne, lâche sa réputation d'écrivain pour devenir vigneron. Or, au pays du vin, on ne s'improvise pas homme de la terre sans que les hommes de lettres ne vous en veuillent. Son crime ? être un bel original: un homme des origines. (p. 100)
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On ne l'aime guère, Delteil- sauf ceux qui l'aiment, et de quel amour inconditionnel. On lui a reproché sa célébrité. On lui reproche d'être oublié. Il meurt à quatre-vingt-quatre ans, en 1978. Il s'est retiré depuis longtemps dans la garrigue de son enfance. Ses grands livres ? Sur le Fleuve Amour, Choléra, Jeanne d'Arc, Jésus II...
Contrairement à ses contemporains "révolutionnaires", communistes ou fascistes, il reste inclassable. C'est un subversif. C'est un innocent. Il aime cette ancienne coutume russe de compter les hommes par âmes. (p. 103)
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Mon grand-père était peintre.je me souviens de sa grande toile pour laquelle ma grand-mère avait posé avec un enfant dans ses bras: mon père.Je me souviens des aquarelles de mon grand-père,tristes paysages d'Alsace su les tristes murs de ma grand-mère,sa veuve.il est mort à cinquante sept ans,oublié de tous.je ne l'ai pas connu.il s'appelait Jean.
Lorsqu'il apprit sa disparition,mon père avait noté :"ta mort de solitaire est clouée en moi"
Comme son père ,mon père est devenu peintre;et il est mort à trente-cinq ans.
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Malévitch m’a longtemps hanté- et c’est peu dire-au point que je me suis identifié, non pas à lui, mais à son Carré noir sur fond blanc, ce même carré noir que ses proches avaient accroché sur le devant de la camionnette qui portait son cercueil en mars 1935, depuis la gare de Leningrad jusqu’à Moscou. Une petite foule accompagna sa dépouille.
Si je devais me changer en tableau, je voudrais être celui-là. (p. 157)
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Videos de Frédéric Pajak (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Pajak
Lecteur, écrivain, dessinateur, Frédéric Pajak déploie son imaginaire depuis 2012 dans un livre sans fin, "Le Manifeste incertain " : au rythme d'un volume par an, cette entreprise littéraire s'achève cette année avec la parution de son 9e volume "Avec Pessoa". Si chaque volume est consacré à la biographie d'une figure que L Histoire a longtemps malmené, ils tissent entre eux une toile plus vaste, l'incertitude comme fil rouge.
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