On retrouve Joséphine et son petit monde quelques mois après la fin des "Yeux jaunes des crocodiles". Après qu'Hortense révèle à la presse la véritable identité de l'auteur d'"Une si humble reine", le livre écrit par Joséphine mais signé par sa soeur Iris, la famille mène un train de vie bien plus confortable : les filles se sont installées à Paris dans un beau quartier, c'est d'ailleurs l'occasion de rencontrer de nouveaux personnages atypiques. Joséphine n'arrive toutefois pas à commencer un autre livre, Iris est internée dans un hôpital psychiatrique et en veut au monde entier, Philippe lorgne dangereusement sur une autre femme, et les enfants ont tous bien grandi.
Tout le monde tente tant bien que mal de mener sa petite vie, seulement une succession de meurtres se déroule dans le quartier et Joséphine se sent menacée. D'autant plus qu'elle a cru voir dans le métro Antoine, son mari censé avoir été dévoré par un crocodile...
Toujours aussi difficile de résumer en quelques lignes le contenu principal de cette histoire. Les rebondissements sont toujours légion. Mais j'ai beaucoup moins aimé ce tome-là et ce pour plusieurs raisons.
J'étais au départ très contente de retrouver des personnages laissés quelques mois plus tôt. Ils continuent à se frayer un chemin dans ce monde complètement fou. Seulement très vite, j'ai commencé à me lasser : il ne se passe pas grand chose, l'histoire reflète finalement le manque d'inspiration de Joséphine qui ne trouve aucune idée pour son nouveau roman. Il faut attendre plus ou moins trois cents pages avant qu'un évènement vienne enfin pimenter la lecture. Et là,
Pancol a l'écriture plus leste que dans le premier opus. La violence pure fait son entrée dans le récit et du coup l'intérêt du lecteur est clairement réveillé. Non pas à cause d'un voyeurisme malsain ou par amour du crime, mais surtout parce que la banalité de la vie de nos personnages pourtant appréciée au tome 1 devient cruellement lassante au début du tome 2. L'avantage qu'avait le premier était que malgré la banalité de la vie de Joséphine, les évènements successifs et assez banals que vivaient les personnages apportaient un contentement banal mais dans lequel chacun pouvait se reconnaître. La suite prend un ton radicalement opposé, en cela que la violence est certes quotidienne, mais pas pour tout le monde.
Ensuite, l'alignement constant de noms de marques de luxe était au début amusant, ironique, carrément critique, mais se fait très lourd à la longue. J'avais l'impression en lisant de me retrouver devant un panneau publicitaire et j'en suis même venue à me demander si l'auteur n'avait pas des partenariats avec quelques marques, qui se font ainsi de la pub (ne disons pas gratuite non plus) dans un ouvrage de fiction grand public. Tout bon commercial doit trouver l'idée remarquable, eh bien le lecteur un tantinet intelligent n'est pas bêtement consommateur à ce point (enfin, j'espère) !
La recherche du meurtrier au fil des lignes est stimulante, mais on a globalement une très bonne idée du coupable assez tôt dans le récit, et j'ai absolument détesté le fait que Joséphine et Philippe se prennent vers la fin du récit pour des détectives privés. J'ai trouvé que ce n'était absolument pas crédible de la part de
Pancol, qui relatait encore peu la vie des Monsieur et Madame-Tout-Le-Monde. le problème, c'est que cette partie est assez importante.
Enfin, je n'ai pas spécialement compris le cheminement d'Iris vers sa perte. Cette folie n'est pas clairement ou suffisamment expliquée, on ne s'y retrouve pas. du coup, l'évènement final arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et ne colle pas trop avec l'ensemble du récit. Je me demande quand même ce que cela va déclencher chez les personnages dans le tome 3. Car oui, je pense à lire la suite. Effectivement j'ai été à moitié déçue par celui-là, mais je reste quand même intéressée par le personnage de Joséphine, très attachant. Et puis, comme tout bon roman de gare ou série bien huilée, on a toujours envie de savoir la suite. Et ça, c'est commercial !
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