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Critique de mollymonade


À la fois chronique sociale et familiale, l'histoire de Melvut s'étale sur une large période allant de 1968 à 2012 qui nous plonge au coeur d'un Istanbul inattendu, celui d'un sous-prolétariat né de l'exode rural, vivant en périphérie urbaine dans des bidonvilles construits sur les collines.
Ce roman qui donne la parole à Melvut et aux siens fait la peinture d'une ville en mutation et exprime sur un fond historique parfois assez détaillé la réalité d'une société très politisée, coutumière de tensions sociales qui engendrent la violence. Une société en mutation elle aussi, divisée entre modernité et tradition.
Melvut assiste de plus ou moins près aux petits et grands évenements qui ont traversé ces quatre décennies mais il se garde bien de porter un jugement ou de prendre parti. Quand son père l'a initié au métier de vendeur de boza, il lui a surtout appris à être un homme qui voit tout et qu'on ne voit pas, qui entend tout mais qui fait comme s'il n'avait rien entendu. C'est un homme un peu naïf, il accepte les choses avec un fatalisme tout oriental et reste optimiste malgré ce petit quelque chose en lui de mélancolique qui l'empêche d'être en adéquation totale avec le monde dans lequel il vit. Comme une nostalgie d'un temps révolu dont le boza reste le symbole...
C'est une lecture passionnante, enrichissante pour qui veut comprendre l'âme turque mais que j'ai trouvée un peu longue même si le style simple et très vivant accroche le lecteur. Ce roman m'a fait penser à une énorme boîte de loukoums de chez Haci Bekir (les meilleurs d'Istanbul) qu'on se réjouit d'avaler. Au début j'en ai savouré les différents goûts avec gourmandise mais comme la boîte est décidément trop grosse, j'ai fini par saturer légèrement et ai eu un peu de mal à venir à bout de ces 660 pages qui heureusement n'abîment pas les dents.
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