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Critique de Petitebijou


Critique réalisée dans le cadre du Challenge de la rentrée littéraire 2012

La lecture de ce roman d'un auteur inconnu pour moi m'a laissée circonspecte.
Ma première impression a été plutôt favorable devant un style visiblement travaillé, original, inattendu, surprenant, qui laissait augurer de grands moments de plaisir.
Pourtant, au fil des pages, mon enthousiasme s'est émoussé. Toujours charmée par des formules percutantes, une écriture ironique et féroce, j'ai ressenti un malaise occasionné par ce qui m'est apparu très vite comme un défaut qui allait ternir ma lecture : au fil des pages, l'écrivain prend toute la place, je veux dire en cela que l'histoire qu'il raconte n'a pas l'épaisseur suffisante pour nous embarquer.
Par ailleurs, lisant rarement ce que l'on pourrait appeler un peu hâtivement « les auteurs français en vogue », j'ai été frappée de retrouver le même contexte géographique et social que dans le livre « Les désaxés » de C. Angot que j'ai lu en suivant. Les personnages sont des « créatifs » bobos, vivant à Saint-Germain-des-Prés, faussement dans le besoin, côtoyant une faune de parasites du monde médiatico-journalistique, et, ce qui m'agace encore davantage, j'ai retrouvé nombre de petites remarques condescendantes à l'égard de ce que les parisiens appellent « la province ». (On peut me rétorquer que c'est le personnage qui s'exprime, mais, pardon pour cette digression, il se trouve qu'à la faveur d'un zapping sur le Grand Journal de la chaîne « branchée » Canal +, j'ai retrouvé ce même ton condescendant, et qu'il me semble tout à fait représentatif de ce qu'on appelle la fracture sociale… fin de la digression).
Les personnages que décrit Jean-Marc Parisis ne manquent pas de pittoresque, il a réellement le sens de la formule qui fait mouche et qui fait rire, mais l'histoire ne décolle pas. J'ai eu le sentiment de scènes accolées les unes aux autres un peu artificiellement, bien écrites, mais au détriment de tout ressort dramatique et avancée de l'action, ce qui me paraît tout de même dommageable en fin de compte. L'auteur insère également de longs paragraphes de commentaires culturels (David Bowie, Marylin Monroe…) tout à fait intéressants mais qui n'apportent rien et pourraient être bien mieux mis en valeur dans un autre livre. Ici, ils ne sont pas à leur place, même indéniablement pertinents et originaux.
Pour dire les choses un peu durement, j'ai eu le sentiment que l'auteur se regardait écrire, et que ce manque d'humilité tue les personnages, que l'on oublie très vite. Qu'ai-je retenu de l'intrigue ? Un quinquagénaire journaliste culturel en crise après la mort de la seule femme qu'il ait aimée, sa « renaissance » dans les bras d'une jeune femme de vingt ans. Peu d'épaisseur psychologique, on a l'impression que l'auteur n'avait aucune motivation à développer les manifestations de la vie concrète pour privilégier une joute verbale avec lui-même, intelligente, brillante, mais au bout du compte un peu stérile. Je suis peut-être réactionnaire, mais j'aime que l'on me raconte des histoires, visualiser les personnages, vibrer avec eux. Pour les conversations brillantes, j'ai des amis qui me donnent entière satisfaction.
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