Rite de passage

Avec « Rite de passage », Alexei Panshin a remporté en 1968 le prix Nebula du meilleur roman. Sûr que son livre présente des qualités certaines mais je l'ai trouvé bien trop conventionnel pour obtenir ce prix si prestigieux.


Ce que j'ai regretté de prime abord dans « Rite de passage » c'est la quasi-absence d'un concept fort, d'idées originales et marquantes comme j'aime en voir dans la SF. Ce futur dans lequel des populations entières voyages dans des vaisseaux-monde et dans lequel des colonies humaines ayant technologiquement régressées peuplent d'autres planètes ne renouvelle pas le genre. Il faut surtout y voir un roman d'apprentissage dans lequel la jeune héroïne passera du stade de l'enfance à l'âge adulte. Quelques éléments de réflexion et une morale qui se dégage de cette histoire mais ils ne sont jamais réellement développés. Ce livre se destine peut-être davantage à un jeune public même si j'ai pris du plaisir à lire les aventures de Mia.


Ce n'est certainement pas une lecture qui restera gravé dans ma mémoire mais elle a le mérite d'être divertissante. le parcours initiatique de cette jeune fille est en effet assez bien rythmé pour nous captiver d'un bout à l'autre.

La mort récente de l'auteur m'a amené à lire Rite de passage, qui était dans ma PAL pour deux raisons : le roman relève du thème de l'"Arche stellaire", et il a reçu le prix Nebula. En lisant quelques pages du blog que tenait Panshin (très instructives !) j'ai appris qu'il était un admirateur de Heinlein, et notamment de ses romans "jeunesse". D'ailleurs rdp est dans cette veine-là, avec pour héroïne une jeune fille de 12 ans, Mia.
Dans la première partie, on découvre sa vie dans le Vaisseau, en compagnie de ses amis.
Dans la deuxième, sa préparation à l'Epreuve, étape obligatoire pour tout citoyen du Vaisseau avant de devenir adulte, et dont certains ne reviennent jamais...
Dans la troisième, l'Epreuve proprement dite, et la morale de l'histoire.

Ca se lit bien. Forcément j'ai préféré la première partie, où les aspects "vaisseau générationnel" sont le plus développés.
Beaucoup de péripéties auraient très bien pu se produire dans un monde actuel, ou plus exactement dans le monde des années 1960, ce qui fait que je le conseillerais comme porte d'entrée à des lecteurs non-SF.
Une belle lecture, et du coup moins SF que ce à quoi je m'attendais

Pas très marquant

Il y a parfois des problèmes de traduction ou d'édition dans le livre ce qui rend certains passages incompréhensibles.

Le roman laisse un sentiment mitigé, il aborde plusieurs thèmes mais cela reste assez superficiel. Les passages sur les différents courants de philosophie donnent l'impression d'un résumé scolaire, on aurait aimé qu'ils soient mieux intégrés au récit. C'est la même structure pour les réflexions sur le rôle de l'écriture, tout reste en surface comme des bribes d'idées et de thèmes qui n'auraient pas été assez exploitées.

L'originalité de l'ouvrage est qu'on est immergé petit à petit dans une société colonisatrice, nous permettant de réfléchir - un peu - à notre place dans le monde aujourd'hui.

Il me semble que la Science-fiction n'est qu'un prétexte... Lorsqu'on relit ce livre en 2021, on y trouve toute la problématique de l'humanité : Si vous remplacez "vaisseau" par "Europe" et "colonies" par..... colonies, justement, vous vous plongez au coeur des questions qui agitent le monde quant à la légitimité de la colonisation, du racisme, de l'exploitation des peuples dont les cultures sont différentes, "moins évoluées" car non technologiques, comme disent certains.
Ce livre est de ceux qui fait réfléchir sur notre monde actuel.