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Le Quinconce tome 1 sur 5
EAN : 9782369141648
256 pages
Libretto (01/01/2015)
4.05/5   179 notes
Résumé :
Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, le jeune John Huffam, élevé dans un village perdu, comprend que sa mère, pauvre parmi les pauvres, est mystérieusement apparentée aux châtelains du lieu. Dès lors, il va consacrer sa vie à percer le secret de ses véritables origines et ne tarde pas à découvrir la cruauté qui fonde les castes sociales et déchire les êtres. Il se trouve au cœur d'une intrigue qui mêle enlèvements, assassinats, empoisonnements auxquels préside... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 179 notes
Le quinconce : « quatre objets aux quatre angles d'un carré, d'un losange, ou d'un rectangle et le cinquième au milieu ».
Tout est dit dans cette figure car cet incroyable récit en cinq actes raconte l'histoire de celui qui se trouve au milieu. Il est encerclé, assiégé, épié par les quatre autres composés de personnalités tenant le haut du pavé. Recommandables et au-dessus de tout soupçon, côté face. Fourbes, cruels et âpres au gain, côté pile. Assis confortablement, il faut les voir tendre, à la lueur des bougies, leurs pièges obliques pour tirer ceux du milieu vers eux…
Ceux du milieu ? Comme ils sont à plaindre ! Madame Huffam, victime de sa naïveté, qui ose à peine respirer, de peur de réveiller les rapaces qui l'entourent. Une vie en pointillés, sans bruits, à l'abris du regard des autres. Et que dire du fils, le petit John, qui évolue dans cette atmosphère empesée, craintive ! Un gosse qui grandit trop vite à force d'essayer de comprendre ces mystères ténébreux qui le cernent, ces regards fuyants, ces chuchotis dans la nuit… Un gosse plein de vie qui souffre de cette solitude abyssale qu'on lui impose… Un enfant trop malin qui, sans même le savoir, fera retentir les trompettes du malheur.
Nous sommes dans cette Angleterre du milieu du XIXème siècle, si riche, si miséreuse, si puissante, si pleine de drames et d'espérances… Si fascinante et si nauséabonde pour les « bien pourvus » que nous sommes devenus.
Quel roman, nom de Dieu ! quel souffle ! Lecture exigeante, histoire envoutante, style baroque…
Ce livre fut écrit dans les années quatre-vingt-dix, mais on se croirait dans « Les grandes espérances ».
J'ai vraiment hâte de retrouver John et sa maman dans « Les faubourgs de l'enfer ».
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Oeuvre colossale en cinq volets, le "Quinconce" de Charles Palliser est vraiment un récit à part. A la fois roman historique et social à la Dickens et polar en costumes à la Collins, ce premier tome pose les jalons d'une intrigue complètement envoûtante, je dirais même plus, engluante.

John Huffam n'est qu'un enfant quand débute la narration. On ignore qui est son père ; il vit à la campagne avec sa mère, dans un cottage discret. Une vie "à l'abri des regards" dans une atmosphère feutrée déjà toute empreinte de mystère. Mrs Huffam possède et conserve par devers elle certain document légal qui pourrait bien offrir des perspectives de richesses et de considération à son fils mais le problème est que ce document semble un objet de convoitise pour un peu trop de monde... Très maternelle et excessivement esseulée, Mrs Huffam sera confrontée à un dilemme : protéger son fils contre ses ennemis tout en préservant son innocence en le tenant dans l'ignorance de ses origines et desdits ennemis. Hélas pour la frêle et douce Mrs Huffam, dans l'Angleterre du XIXème siècle, se fier aux mauvaises personnes et pécher par excès de naïveté ne peuvent qu'entraîner chute et danger...

Ce roman très noir est absolument captivant pour plusieurs raisons. Déjà, son écriture. Je ne savais absolument rien de Charles Palliser avant d'entamer la lecture du "Quinconce" et dès les premiers chapitres, j'aurais traité de menteur quiconque aurait prétendu qu'il ne fût pas contemporain de Charles Dickens et de Wilkie Collins et pourtant...ce roman a été publié en 1989 ! Je ne peux donc que tirer mon chapeau à l'auteur (et au traducteur) pour sa plume magnifique. La plongée dans le contexte qu'il a choisi est bluffante.

Ensuite, l'intrigue qui se dessine est aussi complexe que sombre. Étayées d'une foule de personnages truculents, la plupart inquiétants, les (més)aventures de John Huffam s'enchaînent sans laisser de répit au lecteur qui est souvent malmené, déboussolé, étonné, perplexe mais jamais abandonné. Englué, je vous dis !

Enfin, le caractère et la physionomie du personnage principal, le petit John, ne peuvent qu'éveiller l'amitié et la compassion du lecteur. Sa quête d'identité et de justice devient vite la nôtre. Cet enfant, on a envie de le protéger, de le secourir, de l'aimer... même si la plupart du temps, on ne peut hélas que souffrir avec lui.

De la grande littérature ! Je ne peux que vous inciter à tenter l'aventure.
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Je vais en choquer plus d'un, mais tant pis : je n'ai pas aimé le premier tome du « Quinconce », et je ne lirai jamais la suite ! Un petit mot de l'histoire quand même : un jeune garçon et sa mère vivent en compagnie de leurs 3 servantes dans la campagne anglaise, mais la maman cache un lourd secret de famille à son fils. Celui-ci, par des moyens détournés ou fortuits, découvre certains indices, sous les yeux horrifiés de sa mère. le tout emballé par des avocats véreux, sous d'obscures raisons, qui je suppose seront dévoilées dans les tomes suivants.

Et pourtant...pourtant ! Je l'avais acheté car j'adore la période victorienne, j'adore la campagne anglaise, j'adore Londres, j'adore « Jane Eyre », « Tess d'Urberville »... Tout cela m'enchante, et c'est vous dire que je me lançais dans ma lecture avec un enthousiasme quasi délirant...Et voilà. Vous n'imaginez pas la profondeur de ma déception dès les premières pages.

D'abord, parce que je ne comprenais pas grand-chose à ce langage, surtout lors des dialogues reproduisant à l'identique, je suppose, le parler rural de cette époque. Oui, je sais, ça « fait plus vrai », mais pas moyen de vivre avec ces personnages si, déjà, le sens de leurs mots doit être deviné plus que compris.
Ensuite, parlons-en de ces personnages, dont le comportement me semble assez incohérent: qu'est-ce que c'est que ce gamin (mais quel âge a-t-il, d'ailleurs...car le découpage du temps n'est vraiment pas clair, c'est le moins que l'on puisse dire ! ) qui dit aimer sa mère puis qui se révolte continuellement contre elle pour proclamer qu'il la déteste, un « petit garçon » qui parle d'argent comme un adulte et qui se permet de remettre sa mère à sa place, une adulte qui se laisse mener par sa servante, qui refuse de dire la vérité à son fils, une nourrice honnie par le garçon...Non, franchement, tout cela me parait bien absurde.
Et puis ces discussions entre hommes de loi tournant autour de gros sous, de tractations, d'actions...Je déteste !
Et enfin, quelle couverture affreuse !

Oui, j'arrête ! Je suis désolée pour tous ceux qui ont adoré ce livre, mais j'arrête « le Quinconce », définitivement. J'en suis encore toute déconfite.
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Il y a encore quelques semaines, je ne connaissais pas du tout Charles Palliser ni son oeuvre "Le Quinconce". C'est donc avec curiosité que je me suis plongée dans le premier volet de cette saga, généreusement envoyé par les éditions Libretto, que je remercie vivement.
Comme beaucoup l'ont expliqué avant moi, le Quinconce est une oeuvre magistrale en 5 volumes, chacun d'entre eux étant composé de 5 parties. Tout semble organisé presque mathématiquement dans un but que je ne connais pas encore après la lecture du 1er volume.
L'histoire, quant à elle, se révèle intéressante et surtout intrigante. Dans un village anglais de la fin du XIXème siècle, le petit John, élevé seul par sa mère et quelques domestiques, comprend que sa famille cache un secret dont il voudrait bien trouver la clé. Il doit malheureusement faire face au silence de sa mère, effrayée à l'idée de lui divulguer quoi que ce soit.
De ce fait, le lecteur est lui aussi face à ce mur de silence. Nombreuses sont les pistes distillées par ci par là, mais quand un mystère semble s'éclaircir, un autre s'ajoute.
Ce livre m'a fait penser à une toile d'araignée. On comprend que chacun cache quelque chose, les intérêts des uns sont des dangers pour les autres, les complots n'en finissent plus, mais l'auteur tire les ficelles avec brio et maîtrise. Il sait parfaitement où il va et on le sent bien.
Les personnages sont des figures bien campés, aussi la mère de John m'agace-t-elle un peu quand elle lui répond systématiquement qu'elle lui expliquera tout quand il sera plus grand. Je comprends cet enfant qui sait qu'on lui cache des choses, qui manque de se faire enlever, mais à qui on ne dit rien!
Les domestiques, eux, sont criants de vérité et le réalisme est poussé jusque dans leur parler, très patois.
Autour de ce petit monde gravitent d'autres personnages sans scrupules, amis ou ennemis, pour certains le doute est encore permis, mais le tout rappelle Dickens, cela va sans dire, et cela a déjà été dit!
J'ai cependant été régulièrement surprise par l'écoulement du temps: il se passe parfois 3 ou 4 ans entre deux événements séparés de quelques pages, sans que cela soit formellement exprimé. Cela ne gâche rien à la compréhension de l'histoire.
J'ai été convaincue par cette lecture et je me plongerai dans la suite des aventures de John avec plaisir.
Chapeau bas à l'auteur, professeur de littérature, qui a publié cette oeuvre en 1989!
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L'héritage de John Huffam est le premier tome de la pentalogie de Charles Palliser, le Quinconce. Je n'avais jamais entendu parler de ces romans et pourtant, j'ai eu une grande phase Charles Dickens adolescente. J'avais enchainé Olivier Twist, David Copperfield, Les grandes espérances… J'ai donc été enchantée quand j'ai vu ce titre, de pouvoir replonger le temps de quelques jours dans l'époque victorienne, comme quand j'étais enfant.
Les sujets abordés dans ce premier tome sont plus complexes que ceux évoqués dans les romans de Charles Dickens, du moins, de ce que je me rappelle. Une veuve et son enfant, Johnnie, vivent à l'écart du monde, dans la campagne anglaise. Johnnie est le narrateur principal du roman, l'histoire débute alors qu'il est encore jeune enfant (environ 5 ans). Il commence à découvrir le monde qui l'entoure et à se poser des questions.
J'ai été un peu étonnée que la mère se décrit comme pauvre alors qu'elle possède trois personnes à son service ainsi que plusieurs objets de valeur dans sa maison. Mais peut-être que je compare trop à Dickens ? J'ai toutefois aimé les descriptions de la nature et des environs, l'auteur s'applique à retranscrire fidèlement l'ambiance de l'époque. J'ai moins apprécié les discussions autour des transactions financières mais aussi la mère qui n'est jamais sûre d'elle et demande souvent l'avis de son fils.
Quel tome symbolise le volet central dans cette représentation en quinconce ? Moins abordable qu'un Dickens mais le Quinconce m'a plus qu'intéressée. J'espère que ce premier tome est compliqué parce que c'est celui qui introduit les différents éléments de cette série. Les relations entre les familles et leurs différents patronymes ne sont pas faciles à appréhender, j'aurais sans doute du prendre quelques notes. Je lirai bien entendu la suite pour découvrir quel est le secret de cette famille et éclaircir quelques mystères ! En lisant une biographie de Charles Dickens sur le net, je viens de voir qu'il avait comme noms, entre autres, John Huffam (nom du père et du parrain), est-ce un clin d'oeil ?
Merci aux éditions Libretto (et à Masse Critique !) pour cette réédition, ça m'a permis de découvrir cette oeuvre !
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critiques presse (2)
Telerama
11 décembre 2023
Addictif, remarquablement écrit et d’une intelligence extrême, "Le Quinconce" est porté par un souffle romanesque, mais également historique, qui tient le lecteur en veille et ne le déçoit jamais.
Lire la critique sur le site : Telerama
Telerama
11 février 2015
Addictif, remarquablement écrit et d'une intelligence extrême, Le Quinconce est porté par un souffle romanesque, mais également historique, qui tient le lecteur en veille et ne le déçoit jamais.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La nuit était paisible, il ne soufflait qu'un mince filet de brise et rien ne passait dans la rue, aussi n'entendait-on que le doux bruissement des arbres. Au bout d'un certain temps, alors que j'étais déjà porté aux lisières du sommeil, me vint aux oreilles le faible grelottement de clochettes qui tintaient au loin, et, peu après, le grondement caverneux, répercuté par les échos, de grosses roues cerclées sur la surface inégale des pavés. Cela, je le savais, annonçait le passage du roulier, dont le fourgon s'acheminait nuitamment vers Sutton Valancy. Il passa devant chez nous, dans un grondant fracas de roulement, et par l'imagination je le suivis sur le chemin, à grande distance, tandis qu'il s'éloignait du village.
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Mais, passé cette lisière, se dressaient de vieux arbres massifs dont les branches tordues s'enchevêtraient en de fantastiques formes, comme s'ils imploraient le ciel de leur prodiguer sa lumière, et en ces lieux la pénombre se referma tout alentour de moi, cependant que les sinistres rameaux, tels des doigts effilés de gigantesques mains, paraissaient se tendre pour me saisir. Bien que je ne fusse qu'à quelques toises du jardin, où j'entendais bourdonner les abeilles et bruire les arbres dans la brise, il me semblait avoir franchi une porte et pénétré dans un autre monde, car ici tout n'était que silence.
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C'était plus que je n'en espérais. En face de nous, il se leva de son siège, et au même instant la voiture, qui abordait le tournant, eut un violent cahot. Surpris, l'homme perdit l'équilibre et desserra un peu l'étreinte qu'il exerçait sur mon bras. M'étant préparé à ce brusque mouvement du carrosse, je fus en mesure de donner à l'individu, avec toute la force que je pus rassembler, un coup de pied sur le devant de la jambe. Poussant un juron, il me lâcha la main et, bousculant la jeune dame, je me jetais vers la poignée de la portière près de laquelle elle était assise. Echappant désormais à la prise de l'homme et avant même que sa compagne n'eût le temps de comprendre, je réussis à manoeuvrer la serrure. Mais la dame se reprit sur le champ et me saisit aux basques. Je voyais au-dessous de moi les eaux gonflées du ruisseau, qui me sembla fort distant, mais je sautai et, ce faisant, je sentis ma jaquette se déchirer ; l'instant d'après, dans une gerbe d'éclaboussures, j'atterrissais à quatre pattes au fond du ruisseau. La chute tout d'abord m'étourdit quelque peu, mais le lit n'avait là que quelques pouces de profondeur et, si j'étais meurtri, je ne m'étais du moins rien cassé.
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Voyez-vous la chose, Monsieur Sancious, c'est que mon éducation elle a été bien négligée, hélas, d'abord pour la raison que mon père y se boissonnait, et après à cause qu'on m'a envoyé à l'académie flottante de Chatham et ça malgré mon jeune âge, si bien qu'au vrai je suis plus versé dans comment fabriquer de l'étoupe à calfat et ramasser des avoinées que potasser dans les livres. Bref, tout ça pour dire que j'ai montré l'écriture à la fille de mon frère. Cette bouvisse-là, c'est une tête. Peut vous lire autant de mots que vous en voudrez, qu'ils soyent écrits ou imprimés, et encore plus vite qu'un chien parti à la courre. C'est comme ça que j'ai su qu'un certain Mr Sancious, bavard de son état, cherchait comme un éperdu l'adresse marquée sur la lettre. Ca m'a pris un bon bout de temps etje me suis donné bien de la misère pour vous dégauchir. Si bien que, voyez-vous, monsieur Sancious, ça m'affadit le coeur de vous entendre me parler d'une guinée. 
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 - Hors ça ! Et tout l'ouvrage que j'aurais à faire par après, à vendre les meubles et arranger vos affaires avec le marchand et sans compter d'autre monde dans le village ? Combien de temps que ça va me prendre, ça, c'est bien ce que je me demande.
- Cela ne devrait pas vous prendre plus de deux semaines.
Bissett émit un petit grognement.
- Et où c'est-ti que je vas envoyer l'argent qui reste, moi, quand tout sera vendu et que j'aurai payé leur dû aux fournisseurs ?
- Je ne le sais pas encore. Je n'ai pas retenu de logement à... là où nous allons.
Bissett hocha lentement la tête.
- Vous ne vous fiez point à moi, madame Mellamphy, pas vrai ? 
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Vidéo de Charles Palliser
Kim, libraire du rayon Littérature, présente le Quinquonce de Charles Palliser paru aux éditions Libretto.
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