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EAN : 9782070306954
352 pages
Gallimard (27/10/2005)
3.83/5   23 notes
Résumé :
« Ton devoir est de ne jamais te consumer dans le sacrifice. Ton devoir réel est de sauver ton rêve… Je voudrais au contraire que ma vie soit comme un fleuve très riche qui coule avec joie sur la terre. »
La personnalité d'Amedeo Modigliani (1884-1920) est celle d'une fulgurance créatrice qui réunit les extrêmes. Homme ordinaire, affamé, qui vit à Paris, il est aussi cet artiste glorieux qui se trouve placé au-dessus de la réalité. Morceau de marbre limpide, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est lors de la visite de l'expo qui lui était dédiée, au musée d'art moderne de Lille, à Villeneuve d'Ascq, que cette biographie d'Amedeo Modigliani m'a été offerte.
Modigliani est un artiste majeur de l'histoire de l'art, peintre et sculpteur.
Né le 12 juillet 1884 à Livourne, en Italie, Modigliani bénéficie à sa naissance d'un peu de confort qui lui manquera tout au long de sa vie. Confort fugace et vite disparu quand les affaires de son père péricliteront. Une mauvaise pleurésie à 11 ans lui laissera des séquelles tout au long de son âge.
Piètre écolier il apprend la peinture en 1898 et il rejoint un atelier de peintre.
1900, nouvelle attaque de pleurésie. Les médecins diagnostiquent la tuberculose et lui conseille un séjour dans le sud où il découvrira Naples, Rome et Florence.
De 1901 à 1906 s'inscrit à diverses écoles de peinture, tant à Florence qu'à Venise.
Arrivée à Paris en 1906.
1906 à 1909, s'installe à Montmartre et rencontre toute la bohème montmartroise de l'époque dont Picasso, Max Jacobs, etc. Il sculptera la pierre puis le bois par manque de forces et d'argent.
1909 s'installe à Montparnasse où il rencontre Brancusi.
Le succès n'arrive pas ce qui le démotive et le démoralise. Il peint et présente, sans succès des toiles aux salons des indépendants.
1910 à 1918 vit entre Montmartre et Montparnasse, dans la misère et en mauvaise santé. Il fera un voyage dans le sud de la France aidé et financé par Zborowski.
1919 et 1920 décline de plus en plus et meurt à bout de force de la tuberculose le 24 janvier 1920. le 26 janvier, Jeanne Hébuterne, sa compagne, enceinte de son second enfant, se suicide ne se jetant d'une fenêtre.

Dans cette vie de misère continuelle ponctuée par la maladie mais aussi l'alcool et le tabagisme, le manque de nourriture - à la fin de sa vie il se nourrissait, faute d'argent, de boites de sardines- Modigliani homme aimé des femmes, sculpteur talentueux et peintre de légende, Modigliani vivra, de façon trop courte, une vie d'une intensité effrénée et un combat contre les maux quotidiens.
N'oublions pas que cet homme qui échangeait un dessin ou une toile contre un repas ou de quoi boire, qui plus est partageait ses pauvres revenus avec d'autres, tel Chaïm Soutine (peintre qui devra à Modigliani de pouvoir s'acheter des chaussures et une chemise) recevra après sa mort une consécration qu'il aurait tant méritée de son vivant.

Pour la petite histoire, la toile "nu couché" a été vendue aux enchères à New York 170,4 millions de $.
Comme le dit si bien Bob Dylan :
- Vous pouvez sortir vos mouchoirs, il est temps de pleurer.

L'écriture de Parisot est généreuse et colorée et colle bien à l'homme et à l'époque. Elle est narrative et bien tournée. A aucun moment elle ne fait dans le misérabilisme, quoique la fin et, notamment, celle de Jeanne est parfaitement émouvante. Néanmoins une telle biographie est trop longue pour la vie de Modi, une soixantaine de pages aurait suffi, le reste étant un liant relatif à l'époque et les artistes y ayant vécu.
Pour ceux qui seraient intéressés, je conseille le très beau "Bohèmes" de Dan Franck.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Il est vrai que c'était un sacré zouave le Dedo ! Christian Parisot nous en livre ici une biographie colorée et passionnante à plus d'un titre. On y découvre son enfance, sa généalogie, ses premiers pas en peinture, ses problèmes de santé et ses voyages de convalescence à travers toute l'Italie en compagnie de sa mère, où il se forme à l'art italien de la Renaissance.

Puis son arrivée et son installation à Paris à partir de 1907, l'occasion pour l'auteur de nous parler de tous les artistes de la bohême parisienne, de Montmartre à Montparnasse, car nombreuses seront ses rencontres et ses amitiés et aventures : Soutine, Kisling, Foujita, Picasso, Apollinaire, Diego Rivera, le sculpteur Brancusi, et même le dénommé Trotski…..
Occasion aussi pour l'auteur de nous faire revivre le Paris de l'époque : les après-midi à La Rotonde avec tous les énergumènes hétéroclites et bariolés qui fréquentaient le lieu, le Bateau Lavoir, l'histoire de la création de la Ruche et autres lieux mythiques : la Closerie des Lilas et le Château des Brouillards…, des événements marquants : tels la grande crue de Paris en 1910, le vol de la Joconde l'année suivante et l'affaire du vol des statuettes qui a mis en cause et à mal Picasso et Apollinaire, et plein d'anecdotes drôles ou cocasses, l'âne du père Frédé, le flic Zamarron passionné d'art….

Mais surtout on découvre tout son cheminement artistique, les influences et ses découvertes qui éclairent toute son oeuvre de peintre autant que de sculpteur.

Côté sentimental, on connaîtra ici sa passion houleuse et désastreuse avec la journaliste et poète Béatrice Hasting, par contre il y est peu question de sa compagne Jeanne Hébuterne mais finalement on apprend qu'il ne l'avait rencontrée que tardivement, du moins seulement 3 ans avant sa mort.

On ne s'ennuie pas dans cette biographie.
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Voici une jolie biographie de Modigliani ! Depuis son enfance italienne et le cocon familial dans la province Livournaise, aux voyages curieux et fantaisistes qu'il entreprit en quête de style jusqu'à Paris alors cité des Arts où s'épanouit déjà la fleur de l'Art internationale ; nous suivons Dédo dans sa recherche d'idéal esthétique. Christian Parisot, l'auteur, est LE spécialiste de Modigliani et il rythme son texte, ma foi fort bien écrit, de témoignages et de la correspondance de Modigliani avec son ami Ghiglia. Ces lettres nous permettent d'appréhender le personnage depuis l'extérieur et aussi de sentir la plume fébrile de l'artiste tandis qu'il est en proie aux doutes, aux mystères d'une révélation ou simplement son humanité lorsqu'il écrit à un/e ami/e.
J'ai retrouvé, ici, l'atmosphère de Bohème de Dan Franck et je comprend mieux à présent qui était ce bel italien pétri de génie.
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Quel fieffé poivrot cet Amédéo ! ! ! Mais quel artiste !
Une vie brève mais intense. Il boit aussi frénétiquement qu'il peint sans jamais connaître le succès. Une époque d'une richesse artistique et culturelle impressionnante qu'il partage souvent dans des délires avec tant de personnages : Braque, Picasso, Cendrars, Max Jacob,Utrillo, Erik Satie, Cocteau....................
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Suo padre era italiano nativo di Roma, Flaminio Modigliani, e sua madre francese nativa di Marsiglia, Eugénie Garsin, entrambi ebrei. Tu as peint comme un homme amoureux, un bon père de famille, un ami fidèle, un fils prodigue. Grazie mille.

Buon compleanno Amedeo!
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le samedi 1er août 1914 la mobilisation générale est décrétée. Les sinistres affichettes blanches portant l’ordre de se présenter dans les casernes pullulent sur les murs comme des champignons vénéneux.

Les premiers à grossir les rangs es engagés volontaires, sont les Polonais, les Russes, les Italiens. Portant capote et képi, on voit bientôt arriver à La Rotonde Moïse Kisling, Simon Mondzain, Ossip Zadkine, Frantisek Kupka, puis Braque, Derain, Maurice Raynal, Blaise Cendrars, André Utter qui se marie avant de partir avec Suzanne Valadon, René Dalize, Apollinaire, Ortiz de Zarate, Paul Alexandre…. Tous prêts à défendre la France et à devenir français en servant le pays.

Amedeo, qui avait déjà été réformé en Italie pour des raisons de santé avant de quitter son pays en 1906 se présente lui aussi au bureau de recrutement et se porte volontaire. Encore une fois, à cause de sa tuberculose, il est déclaré inapte, de même que Diego Rivera à cause de ses varices… Picasso se fait discrètement oublier. Max Jacob est réformé. Soutine est affecté quelque temps chez Renault à la fabrication des munitions puis comme déchargeur à la gare Montparnasse. …Vlaminck qui a trente-huit ans au début de la guerre est envoyé dans une usine d’armement pour tourner des obus. Utrillo est convoqué au dépôt d’Argenton, mais quand le major constate qu’il est complètement détraqué, il le renvoie chez lui. Jules Pascin se réfugie aux Etats-Unis.
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Il trouvera un petit atelier au Maquis. (...) Il abritait alors toute une faune de marginaux un peu brigands ainsi que des brocanteurs, des mouleurs, des artistes pauvres et tenait bien davantage d'une cité de chiffonniers que d'une cité d'artistes. Outre l'insalubrité et l'humidité, ces logements du Maquis fermaient si mal qu'il était parfois à craindre d'y trouver des intrus en rentrant chez soi. Le quartier était truffé de moulins, de cabarets, de tonnelles, de ruelles silencieuses bordées de chaumières, de granges, de jardins touffus, de plaines vertes entrecoupées de précipices où des sources filtraient dans la glaise, détachant peu à peu certains îlots de verdure où s'ébattaient des chèvres qui broutaient l'acanthe suspendue aux rochers, comme disait Gérard de Nerval lorsqu'il habitait le Château des Brouillards.
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Il va donc suivre le conseil de Picasso et chercher quelque chose à Montmartre ; et il trouvera un petit atelier au Maquis.
Le Maquis était un vaste terrain sur d’anciennes carrières de gypse, couvert de baraques faites de toutes sortes de matériaux de fortune et de petites maisonnettes délabrées, qui s’étendait du Moulin de la Galette à la rue Caulaincourt, sur l’emplacement occupé par l’actuelle rue Junot, et descendait jusqu’à la place Constantin-Pecqueur en longeant le Château des Brouillards. On avait commencé à le démolir peu après l’exposition de 1900 pour construire des immeubles qui portent les numéros pairs de la rue Caulaincourt. Il abritait alors toute une faune de marginaux un peu brigands ainsi que des brocanteurs, des mouleurs, des artistes pauvres et tenait bien davantage d’une cité de chiffonniers que d’une cité d’artistes.
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Il y a là aussi parfois Lénine et Trotski, ces exilés à barbiche qui préparent leur révolution. Lénine habite un deux-pièces avec sa femme et sa belle-mère à Denfert-Rochereau et quand il ne va pas à l’Oriental, son café préféré, Trotski l’entraîne à la Rotonde retrouver son grand ami Diego Rivera. Au bar L’Oriental, à l’angle du boulevard Raspail et de la place Denfert-Rochereau, Lénine et Trotski tenaient des réunions hebdomadaires de la 14e section de l’Internationale ouvrière pour convaincre et endoctriner les ouvriers et quelques rêveurs révolutionnaires, comme Ilya Ehrenbourg qui n’avait pas oublié les coups de trique des gendarmes impériaux.
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Je ne suis impressionniste ni divisionniste. Mais je suis l'un et l'autre, parce que je tire avantage de tout élément pictural ; et je peins selon ce que me dicte la nécessité de traduire mon émotion sur la toile, et non pour acquérir le droit de cité de telle ou telle autre école.
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