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EAN : 9782070742905
192 pages
Gallimard (11/09/2003)
3.41/5   11 notes
Résumé :

" C'est fini, je crois ", disait-elle. Elle abandonnait le stylo, caressait sur la table la petite pyramide de marbre, le boîtier pour ses bagues, le socle de la lampe noire où était appuyée la carte du " génie aux fleurs " qui continuait à la protéger, les régions de bois, plus pâle et, usé où, pendant tant d'années, ses mains s'étaient posées et crispées, puis les feuillets alignés qu'elle aimait traverser de lignes portant, chacune, dans le ciel blanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jean-Noël Pancrazi est un auteur que j'ai beaucoup apprécié dans "Madame Arnoul", "Long séjour" ou encore "La montagne" et là je dois avouer que je suis un peu déçue. Je trouve ce livre assez brouillon, confus, sa lecture, du fait de ses phrases qui n'en finissent pas, m'a ennuyée. J'ai même eu envie d'arrêter en cours de lecture... Il y a cependant quelques passages qui sont beaux, mais trop peu sur l'ensemble de l'ouvrage. Ce livre ne me semble pas être le meilleur écrit de cet auteur. Il ne me laissera pas un grand souvenir ni beaucoup d'émotion, sauf un goût d'ennui.
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C'est un roman sur les souvenirs et les réflexions sur la vie d'un écrivain juste avant son décès inévitable à cause d'une maladie fatale. Bien que le thème du livre soit un peu « lourd », j'ai pourtant aimé ce roman. L'auteur l'a construit avec de la tendresse et de la douceur pour son protagoniste. Malheureusement, j'ai eu des difficultés avec le style de l'écriture, un style que je trouve (trop) fatigant. le texte comprend des phrases très longues qui, de temps en temps, semblent infinies. Je pense que je comprends l'utilisation de ce style, puisque des réflexions personnelles font naître toutes sortes d'associations qui se sont présentées dans une seule phrase et pour ça on trouve beaucoup de virgules. Cependant, c'est vraiment dommage, car avec des phrases moins expansives, je pense que j'aurais aimé plus le texte. Le livre a gagné le Grand Prix du roman de l'Académie française en 2003.
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Tout est passé si vite : c'est vrai, le temps d'une vie, celle d'Élizabeth, qui est écrivaine, éditrice et qui mourant voit en désordre des moments remonter à sa mémoire, des moments de jeune femme et de femme plus âgée, rapportés par un narrateur qui fut ami, écrivain et comme elle délicat, sensible, pudique, secret.

Ils ne furent pas tous grandioses ces moments, comme si elle ne s'y engageait jamais tout à fait, comme si quelque chose toujours au bord la retenait, la peur d'être elle-même ? de déranger ? une trop grande sensibilité ?, surtout avec les hommes (l'amour, cette grande affaire) qu'elle désira et dont certains la désirèrent peut-être : elle ne le sut jamais, et auxquels elle se donna avide, à vide, sans retour (il y a à Cannes, un été de fournaise, avec un dénommé Mous des pages déchirantes, nouées).

On imagine, sans les connaître, qu'elle mît dans ses écrits et les conseils qu'elle donnait aux écrivains qu'elle chaperonnait tout ce qui lui échappait "dans la vraie vie" : on les retrouve ici, dans ceux de Pancrazi, tremblants, magnifiques et serrés. Un très beau texte porté par une langue merveilleuse, d'une infinie pudeur.








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Elizabeth, écrivain, est atteinte d'un cancer et ses jours sont comptés. Après une dernière séance de rayons, la dernière, elle fait le tour des milieux qu'elle a connus et fréquentés. Pour cette dernière traversée de Paris, elle est accompagnée par son meilleur ami, le narrateur, qui, avec beaucoup d'émotion, décrit le monde cruel de l'édition où elle a travaillé et la désolation de sa vie sentimentale…
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Au cours d'un petit séjour chez ma soeur dans les Landes j'ai découvert un nouveau roman de Jean Noël Pancrazzi que je ne connaissais pas, paru en 2013 chez Gallimard et intitulé : "Tout est passé si vite C'est le récit de la fin de vie d'une femme écrivain qui a eu du succès, qui a tenu un rôle dans une maison d'Edition où elle a aidé beaucoup de jeunes auteurs et où elle assiste , malade et fatiguée aux divers mouvements qui affectent la maison d'Edition dont les fondateurs vont être écartés à l'occasion de la restructuration du capital. On assiste a ce changement de monde tout en suivant le déclin de l'écrivaine de plus en plus fatiguée et qui sait la mort prochaine. Ce résumé ne dira pas grand chose car, comme toujours chez Jean Noël Pancrazzi c'est évidement son style , sa façon d'évoquer le temps qui passe, les dégradations dues à la maladie, la nostalgie des temps qui disparaissent qui fait tout l'intérêt de ce roman. On retrouve bien ce style et ces phrasées ,longues, sur lesquelles courent toujours une émotion qui prend le lecteur.Et l'on se dit que décidément cet auteur est hanté par la mort et qu'il y a consacré pratiquement toute son oeuvre. Il faut en effet se souvenir de "Long séjour" où il évoque la fin de son père, "René Camps" dans lequel il évoque la fin de sa mère mais aussi, sans doute, "Quartier d'hiver" où il se souvient des années Sida , des morts de cette maladie et de la fin d'un monde. Quand on ajoute qu'il a beaucoup écrit sur son enfance en Algérie on se dit qu'il est le romancier des mondes qui passent.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Vous avez toujours été la plus fidèle, la plus courageuse", lui disait-il doucement, quand elle arrivait tout près de lui. Il cherchait, par réflexe, sur son poignet, pour le rattacher, le fermoir du bracelet, mais elle ne le portait plus, sa main était devenue trop petite, trop maigre; il aurait flotté, glissé de lui-même. "Je serai là, toujours... où que vous soyez...", lui disait-il, en lui prenant les épaules, "je continuerai à vous suivre... - A me lire aussi?" lui demandait-elle, avec sa candeur inquiète de toujours. "Oui, lui disait-il, heureux que rien n'ait changé pour elle, de rester son premier lecteur... Je vous le promets."
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"A quand le prochain livre ?" lui demandait-on par réflexe, sincérité parfois. "Mais très vite maintenant, très vite", répondait-elle presque en riant : ça ne l'atteignait plus en plein coeur, elle n'avait plus le souffle coupé comme quand, au début de sa maladie, elle pensait soudain à tous les romans qu'elle n'aurait pas le temps d'écrire, et qui reposaient en elle comme de grands brûlés, inaccessibles et muets dans leurs chambres obscures ; ça allait se perdre plus loin, dans cette zone intermédiaire où commençait à s'évanouir le besoin - avec un dernier texte, où elle aurait tout mis de sa vie - de quelque chose qui se serait refermé, bouclé sur soi-même, d'une harmonie finale qui n'était peut-être qu'une invention littéraire ou religieuse ; où disparaissait la jalousie malheureuse qu'elle aurait pu éprouver à l'égard de ceux à qui - même s'ils étaient, comme les Anciens, humiliés, condamnés à aller de maison en maison - il restait des années pour vivre, écrire et aimer ; où s'effaçait même le regret de cette sorte d'insouciance qu'avec un peu plus de confiance en elle-même elle aurait pu avoir depuis toujours.
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Elle posait la tête sur mon épaule, alors que montaient déjà vers nous les voix des premiers invités - repliée, toute petite soudain, dans sa chaise, comme si elle avait très froid - sous l'affiche de "Lire en fête", auquel elle ne participerait pas en octobre - retardant pourtant, non pas dans l'espoir d'aller mieux entre-temps mais de peur d'apparaître soudain capricieuse, hautaine, le moment de se décommander pour la journée de la "Rue des libraires", où elle devait lire ses textes du côté de Gambetta.
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(...) il me semblait que le sirocco s'arrêtait toujours de souffler à quelques mètres de la Villa, que c'était un autre air, un autre climat, un autre pays, avec les palmiers propres dont les feuilles, comme vernies, paraissaient n'avoir jamais été atteintes par le soleil - trop haut, trop loin - ni abîmées par les orages de grêle ou les tempêtes de sauterelles; toutes les fleurs, blanches surtout, que je ne connaissais pas, qui paraissaient avoir été amenées des serres et des jardins de France par des bateaux spéciaux, puis dans des wagons hermétiques et frais qui avaient traversé, sans dommage, les zones de désert et les hauts plateaux brûlés; (...)
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(...) il y avait eu tant de joies et de peurs partagées, de verdicts attendus ensemble, de larmes énervées au même moment, de secrets qu'elles s'étaient confiés dans les chambres d'hôtel, après les signatures, et dans le silence des trains de retour, dans le bureau aussi, quand la nuit arrivait.
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Videos de Jean-Noël Pancrazi (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Noël Pancrazi
« Cela faisait plus de cinquante ans que je n'étais pas revenu en Algérie où j'étais né, d'où nous étions partis sans rien. J'avais si souvent répété que je n'y retournerais jamais. Et puis une occasion s'est présentée : un festival de cinéma méditerranéen auquel j'étais invité comme juré à Annaba, une ville de l'Est algérien, ma région d'origine. J'ai pris en décembre l'avion pour Annaba, j'ai participé au festival, je m'y suis senti bien, j'ai eu l'impression d'une fraternité nouvelle avec eux tous. Mais au moment où, le festival fini, je m'apprêtais à prendre comme convenu la route des Aurès pour revoir la ville et la maison de mon enfance, un événement est survenu, qui a tout arrêté, tout bouleversé C'est le récit de ce retour cassé que je fais ici. » J.-N. P. Jean-Noël Pancrazi est l?auteur de nombreux romans et récits, parmi lesquels "Les quartiers d?hiver", "Tout est passé si vite", "Madame Arnoul" et "La montagne".
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