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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'année dernière, je découvrais Saïdeh Pakravan. Son roman, « Azadi » qui parlait du traitement infligé aux opposants au régime Iranien avait été l'une de mes plus belles découvertes de 2015. Au travers de ce premier roman écrit en français, cette auteure franco-américaine se révélait au public français. Son nouveau roman « La Trêve », également paru chez Belfond est diamétralement opposé à « Azadi ». Un texte dont l'idée principale est des plus originales.

La trêve, un roman où tout va bien

La Trêve de Saïdeh Pakravan c'est l'histoire surprenante d'un jour où rien ne se passe. L'inspecteur Simon Urqhart en est stupéfié, jamais de sa carrière il n'a vécu de moments si calmes. Pas de meurtres, pas de bagarres, pas de vols, pas de viols… Rien. Comme par miracle, toutes les personnes qui pourraient être amenées à commettre un délit ou un crime se ravisent. Les criminels sont en proie à une prise de conscience, les autres vivent cette trêve dans la liesse générale. Une seule question se pose… combien de temps cela va-t-il durer ?

Mon avis

J'avais tant aimé Azadi, que quand j'ai vu que Saïdeh Pakravan sortait un nouveau roman, j'ai absolument voulu le lire. J'ai été surprise de voir qu'elle avait osé écrire quelque chose de totalement différent du roman qui lui avait valu le Prix Closerie des Lilas et le Prix Marie-Claire.

Je salue la prise de risque mais je trouve que La trêve est un roman qui demande un certain effort au lecteur.

Si je vous dis cela, c'est parce que ce roman, j'ai eu du mal à rentrer dedans. Il commence par des multitudes d'histoires indépendantes les unes des autres si bien, que l'on pourrait les prendre pour des nouvelles.

Chaque chapitre découpe les 24 heures de trêve en ¼ d'heure ou en ½ heure. On y découvre l'histoire d'une personne échappant de justesse à son agresseur, celui-ci se ravisant au dernier moment. Femme sous l'emprise de son mari, prisonnier prêt à se faire lyncher, joggeuse passant à côté du viol, patronne subissant le harcèlement d'un amant éconduit, ici on n'entre pas dans la vie d'un personnage, on est simplement spectateur de cet instant qui aurait dû être tragique. Je dois avouer que j'ai trouvé lourd le premier tiers du roman où l'on ne fait que zapper de personnage en personnage. Mais à un moment donné, on se rend compte que Saïdeh Pakravan revient sur l'un d'entre eux et une histoire perdue dans les multiples faits divers se met en place et devient un fil conducteur que j'ai pris eu beaucoup de plaisir à suivre.

Je ne vais pas dire que j'ai adoré « la Trêve », ça serait faux, mais j'ai trouvé ce roman très original dans sa construction. La chute est également extrêmement efficace. Ce roman qui fait tout de même 428 pages est à lire si vous voulez vous plonger dans une expérience littéraire différente de ce que l'on peu lire d'habitude. Il me fait un peu penser aux nouvelles séries qui cartonnent actuellement, celles où une part de mystérieux pèse sur l'ambiance générale, mais dont les personnages malgré tout affrontent les évènements tels qu'ils se présentent.

Un roman original à découvrir, mais si je devais conseiller cette auteure, je vous dirais de lire Azadi.


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La trêve est un un roman kaléidoscope dans lequel une multitude de personnages vivent une journée extraordinaire.
La vie est comme suspendue : plus de violence, ni accident, ni mort ni même naissance. Tous les personnages sont d'abord confrontés à une situation stressante qui ne dégénère pas puisque la trêve est là. Les histoires défilent, différentes à chaque chapitre, c'est même déstabilisant au départ puis on s'habitue et surtout on s'attache au récit. Que va-t-il se passer pour toute cette population ? Plus jamais de dérive ?
Les situations sont variées, avec un point commun : une violence annihilée par l'effet de la trêve. Chacun réfléchit alors et prend son destin en main : une prise de conscience s'opère, c'est le moment de faire le bilan de sa vie.
Certains personnages reviennent plusieurs fois comme Simon le policier et Mandy la journaliste. Kim et Jennifer, deux jeunes amants poursuivis par un mari jaloux apparaissent dans plusieurs chapitres également.
Cette galerie de portraits d'hommes et femmes rappelle « Short cuts » de Robert Altman, tous ces personnages qui se croisent ou pas, tous reliés par les conséquences de ce nouveau phénomène : la trêve. L'histoire n'est pas vraiment importante au final, on retient plutôt leurs hésitations, passions, errances et nous lecteurs, sommes suspendus tout du long à cette lecture.
Ce n'est pas un roman d'anticipation, plutôt une fiction remplie d'humanité, à découvrir.

Parution le 25 août aux éditions Belfond.
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Ce serait complètement fou d'imaginer que, pendant une journée, le pays tout entier soit lavé de tout malheur. C'est pourtant l'histoire qu'a imaginée Saïdeh Pakravan dans ce roman surprenant puisque depuis le 9 juillet, à minuit, aux États-Unis, "il ne se passe rien." Plus rien. Accident, suicide, vengeance, attentat… tout a stoppé et le pays semble immobilisé, figé dans une invraisemblable position de funambule, ébahi par ce prodige mais tout aussi inquiet pour la suite. Car chacun se demande jusqu'à quand ce petit miracle va durer.
On suit énormément de personnages, chacun "affectés" par la trêve d'une façon personnelle : femmes maltraitées, néo-nazis, "voyous" en tout genre, drogués, dépressifs, pédophiles ou terrorristes… Seules deux personnes reviennent de façon régulière au fil des chapitres : l'inspecteur Simon Urqhart, déboussolé par le vide de sa journée, et Jennifer, une jeune femme qui tente de se défaire de l'emprise d'un ancien compagnon. Chaque chapitre représente donc un moment de vie précis où tout va basculer et où, au bout du compte, ça ne bascule pas puisque l'acte immonde qui s'apprête à être réalisé perd soudain tout sens. Et c'est beau de lire ce revirement de situation, cette opportunité d'être plus puissant que sa pulsion destructrice, cette soudaine reprise de contrôle de l'ange sur le démon.
Tout au long du roman, on se questionne sur ce qui a pu déclencher cette fameuse trêve parce que l'auteur ne nous en apporte pas les réponses : un geste de Dieu ? Un complot du gouvernement ? Une expérience extraterrestre ? Personne ne sait, personne ne comprend mais chacun savoure cette sorte de "cessez-le-feu" à coups de "Vive la trêve !" criés, pleurés, chantés.
Une seule obsession pourtant dans l'esprit des gens : ce miracle va-t-il durer? S'il ne dure pas, combien de temps avons-nous encore devant nous?
Alors je trouve le sujet fascinant mais pour moi l'auteur finit par tourner un peu en rond. Au bout de 250 pages à rencontrer le même schéma, on ressent un certain ennui. Et on termine le roman légèrement frustré parce qu'au final, Saïdeh Pakravan n'apporte pas d'explications à cette étrange et incompréhensible trêve du Mal. 24 heures fabuleuses, 24 heures de paix absolue où les futurs tueurs du corps ou de l'âme ont de subites et mystérieuses prises de conscience de la laideur de ce qu'ils s'apprêtent à faire et renoncent… Car tous renoncent. Comme si l'atmosphère se chargeait de magie. Comme si le simple fait de blesser, de détruire et de tuer se vidait brutalement de son essence et perdait tout son sens. A nous d'imaginer alors à quoi ressemble le marionnettiste qui a tiré les ficelles de cette incroyable moment de paix.
On a la sensation que l'auteur aurait pu faire de cette étonnante idée un roman inattendu et percutant mais pour moi, malheureusement, elle passe légèrement à côté de son sujet. J'aurais aimé davantage de profondeur, de créativité et d'originalité. J'aurais aimé que ce livre soit une grande claque jetée en ces temps de violence extrême qui déchirent la planète. Je ressors donc mitigée de cette lecture mais séduite par la plume de Saïdeh Pakravan qui, elle, m'a beaucoup plu dans sa justesse, sa fraîcheur et sa simplicité efficace.
Merci aux éditions Belfond pour ce joli moment d'espoir.
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Dans son dernier roman, l'auteur franco-américaine Saïdeh Pakravan, née en Iran et installée à Paris, imagine un monde bouleversé par un évènement inimaginable : une trêve dans la folie des hommes. Sans prévenir, un 9 juillet à minuit, tout semble s'arrêter : plus de meurtre, plus de crime, plus de viol, plus de morts, plus de maladies, et plus de naissances.

Les urgences sont vides, les ambulances restent sagement alignées en attendant désespérément un appel de détresse, et les commissariats s'ennuient face à cette soudaine pause dans ce qui constitue d'ordinaire leur activité quotidienne. L'auteur nous fait suivre un policier, loin des stéréotypes du genre, qui profite de cette trêve pour se rapprocher d'une journaliste d'origine iranienne, elle même ne restant pas insensible à ses charmes.

Une fois que les médias se sont emparés de cet étrange phénomène, défiant toute statistique et toute logique scientifique, la trêve se retrouve sur toutes les lèvres, et des hommes politiques aux charlatans, tous profitent de l'évènement pour faire parler d'eux. Parmi une multitudes de petites histoires, où des personnages à peine rencontrés illustrent brièvement l'absence de capacité malveillante en ce jour extraordinaire, on suit plus particulièrement le destin de quatre personnes sur lesquels pèse une force négative.

Ce roman original m'a fait penser à un négatif des scénarios de la saga American Nightmare, où à l'exact opposé, pendant vingt-quatre heures, tous les crimes étaient autorisés. Les histoires s'enchaînent avec un certain amusement, au début, puis une vague lassitude, sur le tard, de part leur aspect un peu redondant, dénué de surprise. La lecture est néanmoins rendue agréable grâce au talent de raconteuse d'histoires de l'auteur, qui semble n'être jamais à cours d'idées quand il s'agit d'imaginer la perversité et la méchanceté des humains entre eux. Un livre étrange mais agréable, plein d'espoir et un brin mystique, qui mérite qu'on lui donne sa chance.
Lien : https://www.hql.fr/treve-sai..
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Je viens de finir ma lecture donc je vais vous donner mon avis à chaud. le synopsis m'a beaucoup intrigué et je remercie NetGalley et les éditeurs Belfond pour avoir pu découvrir ce roman.

On va donc suivre plusieurs personnages, plusieurs américains pendant ce qu'ils appellent "La Trêve". Qu'est ce la Trêve ? Pendant toute une journée tout la criminalité va disparaître, plus aucun crime recensé, plus aucunes morts, plus aucunes naissances. Comme si le temps ce serait arrêté. Situation bizarre, est ce un miracle ou le fruit du hasard ?

L'histoire avait un énorme potentiel et j'ai été un peu déçu. Il y a beaucoup trop de personnages avec chacun une histoire différente. On sait déjà ce qui va arriver à la fin de cette journée sans crime et on sait aussi comment va bien terminer chaque petite histoire. Pour chaque histoire, c'est toujours la même trame. Une personne sur le point de commettre un crime mais qui va y renoncer pourquoi ? On ne le sait pas vraiment !

Je me doutais donc de ce qui allait se passer à la fin mais je pensais pas à une fin aussi brutal et courte. C'est une petite déception mais l'idée était vraiment intéressante.
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« La trêve », c'est l'histoire de ce jour où les Etats-Unis se réveillent en découvrant que la mort, les crimes, les accidents n'existent plus. On assiste ainsi à une succession de scènes avec des personnages en situation de commettre ou de subir des violences, qui n'auront finalement pas lieu. C'est en fait très déroutant, car même s'il n'y a pas de passage à l'acte, la violence est là, omniprésente, en filigrane. On voit se dérouler les mécanismes de la violence, on suit les méandres de l'âme humaine dans toute sa noirceur, et le lecteur est pris au jeu de ces montagnes russes émotionnelles : angoisse (va-t-il/elle le faire ?), puis soulagement, puis de nouveau angoisse avec la scène suivante. Une histoire captivante, avec une analyse très intéressante mais assez perturbante de la violence humaine.
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Et si tout s'arrêtait ? Si la violence disparaissait de notre quotidien ?
Le roman s'articule autour d'une succession de points de vue, une succession d'histoires courtes qui présentent des personnages différents à un moment particulier de leur vie. le roman se focalise en réalité sur une seule journée au cours de laquelle nous suivons l'évolution de la situation d'heure en heure.

Un meurtre prémédité qui finalement n'aura pas lieu, des actes de violence, horribles pour la plupart qui sont stoppés on ne sait comment, un fanatique en quête de vengeance ou un amoureux éconduit qui prévoit de commettre l'irréparable qui, d'un coup, changent d'avis. Des situations du quotidien et des situations moins banales qui sont finalement désamorcées par le simple effet de "la trêve".

Le roman n'est pas vraiment une enquête, personne ne cherche vraiment à comprendre la trêve même si beaucoup se posent des questions. le roman n'est pas non plus un conte philosophique à mon sens même s'il en partage de nombreux codes. Nous sommes face à une constatation objective des effets de la trêve. Malheureusement, cette description incessante de situations, certes différentes, devient un peu répétitive à longue. Certains personnages sont récurrent d'un chapitre à l'autre, ce qui permet d'avoir une certaine constance dans le récit mais globalement on ressent une certaine lassitude dans la deuxième moitié du roman.

Globalement, j'ai trouvé l'idée générale très originale. Cela soulève de nombreuses questions, surtout dans le contexte actuel. Mais finalement l'auteur se contente de décrire les évènements (avec beaucoup de talent d'ailleurs) sans vraiment en faire quelque chose dans le déroulement de l'intrigue.

Une lecture agréable, un peu laborieuse parfois mais très intéressante. La diversité des personnages et des situations ne laissera aucun lecteur indifférent.

Lien : http://emlespages.blogspot.f..
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Imaginez un monde où il n'y aurait plus de crimes, plus de violences, plus de meurtres, plus de viols, ni de vols, mais également aucune mort. Difficile à croire, n'est-ce-pas ? C'est pourtant le sujet traité dans le second roman de l'auteur Saïdeh Pakravan qui sortira à l'occasion de la rentrée littéraire de 2016.

Le roman commence par la date du 9 juillet et le premier chapitre correspond à minuit. Ainsi chaque chapitre représente une heure bien précise et des faits qui s'y sont déroulés. Nous faisons la connaissance d'une multitude de personnages. Certains ne seront présent que dans un seul chapitre et d'autres réapparaissent à quelques reprises, comme l'inspecteur Simon et la journaliste Mandy qui tentent de comprendre ce drôle de phénomène que tout le monde surnomme La Trêve.

Chaque chapitre a pour sujet des situations critiques comme un pédophile qui a repéré un enfant qui l'intéresse, un jeune drogué qui s'apprête à prendre sa dose, deux hommes qui avaient l'intention de voler une voiture... Bref, le mal est mis en avant par plusieurs types de situations et l'auteur s'applique à retourner la future crise en quelque chose de positif.

Mais deux questions persistent : jusqu'à quand la trêve va-t-elle durer ? Et quelle est la cause de celle ci ?

J'ai trouvé intéressant le fait de mettre en avant le mal à travers de courts chapitres. Malgré tout, cela peut par moment sembler un peu lourd lors de la lecture. de fait, j'ai cru au début que les personnages allaient revenir de manière récurrente mais cela n'est le cas que pour quelques personnages (5 ou 6 à tout cassé). Ce qui a pour conséquence de ne pas pouvoir s'attacher aux personnages, ce qui m'a donné l'impression d'être détaché de l'histoire.

Et enfin, je finirais par le contexte de ma lecture. En effet, lire un livre sur une période de non violence dans un pays entier, alors que dans la réalité, Nice était touché par un attentat, m'a un peu déstabilisé...

Bref, une histoire que l'on aimerait voir devenir réelle !

A noter que depuis, les éditions Belfond ont changé la couverture du livre.
Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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