Un conte à recommander à un jeune public d'environ 8 ans, pour son sens subtil.
L'intrigue parlera de royaume, d'une paix durable et de ce qui fait de chacun de nous des princes et des princesses aux yeux de nos parents.
Et bien oui, il y a cette chose qui doit vous rendre unique à leurs yeux: le choix du prénom.
Il n'y aura pas d'histoire alors, me diriez-vous, puisque le monde est en paix?
Et bien si, voyons, en temps de paix les rois et les reines sont aussi occupés que leurs sujets, car en dépit de l'absence de guerre, tout le monde ne s'entendent pas toujours.
Imaginez alors, jeunes gens, la rage et l'amertume des sorcières du royaume qui devaient fermer boutique puisqu'on ne leur achetait plus de philtre maléfiques ni mauvais sort contre les uns ou les autres.
C'est un peu comme si dans notre réalité les marchands de guerre ne pouvaient plus compter sur la guerre.
Tout partira de là, même si le royaume d'Albyssinie était en guerre froide avec le royaume voisin, les Syrnes. Une brouille.
Il faudra aux sorcières trouver un moyen de semer le doute, troubler l'ordre, décridibiliser le pouvoir et ainsi l'opportunité se présentera avec la naissance du premier bébé royal.
Le roi et la reine tenaient temps à tenir cacher le prénom de leur joyau, de leur héritière, jusqu'au moment ultime... Puisqu'il est secret, qu'il en reste ainsi: les sorcières muselèrent d'un sort le roi et la reine qui ne purent se souvenir du prénom, qui se trouvait juste là, posé sur le bout de leur langue. Qui doit on célébrer, pensèrent les sujets, un bébé royal sans nom reste un bébé parmi les autres, pas vrai?
Tout le royaume s'y mettra, jour après jour, tentant de retrouver le prénom perdu et le sens de son royaume car les parents n'en dormiront plus.
La suite et la fin sera à découvrir.
C'est l'auteur Hugues Paris qui se mettra au texte. L'ambiance choisie sera intéressante, toujours point de cafouillage, de "sus aux sorcières", pas de guerres ni d'embrouilles, les habitants s'enquéreront de chercher le prénom de l'enfant autant que si le roi et la reine auraient perdu la clé du château.
Nous aimerons cette atmosphère où malgré tout la vie continuera pendant la quête du prénom dans tous les royaumes voisins, dans tous les registres savants. Bien entendu, les images le montreront, la maman nourrira sa petite et les deux lui donneront de l'amour ce jour et les jours suivants car ainsi doit suivre le royaume et qu'elle n'était pas n'importe qui cette petite.
Nous aimerons aussi la disproportion parallèle de la situation, avec cette perte qui deviendra aussi le premier dossier à boucler par le roi, en convoquant des savants, dépêchant des cavaliers en recherche de ce prénom qui devrait aussi les délivrer de leur mauvais sort.
Contre toutes attentes, la solution viendra du fameux royaume ennemi et nous vous laisserons le soin d'en profiter.
Comme quoi, tout peut arriver.
N'est-ce pas là malgré tout la bonne fin attendue pour un royaume en paix?
Les illustrations somptueuses d'
Anne Romby, très soignée dans l'esthétique et ses personnages à la carnation dorée apporteront de la beauté à l'ensemble. La double origine humaine et féerique de la princesse ne sera qu'anecdotique mais elle permettra d'ajouter aux décors des personnages et détails fantaisies.
La petite pincée de magie.
Très chouette et une histoire d'une portée plus mature qu'un conte classique.
Imaginez, jeunes lecteurs, qu'on ne vous ai pas donné de prénom à la naissance?