1 : Je suis une femme.
2 : Je suis née en 1885.
3 : Je vis au Danemark.
4 : Ma famille a des idées de petits-bourgeois.
5 : Ma famille est religieuse, protestante, luthérienne et unitariste.
6 : Je suis la seule à m'inquiéter de 1, 2, 3, 4, 5... Que faire?
Nous ne possédons rien sur terre, nous sommes de passage c'est tout.
[à propos de Wilhelm Dinesen, le père de Karen] Pourquoi cet oiseau sauvage, épris de liberté, sensuel et aventurier, décide-t-il d’épouser Ingeborg Wertenholz, digne représentante de la bourgeoisie danoise, austère et conventionnelle ?
C’est un piquant mystère.
Il devait y avoir en lui quelque chose qui cherchait à connaître un autre côté de la vie…. un peu de calme et de paix après trop de vicissitudes...
Au début, il y avait la redoutable "Mama", Mary Westenholz, la grand-mère maternelle.
Mama régnait en véritable tyran sur une petite armée de sept enfants.
Elle n'avait qu'une seule et unique aspiration dans la vie: la perfection morale.
La petite armée et son despote vivaient sans imagination, mais comblée de convictions, entre les murs austères du Manoir de Mattrup, dans le nord du Danemark... (...)
Parmi les petits soldats dociles se trouvait la douce Ingeborg Westenholz, un modèle de vertu et de bonté chrétienne.
Elle deviendra la mère de Karen.
Un peu plus à l'Est du même nord du Danemark, dans le magnifique château de katholm, vivait une des plus grandes familles du pays: Les Dinesen.
Wilhelm Dinesen ,cadet d'une fratrie de huit enfants, était le plus fiévreux du clan. Romantique et idéaliste, il nourrissait un indomptable et incessant rêve d'ailleurs.
Il sera le père de Karen. (p. 27)
Vos bouches sont pleines de mots et vos mots courent vite sur vos langues. La petite doit être puissante comme le lion, elle doit avoir l'esprit libre et savoir raconter des histoires qui donnent un sens à sa vie qui sera semée d'embûches...
— Madame la baronne...
— Lève les yeux, Farah! Toi et moi... nous sommes des animaux sauvages ici! Et je suis fière d'être un flamant rose au milieu des poules et des moutons!
— Tu n'es pas un flamant rose, M'sabu... tu es une lionne!
N'écoute pas ces salades, Mama est l'esclave des chrétiens. Ils s'opposent à la vie, ils te font croire que tu leur dois quelque chose... et ils vont te faire payer jusqu'à ton dernier jour!
Denys était son idéal absolu, car il lui demandait le meilleur d'elle-même.
La sixième fée était un roi africain. serait-il le seul à vouloir apporter à la petite Karen plus de sagesse que de tourments ?
Vos bouches sont pleines de mots et vos mots courent vite sur vos langues. La petite doit être puissante comme le lion, elle doit avoir l'esprit libre et savoir raconter des histoires qui donnent un sens à sa vie qui sera semée d'embûches...
(p. 18)
Avant de partir, la baronne fit le tour des bureaux du gouvernement afin que soient attribuées de nouvelles terres aux indigènes et à leurs bêtes.