- « Jésus est mort pour effacer les péchés de quelqu'un, mais ce n'étaient pas les miens » : ce sont les paroles de Gloria, une de vos premières et plus grandes chansons...
- J'aime Jésus, je marche à sa suite, c'est un maître. Il fait partie de ma vie et je pense à lui chaque jour. Mais l'Église le présente à la manière d'un roi. Ce sont des siècles de tradition qui ont érigé son trône. Cette chanson est donc une chanson sur le besoin de l'homme d'être régulé par un mode de pensée, par un dogme, par un pouvoir. Alors que Jésus n'a jamais voulu devenir un roi. Regardez les millions d'icônes qui représentent Donald Trump aujourd'hui en Amérique, c'est le résultat d'un désir d'être roi. Mais Trump est opposé à la figure du Christ ! Ils sont aux antipodes. L'un a voulu être roi, l'autre a choisi d'être serviteur.
- En 2014, vous avez chanté pour le "Concerto di natale" à Rome devant le pape François au moment de Noël. Pourquoi avez-vous accepté cette invitation du pape ?
- Je m'en souviens, c'était une fête de charité organisée par le pape François pour soutenir des orphelinats. J'aime ce pape, il est préoccupé par l'essentiel : la jeunesse, l'environnement et les pauvres. Il est l'homme le plus influent de la planète, avec le Dalaï-Lama, sur les questions environnementales. Ces deux dirigeants sont les seuls à s'être vraiment emparés de la question de notre lien à la Terre, à la nature.
(Conversation avec Patti Smith)
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il y a des périodes où notre foi est solide, et d'autres où notre foi pose un genou à terre. Puis elle revient. Il y a des jours où nous avons la réponse, et d'autres où on n'entend plus rien. La confiance, c'est ce que nous avons de plus fragile. J'ai lu un recueil de lettres de mère Teresa. Elle qui a donné sa vie aux pauvres. Qui pouvait imaginer la longue crise existentielle que cette sainte a traversée, alors qu'elle continuait d'oeuvrer pour les plus pauvres sans se plaindre ? Elle qui entendait la voix du Christ dans son coeur chaque jour de sa vie jusqu'au jour où elle n'a plus rien entendu. Ses jours sont devenus noirs... Elle se sentait vide, c'est ce qu'elle décrit à un ami prêtre dans ces lettres. Je garde précieusement ce recueil dans ma bibliothèque.
(Conversation avec Patti Smith)
Le lien singulier entre plusieurs Pères fondateurs de l'Europe rappelle ainsi la dimension politique de l'amitié. Dans les décombres encore fumants de la Seconde Guerre mondiale, des hommes se sont levés, animés par une même urgence de faire dialoguer des peuples en guerre depuis des siècles. Tous nourrissaient cette passion pour la paix qui, si on n'y prend garde, s'étiole, réveillant ainsi les velléités les plus mortifères. L'amitié entre les nations, aujourd'hui encore, demeure une question de vie ou de mort. Et elle ne se vit pas seulement dans les couloirs des institutions européennes. Les soirées conviviales entre amis français et allemands ne valent-elles pas autant que les tractations diplomatiques à Bruxelles ?
Le temps n'est pas une courbe lisse,
mais une série de cahots, de bonds et de pauses.
(Niall Williams, "Quatre lettres d'amour")