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EAN : 9782359700671
120 pages
Le beau jardin (17/02/2023)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Maurice Guilhon est sauveteur de langues, cueillant et consignant inlassablement les vocabulaires en danger afin de sauver autant de langues que possible de la disparition de leurs locuteurs. Alors qu’une femme insaisissable et silencieuse bouscule sa vie, une étrange maladie frappe les dictionnaires. Des temps entiers disparaissent, des pans complets de vocabulaire s’effacent des pages des livresâ€- Une réflexion sur le patrimoine linguistique mondial, menée dans u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
*****Mésaventure bêtement technique qui me ferait rire....si elle ne provoquait pas la pire frustration imaginable pour un lecteur: ne pas pouvoir lire dans son entier un ouvrage qui l' attire....

Eh bien...c'est ce qui m'est arrivé avec cette ouvrage reçu dans le cadre d' une Masse critique....

Livre aux thèmes captivants qui m'est malheureusement parvenu , non pas en "épreuves non corrigées " , comme annoncé , mais réellement
" défectueux " ( erreurs de pagination, pages manquantes...) qui en a rendu la lecture impossible ...ou du franchement " parcellaire"...la double ironie ou triple pied de nez: lecture rendue " lacunaire ", reconstitution incomplète d'un puzzle dont je n'ai pas toutes les pièces...et tout cela sur des thématiques comme la disparition de certaines langues, l'appauvrissement du langage et
" l'enterrement" en 1ère classe de mots merveilleux mais trop peu employés, et abandonnés sur le bord de nos échanges avec les autres....et tout ceci, à travers les aventures du personnage central,
" sauveteur de langues", Maurice Guilhon....

"Les langues, comme les êtres, ont donc des maladies, une vieillesse, un déclin.Elles en montrent les marques et en portent les stigmates. Les dictionnaires, qui les recueillent, se constituent en ossuaire, ponctués, émaillés de formules de mauvais augure: " Terme vieilli", " Cet emploi a vieilli" , " Terme tombé en désuétude. "


Expérience aussi singulière qu'atrocement frustrante, que celle d'une telle lecture, en tentant de deviner les passages manquants, en parcourant avec une attention redoublée des extraits de l'histoire...Cette fois, je suis prête pour lire " haut la main" " La Disparition " de Georges Perec....

Le très bref chapitre sur l'inéluctable vieillissement des mots a particulièrement relancé une de mes "anciennes" curiosités : acquérir un dictionnaire de " termes inusités " ( avec leur histoire); car il y a des mots merveilleux, injustement "mis au cimetière "!!!

Heureuse toutefois d'avoir fait connaissance avec Jean de Palacio, visiblement un " drogué des mots", avec ses nombreuses " casquettes" de professeur émérite de littérature comparée, romancier, linguiste et traducteur !

****Afin de réparer mon extrême frustration, l"ouvrage est reparti chez son éditeur, pour avoir, sans doute ,le plaisir prochain de recevoir et savourer cette fiction, ce" portrait amputé ", dans sa totalité.... !
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Maurice Ghuilon poursuit un objectif obsédant : sauver de la disparition et de l'oubli les langues menacées. « Il était devenu chasseur de langage, idiomes singuliers, langues perdues ou en voie de disparition. Les langues l'intéressaient plus que les espèces. » (p. 21) Sa quête s'accompagne de la recherche incessante d'Élisabeth Wehland, une femme insaisissable dont il veut faire le personnage principal de son roman. Aidé par Françoise Grandterre, Maurice constate que le langage courant est malade : c'est une lèpre des livres qui se répand. « Les langues, comme les êtres, ont donc des maladies, une vieillesse, un déclin. » (p. 41) Les mots s'effacent des dictionnaires et les verbes perdent certains de leurs modes. « Comment désormais énoncer : 'Être ou ne pas être ?' faute d'infinitif ? La plus célèbre interrogation de la scène s'abolissait ainsi, et, avec elle, tout le théâtre. » (p. 27)

Maurice est incapable de vivre dans le monde actuel, lui qui trouve « que les voix disparues avaient un écho plus profond, peut-être, que les voix entendues. » (p. 19) Obsédé par les hapax et les mots disparus, il veut créer sa propre langue, langage exhumé du passé. « Maurice mourait successivement avec chaque langue disparue, renaissait avec chaque langue retrouvée. » (p. 98) Hélas, s'il est le seul à maîtriser ce langage fait de bric et de broc, cette langue nouvelle est également vouée à disparaître puisqu'elle n'est pas partagée. le serpent se mord ainsi la queue et la disparition du langage va de pair avec la décadence effrénée du monde.

Jean de Palacio, dont j'ai déjà apprécié l'érudition dans son essai Figures et formes de la décadence, signe un court roman teinté de fantastique. Entre jeux de mots et réflexion sur le langage, il travaille la page pour la faire coïncider avec son propos, comme dans un calligramme privé de ses mots. J'ai vraiment aimé ce roman, sauf – et c'est un problème ! – le premier et les deux derniers chapitres qui renvoient directement au titre puisqu'il est question d'un énigmatique portrait d'homme qui fascine son acquéreuse. J'ai été incapable de faire le rapprochement entre ces chapitres et le reste du roman. Dommage !
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Merci aux Editions Calleva qui, dans le cadre de ce partenariat avec Nota Bene, m'ont permis de découvrir ce livre.

Eh ! bien, j'ai été perplexe, il faut être honnête. Je ne pense pas avoir saisi l'identité du "Portrait" : est-ce Maurice Guilhon ? ou un parfait étranger ? Idem pour la femme qui a mis ce portrait dans sa chambre : qui est-elle et quel est son rôle dans l'histoire ? Evidemment, peut-être ne servent-ils tous les deux qu'à souligner l'apparente futilité (apparente seulement, on est bien d'accord) du combat qui a régi la vie entière de Maurice Guilhon : leur rencontre n'est qu'un hasard et le physique de cet inconnu est l'unique chose que la femme connaîtra jamais du disparu (en admettant que ce soit bien le portrait du linguiste). Leur amour commun pour la musique de Couperin les aurait sans doute unis mais ...

En un mot comme en cent, ce bref prologue et cette épilogue m'ont causé problème, c'est sûr.

Le reste au contraire m'a paru très limpide. Pourtant, le sujet est complexe : la mort des langues entraîne celle du langage, de la communication et donc de la société et de la qualité de vie. Au passage, Jean de Palacio égratigne (et il a bien raison) deux catégories d'auteurs : les forts tirages (genre Marc Lévy) et les académiciens. Pour lui, la littérature n'est pas chez ces gens-là. Comme il nous donne tout de même l'impression que c'est la situation dans laquelle se trouve notre propre langue qui est au coeur de sa réflexion, on lui donne bien facilement raison.

L'auteur vise aussi l'importance de moins en moins grande qui est celle actuellement accordée à la langue, aux mots, à la communication toute bête avec autrui, alors que l'être humain se laisse envahir de plus en plus par l'image et le son. Bon, il ne l'écrit pas comme ça mais enfin, c'est une évidence.

Bien entendu, la fin de l'histoire est triste et empreinte si ce n'est de désespoir, en tous cas de découragement.

Le style ... Alors là, c'est du soutenu, du châtié, de l'anti-journalistique, du littéraire. Ca fait plaisir de voir qu'il existe encore des auteurs pour y recourir. Bien sûr, ils n'ont pas droit aux têtes de gondoles avec encarts géants des supermarchés, ils ne passent pas non plus à la télévision, tout au plus ont-ils droit à une chronique sur France-Culture ou une radio similaire. Mais tant pis : les lire repose et enrichit. ;o)
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Une musicienne, vestale porteuse de la flamme de musiques plus anciennes, se sent une connexion invincible, presque dérangeante pour un portrait dans sa chambre... L'auteur nous laisse penser qu'il s'agit de celui de Maurice Guilhon, un universitaire, linguiste et lexicographie, devenu une sorte de sauveteur des langues et idiomes en cours de disparition, luttant inlassablement contre l'entropie... le roman devient dystopique quand les dictionnaires et lexiques sont mystérieusement atteints d'une lèpre, de champignons, de dégradation, portant une atteinte irrémédiable à l'inestimable richesse de ceux qui emploient, employaient leurs mots.

J'ai très vite mesuré le privilège que j'avais de lire un roman de la perte, de la destruction, de la décadence écrit dans une langue d'une richesse "rare et précieuse" comme s'intitule le dictionnaire des mots relevant de ces épithètes ; on a même vers le début des périodes qui mériteraient le qualificatif de "cicéroniennes", telles que plus personne n'ose en écrire, tant c'est classique... mais beau et défiant la vivacité des esprits. L'objectif de cette sorte de contrepoint est, à mon avis, d'accentuer encore le sentiment de déperdition linguistique en nous faisant prendre de conscience des trésors qu'elle recèle... en nous tentant d'employer l'imparfait pour ce verbe "receler", car on se rend bien compte que beaucoup d'entre eux ont disparu ! La division inattendue en courts chapitres qui suspendent le souffle narratif évoquent, eux aussi, l'intervention inopinée du silence, les heurts, les trous...

C'est à travers son histoire d'amour pour Elisabeth Wehland, dernière dépositaire d'une langue dace (l'imitation du roumain est très réussie, à mon humble avis), que nous vivons d'une manière palpitante la traque d'une langue agonisante dont il ne reste plus que treize infinitifs et une locutrice fuyante. J'ai irrésistiblement pensé à Dumézil qui avait appris une langue du Maghreb qu'il était seul à parler, avec celui qui la lui avait apprise, et qui attendait avec impatience qu'il revienne pour la parler avec lui...

Je ressens un intérêt particulier pour le personnage de Sabrina Westwood, personnage opposant particulièrement soigné et réussi, en Hypatie vénéneuse, crédiblement néo-platonicienne, et vindicative. C'est surtout lui qui m'a donné envie de noter des citations.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le Beau Jardin de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman et d'en rendre compte librement.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Voici un roman complètement atypique. Atypique par le thème notamment, une réflexion sur les langues à laquelle se livre le personnage, et, à travers lui, l'auteur, féru de linguistique. Jean de Palacio manie le verbe avec brio et le style est riche. le livre est une immense référence culturelle. On se délecte avec bonheur de tout un patrimoine littéraire, on voyage en même temps que le personnage, en Autriche, on sombre dans le "fantastique" lorsque cette "lèpre" touche les livres, lorsque certains tomes viennent à disparaître... On est hanté par les figures féminines esquissées. Qui sont-elles réellement ? Et cette référence à François Couperin qui revient, lancinante...

Cependant, je mettrai un bémol. En effet, bien que réunissant tout ce qui pouvait me plaire, j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout. L'enchaînement des idées n'est guère évident. Je me suis perdue dans le dédale des 38 chapitres.

Ce livre me laisse à la fois perplexe et fascinée. Bizarre me direz-vous ! A mon humble avis, il demande certainement plusieurs lectures afin d'en percevoir toutes les finesses.

Merci aux Editions Calleva pour ce partenariat avec le forum Nota Bene.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
... (Devant sa bibliothèque fouillée et dérangée par un inconnu) ... Un mot s'imposa à son esprit : Babel ! Cette bibliothèque en folie, conjuguant la lacune et le brouillamini, les accouplements insolites, atteignant les textes les plus révérés, inaugurant insolemment des associations contradictoires, c'était Babel, en effet, le nouveau Capharnaüm, l'instauration du désordre des textes après celui des langues. L'ordre semblait irrémédiablement compromis, de même que l'intégralité. Marivaux, jadis allié à Goldoni, s'était acoquiné avec Beckett et Ionesco. Car Maurcie décelait aussi dans ses armoires des livres qu'il n'avait jamais acquis et qui lui étaient étrangers. Forme de souillure, celle-ci, encore plus perverse, car elle atteignait l'être intime, les prédilections, l'âme. Il découvrit avec horreur, au fil des rayons, les noms de Guy des Cars, Maurice Druon, Henri Troyat, Jean Dutourd, Jean d'Ormesson, comme il y avait eu, au siècle précédent, Georges Ohnet, Octave Feuillet, Victor Cherbuliez, Fortuné du Boisgobey, Richard O'Monroy : l'armée des académiciens satisfaits, la mise en coupe réglée des succès commerciaux. Alors que - il le vit en ouvrant au hasard quelques volumes choyés - des pages manquaient à La Princesse de Clèves, à Manon Lescaut, Adolphe, Dominique, les autres, les académiques, les faciles, étaient neufs, complets, respectés, indemnes. Il songea à la bataille des Livres chez Barbin, à Swift, imagina une mêlée sans pareille, une nouvelle querelle des anciens et des modernes, où les volumes combattaient, se heurtaient, s'entrechoquaient pour la déroute finale de l'âme, en faveur des plus piètres écritures mercantiles. Babel de la bibliothèque, autrement pernicieuse que l'autre, où trônaient tout ensembles académisables et académisés, amenant, comme un ânon son faix, leur facilité, leurs conventions, leur amphigouri et leur verbalisme. ...
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.. L'infinitif fut le premier à partir, rendant désormais toute désignation du verbe. Fuite, désertion ou plutôt défection, qui faisait désormais du verbe une entité lacunaire et mutilée. Mode, celui-ci essentiellement hybride, ayant perdu les caractères propres qui font de lui un verbe, et devenu substantivé, forme nominale du verbe, il oscillait constamment entre le procès et l'objet, dans un balancement qui le rendait d'ores et déjà insaisissable. C'était, pour Maurice Guilhon, un enjeu essentiel, une quête de tous les instants, non pour dire : le boire et le manger, mais le parler et l'écrire. Il se heurtait sans cesse au caractère non personnel, non temporel, d'un mode qui semblait déjà dilué dans l'abstrait. Maurice Guilhon avait le sentiment de poursuivre un fantôme.

Elisabeth Wehland aussi était un fantôme. Elle avait, en partant, emporté avec elle le secret de sa langue. Ce départ, pour une destination inconnue, était sans pensée de retour. Maurice n'avait pas d'autre indice que les notes prises le soir des conversations avec elle. Pour le reste, tout se brouillait, y compris les traits du visage. La revoyant, il ne l'eût pas reconnue. Il fallait absolument empêcher que la langue ne se perdît à l'égal du visage. Et de cette langue sans infinitif, où le subjonctif gagnait, à rebours de l'Histoire, il ne savait quasiment rien. Seuls subsistaient quelques dizaines de mots, une syntaxe embryonnaire, un poème un soir récité, hâtivement noté, incomplet. Il y était question de la terre et des arbres, de rameaux qui bougeaient et ployaient sans pluie ni vent. Indices vagues, insuffisants. D'ailleurs, cette langue s'était-elle jamais écrite ? ...
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Les événements se précipitèrent. Tant de langues s'effritaient, menaçaient ruine, que Maurice Guilhon ne pouvait suffire. Appelé ici et là, il arrivait trop tard, manquait le dernier témoin, ne pouvait que constater le décès. La maladie des dictionnaires, - la dictionnairite -, se propageait un peu partout. Les conservateurs, atterrés, prenaient des mesures qui s'avéraient inefficaces. Cuit par la sécheresse, gondolé par l'humidité, marbré par les champignons, travaillé en galerie par les insectes, le papier cédait de partout. Pour un livre restauré, mille tombaient en poussière. Ce n'était plus, comme jadis, la peste noire et le choléra, mais la lèpre et le silence qui s'étendaient partout, gagnaient des pays entiers, bientôt des continents.

Françoise Grandterre avait abandonné ses travaux, quitté Londres, s'était réfugiée auprès d'Arcangelo Grifagni. Tous deux s'efforçaient de sauver, à Rome et à Florence, à la Riccardiana et à la Magliabechiana, ce qui pouvait encore l'être. Au prix d'un labeur intense, travaillant jour et nuit, Maurice avait patiemment reconstitué le cahier perdu, retrouvé les vestiges de la langue disparue, complété et augmenté ce fonds de tout ce qu'il avait pu glaner de la nuit passée avec Elisabeth Wehland. Près de neuf cents mots au total, autorisant une pensée, lui donnant l'espoir fou de poursuivre son roman. Ixion ressuscitait. Il devenait plus qu'un mythe, un symbole, celui de la survie du langage, de sa propagation, peut-être, de sa fructification, promesse de vocables nouveaux nés de son union avec Héra, dans une alliance harmonieuse de l'ancien et du moderne, du néologisme et de l'archaïsme.
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(...)D'où cette importance du langage, qu'il voyait comme un grand cimetière, comportant plus de vocables morts que de vivants.Une sorte de désir de rédemption le poussait à se porter au secours du langage.Chaque mot retrouvé, exhumé, sauvé, était, pour ainsi dire, oeuvre pie.

Le passage d'une langue à l'autre était une arche vers le salut.Toute langue avait droit de cité, droit à être parlée, ou tout au moins comprise. Fût-elle en usage auprès de millions d'hommes, une langue n'était pas plus noble que celle trouvée sur les lèvres d'un aborigène unique dans un pays perdu.
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Les langues, comme les êtres, ont donc des maladies, une vieillesse, un déclin.Elles en montrent les marques et en portent les stigmates. Les dictionnaires, qui les recueillent, se constituent en ossuaire, ponctués, émaillés de formules de mauvais augure: " Terme vieilli", " Cet emploi a vieilli" , " Terme tombé en désuétude. "
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