Pantalon large, ample tunique et chaussures à talon, Marce Coste n'a pas vraiment l'allure du sportif. Personnage de fort embonpoint, il marque aussitôt par sa dégaine bidochon, ses cheveux mi-longs et ses binocles. Venu avec son brave toutou et son poisson rouge, ses deux fidèles compagnons spectateurs, on aurait du mal à croire qu'il s'apprête à disputer un
match de tennis.
Son challenger anglais,
Rod Jones, est l'image-même qu'on se fait d'un athlète : il est prêt pour le combat à venir, fin équipé et fermement déterminé. À n'en point douter, la rencontre semble disproportionnée...
De la baballe, mais pas que !
Et si je vous disais que
Match retrace un
match de tennis point par point du premier service au dernier coup gagnant ?
C'est le pari un peu fou que s'est lancé
Grégory Panaccione (
Âme perdue,
Toby mon ami), qui a encore ajouté à la folie en produisant un album entièrement muet (visiblement une habitude chez lui). Évidemment, nous ne pouvions imaginer pareil OLNI publié ailleurs que dans la collection Shampoing du non moins extravagant
Lewis Trondheim.
Je vous entend rigoler, vous qui n'aimez pas le tennis, vous qui pensez que c'est chiant de voir deux personnes se renvoyer la baballe pendant 3 heures. Vous vous demandez innocemment quels arguments je pourrais trouver pour vous inciter à lire ce
Match ? Eh bien figurez-vous qu'aimer le tennis est totalement inutile pour apprécier cette lecture car
Grégory Panaccione parodie ce sport bien souvent trop sérieux (sauf quand
Novak Djokovic enfile un masque de Dark Vador... il était plus fun quand il était pas encore numéro 1) pour en faire un récit vibrant d'humour à la limite de l'exercice de style.
L'humour, omniprésent, est servi par l'opposition flagrante entre le télégénique
Rod Jones, joueur de bon niveau, et le pathétique Marcel Coste qui n'a décidément rien à faire sur un court de prime abord. Un décalage renforcé par des rebondissements surprenants savamment distillés tout au long de l'album.
Cette dérision constante permet de passer un bon moment et surtout de ne pas voir défiler les points. Car c'est là un autre tour de force : les balles s'enchaînent et le
match ne souffre d'aucune coupure. Nous assistons bien à l'intégralité de la rencontre !
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