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Critique de tynn


tynn
09 décembre 2014
Quelques mots d'un grand père évoquant les allemands...
Les ruines brulées d'un château...
Une stèle commémorative au détour d'une rue, pour un sinistre jour de mars 1944.

Parce que La Bachellerie fut le village d'enfance de ses étés campagnards, Jean-Marc Parisis suit la piste des indices et des témoignages sur la déportation des juifs réfugiés dans le Périgord.
Tentant d'échapper au traçage administratif des faits et des individus, c'est par les photos et les souvenirs des survivants qu'il cherche "ce qui lie les hommes, les âmes, les lieux dans le temps".

Avant que la mémoire ne s'occulte, il retrace le parcours de ces déplacés d'Alsace de la défaite de 40 (mécréants, catholiques, protestants et juifs), arrivés par familles entières, démunis de tout: installations chaotiques et sommaires pour des citadins dans la rusticité rurale, solutions financières improvisées pour survivre, petits métiers, débrouillardises, intégrations plus ou moins réussies dans le tissu social paysan.
Cette migration alsacienne en déplacement de population dont l'ampleur a dopé pour un temps l'économie locale de la Dordogne.
"Saucisses et choucroute rivalisant avec les rillons et le confit d'oie".

C'est ensuite la chronologie tristement connue de la France de Vichy, de son antisémitisme et des lois anti juives.

Un récit vivant et documenté, à l'écriture très littéraire, aux élégantes formulations. Un récit, en hommage de mémoire, fourmillant de détails du quotidien et complété de photographies, donnant ainsi vie à des petits disparus et mettant en parallèle les propres parfums d'enfance heureuse de l'auteur dans les mêmes lieux.

Un quotidien si bien revisité en joie de vivre enfantine, que l'effroi de la déportation n'en est que plus grand, et que la chronologie finale, nous projetant au plus près des événements, crée une sensation d'étouffement et de panique.
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