Tokarev

C' est hallucinant ce qu'un livre peut faire du bien . Bien sur parce que c'est très bien écrit déjà . Il ya du Louis Ferdinand Céline dans cette écriture . C'est parlé donc, mais l'auteur ne cherche pas la facilité . Son style est fluide , recherché , rapide et dense . J'ai été très surpris en fait . je m'attendais à quelque chose de fulgurant à la manière de Burgess , collant avec les annonces promotionnelles qu'il laisse ça et là sur ses pages FB . Quelque chose de plutôt violent comme " Fight club" de Chuck Palaniuk . En fait , non c'est quelque chose de différent . indéfinissable . L'histoire d'un homme profondément bon . Juste et attendrissant . KalacheTokarev malgré son double nom de sulfateuse et de distri-buteur à pruneaux ruscof n'est pas Tyler Durden . Bien sur il ya du muscle et de la testostérone , de la vodka qui coule à flot aussi mais ça c'est l'âme Slave . Richard Palachak est d'origine Slovaque , et si vous avez eu des amis yougoslaves ou slovaques , vous savez comment ce peuple est extrême et rude . C'est le pied au plancher ! Ils baisent à fond , ils boivent à fond et ils s'entretuent à fond aussi . Ici tout est suggéré . ( Il souleve de la fonte, maîtrise les techniques d'arts martiaux mais ne le projette jamais comme un étendart ou une facilité . jamais Tokarev/ Palachak ne tombe dans le raccourci de la violence . même si à chaque page , nous savons qu'il pourrait et que les personnages racontés méritent des baffes . Samouraï , revenu à la paix , et qui sait résoudre autrement les conflits . Savoureux . Et là ou je trouve ce livre très fort , c'est que Palachak , comme Tokarev ne laisse passer aucune erreur . Il n'y a aucune faille . Impossible de se dire : Oui mais là il aurait pu .. Non ! Si Tokarev ne le fait pas , c'est que ce n'est pas possible ! Comme Hari Seldon le psycho_historien de "Fondation" d'Asimov . Une écriture claire et logique, évidente . Bref ce livre est impitoyable . Fulgurant et impitoyable . Réjouissant et savoureux . C'est le genre de bouquin qui donne la pêche . Vraiment ! Un seul regret : J'ai commencé par le tome deux . le premier c'est "Kalache" . Donc Tokarev de Richard Palachak Aux édition Black Out .

Pour ce troisième opus que j'attendais tant (j'ai : Vodka Mafia), j'ai pris plaisir à retrouver la plume généreuse de Palachak. Un mélange de grosse tape de géant slave sur ton épaule, et de douce clarté poétique au fond du regard. Hahaha ! le plaisir de l'amitié, de la "substantifique moëlle" chère à Rabelais.

Quelle surprise en tout cas de sortir soudain des ruelles obscures de la nuit pour l'entendre nous parler du monde de l'éducation ! L'auteur en gagne encore en relief. Une satire qui sent le vécu. C'est humain, efficace, limpide. On y parle recteur, rumeur, pressage de citron... ça fait du bien à lire. Perso j'adore...

Mais... Je l'ai déjà fini ! C'est quand le prochain ?
( Vous ferez moins les malins quand vous serez tombés dedans / les autres lecteurs.rices me comprendront ! )

Pour résumer, j'dirais que c'est pour qui apprécie Frédéric Dard (pou le plaisir de la langue), Rabelais (pour le ventre !), Bukowski et Despentes (pour la sulfureuse décadence) lou encore Beigbedder (pour la fluidité de la lecture : ça se dévore en une bouchée. Conseil : vous feriez mieux de savourer !)

En attendant le 4ème opus, je peux toujours me relire les deux premiers* : ça comblera le manque.

(* eh ouais, moi je les ai !)
Mais svp M. Palachak, ne soyez pas trop long.

Bukowski.. non,laisse couler , Tokarev c'est moins vertueux.. C'est la rudesse de la vie mis en musique par l'écriture. Ca glisse, c'est fluide, supra-intelligent..
Le mec te jette la morale aux cleps, et te rapproche a chaque chapitre de la l'Ethique.
Palachak c'est l'histoire d'un gars qui te rappelle que jusqu'ici tout va bien...

Tu retrouves le bonhomme de l'opus précédent, qui te refiles les clefs de la didactique de ta vie au XXIeme siecle..
Quand tout brule déjà.... t'es heureux de sourire en tournant les pages empreint de tant de bon sens et d'humanité inavouée.
Mr P. a quand le prochain.. Y'a toujours une suite, y'a toujours un lendemain.
Hé toi, oui, toi, là ! Y'a pas a hésité, le seul regret c'est que tu vas le lire trop vite.

Générosité, c'est le mot qui vient à l'esprit après avoir lu ces nouvelles.

Car l'auteur (auto fiction) est généreux dans son écriture et vis à vis de ces "petits" dont il décrit un moment de leur parcours.

Généreux et tendre mais pas de naïveté. Il est lucide sur l'Humain sur lequel il jette un regard désabusé et sans illusion.

La vodka coule mais on n'est pas chez Bukovski ou Fante. L'alcool est un hymne, un hommage à la culture Slave. Les personnages baignent dans la vodka pour célébrer la vie, l'amitié et non la vacuité de la vie.

Les corps sont omniprésents. Ils remplissent le livre. Les corps sont pour les personnages le seul moyen de prouver leur existence notamment via la violence.

Attention soyez prêt à rire car l'humour est à toutes les pages (mémorable scène d'un toucher rectal) et lorsque l'humour est absent c'est pour laisser de la place à l'ironie mordante.

Je pense à Michel Audiard et à Frédéric Dard.

Hâte d'attaquer Kalache.

Il m'aura fallu du temps mais j'ai enfin pu lire la suite de Kalache. J'avoue que Tokarev m' a replongé dans ce monde si attachant et familier. C'est avec plaisir que j'ai découvert tes aventures où se mêlent le romanesque et le quotidien. L'écriture est radicale et la vaseline n'est pas fournie, c'est à sec que l'on se prend des coups de poing dans la gueule à ta lecture. Ton foie et tes poumons ne doivent pas te dire merci mais par contre ce maniement des mots ce n'est pas loin d'être de l'orfèvrerie. Je te l'avais déjà dit mais je pense souvent à Audiard dans le texte. Les personnages que l'on croise au détour de tes pérégrinations ressuscitent les barbouzes et les tontons flingueurs à la sauce slave. La sincérité qui transpire de ton amour d'enseigner en dehors des normes imposées et la même que tu mets à enquiller les verres est touchante. KalacheTokarev est un homme aux milles vies mais à un seul visage: celui de la générosité.