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EAN : 9782814504318
publie.net (01/01/1900)
4/5   4 notes
Résumé :
Journal d'une désintoxication aux rêves. Chaque jour une page. Ne pas écrire à la première personne du singulier. Laisser surgir ce qu'on doit affronter. Est-ce que les phrases alors se rapprochent du monde, viennent d'elles-mêmes aux bords des mondes ?

Dans l'injonction qu'on s'adresse à soi-même, ce qu'on porte de philosophie est convoqué et bousculé. Les silhouettes et les voix surgissent près, vous entraînent dans leur danse de mort.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
ommence par un exposé moral et philosophique, et tourne au conte. Ce qui est sous la non-communication, la solitude, la communication formelle, les petits gestes pour faire lien, et la dérision de cela. Les élans, et les pensées du elle (le je est interdit, avec ce résultat que elle, le sujet des « petits exercices » sonne je, d'autant qu'il énonce l'intime) face aux autres, à ceux qui l'agressent, à ceux sur lesquels elle comptait, qu'elle pourrait aimer. Des animaux humains et de leurs rapports, et Nathalie Sarraute qui rode. le même charme d'ailleurs dans ce constat, mais justement ce n'est qu'apparenté, c'est plus sensuel, presque lyrique par moment. Une langue au plus près des choses, en longues phrases, qui arrive à la fois à faire sentir le contact d'un objet, une sensation à la lumière, à la vibration de l'air, et à dire, pas à suggérer, non, à formuler, ce qui se déroule à l'intérieur du « elle ».S
Et, ce que j'aime moins (mais suis certaine que cela m'est personnel) revient au premier plan parfois une théorie, une réflexion plus explicite et qui alors devient impersonnelle, ne semble plus émaner de la même source, mais surplombe ce qui était narration. Et cela débouche en paraboles qui retissent lien avec le « elle », ou de façon plus impersonnelle avec le « on » ou le « nous ». Sur cet accord au monde, aussi, qui vient quand, par épuisement, ou par grâce, on se tient vide contre, dans lui, et que la solitude n'existe plus, ou n'importe plus, pour un temps, qui ne dure pas, avant que la quotidienneté n'instaure un autre vide, ne ramène la conscience de l'échec, de la finitude. Sur la condamnation, l'abandon du « elle » comme l'a été le « je » ou le « moi ».
Ne reste que l'écriture. La tenter, pure, pour le rythme de la vie. (et retrouver des paraboles, en descendant dans les souvenirs, de la mémoire qui se dérobe)
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Un anti-manuel où le rêve est sous chaque mot. (Un anti-titre donc ?)
Une réalité que l'émotion sature et qui pourtant se retrouve périodiquement mise à nue dans ses structures fines.

Mille rebonds (parfois une étrange proximité avec un Paul Valéry ou un Montaigne dans l'art du changement de direction, de l'irruption, du pont) qui se jouent de temps à autres de toutes les mémoires, celle du lecteur qui parfois anticipe parfois est pris à contre pied, celle de la littérature, celle de la science et de ses traces compact(é)es dans le monde des idées.

La fin est tout le contraire d'un réveil.
J'y ai songé à ces auteurs qui n'aiment pas leur personnage principal et lui font subir le châtiment suprême de l'oubli puis me suis rappelé l'exigence évoquée au début du livre, cette interdiction du Je (mais pas du Jeu ?)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À croire qu’il n’est besoin de personnage que pour accorder les verbes, seulement pour accorder les verbes… aimer, pleurer, perdre, tendre, attendre, perdre, s’en aller… à croire que l’unique fonction qui leur revient est de permettre d’accorder les verbes, de les rapporter à des sujets qui dessineront leurs silhouettes en ombres chinoises sur les phrases… il n’est besoin que des verbes, seulement eux, pour avancer dans le monde, et les verbes se retiennent à des personnes, qu’ils absorbent, qu’ils font leurs,..
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Tout est parfaitement réglé. Tout geste sera maladroit, toute protestation inutile. Elle est éclaboussée de leurs rires, tout le monde rit, autour d’elle, elle les regarde, cherche un appui, un visage qui simplement resterait étranger à la scène, tout le monde rit, le cercle s’est refermé autour d’elle, elle ne sait plus comment leur échapper.
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Dans un labyrinthe coloré, des éclaboussures immobiles de lumière explosent silencieusement. En suite de quoi, elles restent en suspens, mouvement arrêté, dans le rayon de soleil qui les traverse et les rabat sur le sol et en même temps les tient dans l’air chaud de l’après-midi d’été. Vibrations sonores du jaune, dans toutes les nuances possibles du paradoxe de Zénon, que personne n’aurait pu imaginer.
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La solitude condamne à l’obstination. Traverser la ville inconnue au matin, comprendre les cheminements possibles, dessiner les traits possibles de son inscription dans le monde et alors, affronter la suite de la journée, jusqu’au soir, d’un seul trait de plume, parfaitement rectiligne., que seule une main parfaitement maîtrisée peut dessiner. Un trait de plume, à l’encre noire, celui qui a tracé cette rue, quand elle n’était qu’un faubourg, il y a de cela plusieurs siècles, celui qu’elle tracera à main levée.
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Le reste du temps, il parle. Les paroles instaureraient presque une distance entre elle et lui. Une zone de turbulences dans laquelle elle ne passe pas. Elles sont là pour les relier l’un à l’autre, et c’est tout le contraire qui se passe. Il parle. Elle écoute. Et il y a une distance dissymétrique qui s’instaure entre elle et lui.
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