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3,48

sur 215 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est toujours avec plaisir que je me plonge dans un tel livre, mélange de récits historiques et de thriller scientifique lié à la paléontologie.

Souvenir de ma passion d'enfance, la préhistoire.... Je me souviens des heures passées à scruter les esquisses de nos ancêtres et à dévorer les ouvrages sur la préhistoire.

Ce livre est une pépite, un grand livre, entre réalité et fiction. Fabrice Papillon est un vulgarisateur de la science il nous prend par la main et l'on remonte le temps. Ce livre s'articule autour de la transmission d'un secret à travers les âges jusqu'en 2020 où l'on côtoie, Himmler, Rabelais, Platon et tant d'autres...

Il nous confronte aussi à notre dure réalité. Un livre génial serait-ce l'effet Papillon?
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Il y a les excellents romans. Et puis il y a les livres rares. Ceux qui marquent votre esprit d'une manière indélébile. Ceux qui vous laissent presque sans voix. Pour moi, Régression est de ceux-là.

Fabrice Papillon avait déjà frappé fort avec son premier roman, le dernier hYver (prix du Meilleur Polar 2018 des lecteurs de Points), qui était d'une folle ambition. Mais quels superlatifs trouver alors pour ce second livre ?

On reste dans la même veine, avec ce mélange détonnant de récit historique, de divertissement prenant et de thriller scientifique. le précédent était un hommage aux femmes, celui-ci est davantage un cri d'alarme.

Dès le premier chapitre, en 36 000 ans avant Jésus-Christ, on comprend qu'on tient une histoire hors normes, dans laquelle le cadre explose pour nous faire perdre nos belles certitudes. Grand écart ensuite, avec une plongée mortifère en février 2020… L'écrivain joue avec le temps, oscillation entre passé et futur très proche.

On y croise d'illustres personnages, gommant ainsi la frontière entre réalité et fiction. L'auteur les met en scène pour lier une intrigue incroyable, d'une profondeur stupéfiante, menée si habillement qu'il devient impossible de lâcher ces près de 500 pages.

La quatrième de couverture est judicieusement mystérieuse, et laisse augurer nombre de rencontres et de surprises. Mais vous aurez beau tenter d'imaginer ce qui vous attend, vous serez loin de la vérité.

Ce roman raconte l'Homme. A travers les âges mais surtout l'homme moderne confronté à une situation qui va bousculer toutes ses certitudes.

On est loin de certains romans mêlant histoire et science et qui sentent le carton pâte. Fabrice Papillon est un journaliste qui a côtoyé, durant plus de 20 ans, d'illustres scientifiques. Il a joué son rôle d'éponge pour créer des fictions aussi incroyables que crédibles (et pourtant, que l'idée de base de ce roman est dingue !).

Ne craignez pas de vous frotter à ce récit, l'auteur est un vulgarisateur exceptionnel, avec un talent fou pour passionner ses lecteurs sans jamais les perdre en route.

Comme le précédent roman, ce second livre a une âme. Une vraie. Parce qu'il parle de sujets forts, que les personnages réels ou fictionnels sont touchants, et que l'écrivain fait passer de vrais messages sur l'évolution de l'Homme. On ne voyage pas que dans le temps, mais aussi dans ses artères.

Il me faut insister sur les scènes contemporaines. du vrai thriller, elles sont à couper le souffle. J'ai senti une réelle progression dans l'écriture pour ce genre de scènes. Elles sont bluffantes. Une vraie intrigue policière, originale et menée par des personnages qui ont du corps.

Je n'utilise jamais ce mot avec légèreté, mais Fabrice Papillon a du génie. Un talent extraordinaire pour construire et conter des histoires aussi ambitieuses, qu'intelligentes et divertissantes.

Parler de Régression demanderait d'accumuler tous les superlatifs. Ce roman doit être lu, par le plus grand nombre, parce que tant de qualités à la page ça n'a pas de prix.

Prodigieux thriller scientifique et historique tout autant qu'un formidable divertissement impossible à lâcher. C'est ça, l'effet Papillon !
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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Régression,est ce l'avenir qui nous guette? Ou tout comme ce cher Neandertal un virus aura t'il raison des plus faibles. Lui qui,il n'y a pas si longtemps était décrit comme une brute ignare, est depuis peu réhabiliter.
Il partagerait, ou plutôt nous partageons certains de ses gènes, découvertes récentes et pourtant suggérées il y a longtemps, mais certainement dérangeantes alors...D'autant que les causes de sa disparition, tout au moins en version originale reste un mystère, virus ou cro-magnon, l'un des deux apparemment. Et pourtant il était bien plus armé que nous pour survivre en milieu hostile, tout au moins physiquement. Ce qui a fait notre "force" alors était notre niaque, notre désir de territoire.
Mais est 'il vraiment disparu? N'est 'il pas enfui au fond de certains d'entres nous, mystère de la génétique, n'attend t'il pas le moment adéquate pour resurgir et nous corriger de notre trop grande arrogance...
Un thriller à la limite de la SF, qui fait réfléchir, en cette période ou la violence envers l'humanité et la nature est à son apogée avec le grain de sable viral qui menace de faire écrouler le château de cartes...
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Merci à NetGalley et aux éditions Belfond de m'avoir permis la lecture de ce bon thriller.La capitaine Vannina Aquaviva enquête après la découverte d'un charnier en Corse.Devant l'ampleur de cette découverte ,on lui adjoint le commandant de police Marc Brunier,un flic dépressif récemment arrivé sur l'île après la mort de sa fille.L'enquête va les mener aux quatre coins de l'Europe à la poursuite de mystérieux hommes à la taille impressionnante qui pourraient être les descendants de l'humanité.
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J'ai découvert il y a très peu Fabrice Papillon avec « le dernier Hyver » que j'avais énormément aimé ! Je voulais absolument lire « Régression » dont les critiques sont toutes élogieuses et le Père Noël a eu la gentillesse de le glisser au pied du sapin. Je suis ravie et je l'ai déjà terminé. Et à mon grand étonnement, j'ai retrouvé le commandant Marc Brunier qui était l'un des « héros » de « le dernier Hyver ». du coup, il est mieux de l'avoir déjà lu avant de vous attaquer à « Régression » mais pas indispensable. L'auteur reprend le même mode opératoire d'écriture avec des allers et retours entre différentes époques avec des personnages très connus comme Homère, Socrate, Jésus, Rabelais etc. et l'enquête menée de nos jours. Toujours aussi bien écrit et très bien documenté, Fabrice Papillon nous entraine dans des aventures incroyables à la recherche de nos origines et de la race des Anciens, la race d'or. Son livre est aussi un vibrant plaidoyer pour la préservation de la planète et la lutte contre toutes les destructions de l'homme moderne, Sapiens, qui depuis le début anéantit tout ce qui n'est pas lui, à commencer par l'homme de Néandertal et tous ses cousins.
L'enquête débute en Corse où le commandant Marc Brunier a été muté après sa dernière enquête à Paris qui s'est terminée dramatiquement dans les sous-sols de Paris et avec la mort sous ses yeux de sa fille Sarah. Il se confronte à la Capitaine Vanina Aquaviva, Corse et mazzera (chamane à la mode corse) qui se voit obligée par le procureur de travailler avec Marc Brunier. La sempiternelle bagarre entre la Police et la Gendarmerie. Ils doivent donc enquêter de concert sur une scène de crime particulièrement sanglante et étrange. Elle semble être un rituel anthropophage très ancien. L'enquête les mène aux quatre coins de l'Europe où des scènes similaires sont trouvées. Elles se situent à chaque fois sur des sites archéologiques, des lieux sacrés. D'étranges suspects géants ressemblant vaguement au Yéti sont aperçus aux alentours et les premiers relevés font référence à des traces ADN remontant à la nuit des temps.
Un thriller haletant, intelligent et en prise directe avec notre société qui doit faire face au changement climatique et à l'extinction des espèces… Passionnant et très bien mené dans la même veine que « le dernier Hyver ». Je ne peux que vous recommander vivement de découvrir ces deux thrillers de Fabrice Papillon.

Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Tout commence en 36 483 avant Jésus-Christ, sur la péninsule ibérique. Gnva chef de famille, cherche à protéger coûte que coûte sa femme Chta et son fils Bvé des destructeurs, notamment de Draka leur chef emblématique. Malheureusement, Bvé, impuissant assiste au massacre de sa famille. À Ajaccio, en février 2020, Vannina Aquaviva, capitaine de gendarmerie, mais aussi « mazzera acciaccatore », chasseuse d'âme se réveille après un nième cauchemar terrifiant. Il faut dire qu'elle a un don : des prophéties lui annoncent régulièrement la mort de proches sans qu'elle puisse savoir qui va mourir. Vannina est appelée sur les lieux d'un crime sordide, au fond d'une grotte où elle découvre « un amas de carcasses orné d'un enchevêtrement de membres sectionnés et d'ossements de toute taille. », une cage thoracique cisaillée, un coeur arraché, de la cervelle cuite… Quel est le rapport entre ces hommes venus d'un âge lointain, et ce crime qui frappe la Corse ? « Une chasse à l'homme » débute (et vous verrez que ces guillemets prennent tout leur sens) à travers le monde et les âges.

Fabrice Papillon signe ici sa deuxième fiction. Après « Le dernier Hyver », nous voici dans « Régression ». Si les deux romans fonctionnent sur la même mécanique, une construction passé-présent où le lecteur fait connaissance avec des personnages charismatiques de l'Histoire du monde, en suivant parallèlement une enquête de police, nous sommes pourtant dans une thématique très différente : la quête de nos origines et une mise en perspective de ce que nous avons fait de notre monde.

Il est très difficile de parler des romans de Fabrice Papillon, tant ils sont denses et touffus. Je préfère vous parler de mon expérience de lectrice et surtout de ma réticence à y plonger. D'abord, et c'est un point de vue tout à fait personnel, les 4e de couverture me font peur. La plongée historique ajoutée aux informations scientifiques me donne des sueurs froides. Ce n'est pas ma zone de confort, pas mon domaine de prédilection. Peur de ne pas comprendre ? Peur d'être perdue ? Peur de ne pas avoir le niveau intellectuel pour appréhender de tels romans ? Exactement ! Alors, après plusieurs sommations, et plusieurs avis éclairés dont un fameux « tu n'as jamais lu un truc pareil », je me suis décidée à attaquer « Le dernier Hyver », sans relire le résumé, sans le commencer à 23 h à l'heure où habituellement mes yeux se ferment. J'ai procédé de la même manière avec « Régression ».

Historien de formation, journaliste, Fabrice Papillon apporte un soin particulier à la traversée de l'Histoire du monde. Nourri de détails pointus, de personnages emblématiques comme Homère, Platon, Michel-Ange, Rabelais pour ne citer qu'eux, le roman s'articule autour de ces époques par des anecdotes passionnantes et, surtout, la transmission d'un secret à travers les âges. La vulgarisation historico-scientifique chère à l'auteur permet de tisser un lien, précis, méthodique et scrupuleux avec l'enquête qui se joue en 2020. Dans ce présent-là, je voudrais insister sur l'hyperréalisme des scènes de crime, la précision des détails, une volonté d'exactitude des éléments dépeints pour l'avancée de l'enquête, qui font que le lecteur devient lui aussi un Sherlock Holmes en puissance.

La force de ce roman est qu'une fois encore, les parties historiques sont aussi captivantes que les parties « instants présents ». L'effervescence est à son comble lorsque s'affiche en tête de chapitre, une date différente de 2020, car le lecteur, indubitablement, se réjouit de savoir où l'auteur va l'emmener cette fois encore, et surtout quel personnage historique il va pouvoir mettre sur sa route. le récit passé-présent est un mécanisme qui fonctionne très bien chez moi, quand aucune des parties ne prend le pas sur l'autre, qu'elles suscitent le même intérêt, et surtout, le même attachement. Rajoutez à cela un petit côté mystique, ésotérique, une écriture adaptée à chaque époque décrite sans verser dans la pédanterie, et la volonté que donne l'auteur de s'interroger sur notre monde, et vous obtenez une recette inouïe qui fait la marque de fabrique de Fabrice Papillon.

Enfin, et c'est une information importante, on sort de ses romans moins stupides, on ne va pas se le cacher. Entre « Le dernier Hyver » et « Régression », j'ai appris une foule de choses. J'ai adoré découvrir des anecdotes truculentes au sujet de personnalités de notre Histoire, imaginé comment les choses pouvaient se passer alors, comprendre des chantiers tels que la cathédrale de Strasbourg ou la basilique Saint-Pierre, m'imprégner des ambiances, des coutumes, des mythes et croyances régionaux, et des lieux, d'imaginer les traces d'un message laissé pour les générations futures dans « les récits de Rabelais, les peintures de Michel-Ange ou les cartes d'Oraux Magnus », car oui, ce roman ouvre les portes de l'imagination et amène à rêver les yeux ouverts.

Vous l'aurez compris, ce livre est truffé d'une substantifique moelle qui amène à des questionnements bien légitimes : qu'avons-nous fait de notre monde ? « Que veulent nous dire ces hommes et pourquoi maintenant ? » Qu'est-ce que cette régression dont nous parle l'auteur ? À travers multiples lieux, agrémentés de photos, de symboles, ce roman est certes ambitieux, mais à la portée de tous. L'immersion est jouissive, trépidante et génère un plaisir de lecture sublime. Laissez l'histoire vous envahir, sans crainte et avec délice, vous ne serez pas déçus du voyage que vous offre Fabrice Papillon.

« Si l'homme était né bon et pur, avant de dégénérer, c'est alors que la civilisation l'avait perverti. L'homme serait naturellement bon, mais aurait perdu toute son innocence en raison des méfaits de la société. »

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Régression... Un titre bien choisi pour un livre qui fait évoluer nos connaissances... C'est l'avantage quand un auteur vient du monde du journalisme scientifique et je fais forcément le parallèle avec Xavier Muller et son très bon roman "Erectus".. Quel plaisir de lire ce livre de Fabrice Papillon qui sait nous rendre accessible une science qui n'est pas des plus binaires car humaine : l'Homme et son évolution (j'ai toujours adoré ça et suis un grand fan d'Yves Coppens)... Il faut s'accrocher un peu au début le temps que l'histoire se mette en place et d'appréhender les différents personnages, tous un peu torturés, mais dès que l'on est entré dans l'histoire c'est difficile de la lâcher.. Et même après, ce livre nous donne envie d'aller se remettre à jour des dernières découvertes dans ce domaine..
Mais attention c'est avant tout un thriller avec tout le suspens, les révélations et retournements de situations qu'il faut...
C'est la première fois que je lis du Fabrice Papillon et j'ai hâte de découvrir son précédent roman.
Il m'en restera un bon moment de plaisir littéraire et la sensation d'avoir appris des choses même si pour moi notre évolution sera synonyme de destruction et non de régression..
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Avez-vous déjà ressenti le grand frisson ?
Celui qui vous mets en face de vos propres contradictions, de vos propres faiblesses ...
J'ose croire que des romans pourraient faire changer le monde, ni plus ni moins, interpeller les consciences, susciter des réflexions existentielles, je n'évoque pas les petites turpitudes du quotidien si signifiants soient-ils mais de parcourir le monde en défiant ses propres frontières, en repoussant un peu plus ses limites et son imagination, sommes-nous programmés et confinés à suivre un chemin déjà tout tracé, à se soumettre et suivre aveuglément des règles pré-établies, peut-être tout était écrit bien avant notre naissance, les gènes, le poids de l'héritage, le triptyque naissance-vie-mort, trois étapes inévitables comme les côtés d'un triangle ou la composante formée par les parents et l'enfant, le monde actuel est-il en train d'emprunter le pire scénario, celui voué à brève échéance ... à l'extinction de l'espèce humaine ?

Un thriller puissant et puisant au plus profond de notre psyché, c'est la garantie de prendre son temps pour en apprécier chaque page, une plume maîtrisée pour aborder des thématiques fondamentales telles que l'origine de l'humanité, les crises identitaires et sociales n'existent pas par hasard, quelle est notre place dans ce monde et quelle trace laisserons-nous après notre trépas ...

Je remercie les éditions Belfond et Melanie pour leur confiance et leur service-presse de m'avoir proposé ce deuxième roman de Fabrice Papillon, Régression.
Du postulat de départ avec une enquête sous haute tension sur l'Ile de Beauté, des découvertes d'une sauvagerie inouïe, tout laisse à croire l'oeuvre d'un esprit hors norme, des gendarmes impuissants à trouver un début de piste, l'auteur a imaginé une implacable machine à remonter le temps, l'alternance passé-présent n'a jamais aussi bien porté son nom, si deux des personnages principaux tirent leur épingle du jeu, force est de constater que l'enjeu global en gestation finit par les rattraper et le thriller se métamorphose en un roman aux multiples tentacules.

Comment appréhender les sciences pour affiner ses connaissances, éviter d'engluer le lecteur dans des hypothèses alambiquées, des théories fumeuses ou de lui faire du lâcher-prise hasardeux sauf à travailler son imagination pour intégrer l'infini savoir dans un récit haletant, à doser sans tomber dans le mur de la lassitude des explications rébarbatives, coller au plus près des dernières innovations ou découvertes scientifiques, ethnologiques ou archéologiques, une rigueur dans les descriptions et toujours cette précision chirurgicale de l'auteur à avoir réussi le mixage de plusieurs courants, à poser les bonnes questions, le lecteur n'aura plus alors qu'à prendre acte des réponses plausibles et d'échafauder à travers les protagonistes, ce qui peut laisser craindre du pire ou de l'espérance, ce futur de toutes les incertitudes, une histoire moderne qui crie la douleur et la souffrance d'une planète en péril, un récit sans complaisance qui dévoile des penchants peu glorieux d'une humanité en perte de vitesse et de valeurs essentielles, comment se relever lorsque tout semble baser sur des édifices branlantes, des vérités bafouées sans omettre le poids des responsabilités d'hommes et de femmes en proie à leur démon intérieur.

Une lecture qui monte progressivement dans l'écheveau narratif, l'enquête déjà passionnante va révéler et surprendre à chaque chapitre, la marque d'un grand thriller doit insuffler une liberté et toute latitude au libre-arbitre, lire c'est prendre du plaisir tout en creusant au fond de soi, quitte à se griffer les bras et les jambes, à sortir littéralement de sa zone de confort, à éprouver viscéralement des sentiments puissants et des émotions telles que des rivières déborderaient de leur enclos, toutes les cellules corporelles réagissant de toute part, est-ce possible à partir d'une succession de mots ?
Après cette lecture passionnante, la réponse est sans appel, un OUI définitif, vertigineuses demeurent les instants qui m'ont fait souffler dans les synapses, intemporelles furent toutes ces rencontres plus vraies que nature, imparable la construction érigée comme un puzzle et cette dernière pièce coïncidant avec l'épilogue ...

Fin de l'acte ou début d'une nouvelle ère, des révolutions la Terre en a connu et des vertes et des pas mûres, nombre de livres ont déjà bivouaqué dans la conscience collective, l'ancrage du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui, Boréal de Sonja Delzongle n'y allait pas par quatre chemin, un huis-clos terrifiant dans les immenses solitudes blanches du Groenland, sensibiliser sous l'angle du thriller des conséquences dramatiques de la main de l'homme, que peut-on encore sauver, que reste-t-il sinon à limiter les dégâts, peut-être n'est-il pas déjà trop tard, peut-être subsiste une once d'espoir, Régression n'hésite pas à lancer un pavé dans la mare, l'essentiel demeure visible aux yeux, ces éclaboussements chacun devrait en recevoir et goûter à l'aspérité de ses propres convictions, endurer ce goût amer, partie de cache-cache entre les vivants et les morts, on parle de voyage livesque, autant couper court, c'est une véritable odyssée, une évasion littéraire qui n'a de nom que ses propres barrières.

On parle souvent d'incivisme ou d'injustice à constater au quotidien, fracture indélébile et choc des cultures ne sont pas choses futiles dans Régression, des turpitudes qui font grandir la colère du peuple mais concrètement, que se passe-t-il réellement, loin de conter une belle histoire sous le spectre d'une terrible affaire criminelle, se poser le temps de s'interroger, sur nos vies et nos garants, notre relation avec la nature des choses, du règne animal à celui de l'homme moderne, de cette politique économique et libérale, de cette course endiablée vers le profit et la réduction drastique des coûts tout azimut, des manipulations en tout genre qui flirtent trop souvent avec l'essence vitale de l'existence, on imagine encore mal aujourd'hui combien les peines infinies provoquées et cette violence impitoyable régissent ici-bas, parler de la théorie de Darwin et sa sélection naturelle est plus que jamais d'actualité, revisiter des périodes cruciales qui ont modifié à jamais le cours de l'humanité, dérèglement et changement climatique, production et consommation de masse avec toujours ces gaspillages outranciers, l'auteur ne ménage pas les coups de théâtre pour provoquer, percuter à chaque fois les esprits, marquer du sceau de l'infamie ou de la beauté iridescente de la simple observation, sans tomber dans le cliché, approcher la biologie ou la paléontologie, les principes philosophiques à portée universelle, explorer des vestiges anthropologiques et architecturaux, c'est redonner sens et vie à l'histoire du monde dans toutes sa primitive création, l'évolution et les secousses qui ont modelé et façonné ce monde actuel, est-il encore temps de voter et d'appliquer des lois draconiennes ou bien alors retourner vers nos origines ... d'il y a plusieurs millions d'années ?

Construire, détruire et reconstruire ...

Roman intelligent, sentiment puissant d'en ressortir avec plus de questions que de réponses mais une chose est sûre, Régression de Fabrice Papillon fait parti de ces romans qui ne laissent pas indifférent, qui donne plus qu'il ne reçoit, reste à nous de savoir ce qu'il reste à faire, le compte à rebours a déjà commencé, en espérant que cela ne soit pas sous sa pire forme, le prix de la survie de l'humanité risque de se payer cash, peut-être saurez-vous ou pas, peut-être nous sauverons-nous ou ... pas.

"Ce n'est pas la plus forte ni la plus intelligente des espèces qui survivra, mais celle qui sera la plus apte à changer" (Darwin)
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Comment trouver les mots pour chroniquer un tel livre. Rien dans mon vocabulaire ne pourra être à la hauteur d'un tel ovni. Tout ici est puissant. L'érudition de l'auteur met la barre très haut, et c'est tout bonnement le meilleur thriller scientifique que j'aie lu à ce jour. le vocabulaire est riche, et je dois dire que je me suis plongé à quelques reprises dans mon dictionnaire pour palier à mes ignorances occasionnelles. Mais à aucun moment cela n'a été un obstacle dans ma lecture, bien au contraire.

De chapitre en chapitre on passe dans différentes époques de notre passé. La trame de l'histoire qui se déroule en 2020 est la colonne vertébrale de ce roman. Autour de cet axe principal, les chapitres nous font voyager sur la frise de l'histoire de l'humanité. On y croise d'illustres personnages qui ont contribué à nous faire évoluer vers un monde ou l'érudition aurait pu être la norme. Je vous accorde que nous en sommes bien loin.

Mélanger l'intrigue d'un vrai thriller, avec des considérations historiques et scientifiques est une tâche compliquée. L'auteur aurait aisément pu « inventer » un fait scientifique bidon pour nourrir son intrigue, mais ce n'est pas le cas, tout est historiquement et scientifiquement avéré. Et c'est peut-être bien le plus grand tour de force de ce livre.

Un livre sur lequel il faut se jeter. Il se déguste comme un thriller, pour ceux qui ne cherchent que le pur divertissement, ou alors comme un livre qui nourrit la soif de connaissance des lecteurs les plus curieux.


Lien : https://marcdonnedesnouvelle..
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Je remercie chaleureusement les éditions Belfond et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

Si vous pensez avoir tout lu, tout vu en matière de thriller et que vous vous sentez blasé, je vous invite à vous plonger dans régressions. Vous aurez entre les mains un roman qui ne ressemble à nul autre, un cocktail aussi efficace que détonnant entre thriller scientifique, thriller historique et thriller fantastique, le tout mâtiné d'une pointe de thriller psychologique.

Au vu du titre et la couverture je craignais une intrigue proche du roman Erectus de Xavier Müller, non que ce dernier m'ait déçu, bien au contraire, mais j'espérais vraiment une intrigue totalement nouvelle. Et j'ai été plus que servi, les deux romans sont totalement différents, tant par leur intrigue que par leur approche.

Si le personnage de Marc Brunier était déjà au centre du précédent roman de l'auteur, celui-ci peut parfaitement se lire indépendamment du Dernier Hyver. Sachez toutefois que si vous optez pour ce choix (qui a été le mien), vous aurez quelques spoilers majeurs quant au dénouement de l'intrigue du Dernier Hyver.

Dans le présent roman le personnage de Marc Brunier, bien qu'essentiel au déroulé de l'intrigue, est plutôt relégué au second plan au profit de Vannina Aquaviva (si, si vous avez bien lu, Vannina… comme la Vanina chantée par Dave, mais avec deux n), une jeune gendarme corse tout aussi tourmentée que son aîné… quoique… peut-être pas quand même !

Une enquête conjointe menée à la fois par la police et la gendarmerie, avec toujours un zeste de méfiance (voire de défiance) de part et d'autre. Une enquête corse (impossible de ne pas placer ce clin d'oeil à la BD de Pétillon, adaptée au cinéma par Alain Berbérian) qui va rapidement s'internationaliser avec l'apparition de nouvelles scènes de crimes…

L'auteur nous concocte une galerie de personnages particulièrement soignée, ne serait-ce qu'au travers du groupe d'enquête (gendarmes, policiers et consultants). Chaque personnage bénéficie d'une personnalité qui lui est propre.

Je reconnais avoir un faible pour le major Carlier, un gendarme que ses collègues surnomment affectueusement Pierre Richard. Personnellement j'aurai plutôt opté pour François Pignon, l'archétype du gaffeur, maladroit ou distrait (voire les trois à la fois), cher à Francis Veber (incarné notamment par Pierre Richard dans Les Compères et Les Fugitifs mais immortalisé par Jacques Villeret dans le Dîner de Cons).

Le plus mystérieux restant incontestablement Laurent Marceau ou Zim (pour Zero Impact Man), un anthropologue qui semble en savoir bien plus qu'il ne veut bien le montrer.

Au fil des chapitres on replonge dans le passé de l'humanité, de – 36000 av. J.C. (au cas où il serait utile de le préciser il s'agit de Jésus Christ et non de Jacques Chirac) à 1975, l'occasion de croiser de nombreux personnages historiques, tels que Homère, Socrate, Jésus, Michel-Ange, Rabelais, Lamarck ou encore Himmler, et de les mettre en scène dans des situations fictives permettant de faire évoluer l'intrigue dans le sens voulu par Fabrice Papillon.

Un choix certes audacieux, mais totalement maîtrisé par l'auteur qui parvient à nous convaincre de la véracité des faits exposés (à condition bien sûr de vouloir se laisser convaincre… un esprit réfractaire et très bien documenté aurait sûrement maintes objections à opposer).

L'intrigue contemporaine, et donc l'enquête de police, se déroule dans un futur proche puisqu'elle débute en février 2020. Malgré une situation des plus improbables, l'auteur réussit à nous tenir en haleine avec une intrigue riche en rebondissements. Une fois encore le résultat est d'une redoutable efficacité, on a du mal à lâcher prise tant on veut connaître la suite.

Une intrigue fortement teintée d'écologie, mais au sens noble du terme, à l'opposé de sa forme pervertie par les affres de la politique et les ambitions personnelles des uns et des autres (sauf peut-être dans certains propos discutables tenus par Zim).

Un (tout) petit bémol personnel concernant les (trop) nombreuses références à la foi chrétienne, pour l'indécrottable athée que je suis ça devenait parfois irritant. Heureusement une phrase prononcée par Nietzsche (dans le roman), vient contrebalancer le propos :

Jésus était l'homme le plus noble que la Terre eût jamais porté ! Il était aussi le seul vrai chrétien. Tous les autres n'ont fait que dénaturer son message. Les Évangiles sont une falsification de sa parole ! le christianisme n'est qu'une énorme mystification, un mensonge éhonté !

J'ai été touché par le discret et émouvant hommage rendu à Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel de la gendarmerie qui, en mars 2018, s'est substitué à une otage avant d'être lâchement assassiné par un terroriste (qui ne mérite même pas d'être nommé) se réclamant de l'État Islamiste.

Un roman passionnant et palpitant de bout en bout et, cerise sur le gâteau, très bien écrit. Fabrice Papillon a su tirer le meilleur de l'impressionnant travail de recherche et de documentation auquel il a dû se livrer pour nous offrir un roman unique en son genre. Pour vous dire, j'ai même trouvé les démonstrations scientifiques intéressantes alors que généralement c'est le genre de truc qui me fait bailler d'ennui.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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