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EAN : 9791034904303
224 pages
Liana Lévi (26/08/2021)
3.69/5   109 notes
Résumé :
Sur le quai de la gare de Perrache, un jour de l'année 1929, une jeune Hongroise, Szonja, a rendez-vous avec son avenir : la France où brillent encore les Années folles et l'usine qui l'a embauchée à la production de viscose. Répondre au désir des femmes d'acquérie ces tissus soyeux à bas prix ne lui fait pas peur. Son rêve à elle, c'était de quitter le dur la beur de paysanne. A Vaux-en-Velin, dans la cité industrielle, elle accepte la chambre d'internat chez les s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Ce très beau roman social aux contours historiques est centré sur le personnage de Szonja dont l'apparente fragilité cache un courage exemplaire. J'ai aimé la suivre tout au long du roman dans la découverte de sa personnalité, de ses attentes, de ses rencontres.

En 1929, l'usine française de textile Gillet et Chatin installée en Hongrie ferme définitivement ses portes. Tous ses ouvriers sont déplacés dans le nouveau site industriel installé à Lyon, la Sase (Soie artificielle du sud-est renommée plus tard Tase pour Textile) qui fabrique la viscose alors en plein essor.

L'usine embauche, l'emploi est rémunérateur. La promesse d'un meilleur avenir pour toute une jeunesse hongroise rurale et pauvre.
C'est donc avec le coeur et le pas encore légers que Szonja et Marieka, deux adolescentes de 17 ans quittent leur famille pour Lyon, c'est un contrat provisoire de 6 mois dit-on.
Seule la grand-mère sait. « De ses lèvres s'écoulait une prière ». La scène de la grand-mère sous l'ombre d'un tilleul au milieu des volailles est très poignante. Dernière image sur arrêt avant le voyage interminable vécu comme un enfer « On ne sait plus si on attend le soleil ou l'éternité ».

A travers Szonja, Paola Pigani fait revivre intensément toute une époque, un quartier, les lieux de vie austères où sont cantonnés les jeunes filles et les couples mariés, les échappées sur le canal de Jonage, les très dures conditions de travail.
Une ambiance restituée de façon très documentée qui frappe par sa puissance visuelle comme les murs de l'Hôtel des religieuses, rue de la Poudrette et son règlement intérieur très dur envers les jeunes filles «  On veut leur voix claires pour le chant des offices, leurs doigts fins pour embobiner le fil de viscose. Et surtout pas de rêves qui dépassent, pas d'envies de baisers derrière les buissons, ni d'échappées hors de la cité ».

La description à la fois très détaillée et puissamment humaine fait surgir de terre la mélancolie de la cité ouvrière, le familistère censé être la porte du bonheur dont l'architecture patriarcale renvoie les femmes mariées à leur condition «   Elles secouent à leurs fenêtres les petits riens de la vie entre l'appel aux enfants, le cognement des casseroles, les fredons de gaieté et les sorties de messe ».

A l'usine, les phrases courtes reproduisent la mécanique du labeur, les mains comme des pièces détachées du corps, attelées au filage, 60 heures par semaine dans l'odeur insupportable de l'acide sulfurique, du bruit, de la moiteur par le manque d'aération. 

L'écriture très imagée de Paola Pigani aide à affronter le quotidien de Szonja qui suffoque dans l'usine et dans sa vie de jeune femme.
Car l'imagination est la force de Szonja. Elle rêve près du château d'eau au bord du canal, laisse venir les notes nostalgiques d'un violon polonais, hume les herbes coupées de sa prairie natale quand le fermier apporte le lait.

Szonja la rêveuse se construit aussi à travers les autres et à travers la danse le dimanche, dans les bals de plein air « les femmes sont belles même sans bas dans de vieux souliers ajourés ».
Szonja apprend la légèreté, à relever la tête. Danser, c'est vivre.
Les rires sont les siens mêlés aux sonorités de voix étrangères de toutes nationalités et de toutes religions soudées par des liens plus forts que ceux du sang. «  Ce soir et pour 3 jours, chaque bal va assourdir le monde entier et ses rumeurs funestes, guerrières, raciales. On va envoyer son corps paître au-devant de soi dans une prairie d'étoiles, picorer des baisers. La musique va pousser chacun au centre, sur la piste » .

Le grand bal pour une insurrection joyeuse avant les grands rassemblements sociaux qui feront vivre à Szonja l'aventure collective de la solidarité.

J'ai beaucoup aimé ce roman pour son fonds historique et sa véracité, sa dimension sociale et le touchant portrait de Szonja qui parle au nom de toutes les femmes.

Paola Pigani dans un style à la fois réaliste et poétique entrelace avec talent les liens d'une communauté dont le patrimoine industriel aujourd'hui disparu en était le socle.

Un roman très fort et authentique.
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Dans ce récit plein de nostalgie de la période qui a conduit au Front Populaire et aux grèves de 1936 en France, l'auteure nous rappelle quelques réalités essentielles qui résonnent encore dans l'actualité de la France en 2022 :
L'économie française a toujours fait appel à une main d'oeuvre étrangère, et comme dans les années 1970 pour les OS maghrébins de chez Renault, l'auteur évoque l'organisation dans les années 1930 de la venue de travailleurs et travailleuses de l'Est européen par les soieries de l'Est lyonnais pour répondre aux besoins de main d'oeuvre des ateliers de fabrication de la rayonne.
Deux cousines hongroises, Szonja et Marieka tentent l'aventure...Départ vers l'inconnu, angoisse du choix de la migration, éternelles questions de la séparation entre ceux qui partent et ceux qui décident de rester au pays.
L'accueil est froid, inhumain, la France qui a besoins d'étrangers ne peut s'empêcher de leur faire sentir qu'ils sont réellement des étrangers. Histoires connues.
Les conditions de travail sont à l'avenant. La fabrication de la viscose se fait à partir de procédés chimiques toxiques et dangereux pour la santé ; le patronat de l'époque fait dans la « Prévention » : « Ca fait tousser, il faut boire du lait souvent. On en donne à l'atelier, heureusement ; parait que c'est de l'antidote, mais on ne parle pas des ouvriers qui ne reviennent jamais à cause des poumons brûlés. Même vous, les filles, si vous toussez, faut boire du lait. »
Dans le contexte européen de l'époque, la France apparaît comme un pays de cocagne, les Italiens y viennent pour « (...) Se marier, s'abriter, enfanter, s'enraciner...plutôt ici qu'au pays de Mussolini. »
Y séjournent aussi, des Arméniens, Polonais, Russes, Espagnols, (…) « tous représentants d'une humanité bigarrée et laborieuses dont les identités saillantes sont déjà arasées par le temps de l'usine. »
Mais, la montée du fascisme en Allemagne commence à contaminer la France « Des clicques fascistes, il y en a partout...l'Action française, les jeunesses patriotes, la Solidarité nationale, les Croix-de-feu. »
Les deux cousines prennent des chemins différents. le mariage que choisit Szonja se révèle un désastre « (...) Jean sombre de jour en jour et Szonja souffre de sa brutalité de naufragé. »
Le récit de Paola Pigani nous parle aussi de la priorité difficilement admissible des luttes sociales, hommes exploités dans leur travail qui trouvent une sorte de rédemption et d'acceptation de leur sort dans l'exploitation de leurs femmes, « Laisse Elsa où elle est...ça vient la soupe ? »
Enfin, et ça n'est pas le moins important, l'histoire nous raconte comment le capitalisme, pervers polymorphe, réduit les vies à des marchés potentiels s'emparant sans vergogne de nos peurs, de nos envies, de nos contradictions, de nos jalousies, se parant parfois du costume trompeur de l'humanisme pour sa plus grande gloire.
Elle montre aussi comment l'organisation de la production a une logique de prix bas et logiquement de bas salaires, Sonzja comprend intuitivement que « (…) l'usine qui l'a embauchée à la production de viscose (répond) au désir (des clients) d'acquérir ces tissus soyeux à bas prix ». Cette logique du consommateur contre le producteur est toujours d'actualité, elle atteint aujourd'hui ses limites lorsque l'on mesure avec objectivité les conséquences néfastes des délocalisations…
Avant la deuxième guerre mondiale les choses étaient différentes, du fait des luttes sociales, mais la logique était identique.
Malgré les grèves et l'obtention d'acquis sociaux jugés hors de portée, la triste réalité s'impose, (le curé) « (…) va prier pour nous pauvres pécheurs, et allumer des cierges pour not'patron. Nous, on va continuer à brûler notre chandelle mais, un jour on ira voir la mer.»
Les accords Matignon signés le 8 juin 1936 ouvre une nouvelle ère, « La foule ouvrière balance son coeur d'acier inoxydable entre la fatigue heureuse de la victoire et les regrets des lendemains de fête. »
Les plus conscients retournent au travail la mort dans l'âme, faisant preuve de résilience à l'image de Gisèle :
« Bientôt on dansera tous ensemble jusqu'à plus tenir debout », répète souvent Gisèle, songeant à l'horizon d'un bal prochain plutôt qu'au grand soir. »
Nostalgie réaliste. Un roman à mettre entre toutes les mains, surtout celles qui ne salissent pas...
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Très émue par cette lecture que je viens de terminer.
On embauche en France, du côté de Lyon avec priorité aux anciens ouvriers de l'usine de Sarvar qui a fermé. Deux jeunes paysannes hongroises décident de tenter leur chance. Etre pauvre, c'est savoir se jeter sans état d'âme dans un ailleurs. Marieka et Szonja, cousines vont faire le long voyage dans des conditions misérables vers la France; on est en 1929 et la crise va y arriver. Elles seront hébergées dans un foyer de bonnes soeurs où les règles sont strictes. Puis, c'est la découverte de l'usine de viscose: pas d'aération, 50h, des produits chimiques dangereux pour la santé. Simone, française, leur explique le travail; une autre française: Gisèle va expliquer le système des amendes. Visite médicale et déclaration d'aptitude au travail. Les ouvriers de base sont presque tous des étrangers. Elsa, italienne, Marieka et Szonja s'écartent des plus âgées à la sortie de leur première journée de travail aux cadences infernales. Des recommandations fusent: attention aux communistes et gardez- vous des fascistes italiens ; messe obligatoire le dimanche. Les hongroises fuient la broyeuse soviétique, l'ancien empire ottoman et le génocide arménien, tandis que les italiennes fuient la misère, le chômage et Mussolini. Bianca va mourir de telles conditions laissant veuf Marco. Les seuls bons moments sont le bal du dimanche.
Avec la crise, apparaît la rancoeur des français accusant les immigrés d'être à l'origine de leur propre misère (toujours d'actualité!!).
Peu à peu, une organisation se met en place: les luttes sont âpres et des grèves sont déclenchée: 58 jours de débrayage dans l'usine de soie artificielle. le fascisme se développe dangereusement mais un front populaire également: ce dernier va gagner. il faut savoir arrêter une grève déclare Thorez et se satisfaire provisoirement des avancées.

J'ai ressenti beaucoup mieux qu'avec des documentaires, la montée du fascisme en France et la construction du Front Populaire qui porte les espoirs de tous les ouvriers.
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Marieka et Szonja, deux jeunes cousines hongroises, suivent les rails d'un avenir plus radieux en partant travailler en France. Elles voient peu de choses du trajet de leur village à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, et tentent à peine arrivées de tout absorber de leur nouvelle vie : la cité ouvrière, le logement en internat chez les soeurs, l'usine de textile, les balades le long du canal, les dimanches au bal… L'auteure s'attache aux pas de Szonja, la plus sage et réservée des deux, qui devient une ouvrière expérimentée et se crée des amitiés parmi les collègues d'origine italienne.
Mais la crise de 29 rattrape ce secteur d'industrie, avec une suite de mises à l'arrêt des chaînes, de licenciements, de manifestations… Les pages vont alors alterner entre la vie privée et sentimentale de la jeune hongroise et l'évolution des esprits qui aboutira au Front Populaire.

Si j'ai été emballée de prime abord par la langue très poétique et ouvragée, j'ai assez vite trouvé que c'était trop pour mon goût, et que ça m'écartait dans une certaine mesure de l'empathie que j'aurais pu ressentir pour les personnages. J'aurais sans doute réussi à m'y faire mais les narrations de réunions syndicales et de meetings, moins propices à la poésie, plus terre à terre, m'ont parues plaquées, et ont fini par me faire tourner les pages sans passion.
Je suis obligée d'admettre que cette première rencontre avec Paola Pigani ne m'a pas apporté l'enchantement que j'attendais. Toutefois j'y ai aimé les chroniques de la vie à Lyon dans les années 30, la découverte de l'industrie du textile synthétique, et surtout la belle description des personnages, en premier lieu Szonja, aussi discrète que courageuse, et dont la belle obstination à trouver sa place en France est en tous points émouvante.
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Lorsque l'on parle du textile à Lyon on pense bien sûr à la soie. Née à Lyon j'ai, durant mon enfance, été baignée dans l'histoire de cette industrie difficile et de la révolte des canuts de 1831. J'ai même appris à l'école le chant d'Aristide Briand! le roman de Paola Pagani sur la vie des immigrés hongrois ou italiens venus travailler dans l'industrie nouvelle de la viscose installée à Vaux en Velin ne pouvait donc que m'intéresser.

En 1929 Sonja, jeune hongroise débarque sur un quai de gare lyonnais. Avec sa soeur elle a fuit la vie rurale pour trouver un avenir meilleur en travaillant dans les usines de textile en plein essor. Sonja est avec beaucoup d'autres immigrées logée et nourrie dans un internat tenu par des soeurs. Elle travaille dix heures par jour dans les vapeurs de produits chimiques et doit respecter des cadences infernales. Tout cela pour un salaire de misère. Une vie difficile que nous raconte sans fioriture mais avec un réalisme cru Paola Pagani.

Dans les ateliers chacun est seul, isolé à son poste pour tenir le rythme et éviter les mauvais traitements infligés par les petits chefs. Mais, dès la porte de l'usine commence une autre vie. Là, l'écriture devient plus joyeuse, plus poétique aussi. La vie devient plus belle grâce à l'humanité et à la fraternité. Celle d'un fermier qui vient offrir ses oeufs ou un panier de cerises. Celle des ouvrières qui malgré leurs nationalités et leurs langues différentes papotent au lavoir, rient en se promenant le long du Rhône, s'évadent le temps d'une excursion à Lyon.

Et puis il y les bals du dimanche. Les robes qui virevoltent, les lèvres colorées de rouge, les bras puissants des hommes qui vous font tournoyer. Oubliés l'usine, les vexations, les coups d'un mari alcoolique, la santé qui se dégrade, la misère. Juste vivre l'instant présent corps enlacés, têtes étourdies.

Viendront les grèves dures, les luttes contre les licenciements, celles qui mèneront au Front Populaire. J'ai aimé la joie qui anime ces luttes. La volonté, la cohésion, la solidarité qui galvanisent. Ensemble on est plus fort, on se sent respecté et surtout on existe, on peut être fier.

Un très joli roman social au contexte historique très documenté. Une héroïne lumineuse et la puissance réjouissante d'une indignation collective qui mènera, pour quelques temps, à la victoire de la classe ouvrière.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Après trois jours de travail s'annonce leur premier dimanche. Messe obligatoire à sept heures du matin. (...)
Elle [hongroise] s'assoit à côté d'Italiennes qui déjà s'agenouillent, le visage entre les mains. Elle ne sait que faire soudain, ne comprend ni les chants liturgiques, ni le déroulé de l'office. Ses yeux vagabondent entre la couleur des murs, pâles comme une fondue de nuages, et le bleu profond des fleurs de lys sur l'étendard de Jeanne d'Arc. Elle ne saisit pas pourquoi une guerrière prend autant de place dans une si petite chapelle. Elle ne connaît pas cette femme. Est-elle une sainte, une héroïne, un modèle pour les ouvrières ? Que va-t-on leur apprendre à brandir ? Une arme, un missel, un glaive, un outil de travail ? Elles qui n'ont que leurs mains encore pataudes à faire valoir.
(p. 43)
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Au moment de partir, Szonja avait regardé trembler ce qu'il y avait de plus réel dans sa petite vie, les branches nues du tilleul dans la cour dont l'ombre sèche passait et repassait sur leur grand-mère assise au milieu des volailles, les mains serrées autour de l'écuelle de maïs. La vieille dame avait levé les yeux vers elles. De ses lèvres s'écoulait une prière. Seule Szonja l'avait deviné.
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Elsa raconte pourquoi et comment elle est venue en France, depuis l'Italie, avec son frère et sa belle-soeur : les milliers de chômeurs, la misère du Sud au Nord et Mussolini qui continue à appauvrir le pays en voulant recréer l'Empire romain et encore l'étendre à l'Afrique. Puis intarissable, comme si c'était le coeur de sa vie, elle revient au travail ici, dans ce qui lui semble être une enclave de paix sous la haute protection de messieurs les patrons et du curé.
(p. 45)
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Des ouvrières ont baptisé les machines de noms bizarres comme il ragno. « L’araignée », explique Elsa aux autres, « Parce qu’elle est toute noire et nous garde entre ses pattes toute la journée. » La fraternité, ça monte, ça descend, capricieuse comme la misère. Parfois, elle s’enroule autour des filles, leur tient chaud surtout quand elles ont du mal à tenir debout à cause de leurs règles ou du taux d’humidité qui avoisine les quatre-ving-dix pour cent dans l’atelier. Elle aide les filles à avancer quand même, mains tendues, la râpe aux cœur. Il faut ignorer les cheveux qui poissent, le regard du chef, ignorer la vraie lumière qui filtre à travers les carreaux embués.
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Chaque matin, ils s'engouffrent dans l'usine qui avale tout: les vestes éliminés, les visages fatigués, leur peau perméable, leurs poumons sans filtre, les grossesses avancées,les chaussures sales, On se presse, se bouscule ventre des poignées de mains lassent, espérant rester fermes malgré l'angoisse du renvoi qui plane sur les retardataires lorsque le patron voudra se débarrasser de plusieurs d'entre eux. Personne ne fait le signe de croix avant de pénétrer dans l'arène.
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Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
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