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Citations sur L'éveil, tome 3 (12)

Finalement, les éléphants lancèrent un appel général à la construction de cette République animale. Ils réunirent les oiseaux qui vivaient aux alentours, des flamants roses, des hérons et des aigrettes, plusieurs espèces de canards et toutes sortes de petits passereaux, du moins ceux qui étaient éveillés. Ils leur expliquèrent leur projet et les chargèrent de répandre l’information : tous les animaux étaient les bienvenus en Camargue où se construirait une société adaptée à leur nouvelle vie. Les éléphants savaient que le message serait modifié, brouillé ou déformé par les petites cervelles des passereaux, mais estimaient que sa propagation serait rapide et toucherait d’innombrables animaux, même à grande distance.
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Mais lorsque son conducteur en sortit, son allure étrange attira son regard. Il était vraiment très petit et semblait sévèrement handicapé… Non, il n’y était pas du tout. C’était un singe, un chimpanzé, comme Gabriel put le constater lorsqu’il releva sa capuche. Et il n’était pas là par hasard. ...
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Dépourvus de toute appréhension globale, ils avaient des difficultés à comprendre les nouvelles qui leur parvenaient par l’intermédiaire des oiseaux ou d’autres animaux migrateurs. Faute de vision stratégique, leurs révoltes étaient le plus souvent vouées à l’échec.
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Lors de leur périple dans la forêt américaine, l’équipage du Snowball avait pu apprécier la détermination des ours. Puis au cours de leur navigation transatlantique, ils avaient été confrontés à l’organisation quasi militaire des orques. Ils avaient observé de près les conséquences de l’éveil chez certains animaux, mais n’avaient en réalité qu’une vision très partielle de ce qui se jouait au niveau planétaire.

Dans le monde entier, des animaux cherchaient à se préserver des chasseurs, de la pollution ou de la destruction de leur milieu naturel et de leurs ressources vitales. Ils se trouvaient ainsi directement opposés aux humains qui vivaient à proximité ou à ceux qui entraient sur ce qu’ils considéraient maintenant comme leurs territoires. Et même s’ils n’en avaient pas conscience, leurs actions locales, limitées à leur environnement proche, avaient des répercussions beaucoup plus lointaines.

Les ours de Sibérie, agacés par les fuites des pipelines qui souillaient la toundra, avaient fermé les vannes, puis ravagé plusieurs sites d’extraction. En Australie, des kangourous s’étaient alliés aux chameaux et aux chevaux sauvages pour bloquer les routes menant aux carrières d’extraction d’uranium et de métaux rares qui avaient stérilisé d’immenses surfaces. En Afrique centrale, les animaux forestiers avaient éliminé les braconniers, récupéré leurs armes et interdit l’accès des parcs nationaux aux humains, paysans locaux ou touristes.

Il arrivait qu’ils soient aidés par des militants animalistes et soutenus par une partie de la population, mais la plupart des humains réagissaient brutalement devant ces atteintes à leurs intérêts. Abandonnant les mesures de protection des espèces animales laborieusement mises au point au cours des décennies précédentes, ils tâchaient d’éliminer ces gêneurs auxquels ils n’accordaient aucun statut particulier, malgré leur éveil. Et partout, ils avaient recours aux forces armées, qui tentaient de protéger les sites industriels, massacrant sans état d’âme les animaux qui leur faisaient face.
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Dans la version qui parvint aux goélands, Lorragoupi était une héroïne puissante et magnifique, capable de parler aux ours et aux oiseaux, accompagnée d’un aigle gris gigantesque et de deux griffons éveillés. Nul ne savait ce qu’était un griffon, mais le mot avait été suggéré par Kwatty, l’amie de Yéti qui avait retenu les histoires que racontaient les mères à leurs enfants dans le parc où elle avait vécu avant sa rencontre avec le chien. La jeune rakoune avait ainsi voulu marquer leur amitié en lui donnant un statut particulier qui permettait d’occulter la nature canine de son compagnon. Malgré ses sentiments, ce n’était qu’un détail. L’essentiel de l’histoire, c’était l’action prodigieuse de Lorragoupi qui avait à elle seule arrêté une guerre fratricide et lancé les animaux éveillés à la conquête de leurs droits. Et après avoir donné ses instructions, elle avait entrepris de traverser l’océan pour rentrer dans ses terres où elle éveillerait encore d’autres animaux et les mènerait vers une vie meilleure.
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Celle-ci aboutit bientôt aux oreilles de leurs cousins européens, ceux-là mêmes qui avaient franchi l’Atlantique quelques mois auparavant afin d’avertir les animaux de la menace qui pesait sur eux, alors qu’ils craignaient d’être privés de leur éveil et de retourner à leurs brumes ancestrales.
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Un matin, un petit groupe de goélands prit son envol en direction de l’Europe. Ils n’étaient pas les seuls. Tous les oiseaux marins qui survolèrent le Snowball étaient conscients de l’importance du voilier et de son équipage. Ils eurent un moment d’inquiétude lorsque le bateau fut entouré par les orques, mais furent bientôt rassurés par la tournure des événements. Et bien avant que les jeunes humains n’aperçoivent les côtes françaises, la légende de Lorragoupi avait commencé à circuler dans les populations animales de toute l’Europe, des marécages aux forêts, des élevages aux parcs zoologiques.
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Adam était contrarié. Furieux, même.

D’après ce qu’il avait compris de l’affaire, Diego avait réussi à se procurer le badge d’un des agents du trafic maritime et en avait profité pour se livrer à une farce stupide, de celles dont il était coutumier. En fait, ça devait arriver, un jour ou l’autre. De l’île, on pouvait apercevoir les employés du centre penchés sur leurs écrans. Leur travail avait l’air captivant et forcément ça ne pouvait qu’attirer Diego et sa bande. Il y avait bien sûr Sam, Bob, Tony et Norton, mais Diane et Carla avaient elles aussi participé à l’opération.

Bob, qui était un peu plus réfléchi que les autres, lui avait confirmé que d’après les écrans de surveillance, c’était bien le Snowball qui était arrivé. Cet imbécile de Diego avait certainement effrayé les marins au lieu de les accueillir avec amabilité. Lui et ses idiots d’amis savaient pourtant que l’équipage était indispensable à leur projet. Il devait descendre au port pour leur parler, et tout de suite. Après leur longue traversée, ils auraient sûrement à préparer leur départ et ne quitteraient pas le bord aussitôt. Il avait sans doute un peu de temps pour rattraper le coup.

Adam enfila le sweat que Merwan avait oublié la veille dans le local technique. Avec la capuche, il passerait plus facilement inaperçu. Comme il l’avait supposé, la camionnette du centre était garée sur le parking. Les clés se trouvaient derrière le pare-soleil. Il n’avait jamais conduit, mais ça n’avait pas l’air bien compliqué. Il avait bien observé les gestes de Merwan lorsqu’ils se rendaient au labo. Adam se glissa derrière le volant et démarra l’automatique, pestant toujours contre Diego.
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Le Globe, quotidien en ligne, 16 mai.

Selon Me Perdrot, expert en droit constitutionnel, comme le droit de vote est réservé aux citoyens majeurs, « il s’ensuit a contrario que ce droit ne peut s’appliquer avant 18 ans, ce qui exclut de facto la plupart des animaux domestiques ». Comme la durée de vie de la plupart des chiens et des chats n’atteint pas 18 ans, ces animaux restent mineurs toute leur vie et ne peuvent donc pas bénéficier du droit de vote. Un document publié récemment sur un site animaliste semble cependant prouver que Me Perdrot aurait reçu d’importants versements de la part de la WOFF, la multinationale agroalimentaire bien connue. Si l’information était avérée, cela réduirait bien entendu la force de son argumentation. De plus, celle-ci ne concerne que les animaux à courte durée de vie, mais pas les chimpanzés, et quantité d’autres espèces vivant habituellement plus de 18 ans.
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Pourquoi ont-ils droit à cette terre prodigieusement riche et diverse, alors que nous sommes confinés sur notre petite terre, contraints d’y rester à cause de l’eau qui nous entoure ? Je sens que cette différence n’est pas juste. Le monde est injuste, mais maintenant, je m’en rends compte, alors qu’autrefois ça ne me gênait pas.

C’est peut-être cela que les autres attendent de moi. Que je les guide pour prendre notre part du monde qui s’étend autour de notre terre actuelle, minuscule et pauvre. Ils veulent que nous, chimpanzés, prenions notre place aux côtés des singes aux bras nus. Mais peut-être faut-il voir plus loin ? Plutôt que les rejoindre, ne devrions-nous pas les remplacer ?
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