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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Écriture sans reproche, motivation clairement ressentie, lecture fluide, le récit de Mathieu Palain est agréable à parcourir.
Par contre, une fois la dernière page tournée, je me pose la question du thème.

Est-ce le sport de haut niveau, la vie en prison, la délinquance originaire, le travail du journaliste, le vol pathologique ? C'est en fait tout cela en même temps, et si chaque sujet est traité avec sincérité et clarté, il m'a manqué une colonne vertébrale, un centre d'interêt plus clairement identifié pour apprécier pleinement ces lignes.

Rien de nouveau sur la vie en prison, ni sur la difficulté du quotidien dans les cités cosmopolites de la périphérie parisienne.

Retiendrai- je les temps records du 400 mètres ? Pas sûr.

Reste la personnalité du personnage central, à la fois héros et mis au ban, qui a mis à mal ses dons exceptionnels et, malgré les multiples avertissements puis les sanctions sévères, les infractions se succèdent, au gré de pulsions incontrôlables.

Il est aussi intéressant de constater qu'au delà du livre à écrire, il semble s'être noué une amitié sincère avec une sorte de fascination de la part de l'auteur, à la fois pour les performances sportives et le terrain pathologique de Toumany Coulibaly.

Les enquêtes journalistiques se déclinent en littérature avec cette propension à mêler la vie personnelle de l'écrivain au récit proprement dit. Jaenada a ouvert la voie. Il faut cependant être vigilant pour ne pas s'y perdre.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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« En quoi un taulard diffère de l'homme de la rue ? Un taulard est un perdant qui aura essayé. » (p.384)
Mathieu Palain, journaliste, part à la rencontre de Toumany Coulibaly sportif de haut niveau, taulard patenté. Une amitié va naître peu à peu entre les deux hommes, Mathieu rencontrant tous les mercredi Toumany au parloir…
L'histoire est belle, intéressante, cependant il n'y avait pas matière, selon moi, à en faire un livre de plus de 400 pages, le propos s'étire, tourne en rond, comme Coulibaly dans sa cellule ou dans la cour de la prison qui continue à courir vaille que vaille.
J'ai eu du mal à cerner le personnage trouble qu'est Toumany Coulibaly, on ressent l'envie de l'aider, qu'il s'en sorte, ses mots touchants semblent sincères, ainsi que son envie de s'en sortir pour sa femme et ses enfants. Et pourtant, c'est plus fort que lui, Toumany gâche sa vie et son incroyable talent en petits cambriolages foireux de pharmacies et de magasins de téléphones portables, et on reste sidéré par tant de bêtise et d'acharnement à se détruire.
Le livre met en lueur les difficultés des athlètes qui ne gagnent rien pour leurs exploits, 650 euros par mois, alors qu'ils doivent avancer tous les frais de leur poche (péage, essence, hôtel …). Indéniablement, quelque chose ne tourne pas rond dans ce système.
Mathieu Palain nous fait également découvrir le quotidien de Toumany dans l'univers carcéral (Fresnes puis Réau), et celui du tribunal, dans lequel le nombre d'années qu'un homme va passer en prison se joue en quelques minutes ...
Des sujets intéressants, mais le livre aurait gagné en force à être resserré, et le style très narratif m'a parfois dérangé (je demande, je dis, …)
Je laisse le mot de la fin à Leslie Djhone, athlète de haut niveau aujourd'hui à la retraite, « En tant qu'éducateur, je pense qu'il a payé et qu'il ne mérite pas une condamnation à vie. Mais s'il était en face de moi, je lui dirais de laisser tomber. Trouve un boulot. Prends soin de ta famille. Tu dois du temps à tes enfants et vivre ces moments-là sera toujours plus intéressant que se tuer sur la piste, parce que tu gagneras pas ta vie avec l'athlétisme. Ton passé va te desservir. Les partenaires, les équipementiers, ils investissent sur la jeunesse, pas sur un mec de trente-trois ans qui sort de taule. C'est dur à entendre, mais c'est la vérité. Et pourtant, j'aimerais le voir courir. » (p.248)
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Ce livre est l'histoire de la rencontre entre l'auteur et Toumany Coulibaly, athlète le jour et braqueur la nuit qui est emprisonné à Réau. Mathieu Palain commence ses visites au parloir. Il raconte la vie de ce prisonnier atypique, puis la naissance d'une vraie amitié. Il espère que le coureur ne reviendra pas à ses travers et enfin, il s'interroge sur sa propre attirance pour le milieu carcéral.

Nous ne sommes donc pas dans la fiction même si Toumany Coulibaly ressemble à un personnage de roman : issu d'une famille d'origine malienne, avec 18 frères et soeurs, il grandit en banlieue sud de Paris. Il se découvre du génie pour la course (surtout pour le 400mètres) mais gâche son talent en réalisant sans cesse des vols et des braquages. Il est de tous les coups foireux qui vont l'envoyer en prison pour plusieurs années et briser ses rêves de jeux olympiques.

J'avoue que j'ai choisi ce livre pour de mauvaises raisons : d'abord parce que la couverture me plaisait et ensuite parce que le parti-pris de l'auteur me semblait proche de celui d'Emmanuel Carrère que j'adore et dont j'ai tout lu. Notamment L'adversaire ou Limonov. Mais n'est pas Carrère qui veut, d'où ma légère déception….

Le début ne m'a pas emballé : la rencontre au parloir puis la vie de Toumany qui défile (courses, entraîneurs et braquages se succédant de façon assez monotone). L'écriture était trop descriptive, sans véritable point de vue.

Puis le récit a pris de l'épaisseur et a ravivé mon intérêt lorsque le propos est devenu plus personnel : l'amitié entre les deux jeunes hommes, l'évocation de la dureté du milieu carcéral, la recherche de la véritable identité de Coulimaly (un menteur ? un mec bien ?).
Au final, un récit inégal qui demeure toutefois intéressant et se lit facilement.
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Dans ce roman/documentaire, Mathieu Palain nous raconte l'histoire de Toumany Coulibaly, champion de France du 400 m en 2015, jeune athlète au fort potentiel gâché.

Ce qui frappe, c'est la profonde empathie de l'auteur pour le jeune homme, empathie qui les mène d'ailleurs à une amitié réciproque. Et cette empathie, Mathieu Palain s'évertue à nous la transmettre.

Alors y parvient-il ? Je n'en suis pas sûre.

Une chose est certaine, Toumany Coulibaly n'est pas né avec une petite cuillère en argent dans la bouche.
Issu de l'immigration, il a 17 frères et soeurs et grandit dans une cité en banlieue Parisienne. Quoi qu'on en dise, tout le monde ne part pas avec les mêmes chances.

Sauf que finalement, il a quand même de la chance Toumany.
Doté de capacités physiques exceptionnelles, il intègre l'équipe de France d'athlétisme.
Il rencontre des entraineurs qui croient en lui et l'accompagnent.
Et il obtient un diplôme de comptabilité qui peut lui permettre de trouver un emploi.

Mais voilà, il ne parvient pas à sortir de la délinquance et multiplie vols et braquages.

Certes le milieu de l'athlétisme n'est pas celui du foot et l'argent ne coule pas à flot mais cela n'excuse pas tout.
Car malgré son statut d'époux, de père et ses possibilités professionnelles, l'athlète s'enfonce.

Alors non, je n'ai pas d'empathie. Même si je lui souhaite de tenir ses bonnes intentions et d'être heureux en famille.
Même si j'ai de la sympathie pour le gamin envoyé en Afrique en punition de ses "conneries". Mais l'empathie envers le sportif, non.

Si le récit tourne un peu en boucle et n'a pas suscité beaucoup d'émotion en ce qui me concerne, il permet néanmoins de s'interroger.
Est il possible d'échapper à ses origines ? Qu'est-ce qui fait la différence ? Les aptitudes ou la volonté ?


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Empathique, étonnant, humain.

𝘕𝘦 𝘵'𝘢𝘳𝘳𝘦̂𝘵𝘦 𝘱𝘢𝘴 𝘥𝘦 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳, c'est l'histoire vraie d'une rencontre entre Mathieu Palain, journaliste, et Toumany Coulibaly, athlète olympique le jour et… cambrioleur la nuit. Ce dernier ne peut s'empêcher de voler malgré ses réussites sportives et finit par entrer en détention pour plusieurs années. L'auteur va essayer, par le biais de nombreux parloirs, de comprendre comment Toumany en est arrivé là. A force de confidences et de quelques ressemblances, une amitié touchante va naître entre les deux protagonistes.

Ce roman m'a clairement sortie de ma zone de confort. J'ai découvert l'univers carcéral ainsi que celui du sport de haut niveau. Difficile de comprendre la spirale infernale dans laquelle s'est enfermé l'athlète. J'ai eu parfois envie de le secouer, de lui dire d'arrêter ses bêtises et de profiter de sa jolie famille ainsi que de son talent. Mais Toumany continue de s'enfoncer, tel un acharnement destructif. Il se sent presque rassuré par les règles strictes de la prison. Comme le dit l'auteur, on doit toucher le fond pour rebondir. « On ne sauve pas les gens malgré eux. Il faut qu'ils aient envie de se sauver. »
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Prix Interallié et Prix des lectrices du magazine Elle (catégorie documents).
Mathieu Palain est journaliste, mais il aurait aimé être footballeur. Il lit un article évoquant Toumany Coulibaly, le sport et un coin de l'Essonne où ils ont grandi tous les deux. Alors, Mathieu se décide, il envoie une lettre en prison, parce que c'est là qu'est actuellement Coulibaly qui entre deux courses en véritable athlète, est un braqueur. Un homme a deux visages, qui aime courir, qui veut des médailles mais qui vole des commerçants, comme pris d'un mauvais démon.
Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, le coureur n'a pas anticipé le manque d'argent quand ses résultats sont moins bons. Alors il devient voleur. J'ai trouvé qu'il replongeait bien souvent alors que dans ses paroles, il répétait son souhait de s'en sortir.
Un an après la lettre, c'est la rencontre entre les deux hommes et des heures d'échanges, de parloir, de conversations au téléphone qui donnent naissance à ce livre. Des liens se sont tissés, de l'écoute, du dialogue, une forme de compréhension.
Dans ce récit, on découvre l'évolution de leur relation, comment chacun s'est emparé de ces temps d'entretiens pour avancer, mieux se connaître afin d'avancer en confiance. L'auteur laisse de la place aux confidences du sportif rebelle, puis parfois il établit comme un parallèle avec sa vie. le ton est juste, l'écriture très réaliste, pas de pathos inutile, pas de digressions, des faits bruts. On peut se demander pourquoi l'auteur, un homme bien sous tous rapports, a souhaité rencontrer un homme emprisonné. Au départ, il ne savait pas quelle forme allait prendre son livre, comment il allait résumer tout ce qu'ils s'étaient dit.
J'ai lu ce recueil comme un témoignage d'une amitié improbable entre deux hommes. C'est intéressant même si parfois, on ressent quelques longueurs ou redondances.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Ce livre plusieurs fois primé raconte le parcours de Toumany Coulibaly ex grand espoir de l athlétisme Français ,champion de France du 400 mètres ,et cambrioleur multirécidiviste .
Son auteur est un jeune journaliste issu de la même banlieue que l athlète et qui va finalement l aider à supporter son séjour en prison qui vient d' ailleurs de se terminer.
le récit est agréable à lire et provoque l empathie pour ce sportif de haut niveau délinquant même si justement ses qualités athlétiques auraient du lui permettre ,comme à beaucoup d autres, d'éviter cet itinéraire douloureux .
Derrière chaque acte de délinquance il y a toujours des victimes et c est avant tout à elles qu' il faut penser avant de s' apitoyer sur le sort des auteurs même si évidemment certains ont des circonstances atténuantes .
On ne peut espérer qu' aujourd'hui Toumany Coulibaly ,qui a sans doute gâché une très belle carrière, reste dans le droit chemin et soit heureux avec sa famille .
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Achat lors d'une flânerie dans la Fnac de St Quentin à la sortie de ma formation CQP, en mains, lisant la quatrième de couverture, et ce bordereau aguicheur, vantant les nombreux prix reçus, comme l'Interallié, celui des lectrices d'Elle et d'autres, je me pose cette question, est-ce une lecture pour moi !, les prix ne sont que des récompenses ciblées dans ce monde littéraire français assez complaisant de l'entre soi, un autre roman, a mes faveurs, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes de l'Étasunienne Lionel Shriver, la lecture d'un auteur français sera toujours une de mes priorités, sans oublier la littérature étrangère, Ne t'arrête pas de courir de Mathieu Palain aura ma priorité, je viens de finir ce roman, je reste sur ma faim, je suis même déçu, l'avalanche de prix est disproportionnée, la lecture aura été rapide sans heurts, d'une fluidité limpide, la banalité m'a ennuyé, l'intérêt fût juste de finir le livre, sans rien y attendre, pourtant j'ai été aspiré par cette histoire, Mathieu sait captiver son lecteur par un envoutement étrange, tentons de percer ce mystère.



Mathieu Palain est un jeune journaliste de terrain, son premier roman, Sale gosse, fait suite à une investigation dans le milieu sociale de l'enfance, s'émergeant dans l'équipe de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) d'Auxerre durant six mois. Il reçoit en 2014 le Prix Françoise Giroud du portrait pour un article publié dans "Libération" en avril 2013 : "Mahiedine Mekhissi, au-delà des barrières". Originaire de Ris-Orangis, notre journaliste, s'intéresse à un athlète français d'origine malienne, champion de France du 400 mètres, étant de la même année et de la ville, Mathieu Palain, par curiosité journalistique, mais aussi vis-à-vis de sa vie, va oser prendre contact avec cet homme incarcéré pour vol en bande organisé, au fil des rencontres avec Toumany Coulibaly, une amitié va se nouer entre les deux hommes, pour donner naissance à ce roman Ne t'arrête pas de courir.



Tout au long de cette lecture, je me suis amusé à regarder des courses d'athlétismes, souvent perdues au fond de ma mémoire, oubliées même dans les méandres de mon cerveau, toujours en proie à éliminer ces choses pour lui non essentielles, j'ai revu le 4x100 des Françaises au championnat du monde 2003 à Paris, sous les commentaires exaltés de Patrick Montel, puis le 3000m Steeplechase aux JO de Pékin, revivant intense de l'athlétisme de l'équipe de France. Toumany Coulibaly est tout à fait à l'opposé du personnage d'Herman Melville, Bartleby le Scribe, célèbre avec le leitmotiv du refus silencieux « Je ne préférerai pas », au contraire le « Oui » est une extension de Toumany Coulibaly, il ne sait pas dire « non », se cachant continuellement derrière ce mur du silence, cet athlète recherche l'affection des autres, se noyant dans l'abime du vol, dès ces 6 ans, il découvre cet art de dérober à ces camarades, comme cette console, y gravant son prénom grossièrement, sans, se rentre compte du mal qu'il commet, n'oubliant pas, la scène avec sa maman dans un magasin qui ne peut lui offrir des bonbons, l'obligeant de faire un délit mineur, aux yeux de certains clients aux jugements sévères, cet enfant-là, découvre la honte pour sa mère, se promettant, désormais de voler pour elle, le vol devient une partie de lui, c'est son ombre, la journée, sportif de haut niveau, la nuit, il commet des vols avec des amis, c'est une forme de drogue, Mathieu Palain, avec une justesse émotive, explore délicatement la psychologie de ce voleur atypique, ce personnage est touchant, en étant agaçant à la fois, il ne peut dire non à un nouveau cambriolage, s'obligeant à des écarts sportifs, lui coutant certaines victoires.

La prison attire beaucoup notre journaliste, cette prise de conscience, laisse Mathieu Palain explorer son enfance, distillant quelques épisodes intimes, comme celui de ces parents au pays basque, et de l'emprisonnement de la fille de leur ami basque, Lorentxa, condamnée à 27 ans de réclusion pour être une militante d'un groupe considéré comme terroriste, ces ombres du passé laisse une trace indélébile à notre journaliste, déjà son premier roman explore la jeune délinquance dans une immersion au soin de la P.J.J, cette dérive lente vers l'enfer judiciaire dans des histoires vraies. Il fera un reportage sur le boxeur américain libéré après 26 ans d'emprisonnement, Dewey Bozella, partant aux États-Unis pour le rencontrer et échanger sur cette vie carcérale, de son innocente vers cette nouvelle liberté. Comme le dit Mathieu Palain, il accepte d'affronter la réalité, en allant en immersion à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, rencontrant les pires des criminels, les violeurs et les pédophiles, continuant d'aller vers ces personnes, discutant avec ceux enfermés depuis trop longtemps, prisonniers de leur isolement et ce mécanisme perpétuel de la routine carcéral, notre journaliste est en quête, pas celle d'un Don Quichotte, celle d'un Holden et de son instinct de survie, ou de vie, que recherche Mathieu Palain.

Tout au long de ce roman, Mathieu Palain nous fait découvrir ces aspirations littéraires comme L'attrape-coeur de J-D Salinger, comparant ce héros à Toumany Coulibaly, il l'imagine aussi comme Antoine Doinel dans Les Quatre cents coups, le film de Truffaut, au fil de la lecture, certaines références fleurissent ces propos comme un passage de la Bible, racontant l'histoire de Zachée, puis relatant le portrait Nico Walker et de son histoire à travers son roman Cherry, le considérant comme un chef-d'oeuvre, comme un fleuve qui se nourrit de ces affluents, ce roman s'alimente de la vie de notre romancier, comme de ces affluences littéraires et artistiques, n'oubliant pas Toumany Coulibaly, devenant petit à petit un ami. Une des aspirations de l'auteur est la journaliste Florence Aubenas, que j'ai eu l'occasion de lire avec son livre le Quai de Ouistreham, son livre La méprise reste un de ces livres de chevet, le quatrième de couverture du roman Ne t'arrête pas de courir, on peut lire d'Adrien Gombeaud, Les Échos, « Dans les traces d'Emmanuel Carrère », Limonov et le royaume, deux romans gravés dans le brut de cet auteur sont à l'opposé des rouages de celui amorcé par le roman ne t'arrête pas de courir, je n'ai pas eu ce sentiment, il manque un peu de maturité dans l'écriture et le propos, Mathieu Palain doit tonifier et bonifier sa prose.
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Mathieu Palain est journaliste. Trentenaire, il a grandi en banlieue parisienne, dans une de ces zones impersonnelles auxquelles on peine à croire que des personnes puissent se sentir attachées. Pourtant, il y est attaché à ce territoire, Mathieu, si bien que quand il lit dans la presse un article sur un athlète, champion de France du 400m, qui vient d'être incarcéré pour plusieurs cambriolages, c'est la similitude de provenance qui d'abord l'interpelle.
Toumany Coulibaly a 30 ans, comme lui. Il a grandi près de Montgeron, comme lui. Il est devenu un grand athlète, mais un athlète cambrioleur - pas comme lui. Comment peut-on passer du podium à la case prison ? Comment peut-on courir le jour, et voler la nuit ? Est-ce son origine sociale - Toumany a grandi au sein d'une famille d'origine malienne de 18 enfants -  qui le pousse, qui l'empêche de filer droit, et l'attire irrémédiablement vers les chemins de traverse ?
Mathieu part à la rencontre de Toumany, dans sa prison de Réau. de parloir en parloir, peu à peu, une confiance,  une intimité, puis même une amitié, s'installent entre les deux hommes. Mathieu découvrira-t-il ce qui fait courir et voler Toumany ? Comprendra-t-il aussi, pourquoi lui le journaliste s'intéresse à cette histoire ?
Entre dangereuse empathie et introspection sans concession à son propre égard, le journaliste nous livre le portait d'un homme réel, avec toutes ses ambiguïtés, sans fard ni non-dit. Il n'y a ni bien ni mal dans cette histoire, mais l'humain à l'état brut, avec son lot  de vérités qui parfois dérangent.  
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MP nous raconte la double vie de Toumaly Coulibaly : athlète de haut niveau le jour, coureur de 400m, potentiel champion olympique d'origine malienne élevé avec ses 18 frères et soeurs dans la banlieue parisienne ; voyou la nuit, cambrioleur à la « pieds nickelés » arrêté à nombreuses reprises, Toumaly purge une peine de plusieurs années de prison. Même si Toumaly ressemble à un personnage de roman ce n'est pas une fiction mais une espèce de documentaire biographique dans lequel MP s'immisce. Au fil de ses rencontres avec Toumaly au parloir de la prison, MP cherche à comprendre cette vie à double facette sans vraiment y parvenir. Il nous fait découvrir la rudesse de l'athlétisme, l'abnégation et la souffrance de l'athlète pour arriver à ses fins mais ne gagner que 3 francs 6 sous, et nous plonge dans l'univers carcéral et ses absurdités. Même si l'histoire est intéressante, j'avoue avoir eu un peu de mal à y adhérer. L'approche du récit ressemble à celle d'Emmanuel Carrère, malheureusement ce n'est pas du même niveau.
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